Projet:
Heureuse. Voilà le mot que j'aurais utilisé pour décrire l'état dans lequel je me trouvais en ce moment même. A la limite de l'euphorie.
J'étais heureuse d'avoir enfin mené à bien ma mission.
Heureuse de pouvoir enfin rentrer à la maison.
Heureuse d'aller retrouver James, mon fiancé.
Heureuse de pouvoir lui annoncer une bonne nouvelle.
Je souris.
James. Cela faisait trois ans que nous étions fiancé, soit depuis notre sortie de la prestigieuse école de sorcellerie Poudlard!
Et quatre ans que nous formions un couple.
J'avais enfin cédé à ses avances au tout début de notre septième année d'étude. Nous avions appris à nous connaître, à nous apprécier, pour finalement apprendre à nous aimer. Il nous avait fallu du temps mais je ne regrettais rien.
Tout n'avait pas été tout rose, mais en dehors de quelques disputes par-ci, par-là, rien de bien grave n'était venu troubler notre quiétude.
Nous formions un couple et cela voulait par conséquent dire qu'il y avait des hauts comme des bas. Et j'étais heureuse de pouvoir constater avec du recul, qu'il y avait eu plus de haut que de bas dans notre relation. Nous allions nous marier dans moins de trois mois…J'avais hâte.
Je regardais l'heure sur ma montre et constatais avec plaisir qu'il n'était que dix heures et demie.
Génial, songeais-je, alors qu'un sourire coquin étirait mes lèvres.
J'aurais donc la chance de pouvoir rejoindre James sous la couette en rentrant à la maison, pour lui faire une surprise…
Il allait être sacrément surpris…cela faisait plus de deux semaines que nous ne nous étions pas vu!
J'avais été affectée au ministère de la magie français, le temps de résoudre une enquête, soit pour une durée d'un mois.
Le ministère de la magie français manquant d'effectifs, avait demandé de l'aide aux pays avoisinant et c'est ainsi que moi, Lily Evans future Potter, aurore de profession, avait été mise sur l'affaire.
Affaire qui s'était rapidement bouclée… J'avais donc rapidement pu faire mes bagages et rentrer en Angleterre.
Et il fallait le dire, j'avais hâte que nous fêtions nos retrouvailles…
J'avais pour le coup, pris deux semaines de vacances et je comptais bien en profiter…
Je transplanais devant la maison, mes bagages à la main, et ouvris aussi discrètement que possible la porte d'entrée.
Je pénétrais dans le hall et enlevais mes chaussures. J'abandonnais mes bagages sur place et suspendit ma veste au porte manteau.
Puis rapidement, avec la discrétion des plus grands félins, je montais les escaliers et me dirigeais vers notre chambre à coucher, l'excitation montant d'un cran à chaque mètre me séparant de lui.
J'arrivai rapidement à la hauteur du seuil de la porte, un immense sourire aux lèvres.
Je fis encore un pas, puis deux et me figeais devant l'horreur se jouant devant mes yeux.
Pétrifiée sur le seuil de notre chambre, je contemplai avec horreur, les fesses nues de mon fiancé monter et descendre à un rythme soutenu, auxquels s'ajoutaient ses gémissements de plaisirs.
Ses gémissements de plaisir à Elle. Gémissements qui succédèrent aux cris puis qui virèrent rapidement aux hurlements.
Elle, qui était cachée par les larges épaules de mon homme.
Elle, qui atteignait en ce moment même le summum des plaisirs de l'orgasme.
Lui, qui retombait sur elle en sueur, l'enlaçant amoureusement en lui susurrant des " c'était super" béats à l'oreille, auxquels s'ajoutaient ses compliments à Elle, qui me laissaient penser qu'ils n'en étaient pas à leur premier coup d'essai.
Ils ne me remarquèrent même pas. Moi, toujours pétrifiée par l'accablante vérité.
Il se laissa finalement tomber à côté d'Elle, et lui caressa tendrement les cheveux.
Alors qu'Elle soupirait béatement de bonheur en déposant des baisers papillons sur ses lèvres et son cou, me tournant le dos par conséquent.
Le choc.
C'était la seule chose que je ressentais à présent. Je n'en revenais toujours pas alors que j'avais assisté à… ça.
Je l'avais vu de mes propres yeux mais j'étais incapable de ressentir autre chose. C'était comme si tout ce que je venais de voir était un rêve absurde dont j'attendais avec impatience qu'il prenne fin.
Je n'arrivais pas à ressentir cette tristesse, cette souffrance déchirante et cette colère que toutes les femmes trompées ressentaient en temps normal…pas encore.
Trompée.
J'étais à présent devenue une femme trompée. Ces femmes dont les maris ne sont pas satisfaits et qui préfèrent aller voir ailleurs…
Je croisais son regard à elle et je hoquetais de surprise.
De toutes les femmes susceptibles de devenir la maîtresse de mon fiancé, jamais je n'aurais cru que…
Elle…
Elle et Lui…
Ensemble…
Ce fut comme une décharge électrique pour moi, et l'air me parut soudainement bien lourd.
Trop lourd…
Je tournais les talons et m'enfuit en courant, dévalant avec une rapidité que je ne me connaissais pas, les escaliers.
Je me précipitais dans le hall où j'avais précédemment laissé mes affaires, renfilais veste et chaussures à une vitesse éclair, pris mes bagages et ouvrit la porte.
Juste avant de la franchir, je les entendis crier mon nom et j'envisageai l'espace d'une seconde, de rester. Juste une seconde.
Mais je ne pus m'y résoudre. Une douleur lancinante, une souffrance comme jamais je n'en avais connu, me transperça le cœur, avec une telle brutalité qu'elle me coupa le souffle et me donna l'irrésistible envie de mourir.
La mort me paraissait une solution bien douce, face à cette douleur qui me faisait suffoquer, cette douleur qui semblait me détruire de l'intérieur.
La mort.
Une solution plus que séduisante en ce moment précis.
Sous la souffrance infligée, les larmes me montèrent aux yeux.
Je franchis l'espace me séparant de la porte avec difficulté et me retournant une dernière fois pour contempler ce qui durant trois ans avait été ma maison, je le vis arriver en courant, passablement échevelé, le drap blanc de notre lit, noué autour de ses hanches.
La bile me montant à la gorge en le voyant, la souffrance et les larmes se décuplant, je ne réfléchis pas plus avant de transplaner…
J'arrivais à destination, en suffoquant, essayant de retrouver un semblant de souffle, étourdie par des vertiges de plus en plus violents.
Je frappai à la porte, difficilement il faut le dire, et ce fut un réel soulagement lorsque quelques secondes plus tard, alors que le sol tanguait de plus en plus vite sous mes pieds, la porte s'ouvrit.
Je me précipitant dans les bras de mon meilleur ami en sanglotant de tout mon cœur. Je le sentis plus que je ne le vis, refermer la porte puis me porter jusqu'au salon. Il me déposa sur le canapé moelleux et prit place à mes côtés, m'entourant de ses bras.
Je sanglotais tout contre son épaule alors que la plaie béante de mon cœur se rouvrait, me faisant suffoquer et souffrir à la fois.
Il me murmura des mots réconfortants à l'oreille et m'intima de me calmer avec douceur lorsque je me mis à haleter, manquant d'air.
Je sentis le canapé s'affaisser à ma gauche et une main chaude et réconfortante, passer lentement de bas en haut dans mon dos.
Lorsque je repris mon souffle et arrivais plus ou moins à me calmer, je parlais.
-James… dis-je d'une voix douloureuse.
Je sentis mes deux amis se raidir, par appréhension.
-Il a eu … un accident? Me demanda mon meilleur ami d'une voix tendue.
Je secouais la tête de gauche à droite, en proie à une nouvelle crise de larmes.
-Il…Lexie… couché…chambre... balbutiais-je rapidement.
-Attend, calme-toi, on ne comprend rien…
Je soufflais et réprimais les sanglots qui étreignaient ma poitrine avant de lâcher la bombe.
-Il a couché avec Lexie…
