Bonjour les gens !

Cette idée de fanfic est toute toute fraîche. J'avais vraiment envie d'écrire sur ça. Bon, je vous en dis pas beaucoup plus.

Dans ce chapitre, on va parler de plage, d'Hishigi, d'expériences explosives et d'université.

Bonne lecture :3


La première chose que j'ai vue en arrivant en ville, c'est la mer. C'est elle qui m'a appelée à son rivage, à cris de mouettes et odeur d'iode. J'ai suivi les trottoirs sales, les bâtiments anonymes jusqu'à, enfin, déboucher sur ce vaste horizon.

L'eau est bleue, claire. Les vagues tranquilles. Et, sous les derniers rayons de soleil de la saison, les gens continuent de se prélasser. Jusqu'au bout, profiter de l'astre. Avant que l'automne ne l'engloutisse et que l'hiver ne le digère.

J'inspire longuement cette odeur si particulière. Qui me rappelle les vacances. L'enfance. Les jeux sur la plage, les premiers contacts avec les algues.

Je reste un instant à regarder l'horizon. Je n'ose pas encore aller plus loin et poser les pieds sur le sable que j'imagine encore chaud de la journée qui vient de s'écouler.

Mon énorme sac sur le dos et mes valises dans chaque main, je ne suis pas tellement dans de bonnes dispositions pour aller faire trempette.

Après de longues minutes de contemplation, je me reprends et sors de ma poche le petit papier sur lequel ma mère a griffonné une adresse.

Il s'agit d'un de leurs amis, qui s'est dit prêt à m'accueillir le temps que je trouve un logement ici. Franchement, ça m'enchantait pas tellement cette perspective. Mais pour ne pas me retrouver à la rue cette nuit et les autres qui suivront, j'suis bien obligée d'accepter.

Ledit ami, j'le connais un peu. Et il est... des plus étranges.

Hishigi est le genre de type qui cause pas beaucoup. Qui préfère la compagnie de ses molécules et de ses bactéries plutôt que celle des êtres humains.

Je sais franchement pas comment Papa et Maman parviennent à s'entendre avec un type pareil. Je me demande même de quoi ils peuvent discuter, tous les trois, lorsqu'ils se voient.

Hishigi est un vrai mystère pour moi. Et je ne l'apprécie pas outre-mesure.

Mais bon.

Comme je disais : pas l'choix.

Je me mets donc en quête de la bonne rue.

Après avoir tournée en rond un bon quart d'heure, une gentille petite mamie finit par m'indiquer, sur un plan de bus, par où je dois passer pour me rendre à bon port (aha, port, mer, plage, vous l'avez?).

Peu de péripéties en chemin j'arrive, enfin, à appuyer sur la bonne sonnette. Après un temps d'attente, l'interphone grésille. Mais personne ne demande rien et la porte s'ouvre.

« Deuxième étage, appartement n°5 » m'a dit ma mère.

Je suis ses indications et frappe à la bonne porte.

Dès que celle-ci s'ouvre et que je vois le visage du type, je sais que je ne me suis pas trompée. Hishigi, je le reconnaîtrais entre mille. Avec ses cheveux noirs, sa mèche blanche et, surtout, son inexpressif visage. Il me salue :

-Bonsoir Tokito. Viens, entre.

Son appartement est d'une propreté et d'un rangement méthodique. Une longue table occupe une bonne partie du salon et des dizaines de tubes, de fioles sont ainsi exposées au regard.

-Fais attention en passant, me dit Hishigi de son ton neutre.

Ouaip, s'agirait pas que je brise une de ses précieuses expériences.

Hishiga vit par et pour sa science. Les médias ont eu tendance à le rebaptiser le savant fou. Il s'est un peu trop fait connaître pour ses découvertes étranges et sans grand intérêt. La communauté scientifique a arrêté de le prendre au sérieux depuis un bout de temps. Alors il continue son petit bonhomme de chemin tout seul. Ecrivant des papelards bien dans les clous pour des revues de vulgarisation scientifique. Ca, c'est son gagne-pain. Et ensuite, le reste du temps, il se livre à ses expériences étranges.

Un drôle de type. Vraiment.

En le voyant pour de vrai de vrai, je me demande encore comment Papa et Maman ont réussi à s'entendre avec un mec pareil. Pas étonnant qu'il soit toujours célibataire, cloîtré dans son appartement comme dans sa cellule de moine -moine scientifique, on s'entend.

Comment décrire la soirée ?

Affreusement horrible.

Imaginez, le dîner, en face à face. Dans un silence anxieux. Il n'a pas l'air dérangé par ce silence. Et il me regarde entre deux bouchées. Clairement, ça me stresse.

-T'es étudiante en arts, c'est ça ?

-Euh... oui...

-Ah.

-...

-...

-Et... toi... ? Tu... enfin... (désigner d'un menton le salon, la table, les tubes) là-bas...

-Ouais.

-...

Affreuse, je vous dis.

L'avantage, c'est que le lit est confortable. Mais, bon sang, j'ai intérêt à me trouver un logement vite fait ! Je ne passerai pas un an à vivre dans cette situation ! J'ai besoin de parler à des gens ! Les embêter, rire avec eux, partager des choses. Pas seulement des monosyllabes.

Bon sang, quel type étrange.


Le lendemain, je suis sur pieds dès la première sonnerie de mon réveil. C'est rare, cet exploit. Mais, rien à dire, je suis pressée de mettre le nez dehors !

Hishigi est déjà derrière son établi avec ses tubes et de grosses lunettes de protection devant les yeux. Lorsqu'il m'entend arriver, il lance juste un :

-T'approche pas trop, ça pourrait exploser.

Okaaaaay...

Bon, écoute, moi, j'vais y aller, hein !

Je l'entends vaguement dire bonne journée et je m'éclipse. Sac sur le dos, je suis prête à affronter cette première journée dans ma nouvelle université !

Je sais bien que j'arrive sur un terrain inconnu. Dans un territoire inconnu. Entourée de gens inconnus.

Mais, franchement, ça ne me fait pas peur. Bien au contraire.

Si je suis venue ici c'est, justement, pour fuir le familier. Echapper aux griffes de mes parents bien trop présents. Et des gens que je finis par connaître par cœur dans ma petite ville. Tout le monde se connaît, là-bas. Surtout pour les familles de souche, comme nous. J'ai laissé derrière moi mon cousin, Shinrei, que j'apprécie beaucoup. Mais ça ne m'a pas posé plus de problèmes que cela. Puis il a promis de passer me voir. En plus ici, il y a la mer. Je n'ai pas ça, chez moi.

La mer, c'est l'espace ouvert à toutes les possibilités, c'est l'horizon dégagé, c'est la liberté.

Un bon point qui va me faire aimer la ville. Parce que je le sens : je vais aimer cette ville. C'est sûr.

La vague humaine me transporte et me ballote. J'ai réussi à trouver l'accueil, j'ai juré contre un jeune homme qui m'a bousculée au moment où j'allais atteindre cet îlot d'espoir -le type a eu l'air effrayé face à mes injures et s'est carapaté vite fait bien fait.

La madame de l'accueil m'indique que le bâtiment que je cherche est tout bonnement à l'opposé et je grommelle. C'est bien ma veine. J'étais partie de bonne humeur. Mais retraversé toute l'université parce que j'suis partie dans la mauvaise direction, ça m'enchante zéro.

Bon allez les gens, bougez-vous, laissez-moi passer ! Arrêtez de stagner dans les couloirs, laissez-moi sortir, j'ai toute la fac à traverser, b*rdel de m*rde !

Je finis par arriver dans l'amphi à bout de souffle. Je suis en retard mais apparemment, pas tant que ça parce qu'il n'y a aucun prof. Et peu d'élèves, en plus de ça. Si ça s'trouve, on est juste une toute petite promo.

Je m'affale sur une place prise au hasard. L'avantage de ne connaître personne, c'est qu'on ne cherche personne au moment où on s'installe. Donc on peut se laisser tomber un peu n'importe où.

Je rouspète un petit instant contre tous ces gens qui ont ralenti ma course dans les couloirs. Aucune éducation ! Peuvent bien laisser passer les plus pressés, non ? Tssseuh.

Puis je remarque que ma voisine de table me regarde, l'air amusé. Eh, quoi ? C'est rigolo de voir les gens énervés ? Je plisse les yeux, l'air sceptique.

-Tu es nouvelle, non ?

-Euh... ouais, ça s'voit tant que ça ?

-Pas forcément. C'est juste que je suis là depuis la première année, alors je connais les gens qui étaient dans cette promo l'an dernier. Et je repère les nouvelles têtes. Je m'appelle Kaya, enchantée ! Et toi ?

-Tokito...

-Tu vas te plaire ici ! C'est vachement trop cool. Puis les étudiants sont carrément trop bien.

Mouais...

Elle a un enthousiasme débordant presque trop envahissant. Mais, j'sais pas pourquoi, sur le coup, je me dis qu'elle peut être sympa. Et puis, je ne connais personne dans cette ville. A part Hishigi mais lui, il ne compte que pour une demie personne. Il doit être en train de faire exploser son appart, à l'heure qu'il est. D'ailleurs, je m'étonne que ça ne soit pas arrivé plus tôt. Bordel... mes parents ont vraiment des amis chelous.

-Faut que je te présente mes amis ! Sakuya et Kyoshiro sont les gens les plus gentils du mooooonde. Tu vas les adorer, c'est sûr.

Elle est un peu beaucoup enthousiaste, oui. Mais bon. Je suppose que ça peut pas faire de mal. A voir ce que l'avenir nous réserve...


J'espère que ce petit chapitre introductif vous a plu ! N'hésitez pas à me laisser vos avis :)

Dans le chapitre suivant, nous parlerons de Sakuya et Kyoshiro, de féminisme et d'appartement. A la prochaine