Hello tout le monde ! Bonne lecture ! Si cela vous intéresse je posterais l'opus suivant !
Bon j'ai creusé dans mes archives, et je ressors ce vieux manuscrit de la poussière du placard. Ça date de 2009, donc mon style a pas mal évolué depuis mais je trouvais cela dommage de le laisser dans l'ombre :)
Chapitre un : Les larmes d'un ange
Midi, dans le bourg de la citadelle d'Hyrule : Alan se presse vers la boutique de l'apothicaire, bousculant si besoin des passants pour se frayer un chemin à cette heure de haute fréquentation. Il aimait beaucoup cette partie de la ville : joyeuse, débordante de vie, même le soir. De petits commerces la bordaient, comme le vendeur de masques, le bazar remplis d'armes en tout genre, l'atelier d'archerie, la salle de jeu des missiles teigneux... mais aussi des petits vendeurs ambulants, qui parsemaient de multiples trésors découverts dans toute la contrée. Le sol était entièrement pavé, et la place bordée de verdure et d'arbres, lieu favori des amoureux chantant leurs ritournelles tout le long de la journée. Cela, c'était son quotidien. D'habitude, il prenait son temps, mais aujourd'hui, la situation n'est pas la même quand sa mère nécessite un médicament de toute urgence. Et cela, du haut de ses dix ans, Alan était en mesure de le comprendre. Parvenu à son but, il ouvre la porte du commerce à la volée, et crie avec panique devant le guichet :
- Vite, quelqu'un ! Je... c'est urgent...! Ma mère...
La voix agacée et enrouée de l'apoticaire, Gavin, lui rétorque :
- C'est bon, tu peux attendre deux minutes ! Y a pas le feu au lac !
Le garçon blêmit et insiste :
- Elle... elle va mourrir si on ne fait rien ! S'il vous plait, monsieur !
Le vieux vendeur parait alors, et toise le garçon : grand pour son âge, les cheveux châtains en bataille, les yeux bruns-noisette rêveurs, assez mince, en tenue de campagnard. Son visage était fin, ses traits adoucis, rendant par là la douce nature de l'enfant. Puis le vendeur s'interresse enfin à sa requête :
- De quoi souffre t'elle ?
Soulagé, le garçon débite avec frénésie ce que le médecin lui a dit :
- Elle a été mordue par une araignée vénéneuse. Une araignée bizarre : le dos rouge et les pattes noires. Elle a besoin d'un sérum au plus vite !
L'apothicaire réfléchit quelques instants puis se retourne avec lenteur :
- Je vois de quoi tu parles... mais je ne sais plus où je les ai mis...
Horrifié, Alan le presse d'un air suppliant :
- S'il vous pait monsieur ! Ma mère va mourir sinon !
Alors que le vieil homme s'empare d'une échelle et cherche sur une haute étagère, et maugrée :
- Là... l'impétieuse jeunesse ! Aucun respect pour les personnes d'un âge respectable. Aie ! Mes rumatismes... hum... il doit être quelque part par là... ah oui ! J'ai trouvé !
Il redescent avec précaution, et tend un mystérieux flacon à Alan :
- Cela fera soixante rubis, mon garçon. Une cuillérée à chaque repas pendant une semaine, et elle sera remise. Ni plus, ni moins. C'est compris ?
Alan, joyeux, donne la somme nécéssaire, met le flacon dans sa besace de cuir usé, et quitte l'échoppe avec précipitation :
- Merci encore, monsieur ! Bonne journée !
Après avoir claqué la porte, Alan court à toute vitesse vers une ruelle proche, où lui et ses parents vivaient avec austérité. Ils n'étaient pas très riches, certes, mais subsistaient par les cueillettes de fruits de sa mère et le maigre salaire de soldat de son père. D'après sa mère, ce dernier était au rang de capitaine, un honneur pour la famille. Alan, lui n'aimait pas les guerres : il préfèrerait, de loin, devenir un aventurier ou un éleveur. Mais une rafale glaciale et soudaine le stoppe dans son mouvement, alors que les cloches d'alarme retentissent avec force. Paniqué, au milieu de la grande place, il essaye de se frayer un chemin dans la foule paniquée, mais est bousculé de toutes parts. Des gardes surviennent du château et ordonnent :
- A l'abris ! Tous à l'abris au château !
Alan tente de rejoindre sa maison pour prévenir sa mère souffrante, à contre-courant du mouvement de foule général. Puis il est bousculé avec violence, et jeté à terre contre un arbre. Il reprends ses esprits, quelque peu sonné, puis sent sa panique grimper lorsqu'il entend des voix remplies de terreur :
- Un... un cavalier noir ! Des monstres ! Fuyez ! Ils vont tous nous tuer !
Alan, ne sachant que faire, apperçoit le temple juxtaposé à sa maison, et court à l'abris du saint bâtiment. A peine a t-il dépassé le seuil que les portes, mystérieusement, se referment, obstuant sa seule issue. Tout à coup, des coups violents martèlent les portes, qui tremblent mais résistent Le garçon, effrayé, se tapit contre le mur du fond, en position foetale, serrant ses maigres jambes entre ses bras, le souffle court. Il entend tout : les cris, non, les hurlements, les sifflements bestiaux, le choc du fer des lames... Il ne comprend pas, à cause de son jeune âge, mais son instinct lui souffle le pire. Le jour, peu à peu, décroit, il voit à travers les vitraux l'obscurité dévorer les rares rayons de soleil. Il entend les sabots d'un cheval marteler le pavé de la rue à toute vitesse. Il entend un rire sinistre retentir, le glaçant jusqu'au plus profond de son âme. Il murmure avec douceur, terrifié :
- Oh déesses... je vous en supplie, faîtes que tout cela s'arrête ! Faîtes en sorte que Papa et Maman aillent bien !
Cela dure une éternité. Puis, tout à coup, tout d'arrête. Un calme pesant s'installe. Toujours appeuré, Alan relève lentement la tête de ses genoux, et contemple la salle d'un regard inquiet : la vaste salle était toujours vide... à son grand soulagement. Puis, un peu plus rassuré, il déplie ses jambes et se relève avec préacaution, titibant quelques du fait des longues heures où il était resté ainsi. Puis il se souvient, et panique de nouveau :
- Le remède... Maman !
Il court vers l'entrée, et s'approche des portes. Comme par magie, elles s'ouvrent d'elles-mêmes. Dès qu'il fait un pas vers l'extérieur, Alan se pétrifie de terreur :
- Il fait... froid... si froid...Et... cette odeur... horrible...
Il était loin de deviner la catastrophe qui avait submergé le royaume d'Hyrule, et, innocent et naif, il court vers la place centrale. Mais un triste spectacle l'attend, et c'est avec des yeux médusés qu'il découvre ce qu'il restait de la place : des maisons en ruines, des flammes... et des personnes à terre. Il reconnait l'apothicaire, et court vers lui :
- Monsieur Pierre !
Puis s'arrête dérechef, effrayé : le vieil homme baignait dans une mare de liquide rouge-rubis, ses yeux étaient révulsés. La poitrine était perforée de trois grandes griffes, et le coup parcouru de morsures. Il était très pâle. Alan demande avec innocence :
- Vous allez bien, monsieur ?
Il veut s'approcher davantage, mais une odeur pestinancielle le repousse. Horrifié, il tourne lentement la tête vers sa source : d'autres cadavres jonchaient le sol de la place : les amoureux morts enlancés, les autres dans des positions impossibles, sans mouvements. Terrifié, Alan chasse ses yeux du spectacle, et s'enfuit chez lui, fuyant ce spectacle cruel de mort. Il crie en s'enfuyant :
- Saintes déesses ! Que... que s'est-il passé ? P... pourquoi !
Puis il ouvre la porte de sa maison, et voit avec soulagement sa mère debout. Tout sourire, il s'exclame :
- Maman ! Tu vas bien ? J'ai le remède que tu m'avais demandé !
Il sort la fiole de sa sacoche, et la tend vers sa mère. Puis s'inquiète de son silence :
- Maman ?
Lentement cette dernière se retourne vers lui, et ce que voit Alex le terrifie : les traits de sa mère étaient méconnaissable, sa douceur et son affection parties en fumée. Des rides parcouraient tout son visage, elle était maigre, squelletique, et ses yeux dillatés. Alan, recule de quelques pas et répète en tremblant :
- Maman ?
Puis sa mère lève des bras menaçants, des mains griffues, et commence à se diriger vers lui. Mû par une terreur profonde, Alan lâche la fiole, qui se brise au sol et répand son contenu. Puis la créature pousse un cri strident qui le paralyse. Elle se rapproche dangereusement de lui. Le garçon prend peur, mais ne peut fuir. Puis, tout à coup, alors que sa mère allait le mordre au cou, une mélopée vive et joyeuse se fait entendre, paralysant son agresseur. Un bras puissant s'empare du garçon, trop effrayé pour réagir. Alan, trop choqué par ce qu'il venait de voir, se laissait faire alors qu'on le mettait sur un cheval, et qu'on le maintenait fermement. De ses yeux livides il regardait le bourg d'Hyrule s'éloigner, ainsi que le majestueux château en flammes, et murmurait avec faiblesse :
- Maman... Papa...
Une voix masculine lui annonçait avec gravité :
- Tu ne peux plus rien pour eux, petit. Désormais, c'est pour ta propre survie que tu dois te battre.
Le cheval continu de galoper vers les montagnes, fuyant le manteau des Ténèbres. De silencieuses larmes coulent sur le visage d'Alan, trop bousculé pour parler. Le visage livide, les yeux dénués de toute expression, son esprit de toute pensée cohérente, le temps de la félicité et de l'innocence venait de tomber irrémédiablement...
C'est ainsi que tout as commencé,
Que l'horreur s'est imposée,
Brisé dans son coeur à tout jamais,
Obligé de fuir sa contrée,
Tant chérie, ne sachant où aller,
Quittant ses parents qu'il aimait.
C'est ainsi que tout a commencé,
Que le Mal s'est emparé,
Du trône, que le désastre détruisait,
Une patrie qu'il aimait,
Ainsi sa quête de revanche a commencée,
De prendre les armes il est obligé,
Contraint à tout laissé derrière lui, à fuir,
Pour que sa destinée il puisse accomplir
