Jour 1
J'ai besoin de prendre l'air et d'abreuver ma soif de connaissance. Ce départ en vacances a été provoqué par mes lectures. Ces temps-ci, je me passionne pour les histoires de mythes concernant les vampires, loups-garous, sorcières et autres démons ... J'ai entendu parler d'une ville en Californie qui relate de nombreux faits étranges. Je sais que c'est une ville baignée par le soleil, mais je suis bien trop curieux. J'ai un bon plan, j'ai déjà loué un petit meublé et me suis inscrit en cours libre au lycée de la ville. J'ai aussi prévu de passer mes journées dans l'appartement le plus clair de mon temps, mes soit disant problèmes de peau m'empêchant de sortir au soleil. Un petit voyage au mois de janvier, en espérant quand même qu'il n'y en aura pas trop, est de rigueur.
Alice était vraiment en colère que je les laisse, j'ai dû lui promettre de la tenir au courant de mes découvertes. Je me rappelle la scène qu'elle me fit.
—Edward pourrais-tu un jour penser à autre chose ?
—Ce n'est pas parce que ça ne te travaille pas que c'est pareil pour moi.
—Et tu as à besoin d'aller en Californie ? Tu crois vraiment y trouver une réponse ?
—Qui sait ...
—Moi je sais et j'ai un mauvais pressentiment. Tu devrais parler avec Carlisle.
—Arrête de te retrancher derrière tes visions. Je connais déjà le point de vue de Carlisle, j'ai besoin d'un autre avis.
—Sois prudent, car je n'arrive rien à voir de ton futur et j'ai peur.
—Viens dans mes bras ma petite sœur. Je serais de retour très vite, je t'appelle.
Six heures après cet échange, je suis aux portes de la ville.
17 h 00
Arrivé dans la ville à la tombée de la nuit, je vais chercher mes clefs. La maison d'hôte se situe au centre-ville, je passe devant les rares commerces encore ouverts. Au coin de la rue, ma destination, une maison sur deux étages, je devine à l'arrière un petit jardin. Je frappe à la porte et rapidement une petite dame vient m'ouvrir. Gentille, un peu curieuse, mais c'est un défaut répandu dans les petites villes. La chambre est plutôt simple, un lit un bureau et un petit cabinet de toilette. Première étape du voyage, la bibliothèque du lycée. Facile à trouver, la porte n'est pas verrouillée, je pénètre à l'intérieur.
—Bonsoir jeune homme. Me dit le bibliothécaire.
—Bonsoir à vous. Je suis Edward Cullen. Je viens de m'inscrire en auditeur libre et j'aimerais pouvoir avoir accès à vos livres.
Drôle de garçon, personne ne vient regarder mes livres. Bon je dois trouver qui est ce monstre.
Aurait-il déjà percé mon secret ? Je reprends.
—Pouvez-vous m'indiquer les formalités pour obtenir une carte pour votre bibliothèque ?
—Inutile Edward, je connais tous mes lecteurs. Que m'avait-elle dit au fait ? Ah oui ce monstre est tout bleu, il faut que je trouve quelque chose dans mes livres.
Ça ne pouvait pas être moi de toute façon. Un monstre bleu… quelle imagination ces humains.
—Je vous remercie. Lui dis-je.
—Euhhhhhhhh oui, bien.
Cet homme est fortement surprenant, il a la tête dans les nuages. Mais le plus impressionnant ce sont ses pensées et surtout comment elles sont organisées en .... en .... Désordre. Je vais fureter dans les allées, histoire de m'imprégner de ce lieu et gagner du temps et j'irai lui faire la causette. Livres scolaires, de plus en plus à raz les pâquerettes ces ouvrages, il parait qu'ils n'ont pas le choix. Les romans… sentimentaux, science-fiction, classiques et mes préférés les historiques. J'aimais lire ces derniers pour traquer les erreurs et il y en avait croyez-moi, je suis un professionnel du XXème siècle. Voilà quelques livres sur le sujet qui m'intéresse, mais allons plutôt demander.
—Excusez-moi.
—Oui.
—Je cherche des livres sur les êtres super-naturels.
—C'est-à-dire ?
—Des livres parlant des sorcières, des loups-garous, des vampires, que sais-je d'autre.
—Nous avons des très bons livres sur le sujet au fond puis sur votre droite. De plus en plus étrange. Avec les livres que je lui ai indiqués il ne trouvera pas grand-chose. Heureusement que j'ai ma collection privée.
Effectivement, après trois heures, rien de bien intéressant, il faudra que je trouve un moyen pour accéder à sa bibliothèque personnelle
20 h 00
Je pense que je vais profiter de la belle nuit Californienne. Je ne pensais pas trouver autant de verdure sous ces latitudes. Je décide de passer par le parc, c'est très calme, trop calme. Cet endroit est classique, un coin pour les enfants avec des balançoires entourés de bancs. À proximité un van abritant un vendeur de hot-dog et autres friandises. Un peu plus loin on pouvait discerner la traditionnelle fontaine qui devait apporter son lot de fraicheur pendant ces longues journées ensoleillées. Et plus loin ... une jeune fille blonde pas très grande 1m60 tout au plus, pas bien épaisse, mais à l'allure déterminée.
Je n'ai jamais trop aimé les humains blonds, pas assez gouteux, trop fade. Pendant ma crise d'adolescence, j'étais toujours déçu de tuer un blond. J'ai toujours préféré les bruns, leur sang est plus parfumé, plus soutenu. Je me rappelle de cet antillais, c'était un jeudi, j'avais failli arriver trop tard. Il voulait violer cette fille. J'avais commencé par assommer ma proie pour la mettre de côté dans une ruelle sombre. Je m'étais ensuite occupé de mettre en sécurité la victime. Quand j'étais revenu vers lui son odeur m'avait envahi, j'avais pris mon temps, le dégustant par petites gorgées. Son nectar était si divin, à la fois doux et puissant ... Il avait dû boire un bon whisky qui avait teinté le gout de sang et augmenté mon addiction ...
Aie ! Pas bon de se souvenir de tout ça, j'ai la gorge brulante de venin. Le pire c'est que je culpabilise tant pour cette période, tous ces meurtres. Mes proies avaient surement une famille et j'étais qui pour décider qui devait vivre ou mourir. J'avais aussi fait souffrir Esmée et Carlisle. J'étais parti un jour simplement en lâchant tout simplement « Je ne viens pas obtenir votre autorisation. Je viens vous prévenir de mon départ. Soyez heureux tous les deux. Je vous aime mais j'ai besoin de vivre ma propre vie avec mes propres principes. ». Je sais que Carlisle était souvent venu m'espionner, je le laissais faire, si ça permettait de soulager Esmé. Mais un jour fut la fois de trop, une fois mon meurtre commis je m'étais retourné vers sa direction.
—Tu ne reconnais plus ton frère ?
Il restait dans l'ombre.
—Carlisle sort, je sais que tu es là. Approche et ais le courage de me regarder dans les yeux.
Il semblait indisposé, mais il m'approcha.
—Edward tu fais souffrir Esmé. Elle culpabilise.
—Aucune raison de culpabiliser. Dis lui bien. Avant même son arrivée je voulais partir. Mais je n'avais pas le courage, je ne pouvais pas te faire ça.
—Mais tu l'as fait.
—Oui je l'ai fait et sache que je ne regrette rien.
—Et tout ce que je t'ai appris ?
—Balivernes, inepties. Comment peux-tu te passer de sang humain ? Tu as pourtant goûté au mien et à celui d'Esmé. Comment accepter de se nourrir d'ersatz ?
—Je n'ai pas à répondre à ces questions encore une fois.
—Depuis tout ce temps j'avais enfermé le monstre. Maintenant je l'ai laissé sortir, s'exprimer.
—Tu arraches la vie à des humains.
—Je suis un justicier, ces humains sont des criminels, des violeurs, certains sont même pires que moi.
—Mais ils ont aussi une famille, y as-tu pensé ?
—Je suis un prédateur et je compte le rester. Maintenant laisse-moi. Je suis un solitaire et je le resterais.
—Edward rappelles-toi de l'histoire du fils prodigue. S'il te plait rappelles-toi tout ce que je t'ai raconté.
Je plongeais encore plus mes yeux d'assassin dans les siens et prononça que cinq mots dans un grondement très grave.
—Pars et ne reviens jamais.
Son retour vers Esmée avait dû être si dur. Nous n'en avons jamais reparlé par la suite, mais je sais que je lui avais fait beaucoup de mal. Mais il avait planté une graine et quelques mois plus tard je changeais d'alimentation et fini par rentrer à la maison. Je fus accueilli comme le fils prodigue.
Oups, les vampires sont vraiment facilement distraits, la petite blonde est partie. Je dois la retrouver, son odeur, je m'en rappelle. Sa transpiration lui donne un petit gout de sel et une atmosphère de câlins. Elle a aussi un côté poivré, j'avais déjà senti ça chez les personnes à forte personnalité. Je n'ai pas envie de la mordre, non, ce n'est pas ça. J'ai envie de venir tout près d'elle, de la gouter, lécher le creux de son cou. Non, il ne faut pas penser à ça, car je sais comment ça va se finir, mes canines dans son cou. Son sang dans ma gorge, son corps s'affalant inerte puis la mort. Houlà ce lieu semble se jouer de moi, il plane une atmosphère de meurtre et de sang, c'est indescriptible.
Cherchons-la, elle ne doit pas être bien loin. Je sens que le vent est avec moi, elle devrait être à une centaine de mètres devant moi. Il y a une autre odeur, plus forte, beaucoup plus forte. Et ce cri, quelqu'un crie des pensées.
Où est cette créature ? Je vais la tuer, je vais enfin arriver à la tuer.
Oh oh rien de bon tout ça. Je regarde autour de moi, il faut que je comprenne qui pense cela et à qui il pense. Voilà en face de moi, c'est de là que vient la puanteur, il s'apprête à sauter sur la petite blonde. Je fonce pousse fermement la fille et m'attaque à la bête.
Je suis maintenant au sol. Tout était arrivé si vite. J'avais sauté et pris dans mes bras le démon. J'avais tenté de lui casser la nuque, mais je m'y étais mal pris et le démon était parti. Mon saut avait été magnifique, réalisé avec un style parfait. Alice me reprochait souvent mon côté théâtral mais j'avais la classe, tout simplement. Au final, j'avais sauvé une vie humaine. Edward Cullen super héros ! SuperEdward, wonderCullen, FlashEd. Complètement farfelu, mais ça fait du bien de penser à ça qu'au meurtre, au sang, au battement des cœurs humains, à ma soif, à ce petit souffle qu'ils expirent quand la mort les frappe. Stop je recommence, je ne vais pas pouvoir rester dans le coin longtemps à ce rythme-là.
