Bague au doigt
Disclaimer : Le Maître, le Docteur, et tout autre personnage créé par une autre personne que moi (et moi seule), appartiennent à … leurs créateurs respectifs. Pour le reste, mon travail est copyright « Me, Myself and I ».
Attention : Ceci n'est pas une énième aventure du Docteur (je laisse ce plaisir à Captain' Rily). Elle a pour but de rendre un hommage à John Simm, l'excellent acteur jouant le Maître. Par conséquent, le Docteur n'apparaîtra pas avant au moins 4 chapitres. Désolée ! Petite précision : si le caractère des personnages change, ce n'est pas une pure invention de ma part, c'est expliqué tout au long du texte.
J'ai déjà écrit 4 chapitres, plus le début du 5ème. Il y en aura 6 en tout, chacun traitant d'un problème précis.
Et donc, après cette introduction inutile, let's begin !
(J'avoue que je pense plus Doctor Who en anglais qu'en Français, mauvais doublage oblige. Alors pour les expressions, je vais faire au mieux pour que cela ressemble à la série. Ne me frappez pas ! :D)
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Chapitre 1 : Boutique, drague et petits ennuis.
- Hey, Laure ! Qu'est ce que t'attends ? Ya rien dans cette boutique, on se casse !
- Deux secondes, je n'ai pas fini de regarder.
- Si tu veux mon avis, c'est bien trop cher pour nous. Et puis … L'ambiance de ce magasin est … bizarre.
Laure haussa les épaules, bien décidée à ne pas céder aux jérémiades de son amie Claire. Cette vielle boutique d'antiquité qui trainait dans une rue commerçante l'avait toujours intriguée. Et puis, aujourd'hui, poussée par elle ne savait quel caprice, elle avait décidé d'y entrer. En entraînant avec elle Claire, son inséparable voisine. Bien que celle-ci s'y était fortement opposée, cela va de soit.
Les deux filles avaient fureté dans les « rayons », si on pouvait appeler rayons les tas de vieilleries d'un autre âge qui s'entassaient en blocs dans toute la pièce. Et si Claire n'avait fait que jeter un léger coup d'œil, fidèle comme à son habitude au monde moderne de plastique, Laure s'était promenée avec plaisir dans ce capharnaüm éclectique. (Nda : Petit pari avec moi même pour caser ces deux mots dans une histoire ! :D)
En observant avec soin tous ces objets, son attention avait été attirée par un présentoir au fin fond de la salle. Et après avoir traversé avec mille précautions le désordre ambiant, elle s'était arrêtée devant la vitre. Ce fut là qu'elle « la » vit. La bague. Non pas ornée de diamants, de saphirs, ou même d'or. Une simple bague semblée taillée dans le marbre, avec des reflets verts argentés, et de curieux dessins sur sa surface. Une simple bague qui attirait son regard.
- Laure, il n'y a personne ici. On ferait mieux de sortir.
- Je voudrais acheter cette bague, annonça la jeune fille.
- Quoi ? Mais elle est affreuse ! Rétorqua Claire après un rapide coup d'oeil.
- Elle est …
Laure hésita. Qu'avait-elle de si particulier, cette bague, après tout ?
- Je ne sais pas, avoua-t-elle. Elle me plaît, c'est tout.
Et plus encore. Elle l'intriguait. Au milieu de toutes ces vieilleries sans valeur, elle détonait, comme un cheveu sur la soupe. Étrange et mystérieuse. Parfaite donc pour la jeune fille.
Laure s'approcha de ce qui semblait être le comptoir du magasin. Effectivement, personne ne se tenait derrière. Mais elle ne s'avoua pas vaincue pour autant.
- Il y a quelqu'un ? Je voudrais acheter une bague, vous pouvez m'aider ?
- Laure, partons d'ici, cet endroit me donne la chair de poule. On se croirait dans un épisode des Contes de la Crypte. Je ne serais pas surprise si d'ici deux minutes un cadavre venait nous demander le chemin du cimetière !
- Malheureusement pour vous, je ne pense pas avoir l'âge pour reposer en paix dans un cercueil six pieds sous terre.
Les deux filles se retournèrent vers la voix.
« Wahou ... » fut certainement leur pensée commune devant cette apparition.
- Vous êtes …
- Le vendeur de cette poussiéreuse boutique, pour vous servir, mesdemoiselles !
Il esquissa un sourire espiègle. Il devait avoir vingt ans, âge improbable dans cette pièce. Brun, cheveux ébouriffés, les yeux bleus, le buste droit. Bref, parfait.
- Vous désirez ?
- Heu … La … La bague dans le présentoir au fond.
- Vous voulez bien m'accompagner pour me la désigner ?
- Heeeu … Oui, bien sûr.
Il prit la clé de la vitrine derrière le comptoir, et enjamba les tas insolites pour retrouver Laure à l'endroit désigné.
- C'est celle là, au milieu. La verte, avec les dessins.
- Je vois. Pas de problème !
- Mais heeeu … Quel est son prix ? Marmonna-t-elle, honteuse de ne pas y avoir pensé avant.
- Oh, elle nous a été apportée par une dame extraordinairement élégante, qui nous l'a donné sans accepter de contrepartie. Je vous la vendrais donc pour peu de chose. Disons … contre un cappuccino dans le café en face ?
Un clin d'œil vint ponctuer cette réplique, faisant piquer un fard à la jeune fille.
- Allez, ne me laissez pas aussi ridicule dans cette situation. Dites quelque chose, même un « non ». Mais j'avoue préférer une autre réponse, en toute honnêteté.
« Allez, Laure. Qu'est-ce que tu risques, après tout ? C'est juste un café, et celui qui te le propose n'est pas si désagréable que ça à regarder ! »
- Pourquoi pas ?
Un immense sourire illumina le visage du jeune homme.
- Génial !
Soudain Laure se rappela de la raison de sa présence dans cette rue.
- Oh, non ! Les cours !
Elle jeta un coup d'œil fébrile à sa montre. Il lui restait un quart d'heure entre ici et la fac pour espérer arriver à l'heure au cours.
Il parut déçu, mais retrouva bien vite son air enfantin.
- Je me dépêche, mais en échange, promettez moi votre numéro, mademoiselle … ?
- Laure, et vous ?
- John Smith. Banal, mais accrocheur. Origine anglaise, vieille famille, blablabla, plus de détails la prochaine fois, n'est-ce pas ?
- Vous parlez beaucoup, monsieur Smith. Voici mon numéro, dit-elle en lui tendant un bout de papier où elle avait griffonné à la hâte le renseignement tant désiré.
- Et voici votre bague. Je vous appelle ce soir ? Ou demain ? Ou encore …
- Vous parlez trop, beaucoup trop pour un homme. C'est effrayant ! Ajouta-t-elle en riant. A bientôt !
Elle sortit de la boutique, traînant Claire derrière elle, abasourdie par cet échange. Laure, si timide d'habitude, et incapable d'aligner trois phrases en face d'un inconnu, venait de tenir une conversation avec un homme essayant de la charmer ! Décidément, pensa Claire, cette boutique avait réellement une atmosphère étrange …
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- Ouf, à l'heure pour le cours d'anat' ! Quelle chance !
- Et quelle course …
Les deux filles étaient particulièrement essoufflées après leur sprint vers la fac. Elle trouvèrent avec difficulté des places dans l'amphi, vingt secondes avant que le prof n'entre.
- Tu prends les schémas, comme d'habitude ?
- T'inquiète, je suis au courant depuis longtemps pour tes talents de dessinatrice. Et le fait que ce soit moi qui prenne les schémas depuis le début de l'année doit y être pour quelque chose.
- C'est ça … Bon, c'est parti pour une heure de souffrance … Bienvenue aux 8 pages de cours à apprendre pour ce soir !
Pendant que le rythme cardiaque de Laure se calmait peu à peu, un bruit proche semblait un écho à ses propres battements.
- Claire, c'est ton cœur que j'entends battre aussi fort ? Chuchota-t-elle.
- Heu je ne crois pas, pourquoi ? Tu dois confondre avec le tien, laisse tomber. Prends le cours, sinon on est foutues.
Apparemment Claire ne lui avait toujours pas pardonné la course effrénée qu'elles avaient dû mener jusqu'au bâtiment. Le sport n'était certes pas la tasse de thé des deux filles.
« J'ai dû rêver ... »
Pourtant ce bruit persistait, étouffé par le brouhaha des étudiants, mais toujours présent. Comme si un deuxième cœur battait en elle.
« Je deviens folle maintenant. Allez, concentre toi sur le cours ! »
Elle n'arrivait pas à écrire correctement, avec la bague qu'elle portait. Beaucoup trop grosse pour prendre des notes vitesse prof de Médecine. Elle l'enleva et la plaça dans sa trousse, ne souhaitant pas la perdre après le sacrifice d'oxygène qu'elle avait dû faire pour l'avoir. Et elle finit par se concentrer sur le cours.
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« Enfin rentrée … Pffff … encore des cours, toujours des cours … Quelle vie ! »
C'était sur ces pensées un brin pessimistes que Laure entrait dans son appartement tous les jours de la semaine. Étudiante en première année de Médecine, elle n'avait pas le droit à l'erreur.
« Mais quelle journée … Dire que j'ai encore quatre mois à tenir … Pffff ... »
Elle sortit ses feuilles de son sac, étalant tout sur son bureau. De toute façon, ses parents habitaient à une heure de route, ils n'allaient pas venir vérifier l'ordre et la propreté de son chez soi. Elle s'assit, sortit sa trousse, et se rappela soudain la présence de la bague.
« Et cet abruti qui doit m'appeler … Mais pourquoi je ne lui ai pas donné un faux numéro ? Quelle imbécile … Décidément, j'en rate pas une ... »
Cette bague la déconcertait. Comment avait-elle pu atterrir dans une aussi petite boutique, au milieu d'horreurs de pacotille, sans avoir été examinée par des experts ? Car elle en était sûre, cette bague devait avoir de la valeur. Il suffisait de voir les fines ciselures gravées sur celle-ci pour en comprendre le travail d'artiste.
Laure resta longtemps à examiner cette bague mystérieuse, avant de se mettre au travail. Une fois les dix schémas d'anatomie enregistrés dans un coin de son cerveau, une petite pause s'imposait impérativement, sous peine d'explosion cérébrale. Tout naturellement, l'étudiante saisit la bague qui semblait l'attendre, et alla s'installer dans le fauteuil.
« Voyons si ces dessins veulent dire quelque chose. A première vue … Rien du tout. »
Pourtant, elle pressentait que la solution n'était pas si loin d'elle. Après tout, elle était d'une imagination parfois un peu trop débordante, elle finirait bien par trouver ce dont il s'agissait. Pourtant, après vingt minutes de cogitations sans fin, elle dut s'avouer vaincue.
« Bah, l'important, c'est que j'arrive à la passer au doigt ! »
Elle l'enfila, assez satisfaite d'avoir déniché une bague d'un diamètre identique à ses doigts, qu'elle trouvait trop épais.
« Mais qu'est-ce que c'est encore ? »
Des coups sourds retentissaient dans la pièce, à intervalles réguliers.
« Si c'est encore cet imbécile d'au dessus qui a décidé de donner une soirée sans m'avertir, je le tue ! »
Pourtant, ces bruits ne semblaient pas venir du plafond, ni du couloir, ni de l'extérieur. Ils venaient de la pièce dans laquelle Laure se trouvait.
« Bon, ça doit être les tuyaux … Ne pas oublier d'en parler aux parents, sinon je ne vais pas pouvoir dormir pendant quatre mois. »
Tout aussi dérangeants qu'ils étaient, ces coups ne l'empêchaient pas de se sentir somnoler. Debout depuis six heures du matin, elle sentait la fatigue l'envahir peu à peu.
« Je n'aurais pas dû me mettre dans ce fauteuil … Pffff … Une petite sieste d'une demi heure ne me fera pas de mal, après tout. »
Elle ferma les yeux, bercée par la mélodie lancinante de ces bruits incongrus.
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« Mmmm … ça fait du bien, un peu de sommeil en plus ! Il est quelle heure ? »
Elle regarda sa montre, avec difficulté puisque la pièce était à présent plongée dans l'obscurité. Une sieste d'à peu près une heure. Pas de quoi s'affoler pour si peu. Pourtant, elle sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Une impression désagréable, comme si elle manquait un point très important.
- Qui êtes vous ?
Laure secoua la tête. Il ne pouvait y avoir une autre personne dans son studio, et certainement pas un étranger qui ne connaissait même pas son nom. Elle devait rêver, ou alors avoir des hallucinations auditives assez stupides. Elle se leva, alluma la lumière, et s'arrêta net. Ou son délire psychotique était décidément très puissant, ou alors …
- Qui êtes-vous ?
Ou alors une personne se tenait au beau milieu de la pièce, avec un costume tout droit sorti du XIXème siècle.
« Une arme, vite. »
L'étranger lui saisit le bras, avec suffisamment de force pour qu'elle ne puisse se précipiter dans la cuisine chercher un couteau bien aiguisé.
- Pourriez-vous avoir l'extrême obligeance de me répondre ? Qui êtes-vous ?
- Non mais vous êtes fou !
Laure se dégagea brutalement, envoyant au passage son pied en direction du tibia de son agresseur, puis dans un autre endroit que nous ne mentionnerons pas ici. Il tomba à genoux, plié par la douleur. Elle en profita pour se précipiter dans la cuisine, saisir deux couteaux et le téléphone.
« La police, viiiiite !!! »
Composant le numéro à toute vitesse, elle retourna dans la pièce où elle avait laissé l'inconnu. Il était toujours là, sur le tapis, le visage crispé. En attendant la fin du célèbre « Ne quittez pas », elle le regarda un peu plus en détails.
Agenouillé sur le tapis, il avait perdu de sa superbe. Il reprenait peu à peu son souffle. Son visage lui semblait familier, sans qu'elle réussisse à se rappeler de l'endroit où elle pouvait l'avoir aperçu. Des cheveux blonds décoiffés et apparemment n'ayant pas été coupé depuis quelques mois lui tombaient sur les yeux, d'une couleur indéfinissable dans la pénombre de la pièce. Son costume, bien coupé, dénotait une certaine richesse chez le personnage, et un goût certain pour l'habillement.
Les yeux de Laure retombaient sur son visage, quand la tonalité changea à l'autre bout du fil.
- Allo, oui. Il y a un individu dans mon appartement, sorti de je ne sais où. Venez tout de suite au …
Soudain, plus aucun son à l'autre bout du fil. Laure regarda l'écran, la batterie était encore pleine, pourquoi la communication s'était-elle coupée nette ?
- Dites moi qui vous êtes.
L'inconnu brandissait un appareil étrange en sa direction, une arme certainement, qui émettait une lumière dorée, et qui sifflait désagréablement à ses oreilles.
- Ce serait plutôt à moi je vous demander ça, vous êtes chez moi, je vous signale ! Et baissez votre arme, sinon …
- Sinon quoi ? J'ai coupé le téléphone, j'ai une arme dont vous n'avez jamais entendu parler, je suis plus fort que vous, et vous êtes humaine. Cela vous suffit-il comme arguments ?
- Vous êtes totalement cinglé, vous le savez ?
- Exactement ! On me le dit souvent !
- Ils avaient raison … Vous êtes qui, exactement ? La moindre des politesses à l'égard de celle chez qui vous vous êtes introduit sans raison !
- Oh, on aime faire de l'humour, je vois ! Je suis … Le Maître. Tadaaaaaaaaa !
Phrase ponctuée par une mimique pathétique.
- Le Maître de quoi ?
- Le Maître, c'est tout ! Et c'est déjà pas mal !
- Non, non, non. Vous m'auriez dit : garagiste, expert comptable, éboueur, là, j'aurais saisi tout de suite. Mais le « Maître », ça ne veut rien dire du tout. C'est même plutôt ridicule.
- Vous me trouvez ridicule ? Ridicule ?
Il s'était relevé, son appareil luminescent toujours pointé vers Laure, qui n'osait plus bouger à présent.
« Règle numéro un : ne jamais contrarier les fous. Bravo, tu viens de faire le contraire. »
- Vous pensez que je suis ridicule ? Seriez-vous suicidaire, très chère ?
Il se rapprochait lentement de la jeune fille, qui sentait son courage s'effriter devant tant de puissance dégagée. Il était à quelques centimètres d'elle, et elle n'arrivait plus à bouger. Il lui retira facilement le couteau des mains, et lança le téléphone à l'autre bout de la pièce, où il tomba avec un bruit ne laissant aucun espoir sur son état.
« Réagis, réagis bon sang, tu ne vas quand même pas te laisser tuer aussi facilement !! »
- Vous avez peur ?
- Le devrais-je ?
« Et maintenant, fanfaronne ! Tu n'es pas Indiana Jones, imbécile ! »
- Bonne question.
Il eut l'air surpris par la demande. Il la poussa vers la fauteuil, où elle tomba bien malgré elle.
- Certains disent que je suis fou, d'autre n'osent pas me l'avouer. Je suis un génie. Je suis un Seigneur du Temps. Et je suis de retour, ajouta-t-il, une expression de démence fixée sur son visage.
- Et comment ? Risqua Laure, bien décidée à gagner du temps pour respirer quelques minutes encore.
- Bonne question ! Décidément, vous avez le don pour trouver les questions auxquelles je n'ai pas de réponse à vous offrir !
« Réfléchis, Laure ! Qu'est-ce qui aurait bien pu amener un malade mental dans ton appartement, hein ? Qu'est-ce qui est nouveau ici ? »
Et le déclic se fit.
- Mais bien sûr … murmura-t-elle.
La bague. S'il en était sorti, comme tout le laissait penser, il devait pouvoir y retourner !
Laure se redressa, faisant face au pseudo « Maître ».
- Vous êtes peut-être le Maître du ridicule, mais moi, je possède cette bague, et ça, ça fait de moi votre maître !
« Enfin j'espère … Pourvu que je ne me sois pas trompée ! »
Le visage du Maître avait tourné du rouge au gris en un dixième de seconde.
- Vous …
- J'ai raison, n'est-ce pas ? Vous ne pouvez agir contre moi, car j'ai tout pouvoir sur vous !
- Il me suffit de vous tuer, pour recouvrer ma liberté, et …
Tout en parlant, il avait saisi le couteau tombé au sol, et le levait dangereusement vers Laure. Celle-ci ne bougea pas. Si ce fou avait perdu si vite contenance à l'énoncé d'une telle vérité, c'était qu'elle avait parfaitement raison.
Et elle avait raison. Le couteau s'arrêta à quelques millimètre de sa peau, comme repoussé par une force invisible.
- Comment est-ce que …
- Reculez. Tout de suite.
Le Maître s'exécuta, éberlué. Son corps se dirigeait contre sa volonté.
- Vous êtes …
- Pour information, je m'appelle Laure. Puisque c'était votre première question. Laure Thilliez. Et maintenant, explications.
Mécaniquement, le Maître s'exécuta. A contre cœur, bien entendu. Plutôt jouissif, comme situation. Le Maître devenu esclave. Autant dire le monde à l'envers.
- Cette bague est une sorte de réservoir, en cas d'extrême nécessité, dans les instants où je n'ai pas d'autre choix. Elle me permet de continuer à vivre tout en faisant croire à ma mort, sans corps précis. Une fois qu'elle trouve un propriétaire, elle me permet de régénérer grâce à l'énergie psychique de cette personne. Mais je me vois établi dans une sorte de contrat de servitude, jusqu'à ce que le propriétaire meure ou me libère.
- Cette femme, qui a amené la bague à la boutique, vous savez qui elle est ?
- Mon épouse, enfin, plutôt devrais-je dire, celle qui m'a tué, fit-il avec une grimace dégoûtée.
- Précisez moi un peu qui vous êtes, je n'arrive pas à vous cerner. Vous vous présentez vous même comme un fou, vous essayez de me tuer, bref, je n'y comprends rien.
Laure s'amusait du renversement de situation. Tant de pouvoir sur une personne la grisait quelque peu. Elle pensait toutefois à libérer ce pauvre homme. Après tout, il avait l'air d'avoir assez souffert ...
- Eh bien, je suis un Seigneur des Temps, j'ai plus de 900 ans, je viens d'une planète nommée Gallifrey, et mon but est de devenir maître de l'univers.
… Ou peut-être pas finalement.
- Maître de l'univers ? Rien que ça ?
- Et vous allez m'aider.
- C'est ça … Et la marmotte …
- Pardon ?
- Laissez tomber, soupira-t-elle.
Pour résumer la situation, un mégalomane fou furieux qui prétendait se nommer sans fausse modestie « Le Maître » était devenu son esclave, et lui demandait de l'aider à conquérir le monde. Ridicule.
- Retournez d'où vous venez, dans la bague, et arrêtez vos stupidités. Je vais rendre cette bague à la boutique où je l'ai achetée, et puis voilà.
- Impossible.
- Comment ça, impossible ? Je vous l'ordonne !
- Une fois la bague passée au doigt, et la régénération complète, elle ne peut plus être enlevée, à moins que son propriétaire meure, ou me libère, comme je vous l'ai expliqué.
« En gros, soit je me coltine jusqu'à la fin de ma vie un psychopathe délirant, soit je livre le monde à ce même psychopathe, qui risque de le détruire. Super choix en perspective … Merci beaucoup ! »
- Bon, puisque je n'ai pas d'autre choix …
- Vous me libérez ?
Laure soupira à nouveau. La vie allait être longue …
- Malheureusement non. Allez vous coucher, je suis morte de fatigue. On étudiera les possibilités demain. Et ne vous avisez pas de me tuer pendant mon sommeil, espèce de malade !
« Comment je vais expliquer ça à mes parents ? »
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(La suite au prochain épisode !)
