Titre: Mais personne ne le fera taire?!
Thème du chapitre: Ma grande gueule
Personnage: Zacharias Smith
Genre: Humour
Rating: G
Auteur: semprelibera88
Disclaimer: Harry Potter et son univers appartiennent à JKR. Franchement, ce disclaimer est-il bien nécessaire?


Note de l'auteur : ce one-shot est le premier d'une série de 5 volets, consacrée à Zacharias Smith, dans le cadre d'une "croisade" que je poste également sur pompom.power, une nouvelle communauté fondée par Ezilda et dont le but est de défendre les personnages oubliés d'Harry Potter, une cause qui me tient à cœur !
« Ferme-la, Smith ! ».

Cette expression triviale avait déjà été prononcée régulièrement à l'intention du jeune Zacharias, avant qu'il ait atteint le tendre âge de onze ans, par un, euh, certain nombre de personnes dont la narratrice de cette histoire refuse à faire le décompte.

Ce n'est ni le lieu, ni l'heure, pour s'occuper de ce genre de détails.

Sans compter qu'elle ne s'en sent pas la force.

En effet, Zacharias Smith avait été précocement doté d'un esprit "vif et curieux", assorti d'un " scepticisme de bon aloi", dixit Smith Senior.

D'autres sources, moins délicates, offraient une version légèrement différente :

" il l'ouvre trop" était le grief le plus récurrent parmi ceux recensés.

La lettre d'admission de Zacharias à Poudlard provoqua un soulagement indicible dans l'entourage du jeune sorcier : on espérait qu'au milieu de ses pairs, découvrant la joie de la vie en communauté, Zacharias ferait sien l'adage "le silence est d'or", apprenant à faire preuve de discernement dans ses paroles et à ménager la susceptibilité de ses interlocuteurs.

Et si ces belles prédictions ne devaient pas se réaliser, on se consolait officieusement en songeant qu'il allait être pensionnaire de Poudlard et ne reviendrait que pour les vacances, qui comme chacun sait, sont si vite passées…

La narratrice serait ravie de certifier que Zacharias, au contact de Poudlard, s'assagit, devint le tact incarné, et pour couronner une carrière académique exemplaire, fut appointé préfet en cinquième année.

L'honnêteté scrupuleuse chère à Zacharias, et qui anime la narratrice, la contraint cependant à secouer tristement la tête et à décevoir les espoirs des lecteurs avides d'histoires comportant une morale. Ceux-là sont libres de fuir dès à présent le récit désolé des vertes années de notre héros, qui, il faut l'avouer, ne manifesta aucun remords, aucun désir de changement qui eût pu le rendre plus populaire.

Ce que la narratrice peut plaider à sa décharge, c'est que le poste de préfet était une condition difficile à obtenir : comment un jeune sorcier à principes, dédaignant les honneurs, aurait-il pu rivaliser face à l'arriviste forcené que représentait Ernie MacMillan ?

Quant à ceux qui accuseraient la narratrice de partialité, le fait de se draper dans un silence indigné sera pour elle le meilleur garant de sa bonne foi.

Et maintenant, passons brièvement en revue les années Poudlard de Zacharias.

Passons sur la répartition quelque peu surprenante de notre héros à Poufsouffle- peut-être recueillerons- nous son avis à ce sujet lorsque nous aborderons son enfer personnel-, pour nous concentrer sur ses amitiés et ses inimitiés.

Confessons que la liste des premières est beaucoup plus courte que la liste des secondes.

Eloïse Midgen, élève de Serdaigle isolée dans sa propre maison, passait beaucoup plus de temps dans la salle commune de ses amies Poufsouffles Hannah Abbott et Susan Bones que dans la sienne propre. Zacharias, quant à lui, n'entretenait que des rapports lointains avec Hannah et Susan.

La première collectionnait des cartes de Chocogrenouille, pas Zacharias, dont le passe-temps favori était la lecture du Daily Prophet et sa critique point par point ; ils n'avaient pas grand chose à se dire, d'où leur silence mutuel.

La seconde n'adressait plus la parole à Zacharias depuis la deuxième année. Caustique, Zacharias avait osé traiter le Professeur Lockhart de « niais incompétent », s'attirant ainsi les foudres de l'écolière énamourée du sourire éblouissant et des ondulations de Gilderoy.

Ce fut en cinquième année qu'Eloïse Midgen et Zacharias, par un concours de circonstances imprévu, en vinrent à parler politique, critiquer vertement le Ministère et le Daily Prophet, bref, ils s'amusèrent comme des petits fous.

La Serdaigle naturalisée Poufsouffle dissimulait derrière son acné un esprit sarcastique à l'unisson de celui de Zacharias. Ils eurent peu de disputes, sauf lorsque Zacharias tourna en dérision Eloïse qui, dans un geste fou, avait tenté d'éradiquer son acné par un moyen radical, magique, qui l'avait envoyée à l'infirmerie.

« Es-tu une adolescente perturbée, mal dans sa peau, à l'acné envahissante ? » avait riposté la jeune fille.

Zacharias s'était tu, non qu'il admît sa défaite, mais parce qu'il ne pouvait pas répondre à une question pareille, n'étant en effet rien de la sorte.

En d'autres occasions, il poursuivait sa traque de la Vérité, sans relâche, mais devait faire face à une forte hostilité.

Et pourtant…

Faisons la liste des Personnages-les-plus-importants-offensés-par-Zacharias :

1- Harry Potter, rien que ça ! Qu'avait osé Zacharias ?

Poser des questions ! Il avait lu pendant l'été la Gazette du Sorcier, le Daily Prophet, et s'était retrouvé insatisfait de la manière dont la presse avait traité la mort du Héros de Poufsouffle, Cedric Diggory. Potter n'avait pas rêvé cela, tout de même !

Il avait été direct et lui avait donné une chance de prouver qu'il n'était pas fou. Et lui, Zacharias Smith, honnête citoyen cherchant à établir la véracité des dires de Potter, s'était fait rembarrer comme un malpropre. Potter préférait accorder des interviews à Rita Skeeter, ce modèle de déontologie, pour un canard aussi boiteux que le Chicaneur, dont le champ d'expertise se limitait aux dates des migrations des Ronflaks Cornus, des créatures que tout un chacun peut apercevoir en Norvège- à la condition expresse d'être armé d'une douzaine de bouteilles de Whisky Pur Feu?

2-Mais la grande bête noire de Zacharias demeurait : la famille Weasley, ou le népotisme appliqué au Quidditch. Tant de membres d'une même famille se succédant aux postes de l'équipe de Gryffondor, c'était louche, très louche.

Que Ronald Weasley, catastrophique lors des entraînements de sixième année, ait été maintenu comme gardien malgré ses performances, et comme par hasard, par son capitaine et accessoirement meilleur ami Harry Potter..

C'était très suspect, et Zacharias voulait que le monde entier prît connaissance de ses soupçons. Il militait depuis toujours pour le droit à l'information.

Que Ronald Weasley parvînt à effectuer de superbes arrêts en plein match, c'était vexant.

Un coup de chance, sans doute…

Eh ! Ernie avait mentionné en salle commune la fiole de Felix Felicis que Potter avait gagné de Slughorn…

Non, Zacharias n'insinuerait rien de ce genre. Il était soupçonneux de nature, mais pas encore paranoïaque, merci beaucoup.

Il aurait dû se méfier, car tous n'avaient pas ses scrupules.

Il avait été menacé physiquement par les jumeaux Weasley, Ronald Weasley, mais il lui restait la cadette de l'infernale fratrie.

Elle avait délibérément foncé sur lui, coincé par la tribune. La violence était l'arme de ceux qui ne savaient pas manier les mots. Une arme de faible, se consola ultérieurement Zacharias.

Nul ne l'intimiderait jamais. Nul ne le ferait taire, peu importe les moyens employés. Il en fit le serment solennel.

C'est ce que ses mots enflammés révélèrent, parmi les rires de l'assistance et la fureur du Professeur MacGonagall envers la tornade rousse :

" Vous n'aurez pas ma liberté de penser ! vous n'aurez pas… !"

Le brouhaha se prolongeait, et Zacharias conclut, au milieu du tumulte :

" Vous n'aurez pas…ma liberté de parler !".

Lorsque, quelques temps plus tard, son père vint l'emmener hors de l'école, Zacharias n'émit aucune objection.

Dans deux mois, il aurait dix sept ans et serait majeur, selon les lois sorcières.

Ses parents ne pourraient plus le protéger, et à ce moment-là, il parlerait.

En temps de guerre, hors des mensonges dans lesquels s'empêtrait le Ministère, il y aurait toujours de la place pour les gens comme lui. Pas pour les beaux parleurs qui enrobaient leurs discours de guimauve rassurante, mais pour les "grandes gueules" qui n'avaient pas peur de clamer haut et fort leur désaccord. De proposer une autre Vérité que celle qu'on voulait leur faire accepter sans regimber.

Plus que jamais, il était décidé à ne pas la fermer.


Notes:

-vous avez aimé, détesté? Sentez-vous libre de critiquer...Ou de donner votre avis!

-le prochain one-shot sera sur le thème "ma délicate décision", on y retrouvera un autre personnage secondaire...

-enfin, je vous encourage fortement à vous rendre sur pompom.power, une communauté nouvelle mais en pleine expansion!