Disclaimer : ce merveilleux univers de Twilight ne m'appartient pas (sigh)…
Chapitre 1 : Je déteste la randonnée…
Pourquoi moi?
Pourquoi aujourd'hui?
Ce temps exécrable ne me poussait vraiment pas à le suivre mais il en avait tellement envie… Josh adorait la randonnée et même un temps pluvieux et froid ne le rebutait pas.
Cela faisait tout juste une semaine, une longue semaine passée dans sa famille, dans la banlieue de Washington, à passer mon temps à sourire et à apprendre désespérément tous les prénoms des membres de son immense famille… Quand il m'a proposé une échappatoire, j'ai sauté sur l'occasion, sans vraiment me soucier de sa nature… J'aurais peut-être dû tout compte fait. Au premier abord, un week-end en montagne, de beaux paysages et de belles soirées autour d'un grand feu, blottie dans les bras de celui qui avait volé mon cœur, semblait prometteur. Cependant, un temps humide et glacial, un sol boueux et glissant, l'absence totale de panorama, complètement obscurci par la brume permanente, et à présent des ampoules, transformaient cette échappée belle en un interminable supplice…
« Josh, je n'en peux vraiment plus là… on fait une pause ? » le suppliai-je, essoufflée et certainement aussi rouge qu'un pivoine. La dernière chose qui aurait dû me traverser l'esprit avant d'accepter, était le fait que je ne suis en aucun cas une sportive ! Un après-midi de shopping ou à la limite la montée de quatre étages, ça c'est un sport à ma portée, mais surtout pas une longue marche de six heures avec un dénivelé décidément pas coopératif…
« Mon cœur, je veux absolument atteindre cette clairière avant midi, tu verras, avec un peu de chance le soleil sera au rendez-vous ! »
Quel éternel optimiste ! Ça m'a toujours plu mais là, je commençais à regretter son enthousiasme démesuré : cette contrée avait un charme qu'il m'était vraiment difficile d'apprécier… Je continuais à ruminer, concentrée sur mon souffle court, pendant ce qui m'a semblé être des heures, quand finallement nous arrivâmes à destination.
« Et voilà notre petit coin de paradis ! »
« Hum, Josh, sans vouloir te vexer, mon idée du paradis est complètement différente… ça serait plutôt une île déserte, le sable chaud, l'eau turquoise à perte de vue et surtout un magnifique soleil caressant ma peau de ses doux rayons… » soupirai-je.
Incapable de rester debout une minute de plus, je m'affalai sur le sol recouvert de mousse moelleuse et fermai les yeux afin de m'imaginer dans ce cadre idyllique. Malgré les frissons qui parcoururent mon corps au contact du sol froid, il me semblait être incapable de me relever avant au moins deux bonnes semaines…
« Pour le soleil, désolé, il n'a pas dû recevoir le message », je souriai, il semblait vraiment désolé de ce fiasco climatique.
« Mais je peux toujours essayer de le remplacer » ajouta-t-il en s'allongeant à mes côtés et en m'enlaçant tendrement. Il caressa doucement ma joue et déposa un doux baiser sur mes lèvres asséchées par ses interminables heures de randonnée.
Après tout, après l'effort vient le réconfort, autre point qui m'avait échappé : nous étions arrivés à destination et nous avions devant nous tout un week-end à passer dans les bras l'un de l'autre… Ses pensées devaient être semblables aux miennes car il commença à m'embrasser plus fougueusement, son souffle chaud réchauffant mes joues, ses lèvres si douces sur les miennes que j'en oubliai toute notion du temps.
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Je le laissai se relever non sans regret : le ciel s'assombrissait et il fallait préparer le campement pour la nuit. A peine debout, il m'enserra par la taille et me fixa droit dans les yeux.
« Lena, je t'aime ».
Ses doux yeux verts me dévisageaient, attendant nerveusement ma réponse, tandis que, perdue dans ma contemplation, je laissai mon regard détailler chaque trait de son visage. Ses lèvres pâles et fines, son nez aquilin, son front recouvert de quelques mèches rebelles, sa chevelure chocolat, légèrement bouclée, dans laquelle mes doigts adoraient se perdre et surtout ses yeux, d'un vert limpide et pourtant si mystérieux, à croire que même si cela faisait près de 8 mois qu'on était ensemble, ils m'étaient toujours aussi inconnus… je sortis de ma rêverie quand je réalisai que sa main libre pressait doucement la mienne, inquiet de connaître ma réponse.
« Tu ne ressens pas la même chose pour moi, c'est ça ? »
A présent il baissait la tête, me privant du spectacle dont mes yeux ne se lassaient pas d'admirer. Bien que ce fût la première fois qu'il le dise, sa déclaration ne m'avait pas surprise : chacun de ses gestes, chacune de ses attentions trahissaient les sentiments qu'il portait à mon égard. Cependant, je n'ai jamais été quelqu'un de très 'verbale', je n'exprime pas souvent mes sentiments. Par pudeur ou par éducation, les mots 'je t'aime' n'étaient pas phrases courantes dans ma famille…
« Josh, crois-tu que j'aurais enduré ce calvaire si ce n'était pas le cas ? »
Un sourire étira ses lèvres mais il avait visiblement besoin de l'entendre.
« Je t'aime Josh, ne doute jamais de cela », murmurai-je doucement, suffisamment fort cependant pour qu'il l'entende. Il se mit soudainement à rire aux éclats.
« Etait-ce vraiment si pénible cette petite matinée de marche en forêt ? »
Il osait demander !
Mais non, bien sûr que non, je n'ai fait que simuler ma pointe de côté et mon souffle rauque !
« Tu n'as aucune envie de connaître ma réponse, crois moi ! »
Son rire mélodieux éclata de plus belle.
« Je te promets une soirée inoubliable pour me rattraper mon cœur ! Mais d'abord, il faut aller chercher du bois pour faire du feu et monter la tente. »
« Des corvées ? Elle commence bien ta soirée inoubliable ! »
« Mais il fait encore jour… »
« D'accord, mais c'est moi qui m'occupe de la tente, je n'ai aucune envie de retourner dans cette forêt sombre et humide »
« Tu y arriveras toute seule ? » dit-il sur le ton de la plaisanterie, enfin je me bornais à n'y voir rien d'autre.
« Ca n'est pas sorcier, je l'ai déjà fait plein de fois » mentis-je effrontément.
« Bien, alors à tout à l'heure mon ange » répondit-il en volant un baiser avant de s'enfoncer dans la forêt.
Je n'avais pas plus tôt tourné le dos que j'entendis un craquement sec, suivi d'une brusque bourrasque de vent et d'un cri étouffé. Je me retournai alors pour être le témoin d'une scène qui me hanterait pour le reste de mes jours, fussent-ils comptés.
Un homme terrifiant, à la peau blafarde et au regard noir, bestial, avait la tête penchée sur le cou de mon amant. On aurait pu croire qu'il l'embrassait doucement si les yeux de Josh ne trahissaient pas une intense douleur et une indescriptible terreur, me fixant comme pour la dernière fois. Ses lèvres tremblantes parvinrent seulement à prononcer : « Lena, cours… ».
C'est alors que la panique succéda à la stupeur, libérant mon corps et surtout mes poumons de leur soudaine paralysie. Dans une énorme inspiration, je me mis à crier, crier aussi fort que possible, espérant vainement que la solitude de cet endroit, si chère à mon cœur quelques minutes auparavant, n'était qu'un leurre et qu'une route ou un chemin fréquenté par des randonneurs tous venus le même jour en ce même endroit était là, en contrebas, qu'ils allaient entendre mon appel au secours, que nous n'allions pas mourir des mains d'un fou sanguinaire, cannibale de surcroit !
Un bref sentiment de soulagement m'envahit quand j'aperçus deux ombres à l'orée du bois : on m'avait entendu, de l'aide venait pour nous secourir, tiens bon Josh, ils arrivent… mais l'homme à la bouche encore dégoulinante de sang leva la tête, me fixant de son regard à présent rouge sang, le plus terrifiant de tous les cauchemars, et grognant comme une bête enragée, se dressa de toute sa hauteur pour mieux fondre sur moi. Un cri qui n'était pas le mien retentit : « Jasper… non ! », mais déjà le sol se dérobait sous mes pieds et j'accueillis l'obscurité presqu'avec soulagement… c'était fini … et je fus surprise de ma dernière pensée : décidément je déteste la randonnée…
Qu'en pensez-vous ?