Disclaimer: Les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils ont l'exclusive propriété de J.K Rowling.

NDA : Tout d'abord merci encore à mon Ananas pour sa correction. Cette histoire toute simple se fera sûrement en deux parties.


1ère partie : Tout ce que l'on ne dit pas.

« Toute ma vie a été régulée au millimètre prêt. De ma naissance jusqu'à la chute de Lord Voldemort, Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore a gagné ma confiance. Il m'a manipulé avec soin, faisant de moi son pantin. Aujourd'hui le monde sorcier sait, mais personne ne semble en vouloir au grand Mage Blanc de cette génération pour trois choses :
Tout d'abord, parce que, justement, Dumbledore avait été un grand, très grand sorcier, qui ne souhaitait que le bonheur et la paix, quitte à faire quelques sacrifices.
Deuxièmement, j'ai gagné. Le Seigneur des Ténèbres est mort, tombé sous ma baguette, sous la baguette d'un jeune sorcier de 17 ans.
Troisièmement, on ne profane pas un mort. Trop de calomnies ont déjà été portées sur lui et puis au bout d'un peu plus d'un siècle, Albus Dumbledore est un sujet qui devient lassant et sans grand intérêt.
Mais voilà, si dorénavant le monde magique parle d'Albus avec respect, moi je ne peux que rire jaune quand on me décrit ce sorcier si juste, si parfait. En réalité c'était un homme avide de pouvoir, qui ne cherchait que la reconnaissance et la gloire, mais je ne peux que m'incliner face à ses méthodes employées », cracha Harry Potter, en s'inclinant ridiculement devant son invité.

L'invité en question retint un soupir de lassitude. Ce genre de discours il en avait l'habitude, cela durait bien depuis cinq ans, depuis la destruction de Voldemort. Cinq longues années où Harry s'était enfermé dans une rage dirigée contre tout le monde, en particulier contre lui-même. Il passa sa main dans ses cheveux roux et replaça une mèche qui tombait sur ses yeux. Charlie Weasley, le second enfant de Molly et Arthur Weasley, écoutait le brun déblatérer depuis une bonne dizaine de minutes déjà. Il rendait visite à Harry de temps en temps, sur ordre de sa mère mais pas seulement. Le rouquin ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. Harry n'a pas su se relever de cette guerre, sans qu'ils n'aient pu faire quoi que ce soit pour l'aider, il s'était vidé de toute énergie, de toute émotion, ne laissant place qu'à la haine et le vide, s'isolant dans un petit appartement dans Londres moldu. Toute la pression accumulée sur ses épaules, toutes ces manipulations, étaient retombées d'un coup, lui laissant un arrière-goût amer.

« Mais comment est-ce que j'ai pu être aussi aveugle ? » couina-t-il en se recroquevillant sur lui-même.

Charlie se leva doucement et vint se placer devant Harry. Délicatement, il posa sa main sur son épaule, ayant peur de trop le brusquer. D'une voix harassée il répondit au brun.

« Harry, tu n'as été ni aveugle, ni idiot. Malgré les défauts de Dumbledore, il t'aimait comme un fils et depuis ta naissance il a tout fait pour te protéger.
- Je devais mourir ! Et il le savait, s'exclama le brun comme s'il venait de faire une découverte.
- Une vie contre plusieurs milliers d'innocents, par Godric Harry il n'avait pas le choix !
- Je sais, répliqua-t-il en levant la tête pour plonger ses émeraudes dans ces yeux bleus, je ne sais plus quoi faire Charlie. »

Pris au dépourvu par l'intensité du regard, le roux laissa tomber ses barrières, s'accroupi devant Harry et le prit dans ses bras.

« - Cela fait déjà cinq ans, Harry, chuchota-t-il. Tu dois te trouver un nouveau but, un but plus joyeux que de vaincre le Seigneur des ténèbres et de sauver le monde. Un but aussi difficile, tout aussi important mais qui t'aidera à vivre cette fois ci. L'amour, Harry, tu dois trouver quelqu'un à aimer parce que tu es rempli de haine et de rancœur. Tu en veux à tout le monde et tout le monde t'en veut parce que tu ne te bas pas.
- J'en ai marre de me battre, c'n'est pas aussi facile que ça en a l'air…
- Personne n'a prononcé le mot « facile » Harry, nous savons que ce n'est pas évident, nous plus que n'importe qui d'autre, mais tu ne donnes pas l'impression de vouloir te remettre sur pied. Cinq ans que cette fichue guerre est terminée, que Remus, Tonks, Fred et tous les autres ont donné leur vie et même George a réussi à retrouver de l'espoir alors qu'il a perdu son double, sa moitié, son amour. Cinq putains d'années que tu n'as pas vu Teddy, ton filleul, le dernier descendant des Maraudeurs, tu ne t'occupes pas de lui alors que Remus lui-même te l'a demandé tu trahis ta parole, par Merlin ! Ce gamin réclame ta présence tout le temps ! Il t'aime déjà alors qu'il ne se rappelle même pas de toi, tu te fiches de ce gosse Harry ?
- Tu n'as aucun droit de me dire ça, Weasley ! répondit le brun en s'extirpant des bras de Charlie. Je pense beaucoup à lui et…
-Penser ne suffit pas Potter ! Il ne comprend pas, on ne sait pas comment lui expliquer que son parrain n'est qu'un lâche qui a peur d'affronter le monde extérieur,parce qu'il ne sait pas vivre dans un monde où le chaos ne règne pas ! On ne sait pas comment lui faire comprendre que tu as peur d'être aimé, que tu ne veux pas voir ces gens qui t'attendent dehors,qui t'admirent et qui te respectent !
- Et je serais quoi si je sors dehors Charlie ? Le Survivant, Celui-Qui-A-Vaincu ? On m'applaudira parce que j'ai tué ?
- Ils t'applaudiront parce que tu les a tous sauvés,Harry. Et nous, ta famille, nous serons là pour toi, pas pour l'Elu, mais pour ce qu'il y a là, dit-il en plaçant sa main sur la poitrine du brun. »

Il se releva et prit sa veste en peau de dragon posée sur une chaise, prêt à partir.

« -Je repasserai demain Harry »

Il n'eut pas le temps de répliquer que celui-ci passait déjà le seuil de la porte à vive allure. Fermant les yeux, le brun s'habitua au silence qui s'était fait tout à coup dans son appartement. Il se sentait étrangement calme et repensa aux paroles de son aîné. Dans un murmure, presque à demi-mot, le brun le remercia.


Merci infiniment de m'avoir lu !