Disclaimer : L'univers d'Eyeshield 21 et ses personnages sont la propriété exclusive de Yusuke Murata et Riichiro Inagaki. Ici, seuls Gwenaël et l'histoire m'appartiennent.

Note de l'auteur : Je ne m'attends pas à beaucoup de lecteurs, car Eyeshield 21 est un manga qui n'a jamais eut une réelle influence, et il a désormais sombré dans des abysses des ténèbres sans fin après la sortie de One Punch Man, du même auteur. Bref, j'ai replongé dans ce Fandom récemment, et j'ai très envie de tout relire / voir. Et c'est la première fois que j'écris une fic sur ce Fandom.

IMPORTANT : j'considère que si vous lisez cette fic, vous connaissez les règles du football américain et les personnages alors j'vais pas faire des annotations à la fin de chaque chapitre… Internet est votre ami, même c'est souvent un ramassis d'chiure de moineau tout ça. K ?

Chapitre 1 – Réveil d'un vieux souvenir

Les mots eurent l'effet d'un plaquage. Les trois amis dévisagèrent le quatrième. Le petit potelé boutonneux qui leur faisait face se tordait les mains, gênés. Au tout début de leurs années collège, la confiance en eux ne les étouffaient pas. Sauf peut-être Hiruma et Musashi, qui étaient assez mâtures pour leur âge. Les larmes affluèrent aux coins des yeux de Kurita.

– Tu repars vivre en Angleterre ?, répéta Musashi.

– Oui, répondit le potelé. Mon père doit s'occuper de son entreprise là-bas…

– Il le faisait très bien d'ici !, pesta Hiruma avec colère, détournant le regard.

– Oui mais il y a des problèmes et… ma mère ne veut pas accoucher de son deuxième enfant ici… Parce qu'elle est enceinte ouais…

– Mais… Mais on se reverra, hein, Gwenaël ?, demanda Kurita.

– Je sais pas, avoua Gwenaël.

– Et l'équipe ?, dit Hiruma. Notre rêve de devenir la meilleure équipe de football américain, t'y as pensé ? Comment on pourrait aller au Christmas Bowl sans toi ?

La pluie martelait les vitres de la voiture. On ne voyait pas grand-chose sur la route, mis à part les feux des autres voitures. L'atmosphère était pesante, dans le taxi. Personne n'osait parler. Gwenaël en voulait trop à ses parents de le forcer à quitter les seuls amis qu'il ait jamais eut, et ses résultats scolaires au Japon était nettement meilleurs que ceux qu'il avait eut en Angleterre. La route vers l'aéroport n'était pas longue, mais le retour en avion serait pénible. Le pire serait la réinsertion dans une école anglaise. Ça ne changeait pas grand-chose car il y avait la même forme de discipline, et le port de l'uniforme également, mais les gens étaient nettement plus réservés en Angleterre qu'au Japon, où la différence n'avait que peu d'importance.

Gwenaël appuya son front sur la vitre, repensant à toutes les horreurs que son père avait dites au sujet de ses amis. Et le jeune garçon ne pourrait plus avoir de contact avec eux, car ils étaient apparemment « peu fréquentable ». C'était certainement ce qui était le plus insupportable pour Gwenaël : la perspective de poursuivre sa vie seul, et de savoir que ses amis pensaient qu'il les avait abandonnés.

– Gwen, nous sommes arrivés à l'aéroport, fit sa mère.

Le petit ne répondit pas et se contenta de descendre de la voiture et de décharger ses bagages, qu'il emmena directement à l'abri de la pluie, suivit de près par sa mère Emilia, puis son père Kit. Le père posa une main sur l'épaule de son fils et y exerça une légère pression pour lui montrer tout son soutient, mais le jeune garçon se dégagea et essuya son épaule. Il lui était devenu insupportable d'entrer en contact avec ses parents.

Gwenaël cessa définitivement de leur parler à partir du moment où ils atterrirent à Londres : il ne répondait plus à aucunes de leurs questions, n'engageaient pas de conversations avec eux, et avait totalement raté ses années d'études au collège et au lycée, comme pour se venger. Il méprisait totalement son petit frère Peter qu'il martyrisait dès qu'il en avait l'occasion et refusait catégoriquement de reprendre l'entreprise familiale en déchirant tous les papiers d'informations que son père lui faisait parvenir par le biais de leur majordome Alfred. A chaque fois qu'il déchirait ce genre de papiers, il prenait une feuille vierge, se coupait le bout d'un doigt et écrivait « Japon » avec son sang. C'était puéril, et peu digne d'un adolescent qui va atteindre la majorité, il le savait. Mais il se sentait obligé de faire ça. De montrer à ses parents qu'ils avaient détruit sa vie, ses rêves, et son amitié avec Hiruma, Musashi et Kurita... Gwenaël avait gardé une photo d'eux quatre. Et il se détestait quand il la regardait, car il avait sombré dans la drogue et il lui était chaque fois plus difficile d'en sortir, avant de sombrer de nouveau, persuadé que ses amis d'enfance le désapprouverait.

Le lendemain de sa majorité, Gwenaël rassembla ses maigres affaires restantes. Ses parents ne rentraient jamais dans sa chambre, aussi ils ne remarqueraient jamais que toutes ses affaires avaient disparues : l'adolescent avait chargé Alfred, leur majordome et le seul à qui il parlait, de les empaqueter et de lui faire parvenir le tout par la poste une fois qu'il en aurait reçu l'ordre. Prenant son sac de voyage, et toutes ses économies, Gwenaël quitta la maison à l'aube, en direction de l'aéroport. Il prit le premier vol, payant avec une fausse carte de crédit, et embarqua le sourire aux lèvres. Il espérait simplement que ses mais ne l'avaient pas oublié.

Japon, lycée Deimon

Les Devil Bats du lycée Deimon s'entraînaient ce jour-là. Le temps était parfait : la température était des plus favorable, car il ne faisait pas chaud, mais pas froid non plus, et le Soleil était parfois caché par des nuages. Le temps était vraiment parfait. Mais les joueurs ne suaient pas assez au goût de Hiruma Yoichi, le quaterback et capitaine de l'équipe, aussi décida-t-il de menacer ses coéquipiers (et esclaves par extension), en leur hurlant de « se bouger le cul » avant qu'il n'appelle Kerberos. Doburoku, l'entraîneur, intima à Hiruma de les ménager un peu, car ils avaient un match amical contre les Chameleons de Zokugaku le lendemain.

– J'me contrecarre qu'on ait un match demain, fuckin' alcoolique, fit Hiruma. J'veux qu'on soit tous au maximum de nos capacités pour mettre une raclée à Habashira et sa bande de sous-merdes.

Doburoku et Mamori, la manager, soupirèrent de concert devant tant de férocité. Ils avaient beau avoir gagné le Christmas Bowl, les Devil Bats se réunissaient toujours dès qu'ils en avaient l'occasion : en effet, si le tournoi avait été remporté, la World Cup Youth était proche, et ils comptaient bien y aller.

Deux heures plus tard, leur entraînement était terminé et tous les membres de l'équipe allèrent se changer, discutant gaiement sur les progrès remarquables qu'ils faisaient jours après jours. Hiruma resta en retrait pour discuter avec Musashi.

– Tu comptes rester définitivement ?

– Tu sais bien que non, Hiruma.

– Alors pourquoi t'as laissé le directeur trafiquer ton dossier à la con ?

– Je ne voulais pas t'en parler maintenant, avoua le kicker. Mais je vais reprendre sérieusement l'entreprise de mon père.

Hiruma ne dit rien. Il était irrité, mais il ne pouvait pas retenir Musashi indéfiniment. Après tout, il avait tenu leur promesse, ils avaient remporté le Christmas Bowl, tous les trois. Même s'ils auraient dû être quatre à tenir cette promesse.

– Ce n'est pas comme si je vous laissais tomber encore une fois, fit Musashi en donnant un coup de coude à son ami démoniaque. On a gagné. On a prouvé au monde entier qu'on était les meilleurs. On a tenu notre promesse.

– C'est vrai, concéda le quaterback. T'as intérêt à venir nous voir de temps en temps, fuckin' vieillard.

– Comptes sur moi. Je serais là à tous vos matchs. Comme joueur ou comme spectateur.

– J'en conclu que tu ne viendras pas à la World Cup ?

– J'en doute, Hiruma.

Après quelques longues autres minutes de discussions et autres babillages dénués de sens de Komusubi, le disciple de Kurita, chaque joueur quitta le local de l'équipe pour rentrer, à l'exception de Sena qui traîna, désirant parler à Hiruma.

– Qu'est-ce que tu veux fuckin' nabot ?

– Euh… Je voulais te poser une question…, fit Sena en tripotant la hanse de son sac de sport.

– Je t'écoute.

– Je voulais savoir ce qu'il y avait d'écrit sur la télé où Hiruma, Musashi et toi avez signé.

– Eh ? Nos signature espèce de crétin, dit Hiruma avec un rictus moqueur.

– Non, je veux dire en dessous. Là où on dirait qu'il y a eut des coups de couteau pour effacer…

Hiruma leva les yeux de son ordinateur et planta un regard sombre dans celui de Sena, qui dégluti avec difficulté. De toute évidence, son capitaine essayait d'éviter le sujet.

– Tu demande à la mauvaise personne, Sena, fit alors Hiruma avec plus de sérieux. Depuis le temps tu devrais m'connaître, et tu sais que je n'te dirais rien.

Le petit runnerback ne répondit rien et eut un pauvre sourire. Hiruma s'était comme assagi, mais peut-être était-ce la fatigue due à l'entraînement intensif d'aujourd'hui qui le faisait réagir aussi calmement. En tout cas, Sena ne chercha pas à en savoir plus et lui souhaita une bonne soirée en quittant le local à son tour.

Ce soir-là, Hiruma ne prépara rien pour le match du lendemain. Il savait que son équipe avait 99 % de chance de gagner contre les Chameleons de Zokugaku. Il se coucha tôt mais fut incapable de s'endormir. Sena avait réveillé en lui un passé qu'il avait préféré oublier. Kurita et Musashi le savaient très bien : il était strictement interdit de parler de lui en sa présence, même une simple évocation, ses initiales ou tout ce qui pourrait se rapporter à lui. Même parler de l'Angleterre était assez risqué en la présence d'Hiruma, mais généralement le démon prenait sur lui car on ne pouvait pas empêcher les gens de parler de ce pays, étant donné que mis à part les trois amis, personne n'avait connaissance de son existence.

Hiruma tomba de fatigue dans les environs de trois heures du matin. Et son rêve ne concernait qu'une chose : le crash d'un avion au-dessus de l'océan, et les cris d'un enfant.

(Note de fin : J'DETESTE Mamori Anezaki. Elle est chiante et inutile. Donc elle sera peu présente.)