Hermione était recroquevillée sur elle-même, sous un arbre de la forêt interdite. Une silhouette se pencha au dessus d'elle. Elle leva la tête.
Laisse moi Malfoy, je ne suis qu'une sang de bourbe, va-t-en, je doute que mon sort t'intéresse !
Il posa une main sur son épaule.
Tu ne sais pas ce que je penses, tu ne sais rien de moi Granger, cela te ferais du bien de parler.
Parler ? Ah, pour te dire quoi ? Que mes parents sont morts ? Que des mangemorts les ont assassinés, qu'est-ce que cela peut te faire ? Rien.
Tu as peut-être raison Granger, je me fiche de ce qu'il peut arriver à une sang de bourbe, je me fiche que le monde s'écroule, mais je sais ce que c'est que de souffrir, parle moi…
Dégage, pars je te dis ! Tu crois que toutes ces années d'insultes s'effacent aussi facilement ? Tes mots sont gravés au couteau dans mon cœur.
Malfoy tomba à genoux.
Ma mère est morte. Je hais mon père, je t'en prie pardonne-moi…Non oublie tout, tu ne peux pas me pardonner, ce que je t'ai fait ne peut se pardonner ! Tu as raison, je ne vaux rien, mais si tu as besoin d'aide je serais là…
Il s'éloigna à grands pas comme une ombre dans la nuit. Elle se demandait encore si elle avait rêvé lorsqu'elle rentra au château.
Les jours suivants Draco Malfoy se comportait comme s'il ne s'était rien passé… Mais il n'arborait plus cet air moqueur que tout le monde lui connaissait. Il semblait mélancolique.
Une après midi de novembre, Hermione se retrouva en face de lui à la bibliothèque. Elle ne pouvait pas faire comme s'il lui avait rien dit. Surtout qu'elle avait besoin de se confier, sa douleur se faisait plus intense et Harry et Ron avaient leurs propres soucis. Il allait la dépasser lorsqu'elle l'attrapa par la manche.
Malfoy !
Quoi ?
Elle l'amena à une table à l'écart.
- Tu m'a dit que tu serais là pour m'écouter. Je n'ai pas le choix, je n'ai personne d'autre…
Elle semblait très lasse.
Vas-y…Je sais que tu ne fais pas confiance, mais Granger, j'ai envie de t'écouter parce que j'ai besoin moi-même de parler. Je te promets que je ne ferais plus jamais de mal. J'ai appris que les mots font bien mal souvent, plus que les coups.
Tu as changé Malfoy ou alors tu joues très bien la comédie. J'ai mal, très mal, c'est comme si mes poumons se comprimaient, parfois j'ai l'impression que je ne pourrais plus jamais être heureuse ! Et personne ne me parle de ce qui m'est arrivé, c'est comme s'ils espéraient me faire oublier par leur silence…Je suis perdue. Je n'ai même plus la force de te haïr.
Je ressens la même chose, j'ai l'impression d'avoir gâché mon temps à faire du mal sans profiter de la vie, ma mère était la seule personne qui m'aimait, elle s'est suicidée… Je suis seul même au milieu de la foule. Mon père est à Azcaban, je n'ai aucun ami.
Tu es adulé de tous les serpentards…
Crois-tu vraiment que ce soit une place enviable ? Il ne m'admire pas pour moi-même mais pour ce que je représente, si je ne m'appelais pas Malfoy, il ne me regarderait même pas. Je me suis détaché de tous.
Je ne t'imaginais pas ainsi, je croyais que tu te complaisais parmi ceux de ta maison, que tu me détestais au point de vouloir que je disparaisse, que tu n'étais qu'un enfant capricieux…J'ai du me tromper.
Non. C'est horrible à dire, mais j'étais ainsi…Du moins je le croyais mais au fond je devais préférer me cacher la réalité. Si j'avais un conseil à te donner c'est de ne pas retenir tes larmes…
Pourquoi ? Pourquoi, Malfoy ?
Pourquoi quoi ?
Pourquoi toi ? Pourquoi m'écoutes-tu ? Pourquoi moi ?
Je ne sais pas. Je t'ai haï, détestée de toute mon âme, méprisée, humiliée, insultée mais tu es restée pure et franche, je crois que j'aimerais être comme toi. C'est parce que tu es un modèle que je t'ai toujours traitée ainsi, parce que mon père me reprochait de ne pas avoir d'aussi bonnes notes que toi ! Mais tu n'y es pour rien, au contraire, je l'ai compris très tard.
Hermione se mit à pleurer à chaudes larmes et instinctivement Malfoy la prit dans ses bras.
Hermione…souffla-t-il. Je ne sais pas si tu accepteras de devenir mon amie, je ne te demande pas tant, je ne sais pas si nous pouvons établir un tel lien…Mais j'aimerais essayer.
Il essuya doucement ses larmes.
- D'accord murmura-t-elle.
Ils restèrent enlacés jusqu'à ce que Madame Pince les rappelle à l'ordre.
A suivre
C'est un essai expérimental. Dites-moi si vous voulez une suite. Biz
