Oui, une nouvelle histoire ! Je n'abandonne pas Le Commencement mais celle-ci me harcèle pour que je l'écrive, alors je l'écris ! Pas contrariante moi.
Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas.
Rating : M pour être sûre.
Couple : Klaus et Caroline principalement mais il y a aussi des mentions plus ou moins importantes à Caroline/Tyler, Damon/Elena, April/Matt, Rebekah/Stefan et Bonnie/Jeremy.
Timeline : se situe en 2022, donc c'est un univers alternatif. Je conserve plus ou moins tout ce qui s'est passé dans la série jusqu'au 409, sauf le Klaroline que j'ai largement développé puisqu'on n'en a pas (huhu) et à quelques détails près que je préciserai le moment venu. Il n'y a aucune mention à Shane/Silas par contre. Les personnages gardent grosso modo leurs personnalités de la série, SAUF Hayley qui n'est pas du tout comme dans la série mais profondément sympa et désintéressée et non manipulatrice et traîtresse.
Résumé : en 2022, les humains connaissent l'existence des vampires et loups garous, les tensions sont donc palpables et les coups bas vampires vs humains pas rares. Les humains ont eu connaissance des Originels et ont l'arme ultime pour les détruire mais ils ne savent pas qu'en tuant un Originel, ils tuent toute une lignée et donc des milliers de vampires. Klaus a encore fait parler de lui et est emprisonné. Il risque la peine de mort et il va falloir le sortir de cette galère.
Bonne lecture, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
CHAPITRE 1 : CELLULE 46
Rikers Island, 2022
« Est-ce que tu m'écoutes, Caroline ? »
Caroline cligna plusieurs fois des yeux alors que son esprit rejoignait progressivement son corps pour faire la liaison avec le monde qui l'entourait. Elle regarda finalement le vampire qui se trouvait en face d'elle. Stefan Salvatore fronça les sourcils, son visage se tordant en une expression indescriptible alors qu'il observait la jeune femme qui se tenait devant lui.
« Bien sûr, oui, je t'écoute... » murmura-t-elle.
Stefan lui lança un dernier regard suspicieux avant de se tourner vers April qui était en train d'admirer, d'un air absent, l'East River qui entourait l'immense île sur laquelle ils venaient d'arriver. Ils étaient à Rikers Island. Le nom en lui-même faisait frissonner le commun des mortels tant le lieu faisait écho à la prison qu'il abritait, probablement la plus importante des Etats-Unis. Caroline ne put s'en empêcher et elle se demanda finalement ce qu'elle faisait là. Après tout, elle aurait pu être complètement ailleurs à ce moment précis, faire autre chose, dans un autre lieu, avec des personnes différentes. Etre tout simplement chez elle, à Mystic Falls, loin du chaos de leurs vies tourmentées par les évènements de ces dix dernières années.
Le plus improbable des scénarios était devenu une réalité il y a presque dix ans. L'humanité avait appris l'existence des vampires et autres loups garous. La cohabitation ne s'était, bien évidemment, pas déroulée sereinement et une guerre avait éclaté, opposant le surnaturel au monde cartésien, typiquement humain. Des partisans avaient choisi leurs camps. Les gouvernements avaient tenté des alliances, l'établissement de nouvelles constitutions et autant de tentatives pour que tout le monde puisse cohabiter en paix. L'équilibre était précaire et bancal. Tuer un humain était le même crime que tuer un vampire. Les extrémistes ne pouvaient s'y résoudre et chaque jour comptait son lot d'exactions et d'éliminations d'humains et vampires. L'arme redoutable restait, cependant, ignorée et dissimulée. Le secret ne devait pas être révélé. Les Originels devaient garder leur mystère pour la protection de leurs lignées et de leur espèce toute entière. C'était sans compter l'instabilité de Klaus Mikaelson qui l'avait conduit à des crimes punissables de la peine de mort. De son sort dépendait l'existence de milliers de vampires. Les humains l'ignoraient mais un groupe soudé d'amis avait conscience du danger et il se devait de faire quelque chose, même si leur action signifiait aider leur pire ennemi.
Stefan Salvatore s'était engagé en politique à l'époque de la révolution et son poste de gouverneur, en partenariat avec un humain, lui permettait d'avoir un accès aux dossiers les plus sensibles. Il collaborait avec la police des polices et avait pris en charge le dossier de Klaus avec professionnalisme, se gardant d'évoquer une affaire personnelle et finalement d'Etat. Après avoir songé poursuivre son rêve de devenir journaliste, Caroline Forbes avait finalement suivi les traces de sa mère dans son cursus préliminaire et avait enfin intégré l'école de la police scientifique. L'obtention de son diplôme était conditionnée par le stage qu'elle était en train d'accomplir à la police criminelle de New York et la présence de Stefan aujourd'hui ne la rassurait pas, surtout qu'il avait refusé de lui donner des explications plus poussées. April avait pris le même chemin que Caroline mais avec deux ans de décalage et Caroline l'avait prise sous son aile alors que la blonde terminait ses études plutôt brillamment.
Après un bref passage à New York en compagnie de Jeremy, Bonnie était rentrée à Mystic Falls alors qu'elle avait le cœur brisé et aucune raison, ni envie, de rester dans la Grande Pomme et elle avait ouvert une boutique de magie il y a quelques années. L'émergence des vampires et du surnaturel avaient encouragé de nouvelles vocations et son commerce rencontrait un franc succès. Elena avait rapidement accepté de suivre Damon jusqu'à New York et ils avaient pris la tête d'un mouvement de défense des vampires, travaillant sur le lien de sang pour libérer les vampires liés et leur permettre de lutter à armes égales face à un acharnement sans concession des extrémistes. Matt avait racheté le Mystic Grill avec l'aide financière des Salvatore et menait une vie tranquille dans sa vie natale. Il s'était fiancé avec April au printemps dernier mais le couple expérimentait, non sans mal, une relation longue distance qui créait quelques tensions dans le couple.
Caroline avait fini par épouser Tyler il y a deux ans et même si souvent l'hybride semblait passer plus de temps au sein de la congrégation des loups garous qu'auprès de sa jeune épouse, ils avaient réussi à s'organiser une vie confortable ensemble. Alors, pourquoi se trouvait-elle à Rikers Island ? Elle était censée enquêter sur des crimes, recueillir des preuves et faire parler des indices, non interroger les pires criminels du pays, vampires ou humains. Stefan jeta un regard entendu mais nerveux au lieutenant Keyth, un homme débonnaire mais bourru dans la cinquantaine qui était à la tête de la police de New York depuis quelques années. Le petit groupe d'étudiants et professionnels s'apprêtait à essayer de tirer des prisonniers la moindre petite réminiscence de leurs actes et la tâche promettait d'être périlleuse.
Alors qu'elle pénétrait dans l'immense bâtisse en pierre qui ressemblait vu de l'extérieur à une immense usine désaffectée attaquée par la corrosion, Caroline ne put s'empêcher de trembler. Une froideur était comme incrustée dans l'île. L'atmosphère était grise et lourde, l'odeur de la mort planait, mêlée aux embrumes marines ce qui donna à la blonde une légère nausée.
« Maintenant, gardez à l'esprit, » la voix tonitruante de Keyth s'éleva autour d'eux alors qu'il les conduisait vers un large couloir gris, « que vos sujets ne vont probablement pas être très coopératifs. Votre mission est de les interroger. Essayez d'en tirer le plus que vous pourrez. Est-ce qu'ils font partie d'une bande organisée ? Pourquoi ont-ils commis ces crimes pour lesquels ils ont été incarcérés et tout ce dont vous pourrez leur faire avouer. »
Le groupe acquiesça lentement.
« Et par dessus tout, n'oubliez pas le maître mot, VIGILANCE CONSTANTE ! » rua-t-il les faisant légèrement sursauter. « Ces personnes sont de dangereux criminels. Si vous êtes en difficultés, n'hésitez pas à appeler un garde ou même moi-même. »
Une fois que les recommandations furent données, Keyth se tourna vers Stefan et ce dernier donna à chacun une petite enveloppe blanche.
« Bon courage, Caroline. N'oublie pas que ton diplôme se joue aussi sur cet exercice et que dans ton cas, c'est encore plus important. J'ai choisi ton sujet. J'ai confiance en toi. On se voit pour le débriefing plus tard, » déclara doucement Stefan avec un sourire, essayant de toute évidence de rassurer la jeune vampire, mais il ne rencontra pas un franc succès alors que Caroline lui jeta un regard perplexe.
Alors que les autres étudiants autour d'elle ouvraient leurs enveloppes, Caroline hésita. C'était peut-être une mauvaise idée après tout. Elle aurait peut-être mieux fait d'ouvrir un magasin de fleurs à Mystic Falls, au lieu de venir dans un tel endroit dépourvu de vie et finalement d'humanité. Mais c'était trop tard pour revenir en arrière maintenant, particulièrement quand on n'a aucune raison valable de vouloir tout lâcher. Elle déchira l'enveloppe et en sortit une petite carte blanche avec quatre mots inscrits dessus.
KLAUS MIKAELSON - CELLULE 46
Caroline respira profondément et faillit lâcher la carte. Elle se demanda pour quelle raison cruelle Stefan avait décidé qu'elle était la plus à même pour l'interroger : le seul qu'ils avaient autant haï. Celui qui avait causé tant de peine et de chagrin à ses amis et particulièrement à Elena.
Stefan la regardait avec appréhension, pas surpris de voir le regard d'horreur sur son visage qui était devenu très pâle. Elle pensa un instant à se ruer sur lui et lui demander pourquoi. Pourquoi est-ce qu'il avait songé avec une pensée quelque peu morbide à l'assigner dans une cellule fermée pour interroger Klaus ?
Mais Stefan se tourna à nouveau vers Keyth et ils se mirent à discuter. Caroline s'autorisa à respirer à nouveau et elle réussit à déglutir malgré la boule qui s'était formée dans sa gorge.
Deux des autres étudiants étaient déjà partis vers leurs cellules respectives, alors Caroline se dirigea à son tour dans le long couloir, à la recherche de la cellule 46. Elle la trouva sans peine et fit une pause devant la porte, le temps de reprendre ses esprits. Un des gardiens lui lança un petit sourire de réconfort qu'elle lui retourna et il lui ouvrit la cellule dans laquelle elle pénétra enfin.
C'était une large pièce blanche. Devant elle, il y avait un grand bureau en métal avec deux chaises en aluminium qui se faisaient face, et sur l'une d'elle, avec un sourcil levé et une expression quelque peu surprise sur le visage, était assis Klaus Mikaelson.
Il portait un uniforme gris délavé, contrastant douloureusement avec les vêtements élégants qu'il avait l'habitude de porter auparavant. Ses cheveux blonds étaient quelque peu décoiffés, ce qui était aussi inhabituel chez l'Originel. Son visage était plus que pâle, presque livide, et il arborait la même expression inchangée depuis des années alors qu'il la regarda s'approcher en silence et s'asseoir en face de lui.
Il la contempla des pieds à la tête, la mettant un peu mal à l'aise et elle s'éclaircit la gorge.
« Alors », commença-t-il, « que me vaut l'honneur de ta visite ? »
« Je suis ici pour t'interroger, » marmonna-t-elle.
« Laisse-moi deviner, tu as abandonné le journalisme et tu as suivi les traces de maman pour intégrer la police ? » demanda-t-il, relevant ses manches pour se donner une contenance.
« Quelque chose comme ça, oui. »
Caroline sortit de son sac un bloc et elle l'ouvrit en face d'elle avant de sortir un stylo plume laqué et jeter un œil à sa montre. En haut de la première page de son bloc, elle inscrivit :
Sujet : Klaus Mikaelson
Heure : 14h42
Puis, elle posa finalement son regard sur l'hybride assis en face d'elle. Il paraissait toujours quelque peu étonné et il lui adressa un petit sourire en coin.
« Mr Mikaelson- »
« Nik, » coupa-t-il, indifférent au regard d'agacement qu'elle lui lança. Elle marmonna pour elle-même quelque chose d'incohérent, mais acquiesça.
« Bien, Klaus. Depuis combien de temps es-tu détenu à Rikers Island ? »
« Quatre ans, trois mois et seize jours », répondit-il. « Je peux te compter les heures, les minutes et les secondes si tu veux. »
Elle prit sur elle pour ne pas s'énerver. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois où elle l'avait vu. Et voilà qu'elle se mit à espérer contre toute attente que la prison ait remis son cerveau à l'endroit, ou du moins qu'elle l'ait élevé au-delà de ce cynisme qui l'agaçait tant, mais il ne fallait pas trop en demander non plus... Elle écrivit en soupirant sa réponse.
« Et pourquoi es-tu détenu ici ? »
Klaus soupira à son tour. « Parce qu'ils ne savaient pas où me caser. »
« La véritable raison pour laquelle tu es là s'il te plaît, » siffla Caroline qui sentait une petite boule de haine se former au creux de son estomac. Est-ce que c'était un autre de ses jeux ? Est-ce que c'était une blague ?
« Apparemment, » commença-t-il et son regard froid balaya la pièce avant de plonger dans les yeux bleus verts de la jeune vampire, « je suis accusé d'avoir tué un chasseur, trois humains et accessoirement d'être à la tête d'un mouvement révolutionnaire extrémiste. »
Caroline écrivit tout ça en tremblant. Elle se mordilla la lèvre inférieure, se retenant de débattre avec lui. Elle était là uniquement pour l'interroger.
« As-tu commis ces crimes ? » demanda-t-elle et elle tenait si fermement son stylo plume qu'elle était presque sûre qu'elle allait finir par le briser.
« Est-ce que tu préférerais que je l'admette ? Que je plaide coupable pour que tu puisses sortir d'ici et leur dire que ta mission est terminée ? »
Caroline secoua la tête. Sa plume était à présent enfoncée sur son bloc et une tâche d'encre était en train de se former sur la page.
« Je veux la vérité, Klaus. As-tu commis ces crimes ? »
« Tu sais quoi ? » souffla-t-il se renversant sur sa chaise en métal. « Je crois que je vais te laisser décider de ça. »
Il se mit à sourire et elle inscrivit quelque chose sur sa feuille. Elle savait que ce ne serait pas facile. Et il était assis là, dans un endroit qui avait la réputation d'être un des plus durs du pays et il semblait peu s'en soucier.
« As-tu tué les humains ? » demanda-t-elle.
Klaus se rapprocha, posant ses coudes sur la table et il remarqua le tic nerveux dans ses yeux, dissimulant toute la colère qu'il savait qu'elle avait envie de déverser sur lui. Et elle paraissait meurtrie, il pouvait le sentir. Il pouvait vivre avec cette idée. Après tout, il avait toujours éprouvé une certaine satisfaction à voir souffrir ses victimes, et il savait qu'il lui avait infligé des blessures qui ne guériraient jamais.
« Ne pose pas de questions dont tu connais déjà les réponses, Caroline. »
Elle frémit quand il murmura son prénom, se rappelant soudainement quand il avait l'habitude de le prononcer de manière séductrice avec son accent britannique qui la faisait fondre. Mais elle garda le contrôle d'elle-même. Elle ne devait pas le laisser la manipuler.
« Réponds à la question. »
« Force-moi, » répondit-il dans un souffle et elle frissonna.
La pièce sembla tout à coup s'assombrir, bien qu'elle savait très bien que c'était juste son imagination. Il la fixait, presque la jaugeait avec un regard de défi, attendant qu'elle relève le challenge. Mais Caroline Forbes avait toujours été la plus fine et elle savait garder le contrôle en toute circonstance.
« J'en ai assez de tes petits jeux, Klaus. On peut le faire à la manière forte, ou ça peut se passer en douceur, à toi de voir, » dit-elle fermement.
Mais il pouvait voir en elle, lire en elle, et elle savait de son côté qu'il en était capable. Il n'était pas de ceux qui allaient se plier docilement, juste pour la satisfaire. Mais il n'était pas non plus stupide et elle paraissait sérieuse. L'humour était sa seule arme dans cette situation. Mais quel dommage pouvait causer juste un peu d'humour et de moquerie ?
Il se contenta de sourire d'une manière qui l'agaçait tant. « Oui, j'ai tué ces trois humains. »
« Merci ! » dit-elle d'une manière sucrée comme si elle s'adressait à un jeune enfant avant de retourner dans ses notes.
Il soupira mais ne répondit rien, attendant que la prochaine question tombe. Caroline regardait sa feuille de haut en bas. Du coin de l'œil, elle vit sur sa montre qu'elle ne lui avait pas posé de question depuis un bon moment.
« Est-ce que tu étais réellement à la tête de ce mouvement révolutionnaire ? »
« Je crois que le monde entier est au courant maintenant. Oui, j'étais à la tête de ce mouvement. »
« Avec Kol, » termina-t-elle pour lui. « Et où est Kol maintenant, Klaus ? »
Il pencha légèrement la tête sur le côté, admirant l'assurance qu'elle avait prise et le courage dont elle faisait preuve à présent.
« Je n'en suis pas sûr. Aux dernières nouvelles, il avait ouvert un bar à la Nouvelle Orléans. »
Caroline acquiesça, retournant à ses notes et écrivant quelque chose qu'il ne put lire. C'était le protocole mais c'était stupide. Elle connaissait certaines des réponses aux questions qu'elle devait poser et la situation paraissait incongrue. Elle se demanda un instant si Keyth savait qu'elle connaissait Klaus et elle secoua la tête, se recentrant, pour ne pas laisser divaguer son esprit et perdre le fil de l'interrogatoire.
Il l'observait minutieusement à présent, regardant chaque geste qu'elle faisait, captant des petits signes qui lui prouvèrent qu'elle n'était pas complètement sûre de savoir ce qu'elle faisait ici avec lui. Elle était toujours aussi belle, sublime même. Ses cheveux avaient poussé mais ils avaient la même blondeur angélique et étaient coiffés avec ces boucles dans lesquelles il aimait tant faire glisser ses doigts.
Puis, elle lui fit face à nouveau. Son regard déterminé ne s'était pas éteint mais il vit qu'elle n'était pas très à l'aise devant la manière dont il la regardait.
« Pourquoi, » commença-t-elle, « est-ce que tu as tué ces humains ? »
Ce fut le moment où il lâcha prise. Il était sur le point de se lever, mais elle lui intima rien que par le regard de rester assis. Il la fixait avec un regard mauvais et elle fut surprise que cette simple question le chamboule autant.
« Ne me demande pas ça, Caroline, tu sais très bien pourquoi ! »
Elle secoua la tête, lui jetant un regard noir. « Et bien non, je ne sais pas ! »
« Ne mens pas, Caroline, et surtout pas à moi ! Pourquoi penses-tu que j'ai fait tout ça ? Pourquoi crois-tu que tout ça est arrivé ? »
« Tu ne peux pas me blâmer pour- »
« Je fais ce que je veux ! » cria-t-il et elle sursauta.
La conversation ne tournait de toute évidence plus sur la mort des humains, des non dits subsistaient vraisemblablement entre les deux protagonistes et Klaus se leva subitement. Il se dirigea vers la porte et frappa fort, appelant un garde. Il lui jeta un dernier regard avant qu'un gardien fasse son apparition et lui intime l'ordre de le suivre.
Caroline sortit à son tour de la salle et elle regarda le garde pousser Klaus tout en le reconduisant à sa cellule dont elle était sûre qu'elle devait être moins confortable que cette pièce blanche. Elle passa une main dans ses boucles blondes et prit une grande inspiration, relâchant la pression.
Elle rejoignit finalement Stefan et Keyth qui étaient en train de parler avec April, en larmes. Elle passa devant eux et prit la direction de la sortie, voulant sortir au plus vite de cet endroit froid et sombre, mais elle entendit des pas derrière elle qui la suivaient. Sortant finalement de l'affreuse prison, elle accueillit avec soulagement les rayons du soleil sur sa peau et elle sentit une main sur son épaule.
« Caroline, tu as déjà fini ? »
C'était Stefan. Elle se retourna et vit le regard inquiet de son ami. Elle se demanda un instant si elle devait baisser sa garde et s'autoriser à éprouver et exprimer ses sentiments pour se prouver qu'elle était finalement toujours un peu humaine malgré sa condition de vampire. Mais elle ne pouvait pas s'autoriser à flancher non, elle était supposée être forte, et faire partie de ceux qui ne craquent pas et qui ne font pas preuve de faiblesse.
« Klaus a décidé de mettre fin à l'interrogatoire, » répondit-elle allant à l'essentiel.
« Je vois... », murmura Stefan. « Et toi, ça va ? »
Caroline se força à sourire. « Bien sûr que ça va, pourquoi ça n'irait pas ? »
« Tu as l'air un peu... secouée. »
« Je vais bien, » mentit la blonde. « J'ai juste besoin de rentrer chez moi et me reposer. C'était un après-midi interminable et plutôt difficile. »
Stefan acquiesça et passa sa main dans le dos de Caroline en signe de réconfort.
« Tu es au courant que vu la tournure des événements aujourd'hui, tu es toujours en charge d'interroger à nouveau Klaus ? »
Caroline sentit comme une faille qui s'élargissait au plus profond de son être mais elle ne laissa rien transparaître. Elle avait espéré que peut-être, il lui aurait fallu interroger un prisonnier par jour puis passer au suivant. Vraisemblablement, ce n'était pas le cas.
« Evidemment, c'est normal, » répondit-elle avec un semblant de professionnalisme. « Débriefing demain, ok ? » ajouta-t-elle et il acquiesça. « Tu as intérêt à avoir de bonnes explications, Stefan. »
Une heure plus tard, ils embarquèrent tous dans le ferry les ramenant à New York et bientôt Caroline put enfin rejoindre l'appartement qu'elle partageait avec Tyler. Partager était un bien grand mot. Tyler passait la plupart de son temps sur la 5ème avenue ces derniers temps, essayant encore et toujours de plaider la cause des loups garous et leur obtenir un statut aussi digne que pour les humains et les vampires.
Klaus ne lui faisait pas peur. Non, il ne lui avait jamais fait peur pour tout avouer. Elle eut soudainement envie de boire quelque chose de fort et elle se dirigea vers le bar avant de se verser une vodka.
Pourquoi diable avait-il fallu qu'il lui soit attribué ? Pourquoi diable s'était-elle laissé embarquer dans cette galère ? Pourquoi n'avait-elle pas pris la fuite avant d'avoir une chance de le revoir ? Elle but une gorgée de vodka et toussa alors que le liquide intoxiquant coulait dans sa gorge. Elle reposa le verre sur le bar et alla jusqu'à la cuisine pour voir s'il n'y aurait pas quelque chose à manger. Elle attrapa un paquet de chips et se servit un verre de sang qu'elle réchauffa au micro onde.
Elle ne pouvait pas abandonner. Il fallait qu'elle le revoie, il fallait qu'elle sache.
