Disclaimer : Les personnages de White Collar ne sont pas à moi.
Un texte qui pourrait se situer vers le début de la série, avant la saison trois.
Les vacances idéales de Peter Burke
Chapitre 1) La bonne nouvelle
Ce ne furent pas les récriminations d'un certain jeune homme un matin de printemps qui décidèrent Peter Burke à faire une demande surprenante à ses supérieurs lorsque le dit jeune homme eut quitté son bureau, ce ne fut pas plus un brusque élan de folie inexpliqué et inexplicable.
Non, il y pensait depuis longtemps et puisque Neal Caffrey s'était plaint de ne pas avoir droit lui aussi à des vacances dignes de ce nom lorsqu'il lui avait entendu dire qu'il partait quinze jours avec sa délicieuse épouse afin de se reposer après une pénible et oh combien délicate affaire qui les avait éloignés l'escroc et lui, de leurs proches pour une bien trop longue période, il avait décidé de lui permettre d'avoir lui aussi l'occasion de passer quinze jours à se reposer loin de tout ce qui pourrait lui rappeler le bureau, son statut de semi prisonnier entre les mains du FBI et ses erreurs passées.
Puisque Neal voulait des vacances, puisqu'il voulait s'éloigner de son cadre familier, il allait lui donner satisfaction, mais selon ses propres règles.
Neal Caffrey voulait des vacances ?
Il allait en avoir.
Avec eux, dans un chalet près du lac Champlain.
Peter raffolait du lac Champlain, surtout au printemps, quand les lieux n'étaient pas encore envahis de touristes.
Sa demande fut acceptée sans trop de mal, on savait qu'il était à même de garder le fantasque consultant sous contrôle, enfin autant que cela soit possible, l'expérience leur avait prouvé à tous que garder Neal Caffrey totalement sous contrôle n'était ni aisé ni totalement faisable.
Parce que Neal Caffrey était Neal Caffrey, et Peter le savait capable de tout, y compris de lui voler sa montre en le regardant droit dans les yeux avec l'air innocent d'un chat et un sourire charmeur sur les lèvres.
Bon, peut être pas de lui voler sa montre, Peter le connaissait trop bien pour que Neal ait l'audace d'agir de la sorte, mais l'agent du FBI ne se faisait aucune illusion, le jeune homme en aurait eu la tentation, s'il avait eu le malheur de porter une montre qui présente une quelconque valeur.
Heureusement, pour lui, comme pour Neal, il ne possédait pas de montre de prix, donc les doigts agiles du jeune homme ne s'étaient jamais égarés en direction de son poignet.
Peter garda soigneusement le silence sur ce qu'il avait prévu, il voulait en faire la surprise à Neal au tout dernier moment.
Il fit venir Neal ce matin là pour qu'il leur file un coup de main afin de charger la voiture et le jeune homme ne se fit pas prier pour cela.
Il semblait vraiment très heureux de les aider et Peter n'était pas assez naïf pour croire qu'il n'avait pas la moindre idée en tête.
Il avait passé assez de temps avec l'escroc pour se douter que Neal attendait avec impatience le moment où ils tourneraient le coin de la rue, qu'il était ravi à l'idée d'avoir quinze jours de repos, même s'il râlait que ce ne serait pas des vacances il admettait que ce serait des jours de repos, sans FBI, sans mission et surtout sans lui sur le dos pour le surveiller.
Mais sa joie allait être de courte durée.
Peter n'avait pas le moindre remords à l'idée du choc que cela allait être pour le jeune homme.
Neal lui en avait si souvent fait baver, ce serait un juste retour des choses, et il allait savourer chaque seconde des quinze jours qui allaient suivre.
A commencer par l'expression de Neal lorsqu'il allait enfin lui annoncer la « bonne » nouvelle.
Peter avait hâte de voir le visage de son consultant lorsqu'il lui dirait pourquoi il l'avait vraiment fait venir, à n'en point douter, cela vaudrait de l'or.
Lorsqu'Elizabeth lui fit signe que tout était bouclé, la maison fermée, Satchmo installé à l'arrière, et qu'ils pouvaient partir Peter se tourna vers Neal pour lui annoncer la nouvelle.
Au tout, vraiment tout dernier moment, pour être certain que ce dernier ne lui jouerait pas un mauvais tour à sa façon afin de ne pas être du voyage.
- Neal, tu grimpes ? Nous avons de la route à faire.
Neal se tourna vers lui, visiblement surpris et Peter apprécia cela, ainsi qu'il l'avait prévu, cette expression de surprise qui n'était pas feinte sur le visage de son consultant.
Oui, ça en valait vraiment la peine.
- Je te demande pardon ? Lâcha Neal d'un ton neutre, s'étant déjà recomposé une expression sereine.
- Tu as bien entendu, tu es du voyage, j'ai obtenu des pontes l'autorisation de t'emmener avec nous pour ces quinze jours de vacances. Comme ça tu pourras t'aérer un peu, ainsi que tu le voulais et moi je garderai un œil sur toi. Expliqua avec délectation Peter.
Le sourire de Neal se fana lorsqu'il l'entendit dire qu'il était vraiment du voyage.
Peter était loin de ressentir encore la satisfaction qu'il s'était attendu à ressentir tout au long des vacances. La réaction de Neal était au delà de ses attentes.
Le jeune homme le regardait à présent comme s'il venait de lui demander de faire de la corde raide au sommet de l'un des plus grands buildings de la ville, voir pire.
Sans doute pire, connaissant Neal, faire de la corde raide au sommet d'un building aurait probablement été une partie de plaisir.
- Ce n'est que pour quinze jours Neal. Tu devrais survivre. Dit Peter qui commençait à ne pas apprécier ce qu'il voyait.
Les yeux de Neal, écarquillés, exprimaient une surprise choquée teintée d'horreur. Comme si Peter venait de lui tenir des propos d'une obscénité absolue. Il restait figé sur place, ce qui était une manifestation très claire de son total désaccord en ce qui concernait l'éventualité de passer quinze jours hors de la ville.
Peter ne tarda pas à s'en irriter vraiment.
Avec tout le mal qu'il s'était donné pour obtenir ces autorisations, son consultant pouvait au moins faire semblant d'apprécier l'attention.
C'était hélas visiblement trop en demander au jeune homme dont le regard bleu, toujours rivé sur lui continuait à exposer un sentiment d'horreur absolue.
- Neal, arrête ça. Je viens de te dire que nous partons pour quinze jours dans une cabane du Vermont, pas que j'allais t'opérer sans anesthésie.
- Je crois que je préférerais la seconde option.
- Navré de l'entendre, il va te falloir te contenter de la première. Riposta Peter, pas vraiment fâché de contrarier son consultant.
Neal croisa les bras, la tête haute, le visage fermé.
- Et si je refuse ? S'obstina t'il.
Elizabeth, qui s'était attendue à une telle réaction, elle n'avait d'ailleurs pas caché à Peter qu'elle estimait que c'était une erreur d'obliger Neal à les suivre, se rapprocha et posa une main sur le bras du jeune homme.
Elle ne fut pas plus surprise de la tension des muscles sous sa main.
- Je me suis occupée des réservations. Lui murmura t'elle. Fais nous confiance.
Sachant que Neal allait détester le voyage et le séjour, elle avait fait son possible pour qu'il ne vive pas quinze jours d'enfer absolu, et eux aussi par la même occasion.
Elle commençait à le connaître assez, et elle connaissait Peter, elle savait qu'ils seraient à couteaux tirés si elle n'accordait pas à l'un un minimum de confort et à l'autre la satisfaction de quinze jours dans la nature.
Elle ne tenait pas à se retrouver prise entre eux.
Elle voulait des vacances, de vraies vacances, bien reposantes.
Elle aurait préféré partir seule avec Peter, avait accueilli avec résignation l'idée qu'il avait eu.
Ce n'était pas comme si Neal venait juste de débarquer dans leur vie après tout, il en faisait partie depuis des années et elle devait s'accommoder de ce fait.
Depuis que quelqu'un avait posé ce maudit dossier sur le bureau de Peter et qu'il avait commencé à s'intéresser au cas de Neal elle n'avait plus été la seule personne à compter pour son mari.
Cela entraînait des avantages et des inconvénients.
Quelques avantages et beaucoup d'inconvénients.
A vrai dire, le seul avantage qu'elle voyait pour le moment à la présence de Neal à leurs côtés au cours de ces vacances était précisément que Peter lui avait permis de prendre en charge les réservations de la cabane.
Elle n'avait rien contre les vacances dans le Vermont, mais les fois précédentes Peter s'était chargé de trouver leur hébergement, et elle avait du faire contre mauvaise fortune bon cœur, pour ne pas le décevoir, alors qu'elle serait elle aussi bien volontiers restée en ville.
Parce que les goûts de Peter en matière de cabane dans le Vermont différaient quelque peu des siens et qu'elle n'avait que moyennement apprécié les précédents séjours.
Il en irait autrement cette fois ci et c'était à Neal Caffrey qu'elle le devrait.
Pour cette raison elle était prête à accepter sa présence à leurs côtés pour les quinze jours de vacances qui allaient suivre.
Même s'il lui en coûtait quelque peu.
A suivre
