Alors, le français n'est pas ma langue maternelle. La dernière fois que j'ai publié ce chapitre je n'avais pas de beat, mais heureusement, Artyy m'a aidé à le corriger. Alors espérons que c'est mieux cette fois. Je ne peux pas remercier Artyy assez, mais si tu n'as pas encore lu son histoire, va le trouver :)
J'ai le visage couvert de fientes d'oiseau
Je n'avais jamais vu un paysage aussi désolé. Les rues étaient sombres comme la nuit, et les bâtiments avaient pâli jusqu'au macabre. Je ne pouvais distinguer que les plus petites traces de vie, et le premier indice des décennies passées pouvait être vu dans la couche de poussière accumulée sur le pavé.
Il n'y avait pas ni feu, ni âme en vue.
- Voici l'Olympe, fit Lisa, le regard triste.
- Que s'est-il passé ? Lui demandai-je.
-O-
Il faut revenir au début de l'histoire. Je m'appelle Julien Dubois, et je passais une vie assez tranquille jusqu'à un jour infortuné.
J'étais dans ma classe de Français, une de ces salles sans double vitrage où les hivers étaient glacés et les étés aussi chauds qu'aux Enfers. J'écoutais le professeur parler de la 'Ferme des Animaux' – enfin j'essayais. Mais la Révolution Russe était une chose sur laquelle j'étais incapable de me concentrer.
-« Nous sommes tous égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres »,cita Mme Lapelle. Qu'est-ce que ça nous dit à propos de la progression du pouvoir des cochons et à propos de l'avis d'Orwell sur le communisme ?
Un autre élève répondit, alors que j'abandonnais l'idée de lire les autres citations au tableau – elles m'apparaissaient comme du charabia. Je me retournai vers Mathieu il semblait avoir autant de difficultés avec cette leçon, mais pour des raisons très différentes.
- Tu te rappelles du l'homme bizarre dont je t'ai parlé hier soir? Lui demandai-je.
- Ouais, répondit-il.
Bon, d'accord, je n'étais pas la personne la plus intéressante du monde, mais je ne pense pas qu'il était trop demandé que mon ami ne sombre pas au milieu de mes mots dans une flaque de sa propre bave : je n'en étais qu'à la moitié de mon histoire quand je remarquai qu'il ronflait sur sa table. J'eus une moue contrariée, et je le secouai pour qu'il se réveille.
- Qu… ? Oh... marmonna-t-il, quelque peu embarrassé en réalisant qu'il venait de s'endormir. Qu'est-ce que tu disais ?
- Rien, répondis-je. Ce n'est pas important.
Ce genre d'incident semblait se produire de plus en plus ces derniers temps imaginez l'expression de ma mère lorsque que mon professeur de maths tombait sur la table, plongé dans un profond sommeil, aux réunions parents-profs. Je ne répéterai pas tout ce qu'elle pu dire à son sujet par la suite, mais je pense que vous pouvez en deviner la teneur. J'avais au moins pu la convaincre de ne pas poser une plainte officielle contre Mr Boviard, mais je ne voudrais pas être à sa place la prochaine fois qu'elle le verra.
- Hey, euh, qu'est-ce que tu fais tout à l'heure ? me demanda Mathieu – clairement, il voulait réparer son erreur.
Je n'eus pas le temps de répondre qu'un projectile pointu me frappa aux épaules. Je balayai la pièce du regard une pierre grise se trouvait sur ma table. Je fronçai les sourcils, et regardai vers la fenêtre. D'où était venue cette pierre ? Et de qui ? Dans les périphéries de ma vision, je pouvais voir un de mes autres copains : Merséus. Il avait l'air très mal à l'aise : il affichait cette expression propre aux fois où il mangeait trop de nachos. C'était mauvais.
Je haussai les épaules, ne voyant personne de suspect, et me retournai vers les citations pour une autre tentative de lecture.
Un cri effrayant perça le silence, me faisant bondir de peur. D'une façon ou d'une autre, j'étais persuadé que le cri venait de dehors. Je regardai vers la fenêtre, mais je n'étais pas prêt pour ce que je vis alors. Je crus un moment que j'hallucinais, puis Merséus cria :
- À terre !
Le peur dans sa voix eut vite convaincu toute la classe : tout le monde se jeta en dessous des tables et des chaises. J'agis parmi les derniers, mon cerveau peinant à comprendre ce qui se passait alors : nos attaquants étaient en fait une formation en flèche d'oiseaux rouges et l'air féroce, avec des becs pointus comme des poignards, qui plongeaient vers les fenêtres. Ils semblaient animés d'envies de meurtre. Je pouvais voir, dans leurs yeux, une lueur maléfique. Ça me dérangeait.
- C'est quoi ?! Demandai-je à Mathieu, hurlant pour qu'il puisse m'entendre au-dessus du bruit des oiseaux, qui volaient en piqués à travers la salle, poussant des cris et des croassements horribles.
- Je ne sais pas. Des mouettes folles, suggéra-t-il, l'air beaucoup moins apeuré qu'il aurait du l'être.
- Des mouettes plutôt bizarres, marmonnai-je.
Tout à coup, Merséus se tenait à côté de moi. Ses cheveux blonds hérissés donnaient l'impression qu'il avait accidentellement mis un ou deux doigts dans une prise électrique.
- Tiens, dit-il en essayant de me mettre un objet qui ressemblait à une épée dans les mains.
L'arme de bronze reflétait brillamment la lumière du soleil. La poignée s'accordait presque parfaitement avec ma main, mais il fallait avouer que c'était bien lourd.
- Comment… ? Commençais-je, mais je décidai finalement que je ne voulais pas savoir comment il avait pu faire entrer clandestinement une arme dans l'école. Qu'est que je dois faire avec ça ?
Il m'adressa ce regard débordant de confiance qu'on ne voit que dans les films.
- Holà ! Fis-je, peinant à croire ce qu'il me demandait implicitement. Je ne sors pas de sous cette table.
Je jetai un regard à la salle. Un de mes camarades, qui n'avait pas pu se mettre à l'abri à temps, était par terre, recouvert de fientes d'oiseaux. Je ne voulais pas lui rejoindre.
« Maintenant, » insista Merséus, et avant que je puisse comprendre ce qui se passait, il m'avait poussé hors de la sécurité de la table.
Je n'avais pas d'autre choix, je devais me battre contre ces créatures. Je me sentais tout sauf prêt, quand un oiseau me fixa de son regard, et se lança droit sur mon visage. Je ne savais pas quoi faire, mais quelque chose de naturel fit un déclic en moi, et mes bras commencèrent à réagir d'eux-même. L'oiseau s'approchait de plus en plus vite, et lorsqu'il fut à portée, je tranchai avec l'épée. Sous mes yeux, il explosa en une poussière rouge. Abassourdi, je ne vis pas tout de suite que d'autres se jetaient droit sur moi. J'utilisai mon épée juste à temps avant qu'un deuxième oiseau puisse tenter de me crever les yeux. Un autre essaya de refermer son bec sur mon épaule, mais je le transformai en poussière à son tour. Ce n'était pas fini il y avait des créatures partout. À droite, à gauche. Peu importait vers où je me tournais, ils se jetaient sans arrêt sur moi. J'étais complètement encerclé.
Un oiseau décida à ce moment de lâcher le contenu de ses intestincts sur ma tête, ce qui eut le mérite de me rendre aveugle. Je n'eus d'ailleurs même pas le temps d'être dégoûté, car j'aperçus une voie libre, à ma droite. Sans attendre, je courus comme un fou vers la porte c'était ma seule chance de m'échapper.
Je ne sais pas quand Merséus m'avait rejoint, mais il courait à côté de moi plus vite que je l'aurais cru possible, portant nos deux sacs. Nous arrivâmes à la porte. Je l'ouvris, et nous courûmes dans le couloir avec les oiseaux derrière nous. Ils s'approchaient, ils allaient nous attraper, et je ne savais pas quoi faire.
Aveuglément, je sabrais l'air au-dessus de nous. De temps en temps, une des créatures explosait, mais c'était loin d'être suffisant. Je courus vers la porte extérieure, mais avant que je puisse l'ouvrir, un oiseau s'était jeté sur mon cou.
Merci encore à Artyy et à tous ce qui lisent cette histoire. Laissez un review si vous voulez :)
