Nom : Vampire, the dark way of eternity

Auteur : Yami-Rose Aka

Couple : Pas de Réléna, en tous cas... Pour les autres, surprise !

Genre : Vampire, romance et dark… Je ne sais pas trop comment dire, le mieux c'est de lire.

Disclaimer : Heero et ses amis humains ne m'appartiennent pas.

Bonne lecture !

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CHAPITRE 1

§§§ (1 jour)

Heero émergea lentement et ouvrit les yeux, tombant sur une profonde obscurité. Hagard, il se demanda s'il n'était pas devenu aveugle… Encore patraque, il se redressa et s'assit lentement, faisant glisser une couverture. Où était-il ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Il combattait Zeck et puis distrait par un tir de MS, s'était prit de plein fouet un gros tir de laser de Zeck qu'il n'avait pas eu le temps d'esquiver. Son gundam ayant déjà souffert pas mal, c'était un choc de trop et son gundam avait été s'écraser contre un pan de montagne, ce qui avait déclenché en plus un éboulement qui n'avait rien n'arrangé. Sous le choc, Heero avait été un peu sonné et l'écran avait explosé, le blessant à la tête. A ce souvenir, il porta la main à sa blessure à la tempe et constata avec surprise que quelqu'un l'avait soigné… Et puis, il avait essayé de se relever et de reprendre le combat mais Zeck lui était tombé dessus et avait achevé son gundam d'un coup de sabre laser. Tout le système électronique avait sauté et le tableau de bord avait explosé aussi, ce qui l'avait achevé lui aussi apparemment ! Il n'avait vraiment pas eu de chance sur ce coup-là, Zeck semblait possédé par Shinigami en personne… Il soupira et regarda autour de lui, les idées claires à présent et son regard s'étant habitué à l'obscurité. Il n'était pas aveugle, bonne nouvelle… Mais où était-il ? Dans une cellule d'OZ ? Ca y ressemblait… Mais OZ ne traitait pas ses prisonniers avec tant d'égard. Son ravisseur et geôlier l'avait non seulement soigné mais en plus, confortablement installé et recouvert d'une couverture ! Sans oublier le repas qui l'attendait au pied de la couche. Non, il n'était pas prisonnier d'OZ mais de qui alors ?

Il s'assit sur le bord de la couche et regarda le repas, prudent. Il ne valait mieux pas qu'il y touche, tant qu'il n'en serait pas plus. Se levant, il fit quelques pas dans sa petite cellule et l'examina. Il ne constata rien d'autre que ce n'était qu'une cellule comme une autre, au moins en apparence. Se postant contre le mur derrière la porte, il décida d'attendre que son kidnappeur se montre. Il viendrait certainement le voir un moment ou un autre et à ce moment-là, il le surprendrait et saurait enfin son visage.

Patiemment il attendit et puis enfin, au bout d'une heure, il perçu des bruits de pas. Se préparant à surprendre son « hôte », il se cala dans le coin du mur. Presque aussitôt, il entendit un bip, signe que l'inconnu venait d'utiliser sa carte magnétique. La porte s'ouvrit et les pas pénétrèrent dans la pièce. Une seule personne ? Son kidnappeur n'avait pas peur. S'il entrait seul, Heero n'aurait aucun mal à le neutraliser. Aussitôt, il poussa la porte de toutes ses forces là où devait se trouver l'imprudent… Et eu la surprise de ne rencontrer aucune résistance ! Etonné et méfiant, il rouvrit la porte et regarda dans le couloir. Personne d'autres… Mais où était-il passé ? Il aurait dû se trouver là. Soudain, il sentit une présence dans son dos et se retourna d'un bond, prêt à attaquer… Mais il suspendit son geste de surprise en se retrouvant face à son ennemi juré, lui souriant avec insouciance. Aussitôt, Heero se remit sur ses gardes et foudroya Zeck du regard.

Zeck : Heero… J'étais sûr que tu ne resterais pas gentiment couché. Tu aurais dû pourtant… Aussi fort sois-tu, tu n'es qu'un être humain.

Heero : Zeck ! C'est toi qui m'as amené ici ?

Zeck : Oui. Ne t'inquiètes pas, mes supérieurs ne sont pas au courant.

Heero : Pourquoi ne pas m'avoir livré à OZ, puisque tu me tenais ?

Zeck : Parce que j'ai d'autres projets pour toi. Contrairement aux apparences, je ne te veux aucun mal.

Se détournant de son prisonnier et sans se soucier que la porte soit grande ouverte, il se dirigea vers le lit de fortune et regarda le plateau intact.

Zeck : Tu n'as pas mangé ? Il le faut pourtant, tu as besoin de force. Si tu as peur que je t'empoisonne, sache que je n'en ai absolument pas l'intention. Et puis, j'ai horreur de ce genre de manœuvre lâche.

Heero : Pourquoi je te ferais confiance ? Pourquoi m'as-tu amené ici, Zeck ?

Zeck : Si je te le disais, tu ne me croirais pas. Cesses de poser des questions aux quelles tu sais parfaitement que quelque soit ma réponse, tu ne la croiras pas et manges plutôt.

Heero : Tu crois vraiment que je vais rester ici et t'obéir ?

Zeck : Oui. Que tu le veuilles ou non, tu resteras ici jusqu'à ce que j'en décide autrement.

Heero : Et si je ne voulais pas ? Et si je profitais que la porte soit restée ouverte pour m'échapper ?

Zeck eut alors un sourire mystérieux qu'il ne sut interpréter. Lui lancerait-il un défi ?

Zeck : Essaie et tu comprendras pourquoi tu ne quitteras pas cet endroit sans mon accord.

Il n'allait pas laisser passer une erreur pareille de la part de son adversaire. Sans attendre que Zeck fasse un geste pour l'empêcher de partir, il se précipita vers la porte et la franchit rapidement, avant de refermer la porte. Un autre bip se fit entendre, signalant le verrouillage de la porte et Heero ouvrit une trappe sur le lecteur de carte en souriant et arracha les fils qui le faisaient fonctionner. Voilà qui devrait lui faire gagner du temps, assez pour sortir d'ici avant que Zeck ait une chance de le rattraper, si bien sûr il parvenait quand même à ouvrir la porte. Il connaissait toutes les failles des constructions militaires d'OZ. Même si Zeck en avait verrouillé toutes les issues, il trouverait un moyen de sortir. Rapidement, il arriva à une autre porte qu'il trouva grande ouverte. Comment est-ce qu'il comptait l'empêcher de sortir exactement ? Ca ne lui ressemblait pas de faire autant d'erreurs à la suite. Zeck devait avoir un plan. Méfiant, il referma la porte, qui se verrouilla elle aussi et sabota le système d'ouverture avant de poursuivre en prenant garde aux éventuels pièges placés sur sa route. Continuant sa course vers la liberté, il franchit une autre porte ouverte, suivie de beaucoup d'autres qu'ils referma et sabota toutes, jusqu'à ce qu'il arrive jusqu'au bureau d' « accueil » de la base. Cette fois, Zeck avait perdu la tête. Plus rien ne pouvait l'empêcher de s'échapper, même si il avait réussi à sortir de la cellule, surtout si il n'avait placé aucun piège non plus, à moins qu'il n'ait un complice. Même si Zeck était sortit quand même, ce serait trop tard. Apercevant la porte de sortie, reconnaissable à son panneau d'avertissement placardé dessus, il accéléra l'allure. Inutile de perdre de temps, même si il était à quelques mètres de la sortie. Le pilote de l'Epyon avait plus d'un tour dans son sac… Redoutant un piège sur la dernière porte, il s'arrêta et continua plus lentement. Il allait jeter un crayon, trouvé sur le bureau, sur la porte pour une première vérification lorsqu'une main attrapa la sienne, lui fit lâcher le crayon et le força à se retourner. Il n'en cru pas ses yeux en se trouvant à nouveau face à Zeck, tout en gardant un air le plus neutre possible. Comment avait-il pu sortir de cette cellule si vite ?

Heero : Comment as-tu fait ?

Zeck : Je n'ai pas besoin de cartes magnétiques, de pièges ou de complices pour t'empêcher de partir. Je t'ai simplement laissé courir jusqu'ici pour te donner une leçon. Regarde, Heero, comme tu es vulnérable face à moi.

Ses yeux devinrent jaune fendu et il jeta Heero contre le mur avec une force surhumaine. Aussi sonné que surpris, il regarda le grand blond qui lui semblait bien différent du Zeck qu'il connaissait. Il semblait plus grand, plus fort, plus imposant… Il émanait de lui une aura dangereuse qui le faisait se sentir comme une souris sur le point d'être dévoré par un chat, c'était terrifiant. Il n'avait jamais ressentit ça…

Zeck : Tu n'as jamais peur, Heero. Même lorsque tu es sur le point de te faire détruire au combat… Jamais. Tu crois que la vie n'a aucune importance.

Heero : Qu'est-ce que tu racontes, Zeck ?

Zeck : Je te parle d'une chose que tu as oubliée, à moins que tu ne l'es jamais ressentie. Je te parle de la mort, Heero. La mort n'est pas forcément ce que tu crois. Je vais te montrer ce que c'est et pour la première fois de ta vie peut-être, tu auras vraiment peur. C'est triste de mourir sans avoir réalisé à quel point la vie est précieuse… Mais il est trop tard pour toi.

Moins sonné mais effrayé sans en comprendre la raison et sans pouvoir contrôler sa peur, Heero se détacha du mur et recula vers la porte. Son intuition lui hurlait qu'il était en danger et qu'il devait partir immédiatement. Ce n'était plus un défi et quelque chose dans le regard doré de Zeck lui inspirait une terreur sans nom. Ce dernier le regarda avec une froideur surnaturelle et une étrange tristesse avant de s'avancer vers lui, lentement mais inexorablement. Il avait beau reculé, Zeck semblait toujours à la même distance que lui alors qu'il marchait plus lentement. Il arriva finalement à la porte et se mit à chercher la poignet. Il n'arrivait même plus à réfléchir, il était presque paralysé par le regard étrange de Zeck… Mais son instinct de survie le poussait à continuer à lutter. Si il abandonnait la partie maintenant, c'était fini… Et il ne voulait pas finir comme ça.

Zeck : Tu es fort pour un humain, le plus fort que je n'ai jamais rencontré… Tu continues de lutter alors que la mort t'appelle. Malheureusement c'est l'heure.

Heero : Alors c'est toi qui va me tuer finalement ? Après tous ces combats où j'aurais pu mourir 100 fois, c'est comme ça que ça va finir ?

Zeck : Ce n'est pas cette mort là que je vais t'offrir. Ton combat n'est pas encore fini.

Heero : Je ne comprends pas.

Zeck : Tu comprendras bientôt… Il est temps d'en finir. La mort n'aime pas attendre.

Heero trouva enfin la poignet de la porte, il l'a saisit sans attendre. Il avait encore une chance de s'en sortir. Il lui suffisait d'appuyer dessus, alors il pourrait s'enfuir loin de cette folie… Simplement en appuyant sur cette poignet et il pourrait vivre. Vivre. Curieux qu'il pense à la vie ainsi alors qu'il n'y avait jamais accordé plus d'importance que ça jusque-là… Mais quelle vie avait-il ? Une vie de combat mais encore ? On lui avait apprit à combattre depuis son plus jeune age et c'est tout ce qu'il savait faire. D'un seul coup, il se sentit las de tout ça… Peut-être que son heure était venu finalement ? Peut-être viendrait-t-elle par Zeck Merquise dans cette base désinfecté ? Il le regarda et cette fois son étrange regard le désarma complètement. Même son instint de survie semblait avait perdu toute volonté de vivre et de lutter… Il n'avait même plus peur. Il ne ressentait plus rien. Zeck franchit le dernier mètre qui les séparait encore et lui caressa tendrement la joue. Sans réfléchir, Heero inclina la tête sur le coté. Voyant sa victime vaincu, lui offrant son cou, Zeck eu un sourire triste.

Zeck : Tu ne seras pas seul, comme je l'ai été.

Penchant la tête vers lui, Zeck sentit les cheveux de Heero… Depuis qu'il l'avait rencontré, il rêvait de l'approcher ainsi et de pouvoir sentir son odeur si particulière. Il regrettait simplement que ça ait dû se passer dans ces conditions. Si la situation n'avait pas été si grave, il ne lui aurait pas infligé ça… Mais il devait le faire pour son bien. Il ne comprendrait pas et le haïrait sûrement mais peu importe. Se décidant, il sentit une dernière fois l'odeur un peu sauvage de Heero avant de descendre jusqu'à son cou. Sortant ses canines, il passa son bras autour de sa taille. Sentant le corps du brun abandonné dans ses bras, il se sentit coupable encore une fois…

Zeck : Tant que tu le voudras bien, je resterais avec toi. C'est tout ce que je pourrais faire pour toi après ça…

Pour se donner du courage et réveiller son instinct de chasseur, il écouta battre le sang de sa victime dans ses veines en un rythme très appétissant… Une telle force, son sang devait être délicieux et frais. Oui, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas bu un sang de cette qualité. Ne pouvant résister plus longtemps à l'attrait d'un si bon repas, il planta ses canines dans la chair tendre du cou de Heero. Ce dernier eut un sursaut en sentant la morsure et se raidit en émettant un petit gémissement de douleur. Aussitôt Zeck eut recours à son charme vampirique pour lui faire oublier. Il ne voulait pas lui faire mal et encore moins qu'il se débatte, car ça serait encore plus dur pour tous les deux. Le vampire sentit son innocente victime se détendre à nouveau entre ses bras et il reprit là où il s'était arrêté. Il frissonna et lâcha un gémissement encore une fois mais cette fois de plaisir. Rassuré, Zeck continua, se sentant un peu moins coupable et excité malgré par la proximité de Heero.

Heero, prit dans une sorte de doux cocons, ne se rendit même pas compte de ce qui se passait. La seule chose dont il avait conscience était ces bras forts et rassurants qui le serraient tout contre lui et de ces lèvres sensuelles contre son cou, qui lui faisait tant de bien. Il était bien comme ça, dans une étrange paix, pleine de sensations inconnues et délicieuses… Mais une si douce paix qu'il ne voulait pas chercher plus loin. Se rappelant brièvement que c'était Zeck, il entrouvrit les yeux. Il avait la main sur la poignée de la porte, il n'avait qu'à l'abaisser et il serait libre… Mais il ne voulait pas être libre. Il ne se souvenait même plus pourquoi il voulait partir. Enlevant sa main de la poignée, il la ramena sur le cou de son assassin, qui sembla frémir un peu et tenta de s'y accrocher. La mort n'était pas si terrible finalement… Elle semblait plutôt chaude, tendre et terriblement sensuelle. Se sentant faiblir, il sentit ses jambes le lâcher et ses yeux se refermer tout seul. Ne cherchant même pas à lutter, il se laissa glisser à nouveau dans sa bulle de coton. Il sentit vaguement ces mêmes bras l'allonger par-terre, juste avant de plonger dans une mer d'oubli paisible.

Heero était en train de voguer sur une mer noire… Noire comme du pétrole mais en beaucoup plus liquide. Elle était tellement noire qu'il était impossible d'y distinguer quoi que ce soit mais cette eau ne l'inquiétait pas pour autant. Il se tenait debout à la barre d'un étrange bateau en forme de crayon. Ca aurait dû lui sembler bizarre mais non… Tout ça lui semblait très naturel. Il voguait donc sur cet océan, capitaine de cet étrange bateau, sous un ciel nocturne sans lune. Soudain une vague un peu plus grosse que les autres fit tanguer le bateau. Cherchant l'origine de cette vague, il scruta l'horizon… Malheureusement, il n'y voyait rien. C'est alors qu'il aperçu quelque chose à l'horizon… Il n'arrivait pas à en distinguer la forme mais il pouvait voir deux yeux jaune ressemblant à ceux d'un chat qui semblait s'approcher. Une seconde vague secoua le bateau. Heero, en capitaine de navire responsable, ne paniqua pas et garda son calme. Peu importe la nature de ces yeux jaunes reptiliens, il ne le laisserait certainement pas couler son bateau. Affrontant plusieurs autres vagues légèrement plus fortes, il flaira un danger de grande taille. Gardant le regard à l'horizon, sur ces mystérieux yeux dorés, il prit son pistolet à sa ceinture… Celui qui voulait couler son bateau devrait en passer par lui ! Soudain la créature à laquelle appartenait ce regard sinistre et funeste lui apparu enfin… C'était un immense dragon marin, avec un corps immense et des écailles dorés. Le dragon rejoignit à présent le bateau crayon en quelques coups de queues, provoquant d'énormes vagues.

Dragon : Heero !

Heero en resta stupéfait de surprise et puis le menaça de son arme. Un dragon qui parle et qui l'appelle par son prénom, ce n'était pas normal !

Heero : Qui es-tu, démon des mers ? Que me veux-tu ?

Dragon : Tu sais qui je suis… Et ce que je veux.

Heero : Quoi ? Non, je ne sais pas ! C'est mon bateau que tu veux ? C'est ça ?

Dragon : Quel bateau ? Cette chose qui flotte ? Qu'en ferais-je, stupide humain… Non, ce que je veux, c'est TOI !

Le yeux jaune du dragon se mirent à briller et sans prévenir une immense tempête se leva… Des vents dignes d'un ouragan et des vagues hautes de plusieurs centaines de mètres, un enfer pour le meilleur des capitaines.

Heero : Maudit dragon ! Tu ne m'auras pas !

Dragon : Tu es déjà à moi, naïf humain… Regarde ton bateau !

Heero se rendit alors compte que son bateau prenait l'eau et était en train de couler. Poussant un cri de rage, il tira sur le dragon. Celui-ci ne fut même pas égratigné par la balle et riposta par un grand coup de queue qui brisa le bateau en deux, envoyant son capitaine à la merci des vagues infernales… Et du terrible dragon, qui se jeta sur lui pour le dévorer. Apercevant sa gueule grande ouverte et agrémenté de canines extrêmement pointues tout près de lui, il hurla de terreur avant de se faire engloutir par elle…

Heero : NON !

Se réveillant en sursaut, il se redressa d'un bond… Avant de retomber sur son lit, incapable de faire un geste et essoufflé comme si il avait couru un marathon. Il se sentait très mal, la tête qui tourne et avait très chaud et très froid en même temps. Il devait avoir de la fièvre… Quel rêve stupide ! Un délire dû à la température, sans doute. Remis de ce cauchemar sans queue ni tête, il se demanda soudain ce qui lui était arrivé. C'était flou dans sa tête. Il chercha alors où il était et puis reconnu sa cellule dont il avait pourtant trafiqué l'ouverture… C'est alors qu'il se rappela sa tentative de fuite et comment Zeck l'avait rattrapé. La base… Zeck ! Encore sous le coup de la terreur que lui avait inspiré ce moment, il se demanda où était son bourreau et ce qui s'était passé après qu'il l'ait envoyé d'un seul geste contre le mur. Il ne l'avait pas tué ? Qu'est-ce qui s'était passé après ? C'était flou, il ne se rappelait pas. Etait-ce lui qui l'avait transporté ici ?

Zeck revint dans la pièce juste à ce moment-là et sourit en voyant Heero réveillé. Ce dernier tenta par contre de se lever, sans succès… Dès qu'il essayait de faire un geste, il se sentait encore plus mal. Cette fois, c'est sûr, Zeck allait l'achever… Ne voulant pas donner à son ennemi le plaisir de le voir souffrir ou avoir peur, il le fixa avec détermination. Ne donnant aucun signe de vouloir le tuer, celui-ci entra et s'approcha du lit, un verre remplit d'un liquide rouge à la main.

Zeck : J'attendais que tu te réveilles.

Heero : Qu'est-ce… Qu'est-ce que tu m'as fait, Zeck ?

Zeck : Ce que j'ai dit que je te ferais… Je t'ai tué.

Heero : Ne me prend pas pour un idiot… Si j'étais mort, je ne me serais pas réveillé…

Heero essaya de se redresser pour appuyer son discourt peu impressionnant en position allongé… Mais Zeck l'en empêcha et l'obligea sans difficulté à rester couché, ce qui eut le don d'énerver Heero qui se redressa un peu, en haussant la voix. Cependant il regretta aussitôt…

Zeck : Tu devrais rester tranquille.

Heero : Qu'est-ce que tu !!

Toussant et se rallongeant sur le lit, il se força à se calmer pour retrouver son souffle… Zeck le regarda avec un semblant d'inquiétude dans le regard et amorça un geste vers lui mais il repoussa sa main avec autant de véhémence qu'il en était capable. Il toussa encore un peu et attendit une minute pour reprendre une respiration moins haletante. Jetant un regard noir à Zeck, il se força à garder son calme pour ne pas se retrouver à bout de souffle encore.

Heero : Qu'est-ce que tu m'as fait ? Je ne suis pas mort… Mais je sais que tu m'as fais quelque chose…

Zeck : Tu devrais boire avant… Ca te ferait du bien.

Heero : C'est quoi ?

Zeck : Que veux-tu que ce soit ? Du vin, bien sûr.

Heero : Ca serait plutôt déconseillé, dans ce cas alors… A moins que tu veuille m'empoisonner ?

Zeck : Je t'ai déjà dit que je n'aimais pas ces méthodes de lâches, tu n'as rien à craindre de ce verre… Ce n'est que du vin. Un vin spécial qui va te faire du bien et puis même si il était empoisonné, où est le problème ? Tu n'as pas grand-chose à perdre puisque tu accordes si peu d'importance à ta vie. N'est-ce pas, Heero ?

Heero : Où veux-tu en venir, Zeck ?

Zeck : Tu ne comprends pas, pas encore… Mais tu comprendras bientôt que tu auras perdu plus qu'un cœur qui bat.

Heero ne comprenait rien au discourt de Zeck… Il ne parlait pas comme un guerrier. Il lui parlait de vin, de poison et puis de vie mais quel était le rapport ? Que si le vin était empoisonné, il mourrait ? C'était logique mais il ne comprenait pas le rapport avec sa vie. N'avait-il pas décidé de le tuer, de toute façon ?

Le blond s'assit le bord du lit et l'aida à se redresser, en lui présentant le verre. Heero le regarda, déterminé à ne pas boire, poison ou simple vin mais il eut comme une absence lorsqu'il le regarda. Zeck en profita et bien que très méfiant, Heero bu le verre malgré lui. Le goût bizarre, un peu amer et légèrement pateux le remena a lui et il se força à avaler cet étrange breuvage avec dégoût. C'est alors qu'il se rendit compte que ça n'avait pas du tout le goût de vin. Le vin n'a ni ce goût là, ni cette texture… Et puis, d'un seul coup, les pièces manquantes du puzzle s'assemblèrent et le reste lui revint… Du sang !! Retrouvant brièvement sa force, il envoya voler le verre qui se brisa contre le mur de la cellule. Malheureusement, il ne lui restait plus assez d'énergie pour faire de même avec Zeck, qui l'aida à se rallonger, l'air pas plus surpris que ça de sa réaction. Il en semblait même plutôt content, en fait…

Zeck : Tu vois que tes forces te reviennent déjà. Bientôt tu seras dans une forme nouvelle.

Heero : Pourquoi tu m'as fais boire ça ? C'était le sang de qui ?

Zeck : Le mien. Tu devais boire mon sang avant que je puisse te tuer vraiment.

Heero ne répondit rien mais le foudroya puissance dix du regard. Si il en avait eu la force, il lui aurait montré ce qu'il pensait de ses plans bizarres. Mais il devait bien avouer qu'il se sentait légèrement mieux après avoir bu ça et que sa respiration était déjà plus régulière, même si il était incapable de l'expliquer… Au moins, il aurait la force de tenir tête à son adversaire malgré sa fièvre écrasante et son état très précaire.

Zeck : Tu peux me foudroyer du regard… Je n'en attendais pas moins de toi. J'aurais pu te faire boire mon sang pendant que je te tenais après ta tentative d'évasion… Mais je ne voulais pas te tuer sans que tu saches comment tu allais mourir.

Heero : Ca aurait été plus simple pour toi, je crois… Si je survis grâce à ça, je te promets que tu me le paieras.

Zeck : Tu survivras. Avant, tu devras mourir mais tu survivras quand même. Heero, je suis un vampire… Lorsqu'un vampire souhaite transformer quelqu'un d'autre en vampire, il doit lui faire boire de son propre sang avant de le tuer.

Heero : Un vampire ? Qu'est-ce que tu racontes ? Tu délires ! Tu es complètement dingue !

Zeck : Dans ce cas, toi aussi tu es fou… Souviens-toi de mes yeux quand je t'ai rattrapé.

Heero : Il existe des lentilles de contact très perfectionnées de nos jours. Je ne crois pas à ce genre d'effets.

Zeck : C'est vrai mais ça ne pourrait pas expliquer ma force physique.

Heero : Tu as très bien pu prendre une drogue qui augmente la force, ça ne prouve rien. Qu'est-ce que tu attends pour en finir ? Tu m'as fais boire ton sang, tu veux me faire avaler une couleuvre maintenant ?

Zeck : Je veux seulement que tu comprennes ce qui va t'arriver. Je suis un vampire et tu vas en devenir un aussi… Bientôt, toi aussi tu auras le pouvoir de soumettre un homme d'un simple regard.

Pour appuyer sa déclaration, les yeux de Zeck se changèrent encore une fois en regard reptilien et continuant de lui parler, il le fixa intensément… Mais Heero ne pu retenir aucun mots du discourt de Zeck, absorbé par son étrange mais attirant regard doré. Lorsque l'effet se dissipa, le japonais eut besoin de quelques secondes pour revenir à lui. Il se rendit compte alors que Zeck lui parlait et que ses yeux étaient redevenus normaux.

Zeck : Heero. Tu m'entends ?

Heero : Oui… Oui, je t'entends. Qu'est-ce que tu as fais encore ?

Zeck : Pas grand-chose, mais j'aurais pu te faire faire n'importe quoi et tu l'aurais fait, sans même t'en rendre compte… Simple démonstration et ne vas pas dire que je suis un simple hypnotiseurs car je n'utilise ni drogues, ni mots spécifiques. Tu te souviens de ce que j'ai dit il y a une minute ?

Heero : Tu ne parlais pas de bateau ?

Zeck : Pas du tout. J'ai dit que j'aimais beaucoup observer la neige tomber et les arbres tout blancs en hiver.

Heero : C'est bon, je te crois… Si tu n'es pas un vampire, tu es un malade mental très convaincant. Tu vas me transformer en vampire, alors ?

Zeck : C'est effrayant comme ça… Mais être un vampire n'est pas si terrible que ça, en fait, mis à part certaines choses. Et puis, on s'y habitue à la longue…

Heero : Pourquoi tu fais ça ?

Zeck : Pour te sauver la vie.

Heero : Me sauver la vie ? Tu veux me sauver la vie, en me tuant ?

Zeck : Tu comprendras le moment venu. Pour l'instant, je dois finir ce que j'ai commencé.

Heero : Et si je ne suis pas d'accord ?

Zeck : Tu te souviens ce qui s'est passé la dernière fois que tu m'as posée cette question ? A toi de choisir… Soit tu l'acceptes et ce sera plus simple pour tous les deux, soit j'utiliserais la même méthode. Même si je ne fais rien, de toute façon, tu mourras. Tu as perdu trop de sang. Le corps humain n'est pas fait pour supporter ça. Ce sera juste plus long et plus douloureux et je ne tiens pas à ce que tu subisses ce calvaire.

Heero : Quelle bonté, Zeck ! Donc je vais mourir, de toute façon… Je vois. Je dois te remercier d'abrèger mes souffrances ?

Zeck : Haïs-moi si tu veux… Ca ne changera rien à la situation. Tu n'as pas répondu, qu'est-ce que tu préfères ?

Heero : Quitte à choisir, je préfère ne pas souffrir inutilement mais je veux voir la mort en face. Qu'est-ce que tu comptes faire une fois ta sale besogne accomplie ?

Zeck : Je n'ai pas l'intention de partir, si c'est ce que tu veux dire. Je t'apprendrais ce que tu auras besoin de savoir… Et puis, tu feras ce que tu veux.

Heero : Et c'est tout ? En quoi ça va me sauver la vie ?

Zeck : Tu comprendras lorsque tu l'entendras.

Heero : Entendre quoi ?

Zeck : Le sifflement de la mort… Il est capable de pousser un homme à tuer bien que les humains ne puissent pas l'entendre. Assez de questions. Tu es prêt ?

Heero : Qu'on en finisse.

Zeck : D'accord. Heero, quoi que je fasse, laisses-moi faire et tu verras que la mort peut être agréable.

Heero : Je ne comprends toujours pas pourquoi tu fais ça.

Zeck : Peut-être comprendras-tu lorsque tu auras pénétré dans mon monde… Maintenant fermes les yeux et essaies de te détendre.

Heero : Me détendre ? Alors que tu vas m'achever ?

Zeck : Je vais t'aider. Fermes les yeux.

Heero : J'ai dis que je voulais voir la mort en face.

Zeck : Tu la verras ta mort. Heero, fermes les yeux.

Heero lui jeta un regard méfiant mais consentit à fermer les yeux. Presque aussitôt il sentit l'influence de Zeck mais pas comme la première fois. Il ne cherchait pas à le contrôler, juste à le rassurer… Conscient que sa fin était proche et ne voulant pas compliquer les choses plus qu'elles ne l'étaient déjà, Heero accepta de se soumettre et prit cette paix intérieure artificielle. Il sentit Zeck s'allonger partiellement sur lui et approcher de son cou… Mais contrairement à ce qu'il attendait, il ne le mordit pas tout de suite. Un peu agacé malgré lui, il se rendit compte que Zeck était en train de le sentir… Il le laissa faire quand même, préférant se concentrer pour que ça se passe pour le mieux et surtout le plus vite possible. Et puis, le vampire se décida enfin à mordre dans le vif du sujet… Heero s'attendait à avoir un peu mal mais il ne ressentit rien de douloureux, au contraire. C'était un peu comme quand Zeck l'avait hypnotisé, sauf que cette fois, il était bien conscient de ce qui se passait. Il ne planait pas cette fois mais l'effet sensuel était quand même là. Constatant que le vampire faisait comme il l'avait dit, il se laissa totalement aller à ce qu'il ressentait et comme l'avait dit Zeck, il n'eut pas mal du tout. Il sentit simplement l'agréable sensation provoquée par la morsure et une douce léthargie l'emporter progressivement jusqu'à ce qu'il s'endorme tout simplement, en soupirant de bien-être.

Zeck resta pensivement assis à coté de lui un petit moment. Il avait fait la seule chose qu'il pouvait faire pour le sauver d'un danger plus grand qu'il n'avait jamais affronté. Oui, c'était la seule chose à faire et maintenant il était mort… Il était plus touché par la mort de son meilleur ennemi qu'il ne l'aurait cru mais il n'avait pas le temps de se laisser aller à des émotions de cette nature. Bientôt, Heero se réveillerait… Et il serait certainement affamé. Il devait lui trouver de quoi manger. Jetant un dernier regard sur son visage pâle mais serein, il se leva et sortit en verrouillant la porte. Même si il se réveillait avant son retour, il ne saurait certainement pas utiliser le déplacement intermédiaire. Utilisant d'ailleurs ce moyen de déplacement très pratique propre aux vampires, il se dématérialisa de la base et réapparu sur son terrain de chasse préféré, à la recherche d'une proie facile pour son apprenti vampire.

§§§ (2 jours)

Lorsqu'il se réveilla, Heero ne se demanda pas si il était mort ou vivant. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait faim. Très faim. Comme si il n'avait pas mangé depuis une semaine. Une faim bestiale qui lui faisait mal. Il devait manger IMMEDIATEMENT ! Sans chercher à comprendre, il flaira l'air et sentit une odeur très appétissante… La peur. Cela décupla sa faim et il se redressa pour savoir d'où venait cette délicieuse odeur. Aussitôt son regard tomba sur une silhouette recroquevillée dans un coin de la cellule… Oui, l'odeur venait de là. Descendant de sa couche, il se dirigea vers l'homme innocent. Celui-ci sursauta et le regarda approcher, en essayant de se fondre dans le mur pour disparaître. Il devait avoir 30 ans et portait une blouse blanche et des lunettes.

Homme : Pitié… Ne me faites pas de mal… Je ne suis qu'un simple laborantin ! Pitié !

Heero s'arrêta et le regarda. D'un coté, cet homme lui faisait pitié. Pourquoi était-il ici ? Mais de l'autre, un instinct sauvage lui donnait envie de croquer dans son cou, qu'il apercevait nettement. Pourquoi lui-même était-il ici, d'ailleurs ?

Heero : Comment tu t'appelles ?

Heero s'étonna du ton placide, un peu indifférent, de sa voix mais ne chercha pas plus loin, occupé par autre chose. Il se sentait comme un prédateur, face à une proie appétissante.

Homme : Ja… Jacques… Je vous en prie, laissez-moi partir… Je ne vous ai rien fait, vous êtiez déjà mort quand il m'a jeté ici… Je n'ai jamais rien fait à personne… Je ne… Suis qu'un laborantin… J'allais seulement à ma voiture pour rentrer à la maison quand il s'est jeté sur moi ! Pitié…

Heero sourit façon prédateur et franchit la distance le séparant de sa proie. Car oui, cet homme était sa proie et il se régalait de le voir trembler à chacun de ses pas… Il se baissa devant lui et le regarda dans les yeux. Faisant ça, il surprit son reflet dans les lunettes de l'homme… Qui était cet inconnu aux yeux jaunes fendu, comme les serpents ou les chats et au sourire chasseur ? Il ne se reconnaissait pas… Mais il occulta bien vite cette pensée, en sentant l'odeur de sa proie toute proche. Jeune et forte… Terrifié aussi…

Heero : Ne t'inquiètes pas, Jacques… Je vais te libérer.

Le regard de l'homme s'illumina d'espoir, qui lui donna encore plus faim.

Jacques : C'est… C'est vrai ??

Heero : Oui, je vais te libérer… De ta peur.

Cette fois, l'homme se mit à paniquer franchement mais, contrarié de voir sa proie vouloir se débattre, la fixa dans les yeux. Aussitôt, il se calma et se laissa aller mollement contre le mur, les yeux dans le vague… Heero se pencha vers lui, satisfait et sentit son odeur de plus près. Affamé par le « fumet » de son repas, il l'attrapa et le releva, comme si il ne pesait rien malgré qu'il ne soit pas si maigre que ça. Incapable de résister plus longtemps, il mordit le cou de l'homme qui eut à peine un sursaut de douleur et goûta le goût du sang, pour la première fois. Surpris par la saveur douce et légèrement amer mais néanmoins délicieuse, il se mit à boire rapidement. La dernière fois qu'il en avait bu, ça lui avait semblé amer aussi mais un peu pâteux, pas bon du tout… Quand était-ce déjà ? Oubliant bien vite cette question superflue, il savoura son premier festin, sentant vaguement les forces vitales de sa proie faiblir à mesure qu'il buvait… Jusqu'à ce qu'il ne les sentent plus. Repu, il lâcha le corps de l'homme qui s'effondra mollement par-terre… Il était mort. Il l'avait tué ? Il avait bu son sang ? Mais pourquoi ? Il ne savait pas… Restant assis à coté du corps, il se surprit à penser qu'il ne se souvenait même plus de ce qui lui était arrivé.

La porte s'ouvrit au même moment et il se retourna d'un bon, en sentant une présence familière. Un grand blond se tenait dans l'encadrement de la porte… Zeck. Il ne se souvenait plus précisément qui était cet homme mais il sentit immédiatement un puissant lien entre eux… Comme un lien d'autorité mais en plus instinctif. Comme celui entre un père et son fils ou entre un supérieur et un soldat mais sans besoin de mots ou de grades pour l'identifier… Cet homme était son maître, le supérieur a qui il devait obéissance mais pour l'instant, il avait surtout peur en fait. Il se sentait perdu et sans réfléchir, il eut envie de se tourner vers lui pour qu'il l'aide.

Zeck : Ca va, Heero ? Comment tu te sens ?

Heero : Je… Je ne sais pas. Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ?

Face à son regard un peu hagard, Zeck eut un sourire compatissant et s'approcha de lui doucement. Se baissant un peu, il retira un pansement de sa tempe et le jeta sur le cadavre de l'homme. Heero ne l'avait même pas remarqué. Zeck ne regarda même pas la blessure, sachant parfaitement qu'il n'y en avait plus… En effet, il n'y avait plus aucune trace d'une quelconque blessure, même pas une trace de cicatrisation. C'est comme si il n'avait jamais été blessé…

Zeck : Tu es en sécurité, ne t'inquiète pas. Tu as simplement changé de mondes… Parfois, on oublie certaines choses quand on traverse le miroir mais tu te souviendras de tout à la longue. Tu te souviens de ton nom, au moins ?

Heero : Oui… Tu viens de le dire. Je m'appelle Heero et toi, tu t'appelles Zeck. Je crois que je te connais. Non, j'en suis même sûr… On se connaît très bien.

Zeck : En effet. Viens, je vais t'expliquer ce qui s'est passé et tout ce que tu dois savoir.

Zeck lui fit un sourire, qui le mit en confiance. Ce lien et cet homme étaient les seules choses qui lui étaient familier ici. Tout le reste était confus… Il n'était pas sûr de pouvoir lui faire confiance, quelque chose le poussait à se méfier mais un sentiment de profonde affection envers Heero émanait de cet homme. Zeck ne lui ferait pas de mal parce qu'il l'aimait. Son instinct le lui disait et il savait qu'il s'y était toujours fié, avec raison par le passé. Et puis, cet étrange lien qu'il ne comprenait pas le rassurait. Il se sentait en paix avec lui…

Se relevant, il prit la main que lui tendait le blond et le suivit, laissant derrière lui le corps sans vie de son innocente victime sans un remord. Ses yeux étaient redevenus normaux et bleu comme ils avaient toujours été.

Le conduisant dans une autre pièce de la base qui ressemblait beaucoup plus à une chambre, il l'invita à s'asseoir sur le lit. Il n'y avait qu'un lit dans la pièce, même pas une chaise ou une table… Heero prit place sur le lit dont les draps rouges sentaient le frais. Zeck s'assit à coté de lui et se mit à le sentir. Il le laissa faire, trouvant ce geste tout à fait naturel. Il eut envie de le faire aussi mais n'osa pas, a cause de ce lien de supériorité…

Zeck : De quoi te souviens-tu exactement ?

Heero : Juste de nos noms… Je sais que je te connais, c'est tout. Tout ce qui me concerne est très flou, j'en ai juste des impressions. Pourquoi j'ai tout oublié ? Quand est-ce que je me souviendrais ?

Zeck : Bientôt… Ne t'en fais pas, ce n'est que passager.

Heero : Tu le sais, toi ?

Zeck : Oui, mais je ne te le dirais pas. Je peux te dire les faits mais toi seul connais ta vérité sur tes souvenirs.

Heero : Je comprends… Mais dis-moi au moins ce qui m'est arrivé, puisque tu le sais.

Le blond eut un sourire que Heero ressentit comme très nerveux. Pourquoi Zeck était-il si nerveux ? Il eut l'impression que ça ne lui ressemblait pas…

Zeck : Toujours aussi direct… Très bien, je vais te le dire. En fait, tu es devenu un vampire… Tu es mort et tu es revenu à la vie.

Heero : Un vampire ? C'est-à-dire ? Que définis-tu comme un vampire ?

Zeck : Tu dois bien avoir entendu parler des vampires, non ?

Heero : Ce n'était que des rumeurs ou des histoires… Je crois que c'est quelqu'un que je connais aussi qui m'en avait parlé. Un certain Wufei… Il me semble que je ne l'avais pas cru.

Zeck : Ca ne m'étonne pas. Tu n'es pas du genre à croire à ce genre de choses. Je vais te dire ce qu'est un vampire… Le vampire ne tient pas du diable ni d'un quelconque dieu, comme le croit certains. D'ailleurs, je ne crois en aucun dieu. Je crois que les vampires sont une race à part entière qui se reproduit de façon différente des autres, né à la base à cause d'une maladie qui a transformé nos gènes. Nous ne pouvons pas avoir pas d'enfants mais nous transformons les êtres humains pour en faire nos semblables. Nous sommes immortels et ce qui pourrait les tuer ne nous tue pas. Nous sommes dix fois plus fort qu'eux physiquement et avons des dons que eux n'ont pas non plus. Par contre, nous avons des faiblesses dont ils n'ont pas à souffrir non plus…

Disant ceci, il dirigea sa main vers les cheveux de Heero… Mais celui-ci l'intercepta avant qu'elle n'atteigne son objectif et l'attrapa. Curieux, il osa la sentir cette fois et sourit.

Heero : J'aime bien ton odeur… L'homme avait une odeur différente aussi. Est-ce que nous avons chacun une odeur particulière ?

Zeck : Bien sûr… Nous ne sommes pas des animaux mais grâce aux odeurs des créatures vivantes, nous pouvons en identifier certaines de façon certaines. Surtout les êtres humains… Du jour où je t'ai rencontré, je n'ai jamais oublié la tienne.

Heero : Je vois…

Le brun lâcha la main de Zeck et le laissa la poser dans ses cheveux et les lui caresser tendrement. Ca aussi ça lui semblait inhabituel de sa part…

Heero : Tu n'as jamais agit comme ça avant, n'est-ce pas ? Quand j'étais encore humain ?

Zeck : Tu ne m'aurais pas laissé faire. Tu n'aurais pas non plus compris pourquoi. Tu le sais pourquoi je fais ça, maintenant ?

Heero : Parce que tu as une forte attirance pour moi.

Zeck : Pas que physiquement. Pourquoi tu me laisses faire ?

Heero : Parce que j'aime ce que je sens chez toi, peut-être et que ça me rassure ? Je ne sais pas trop… Mais je ne veux pas en parler, maintenant. Je veux en savoir plus sur ce que je devenu.

Zeck : Toujours le boulot avant tout, aussi… Tu n'as pas changé du tout, alors je continue. Où j'en étais déjà ?

Heero : Tu disais que nous avions des faiblesses que eux n'avaient pas.

Zeck : Oui, c'est ça. Tu es un élève attentif, c'est bien. Ces faiblesses, tu en as déjà expérimenté une… C'est aussi ce qui nous donne notre force. Sans elle, nous finirions probablement par mourir ou dans un état s'apparentant à la mort, en tous cas.

Heero : Le sang.

Zeck : C'est notre malédiction, le prix à payer pour survivre ou avoir le pouvoir… On ne peut pas y échapper. Nous avons besoin de sang tout comme eux ont besoin de manger.

Heero : Qu'est-ce qui se passerait si je devais manger comme eux ?

Zeck : Rien… Ca ne nous apporte rien mais ne nous fait pas de mal non plus. Je n'aime pas manger, je préfère de loin le sang mais quand je suis parmi eux, je dois parfois le faire.

Heero : Tant mieux… Je ne voudrais me faire remarquer parce que je ne peux pas manger comme les humains.

Zeck : Et ce n'est pas dans ton intérêt… Les humains ont peur des vampires. Il y a des chasseurs qui nous chasse et essaie de nous tuer. La plupart d'entre nous qui meurent meurent à cause d'eux. C'est pour ça que nous sommes parfois contraint de tuer les humains, même quand on ne le voudrait pas… Une fois, j'ai dû tuer une jeune fille qui m'avait surprise en train de manger. Pourquoi a ton avis ? Qu'est-ce que tu aurais fais ?

Heero : Je ne sais pas… La jeune fille ne pouvait pas être dangereuse. Ce n'était qu'une enfant…

Zeck : C'est vrai… Mais elle m'avait vu. En elle-même, elle n'était pas dangereuse mais si elle avait raconté à un chasseur ce qu'elle avait vu, j'aurais pu avoir des ennuis.

Heero : Je ne pourrais pas tuer un enfant. Encore moins volontairement ainsi.

Zeck : Tu as raison et tu n'aurais pas à le faire… Ce que j'ai fait ce jour-là, je l'ai toujours regretté et ça a été ma plus grosse erreur de jeunesse. J'étais inexpérimenté… Je ne savais pas quoi faire. Il me suffisait de lui faire oublier tout ça… La mémoire des enfants est facile à effacer et il est quasiment certain qu'ils ne se souviendront jamais. La mémoire des adultes est plus complexe et ce n'est pas rare qu'ils se rappellent après une certaine période ou suite à un choc psychologique.

Heero : Je vois. Je ferais en sorte qu'ils ne me découvrent jamais. Quelles sont les autres faiblesses ?

Zeck : Le soleil. Méfies-toi toujours des coucher et lever de soleil. C'est l'heure où le soleil est le plus intense. S'exposer à une telle lumière, c'est la mort garanti pour nous en général.

Heero : Le soleil peut nous détruire ? Mais alors comment faire pour mener une vie normale ?

Zeck : Pas toujours. On peut supporter le soleil la journée, même si c'est dur de s'y faire au début. Beaucoup de vampires renoncent comme ça de vivre à la lumière du jour et préfèrent vivre la nuit. C'est aussi les plus sauvage et les plus dangereux. La nuit nous rend plus fort et exacerbe nos sens, notre instinct sauvage, alors que le jour nous affaibli et nous permet de rester un peu plus humain. Il faut faire attention quand même lors des journées très ensoleillées parce que le soleil tape dur quand même.

Heero : C'est pour ça que tu portes un masque ? Mais oui, tu portes un masque d'habitude, non ?

Zeck : Tu t'en es souvenu. Je porte un masque en partie pour ça… Mais c'est surtout pour cacher mon visage. Je crois que je t'en ai assez dit pour aujourd'hui… On fera la suite plus tard.

Heero : Une dernière question. Quand es-tu devenu vampire ?

Zeck : Je ne sais pas.

Heero : Comment ça ? Tu es si vieux que ça ?

Zeck : Non, j'ai simplement oublié. Moi aussi, j'ai oublié beaucoup de choses quand je suis devenu vampire… Et je ne me suis pas rappelé de tout.

Heero : Tu m'as dis que tout me reviendrais peu à peu pourtant.

Zeck : Parce que je vais t'y aider et que je vais faire en sorte que cette expérience ne te laisse pas de séquelles. J'ai oublié des choses parce que le vampire qui m'a transformé m'a abandonné. Lorsque je me suis réveillé, j'étais seul. Je n'ai jamais su qui m'avais fait traverser le miroir, peut-être as-t-il eu peur de la responsabilité que représentait un apprenti vampire ou as-t-il été contraint de fuir ? Il a peut-être été tué par un chasseur ? Je n'ai jamais su.

Heero : Personne ne t'a expliqué ce que tu étais ?

Zeck : Si, j'ai fini par rencontrer d'autres vampires qui m'ont aidé. Ils ont accepté de me prendre dans leur groupe et m'ont appris ce que mon créateur aurait dû m'apprendre… Mais avoir erré tout seul, perdu et amnésique, pendant près d'un mois m'a laissé ces séquelles irréversibles.

Heero : Ce n'est pas facile de vivre normalement… Quand on a oublié certaines choses.

Zeck : Ca ne t'arrivera pas. Tu ne vivras pas le traumatisme que j'ai vécu. Je ne t'ai pas transformé par plaisir mais par nécessité et je suis entièrement responsable du fait que tu retrouves tous tes souvenirs.

Heero : Que veux-tu dire, par nécessité ?

Zeck : Je t'expliquerais plus tard… Quand tu te souviendras pourquoi tu es ici, avant que tu ne partes sinon tu ne comprendras pas.

Heero : D'accord… Mais pourquoi je partirais lorsque je me souviendrais ?

Zeck : Parce que tu ne verras plus les choses de la même façon.

Heero : Pour l'instant, je n'ai aucune envie de partir. Où est-ce que j'irais ? Je suis bien là, avec toi.

Heero s'approcha de Zeck, toujours occupé à lui caresser les cheveux et lui sourit. A peine hésitant, il se colla contre lui et l'embrassa. Le blond, surpris, suspendit son geste.

Zeck : Qu'est-ce que tu fais, Heero ?

Heero : Ce dont tu as envie… Ce dont j'ai besoin. Aides-moi, Zeck.

Ne sachant pas trop si il devait mettre la réaction de Heero sur le compte son envoûtement passé, il hésita à répondre à ses avances. Oui, il avait envie… Mais il ne voulait pas profiter de Heero. Même si il ne le prenait pas comme ça maintenant, il risquait de lui en vouloir à mort plus tard. Certes, il lui en voudrait de toute façon, plus tard… Mais il ne voulait pas lui faire plus de mal pour autant. Ne sachant pas quoi faire, il le regarda… Il lui souriait et ses yeux n'étaient ni vampiriques, ni envoûté.

Zeck : Tu es sûr ? C'est vraiment ce que tu veux ? Je ne veux pas que tu le regrettes plus tard.

Heero : Oui. Je le veux vraiment et tu ne me forces à rien. Mon intuition me dit que c'est en me rapprochant de toi que je trouverais la vérité… Je n'ai pas d'amour à t'offrir mais j'ai beaucoup d'affection et de tendresse qui ne demande qu'à s'exprimer, si tu en veux bien.

Zeck : Bien sûr que j'en veux… Je veux seulement t'aider, je n'en attendais pas autant. Je ferais tout ce que je peux pour toi, il suffit que tu me le dises.

Heero : Alors aimes-moi.

Rassuré quand a la volonté bien déterminée de Heero, Zeck accepta enfin de faire ce qu'il aurait voulu faire depuis qu'il l'avait embrassé et le prit dans ses bras. Le brun se laissa faire et passa ses bras autour du cou de Zeck en l'embrassant à nouveau. Cette fois-ci, ce dernier répondit au baiser et d'un mouvement fougueux renversa Heero sur le dos et s'allongea sur lui. Docile et très volontaire, celui-ci accepta volontiers la dominance plutôt excitante du blond et enleva son débardeur vert. (Il est fringué comme on le voit à chaque fois qu'il est en mission avec son gundam. Pourquoi chercher plus loin) Zeck l'y aida et jeta le bout de tissu en dehors du lit. La barrière de tissu éliminé, Zeck pu enfin admirer le torse bien dessiné de Heero, malgré son jeune age. Ca aurait pu paraître pédophile mais l'age ne comptait plus vraiment à partir du moment où il s'agissait d'amour entre vampires… Un vampire n'est ni un enfant, ni un adulte, juste éternel quelque soit son apparence. Zeck n'avait donc aucune raison de se sentir coupable puisque Heero était d'accord, ce n'était pas un viol, juste de l'amour. Déposant un premier baiser tendre mais extrêmement sensuel sur son cou là où il l'avait mordu, faisant frissonner le brun, Zeck respira l'odeur un peu fauve de son amant. Avec tout ce qui s'était passé, il n'avait pas pensé que ça faisait au moins deux jours qu'ils n'avaient pas pris de douche… Mais ça ne dérangeait pas Zeck, au contraire et ça ne semblait pas gêner Heero plus que ça non plus. Ne voulant surtout pas brusquer son pas si jeune amant, il entreprit de lui faire découvrir les plaisirs de l'amour tout d'abord en lui embrassant et léchant le cou, ainsi que le torse patiemment avec tendresse. Se fiant aux soupirs d'excitation de plus en plus expressifs du brun, il descendit progressivement ses lèvres et ses mains, jusqu'à ce qu'il soit entièrement nu… Ne voulant pas rester passif et désirant apprendre l'amour aussi, Heero décida à son tour de reproduire les mêmes manœuvres le mieux possible, tout en déshabillant également sa proie. Il avait bien envie de dévorer Zeck également mais pas de la même façon… Et c'est ce qu'il fit plutôt bien et vicieusement à souhait à l'écoute des commentaires et gémissements très motivé de sa proie volontaire. Le blond déshabillé, celui-ci décida de reprendre les rênes et de les garder cette fois-ci. Renversant à nouveau Heero sur le dos, il l'embrassa fougueusement en lui maintenant les mains au-dessus de la tête. Il ne chercha même pas à se libérer et eut un sourire lorsque Zeck lui murmura de lui laisser les commandes à partir de maintenant. Décidé à être obéissant pour cette fois-ci, il le laissa faire et ferma les yeux, pendant que le blond se mettait au niveau de sa virilité et semblait vouloir le rendre fou de plaisir avec sa langue. Montant et descendant le long de son membre dressé, il variait le rythme de ses assauts en fonction des appréciations sonores de son amant… Tout en faisant ceci, il commença à le préparer tout doucement, soucieux de ne pas lui faire de mal. Lorsque le brun fut sur le point d'atteindre des sommets, il concentra la force de ses attaques sur le bout de son sexe et acheva son partenaire en le prenant entièrement dans sa bouche quand il se libéra. Avalant le tout, il termina la préparation et revint l'embrasser. Chauffé à blanc, Heero répondit à ses baisers avec une fougue sans pareille et le supplia de le prendre tout de suite. Très excité lui aussi, Zeck accéda à sa demande et le pénétra sans tarder… Son partenaire se crispa contre lui et l'aidant à se relever, il le prit dans ses bras en l'embrassant pour lui faire oublier la douleur. Attendant patiemment qu'il soit prêt, il descendit ses baisers dans son cou et l'embrassa longuement à l'endroit de la morsure, sachant cette zone très sensible. Rapidement, Heero lâcha un soupir de plaisir et frissonna, avant de nouer ses jambes dans le bas des reins de Zeck. Comprenant qu'il n'avait plus mal, il commença à bouger en lui doucement, sans cesser de lui embrasser le cou ou de l'embrasser… Le brun passa ses mains autour de son cou et s'accrocha à lui, en lui murmurant d'y aller et combien il avait envie de lui. Obéissant à cette demande si clairement formulée, il donna un cou de rein, provoquant un gémissement chez son amant. Celui-ci tenta de l'étouffer en lui embrassant le cou… Sentant l'excitation grandissante de Heero, il continua à bouger en lui, exprimant son plaisir par de discrets gémissements. Rapidement, l'instinct sauvage prenant le dessus, le brun se mit à bouger en même temps que lui, tout en poussant des gémissements expressifs. Excité par ces gémissements, Zeck accéléra le rythme allant plus vite et plus profondément. Emporté par l'action, Heero se cramponna à Zeck et lui mordit l'épaule lorsqu'il atteint la jouissance. Presque aussitôt, le blond l'atteint aussi à son tour et se libéra en lui, en poussant un cri de bonheur. Epuisé, il se laissa retomber sur le lit, sur Heero et pour ne pas l'écraser, s'allongea sur le dos à coté de lui. Son amant, heureux, vint s'allonger contre lui. Le souffle court et en sueur, ils attendirent que leurs souffles très écourtés par leurs actions se calment. Puis, Heero se redressa un peu et l'embrassa, les yeux brillants. Il lécha le sang coulant de la morsure qu'il avait fait sans le vouloir et se rallongea sur lui, en observant les traces de morsures disparaître presque instantanément. Zeck l'enlaça et ferma les yeux, fatigué.

§§§ (9 jours)

Cela faisait maintenant une semaine que Heero avait traversé le miroir et que Zeck lui apprenait le fonctionnement de sa nouvelle condition. Il avait expérimenté les faiblesses dont lui avait parlé son professeur. Il avait déjà goûté au sang… Et au manque de sang, mais ce n'était pas le pire. Le soleil était beaucoup plus intolérable que le manque de sang. Il n'avait pas supporté le contact avec la lumière du soleil plus d'une minute, sans se sentir mal. Cependant Zeck lui avait assuré qu'il avait enduré exactement la même torture au début mais qu'il s'y était habitué à la longue. Heero le croyait, il lui faisait confiance… Assez confiance pour s'offrir sans crainte aux baisers et aux caresses de son nouveau maitre.

En fait, depuis qu'il s'était réveillé, il n'était pas beaucoup sorti de cette ancienne base militaire. La journée, il se reposait entre les bras de son protecteur et le soir, il travaillait avec lui. Il avait apprit à chasser et à utiliser ses sens pour trouver ses proies. Il ne chassait que des animaux pour l'instant et avait hâte de pouvoir chasser des êtres humains… Leur sang n'avait rien à voir avec le sang de l'homme qu'il avait tué en se réveillant. Il apprenait aussi quels étaient les dons spéciaux des vampires… Et comment les utilisés. Déplacement intermédiaire, charme vampirique, manipulation de l'esprit humain, télépathie avec ses semblables et une sensibilité accru aux choses qui l'entourent… Mais il se sentait très à l'aise dans ces domaines et se débrouillait bien. Zeck était fier de lui et disait qu'il avait un don naturel pour tout ce qui touchait au domaine de la domination des autres… Lorsqu'il disait ça, cela faisait écho dans sa mémoire sans qu'il arrive à se rappeler pour autant et sans savoir pourquoi pour la même raison, il n'était pas d'accord avec le terme de « domination ». D'ailleurs, lorsqu'il dormait, il faisait souvent des rêves… Des rêves de ses souvenirs. Malheureusement, il n'arrivait pas à s'en rappeler à son réveil. Il notait tout ce dont il se rappelait aussitôt, mais il n'avait pas réuni beaucoup d'éléments. Des noms, des images sûrement liées à des événements mais rien de précis… Mais surtout beaucoup de sang et de combats. Il se sentait frustré de ne pas réussir à se rappeler alors qu'il avait le sentiment que tout était là, à portée de main… Zeck l'aidait à essayer de faire resurgir des souvenirs en l'interrogeant sous une légère forme d'hypnose et ça marchait. Il avait pu mettre des visages sur ces noms. Plus il se rapprochait de Zeck, plus ses souvenirs semblaient proches. Par moment, ils semblaient si proches qu'il se sentait tout près de s'en souvenir… Mais ils s'échappaient avant qu'il ait pu les identifier. Il essayait justement d'en capturer un lorsque son professeur particulier le rejoignit dans l'ancien bureau où il était et vint s'asseoir à coté de lui, sur le bureau en bois.

Zeck : Quelque chose te revient ?

Heero : Non… Rien de plus. Ce n'est pas grave, je suis sûr qu'il reviendra plus tard… Comme les autres.

Zeck : Je trouve que tu t'es souvenu de pas mal de choses en peu de temps déjà. Il faut être patient, c'est tout…

Heero : Oui… Grâce à toi. Quand tu es là, j'ai l'impression que mon passé est là, tout près. Tu fais partie de mon passé toi aussi.

Zeck : Et de ton futur aussi, j'espère mais ça, ce sera à toi de décider… Quand tu te souviendras, tu verras que ta vie ne sera plus jamais comme avant.

Heero : Ces gens, Duo, Trowa, Quatre et Wufei, ce sont des amis ? De la famille, peut-être ? J'ai l'impression d'en être proche. Comment est-ce que je vais faire pour faire comme avant lorsque je serais avec eux ?

Zeck : Ce ne sera pas aussi dur que tu le crois… Arrête de te poser des problèmes qui n'ont pas lieu d'être pour l'instant. Crois-moi, tu y verras plus clair lorsque la mémoire te sera revenue… Tu sauras de nouveau qui sont tes amis et tes ennemis. Tu sauras quels décisions tu dois prendre aussi, les choses te viendront d'elle-même sans que tu ai besoin de te poser la question. En attendant, tu pourras toujours compter sur moi.

Heero : Je sais… Merci d'être là, Zeck.

Heero se tourna vers lui et vint se caler dans ses bras. Zeck le serra contre lui et aussitôt l'impression d'avoir ses souvenirs au bout de doigts le reprit. Se laissant aller à l'étreinte du blond, il ferma les yeux pour laisser venir d'éventuels souvenirs… Encore une fois, cette image floue de deux MS s'affrontant lui vint. L'un rouge bordeaux avec des ailes ressemblant à celles d'un démon et l'autre était blanc, ailé aussi avec du rouge et du bleu portant un pistolet laser énorme. Cette image lui laissa encore un sentiment de méfiance envers Zeck, sans qu'il comprenne pourquoi.

Zeck : On va partir d'ici, Heero.

Heero rouvrit les yeux et s'éloigna de lui, à ces mots. Il le regarda, surpris…

Heero : Pourquoi ? Où on va aller ?

Zeck : Parce que je n'aime pas cet endroit. Je l'avais choisis pour des raisons pratiques et comme ces raisons ne s'imposent plus, nous allons aller ailleurs.

Heero : J'espère qu'il n'y a pas trop de soleil là-bas…

Zeck : Si il y en aura mais ne t'en fais pas pour ça. On va partir cette nuit et tu ne le verras pas. Par contre, nous ferons quelque chose là-bas pour que tu t'y habitues peu à peu. C'est important que tu puisses sortir au grand jour.

Heero : D'accord… Mais évites quand même de me faire sortir en pleine journée. L'exposition au soleil m'est très désagréable.

Zeck : Je sais, ça brûle… Mais tu t'y feras. On fera ça en douceur, sans exposition directe. Tu sais bien que je ne te ferais pas de mal, surtout si ce n'est pas nécessaire.

Heero : OK… On ferait bien de partir rapidement, surtout si c'est loin.

Zeck : On y sera en une seconde avec le déplacement intermédiaire.

Heero : Mais je ne sais pas où c'est… Il faut connaître la destination et y avoir déjà été pour l'utiliser.

Zeck : Oui… Mais moi, je la connais, c'est suffisant. On peut emmener quelqu'un avec soi. Il faut respecter certaines mesures, en fonction du passager mais c'est faisable.

Heero : Ce n'est pas dangereux alors ? Même si on ne sait pas où on va ?

Zeck : Pour un humain, ça peut l'être… C'est un mode de voyage un peu brutal pour leur corps peu résistant et leur esprit faible.

Heero : Ca peut les tuer alors ?

Zeck : Oui ou leur laisser des séquelles psychologiques… Mais si la personne est inconsciente, le risque diminue de beaucoup, surtout si c'est une personne résistante physiquement. Je l'ai utilisé sur toi pour t'amener ici et tu as survécu… Tu vois bien que ça marche.

Heero : Tu l'as fais avec moi ? Comment tu peux être sûr que mon amnésie est due à ma transformation alors ?

Zeck : Parce que avant d'être transformé, tu es revenu à toi et tu te souvenais parfaitement de tout… Et crois-moi, le voyage ne t'avait laissé aucune séquelle physique ou psychologique puisque tu as été capable d'atteindre la porte principale de la base, tout en neutralisant le système d'ouverture des portes se trouvant sur ton chemin. C'est pour ça que j'ai dû les découper au chalumeau… C'était plus rapide que de les réparer. Je n'ai jamais été excellent en réparation électronique.

Heero : Moi, j'ai fais ça ? Je ne l'aurais pas deviné. C'est pour ça qu'elles étaient comme ça alors. Je ne vais pas te demander pourquoi je voulais à tout prix t'empêcher de me suivre, tu me répondras pas de toute façon. Je suppose que je devais avoir une bonne raison de le faire et toi une bonne raison de me suivre…

Zeck : Ne m'en veux pas, c'est pour ton bien. On y va ?

Heero : Allons-y. C'est vrai que je n'aime pas trop cet endroit non plus. Ca me rappelle de mauvaises impressions…

Zeck l'embrassa et le serra dans ses bras soudainement, alors que Heero voulait se lever.

Zeck : Excuses-moi de ne rien pouvoir te dire… J'aimerais mais il vaut mieux que tu te souviennes de toi-même. Même si je te le disais, rien ne garanti que tes souvenirs te reviendrais… Et rien ne te garantirait que ma version des choses serait correcte pour toi. Je ne veux pas te perdre encore plus que tu ne l'ai actuellement.

Heero : Ce n'est pas grave… Tu essaies de faire de ton mieux. Tu m'aides déjà beaucoup.

Le brun lui rendit son étreinte et l'embrassa aussi. La vérité risquerait d'être dur à accepter et peut-être loin de la situation actuelle mais il ne voulait pas y penser maintenant. Il avait besoin de Zeck et l'aimait bien, en plus… Il n'avait pas besoin d'en savoir plus pour le moment.

Ils restèrent un moment comme ça, profitant chacun de la présence de l'autre d'abord… Puis, en venant progressivement aux baisers et aux caresses, pour finir sur un câlin fougueux et chaud à souhait. La nuit était tombée depuis une heure quand ils se décidèrent enfin à se lever, se résignant à se séparer et se rhabiller. Puis, sortant dehors, ils partirent sans attendre pour leur nouvelle destination.

§§§ (30 jours)

Comme l'avait dit Zeck, ils étaient arrivés de nuit et sans problème… Zeck avait dit ne pas aimer la base désinfectée et en voyant leur nouvel habitat, Heero avait mieux comprit pourquoi. C'était une jolie villa entourée de forêt et à deux pas de la mer. Certes il y avait beaucoup de soleil la journée TOUS les jours, beaucoup plus qu'à l'endroit où se situait la base où le temps était plus nuageux mais ça n'enlevait rien au charme de l'endroit. Zeck lui avait dit que c'était une maison que des amis à lui lui avait prêté. Quels amis ! L'intérieur était aussi joli que l'extérieur, grand et classe… Il y avait même une vraie douche. Avec au chaude disponible, pas comme dans la base… Et très spacieuse, assez pour deux ! Heero la testait régulièrement avec Zeck et il n'était pas déçu… Quelle différence avec la base. Et ça faisait maintenant 3 semaines qu'il habitait cette magnifique et confortable villa avec son amant… Quelle différence aussi entre ce matin et le soir où il était arrivé pour la première fois.

Il savait maintenant presque tout ce qu'un vampire devait savoir, bien qu'il ait encore beaucoup d'expérience à acquérir pour être vraiment un vampire capable de survivre seul. Il connaissait au moins les base de la survie.

Même le soleil ne lui faisait presque plus peur… Grâce aux rideaux légèrement transparents qui laissaient passer un peu de soleil, installés aux fenêtres de la maison et il y avait BEAUCOUP de fenêtres dans cette maison, il s'y était progressivement habitué. Même si les premiers jours il n'avait pas osé quitter la chambre en journée tellement le soleil lui faisait mal, il avait finalement accepté essayé d'aller de la chambre à la salle de bain. Ca impliquait évidemment de passer par un couloir très lumineux malgré les rideaux… Zeck lui avait donné des lunettes de soleil pour l'aider à affronter ce chemin court mais périlleux. Il y était arrivé mieux qu'il ne l'avait espéré et il s'était demandé si il se débrouillait toujours aussi bien pour affronter les situations difficiles. Ensuite, il avait été jusqu'au bureau etc… Jusqu'à réussir à descendre jusqu'à la cuisine, au premier étage et finalement jusqu'à être capable de se déplacer dans toute la maison, aux deux étages, même les jours où le soleil était le plus fort. Ensuite, c'était Heero lui-même qui avait suggéré à Zeck d'aller se promener en forêt, où l'ombre était assez présente et ces derniers jours, ils étaient même allés à la plage. En fin de journée tout de même, mais Heero avait réussi à y aller et à y rester. Ils s'étaient baignés et avaient lézardés au soleil… Ce qui était extra, c'est qu'il n'y avait jamais personne pour venir les embêter. Très pratique aussi pour s'entraîner à utiliser ses dons vampiriques, peu importe le moment du jour ou de la nuit.

Même ses souvenirs lui revenaient plus facilement, surtout la nuit sous forme de rêves ou de cauchemars, parfois… Plus il se rapprochait sentimentalement de Zeck, plus il se rappelait facilement et étrangement, plus il se sentait méfiant envers lui. Il avait bien essayé de comprendre ou de se faire une raison, mais cette impression ne s'en allait pas. Au contraire… Pourtant Zeck ne faisait rien qu'il ne le rende méfiant. Il faisait tout pour l'aider, justement. Malgré lui, à cause de cette impression, il était rapidement devenu plus distant avec lui. Evidemment, il s'en était rendu et lui avait demandé ce qui se passait. Un peu hésitant, Heero lui avait parlé de cette impression, cette intuition… Et bizarrement, Zeck avait dit que c'était bon signe. Il avait eu l'air triste en lui disant ça, Heero ne comprenait pas. Finalement, il avait décidé de passer outre cette impression sans fondement et avait continué à se laisser aller aux câlins si tendre et fougueux de Zeck. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que cette image de deux robots géants se combattant se précise durant cette dernière semaine… L'impression qui le démangeait s'en était renforcée et il avait du mal à être vraiment à l'aise en présence de Zeck. Ce dernier s'en était rendu compte mais ne lui avait pas fait de reproches. Il respectait son besoin d'espace, tout en acceptant de le garder contre lui quand Heero en avait envie. Et puis, tôt ce matin, Heero avait été réveillé en sursaut par un rêve plus étrange que les autres.

Un rêve mettant en scène les deux robots de l'image qu'il voyait tout le temps… Ils se combattaient impitoyablement en plein ciel, parant leur attaques mutuelles à l'épée et contre-attaquant avec des tirs ou esquivant coup d'épée ou tirs trop bien ajustés. Le robot bordeau et le robot blanc, bleu et rouge ressemblaient de loin à des danseurs effectuant un ballet aérien perpétuel, fougueux et magnifique. Aucun des deux ne gagnaient, ni ne perdaient… Est-ce qu'un seul des deux voulaient-ils réellement gagnés, étaient-ils aussi bon l'un que l'autre ou aimaient-ils simplement se battre ? Et puis soudain, deux noms lui vinrent à l'esprit, comme une lumière qui s'allume dans l'obscurité… Epyon et Wing Zero. Aussitôt, Heero s'était réveillé en sursaut. Se redressant, il regarda autour de lui et aperçu Zeck allongé à coté de lui. Des gundams… Voilà ce qu'étaient ces robots géants. Zeck Merquise et lui-même, Heero Yuy, en étaient les pilotes. D'un seul coup, tout ce dont ils étaient incapable de se souvenir le concernant, ainsi que les pièces de puzzle manquante concernant le reste lui revint comme une baffe en pleine figure. Sous le coup, sans comprendre cette réaction, il se mit à pleurer… C'était la première fois qu'il pleurait. Jamais il n'avait ressentit quelque chose comme ça. Silencieusement, il se rallongea sur le coté et laissa coulé ses larmes sur l'oreiller. Voilà pourquoi il avait l'intuition très méfiante envers Zeck… Mais ce qui était bizarre, c'était qu'il en souffre à présent. Est-ce qu'il s'était attaché à ce point à lui ? Paralysé par ce choc psychologique, il resta là à pleurer. Il s'était rendu vulnérable à ce choc, en laissant libre court à ces sentiments inappropriés envers Zeck Merquise. Incapable de faire autrement face à cette douleur étrangère, il continua de pleurer presque désespérément jusqu'à ce qu'il se rendorme. C'est Zeck qui le fit se réveiller à nouveau, en le prenant par la taille et en lui faisant un bisou dans le cou, en lui murmurant un « bonjour, Heero. ». Il sourit, heureux de le sentir contre lui et puis l'amertume de ses souvenirs prit la place de ce doux sentiment qu'il n'aurait pas voulu perdre. Se sentant enfin capable de dompter ces sentiments comme il le devrait, il se leva sans dire un mot à Zeck, ni même le regarder. Il aurait du partir dès qu'il s'était réveillé nu dans ce lit avec son ennemi juré, mais il n'en avait pas eu le courage, ni la force.

Zeck : Qu'est-ce qu'il y a, Heero ? Ca ne va pas ?

Puis, Heero aperçu le couteau qu'il avait amené hier soir pour tester la guérison instantanée des vampires. Il avait bien fait de le laisser sur la table de nuit. Il attendit que Zeck se lève à son tour et vienne le rejoindre, avant de le prendre.

Zeck : Tu veux encore constater notre faculté à guérir instantanément de nos blessures ?

Heero : Non. J'aurais plutôt envie de tester l'efficacité de cette technique pouvant tuer un vampire. Je suis sûr que ça marchera aussi bien avec un couteau qu'avec un pieu. Qu'en penses-tu, Zeck ?

Se retournant, il fixa son ennemi dans les yeux et pointa la pointe du couteau sur le cœur de Zeck.

Ce dernier eut l'air surpris une seconde, et puis afficha un visage résigné, auquel Heero ne se fia pas.

Zeck : Je savais que tu retrouverais la mémoire sans tarder. C'est bien, je suis heureux que tu n'ais pas à souffrir de ce manque plus longtemps. Tu veux me tuer ? Tu sais comment faire, je te l'ai appris… Je t'ai appris le principal, pour que tu saches survivre dans le monde des humains.

Heero : Oui, je sais comment faire. Il me suffit de te transpercer le cœur avec le couteau et tu mourras. N'est-ce pas incroyablement facile de tuer un vampire, si il suffit de détruire l'organe lui permettant de garder le sang dans son corps ? Finalement, nous sommes aussi vulnérable que les humains.

Zeck : Peut-être… Mais nous sommes plus forts qu'eux. Avant qu'ils puissent approcher un objet de ce type de notre cœur, nous avons largement le temps de les tuer.

Heero : Tu vas vraiment me laisser te tuer ?

Zeck : Tu ne le feras pas.

Heero : Et si je le faisais quand même ?

Zeck : Tes sentiments t'en empêcheront. J'ai appris à te connaître, Heero. Je sais que tu m'aimes aussi maintenant.

Heero : Ca m'étonnerait. Tu m'as manipulé. Tu as profité de ma faiblesse pour me séduire et faire de moi ta chose… Mais c'est fini, maintenant.

Zeck : Non, je n'ai fais ça que pour ton bien. Je voulais que tu retrouves la mémoire et que tu connaisses les dangers qui pourraient te menacer en tant que vampire… Mais si ça peut te rassurer, tu peux toujours croire que je t'ai utilisé. Je veux seulement ton bonheur. As-tu oublié que c'est toi qui m'a embrassé le premier, justement parce que tu en avais besoin ?

Heero pressa davantage le couteau à la dernière phrase et lança à Zeck un regard mortel. Il se le rappelait même trop bien, oui mais il allait corriger cette erreur sans tarder !

Heero : Je n'ai pas besoin d'être rassurer ni quoi que ce soit d'autre. Je ne crois pas un mot de ce que tu me dis. D'ailleurs en parlant de vampire, pourquoi m'as-tu transformé ? Je n'avais pas besoin de ça.

Zeck : Pour te sauver la vie.

Heero : Ah oui, le sifflement de la mort… Qu'est-ce que c'est ?

Zeck : Je pourrais te décrire en termes techniques ce dont il s'agit… Mais je ne le ferais pas.

Heero : Pourquoi ?

Zeck : Pour la même raison que j'ai refusé de te dire qui tu étais. Même si je te le disais, est-ce que tu me croirais ?

Heero : Je me renseignerais avant de te croire.

Zeck : Tu ne trouverais rien, c'est un projet expérimental top secret. Ils ne laissent rien filtrer à propos de ça… Je suis au courant uniquement parce que Treize voulait me présenter le dernier projet en cours. Le sifflement de la mort pourrait mettre fin à toute résistance contre OZ.

Heero : Donc tu ne me diras rien de plus ? Tu dis vouloir me protéger mais tu refuses de me dire quel danger me menace. Peu importe, je trouverais moi-même. Tu as assez joué avec moi. J'espère que tu en as bien profité parce que c'est fini, je ne veux plus être ton jouet.

Zeck : Je comprends. Je savais que tu réagirais ainsi.

Heero : Tu ne sais rien. Tu m'as enlevé, tué et transformé en monstre. Tu te rends compte que par ta faute j'ai tué un innocent ?

Zeck : Tu n'es pas un monstre, Heero. Et si je ne t'avais pas interdis de le faire, tu en aurais tué d'autres. N'oublie pas que je t'ai aidé avant de tout me reprocher. Je t'ai appris ce que tu devais savoir pour survivre dans ce monde et t'ai aidé à retrouver la mémoire. Crois-le ou non, mais ma présence et les sentiments que tu as développés envers moi ont grandement stimulés ta mémoire.

Heero : Peut-être que tu m'as aidé… Mais je n'ai plus besoin de ton aide, maintenant. Je vais partir.

Zeck : Tu as le droit de partir quand tu veux. Je ne te retiendrais pas. Je savais que tu partirais lorsque tu te souviendrais, j'ai fais le maximum pour toi dans le temps que j'ai eu. Tu as toutes les cartes en main, à présent.

Heero : Je sais. Tu as fais beaucoup pour moi. Sans toi, je serais peut-être rester amnésique… Mais à présent la seule chose que je veuille, c'est partir. Il faut que je retrouve les autres.

Zeck : Part mais n'oublie pas tout ce que je t'ai appris, ça pourrait te sauver la vie et ainsi que celles de tes amis. Je t'aime, Heero.

Heero lui lança un regard méprisant, presque haineux. Il le respectait avant, c'était son adversaire… Il le respectait toujours à présent, mais il le haïssait aussi. A moins que ce ne soit de l'amour ? Certainement pas, il allait bien vite oublier ces sentiments superflus dès qu'il serait loin de lui. C'était son influence, rien d'autres. C'était d'ailleurs ces maudits sentiments qui l'empêchaient de le tuer, maintenant. Frustré de ne pas pouvoir se venger maintenant, Heero jeta le couteau. Récupérant ses affaires, il les enfila en vitesse et prit ses lunettes de soleil. Il se tourna vers lui et lui lança un autre regard plein de mépris.

Heero : Je te tuerais, Zeck. Tu m'en as empêché avec ton tour de passe-passe… Mais la prochaine fois, je ne te louperais pas !

Avant que Zeck ait le temps de dire quoi que ce soit, Heero mit ses lunettes et quitta la pièce. Le blond resta là, sans bouger et sentit la présence du brun s'éclipser. Il baissa la tête, en repensant à son dernier regard et encaissa le coup sans broncher… Cependant, intérieurement, il avait l'impression d'avoir été exposé à un éclat de soleil couchant tellement ça lui faisait mal. Il avait beau savoir que ça se passerait ainsi, il avait beau s'y être préparé, sa souffrance intérieure était comme une flamme incandescente… Mais au moins, Heero était et resterait en vie. C'était le plus important.

Zeck : Tu crois me haïr, Heero… Mais tu te trompes. Tu t'en rendras compte par toi-même. J'espère seulement que ce ne sera pas trop tard. Je ferais tout pour toi, Heero… Tout. Pardonnes-moi de t'avoir entraîné sur ce sombre chemin triste et solitaire de l'éternité.

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Voilà le premier chapitre… Dites-moi ce que vous en penser. Cette fois, pas de risque de semaines sans chapitre, puisque tout est déjà écrit !

Reviews ?

A la semaine prochaine !