Dream…C'est le plus beau des mots pour exprimer le rêve. Je ne connais de mot en français pour exprimer la beauté qui se dégage de cet acte, enlaçant l'inconscient d'une brume apaisante, ouvrant de nouvelles portes vers les mondes qui nous sont mitoyens.

Je ne suis qu'une fille comme les autres. Je n'ai pas de nom, car je ne juge pas important de le prononcer. Je n'ai pas de visage car je n'existe pas dans le regard des autres.

Je ne suis qu'une silhouette allongée, dans un lit d'hôpital. Une silhouette sans souvenirs de sa vie précédente, que l'on ne maintient que par souci de décoration.

Je n'ai déjà plus aucune visite, plus de voix pour me dire de revenir. Revenir où ? Tous m'ont oublié. Je fais partie des choses que tous ont cru disparues à jamais. Certains pensent même que je n'ai jamais existé. Effacée, telle une poussière dans l'air ambiant.

Pourtant, il existe un monde où je suis quelqu'un. Je n'ai toujours pas de nom, mais je sais que beaucoup pensent à moi.

C'est normal, je suis une Déesse.

Comment en suis-je arrivée là ? Je ne sais plus. Je n'ai plus de souvenirs de ma vie, excepté le fait que je sois tombé dans le coma, à mes 15 ans. Ai-je vieilli depuis ? Ai-je changé ? Suis-je devenue quelqu'un d'exceptionnellement belle ? Ou l'étais déjà auparavant ? Peut-être suis-je plus laide que le commun des hommes…A moins que je ne sois qu'une ombre, sans importance pour personne. Quelqu'un qu'on ne regarde même plus.

Ce monde, je n'avais fait qu'en entendre parler jusqu'ici. Gaïa. La terre de Final Fantasy VII. Combien de fans vendraient leur âme pour avoir la chance ne serait-ce que d'effleurer ce monde ?

J'ai été accueilli par quelqu'un. Une femme de grande beauté. Elle s'appelait Aerith. Et j'avais un nom, à ce moment-là encore.

« Je t'attendais. M'avait-elle dit.

-Qui êtes-vous ?

-Je m'appelle Aerith et toi tu es *…*, n'est-ce pas ? »

J'acquiesçai, machinalement.

« Depuis toujours, nous t'attendions. Murmura un jeune homme, aux côtés d'Aerith.

-Et vous êtes ?

-Zack Fair.

-Enchantée.

-Moi de même, *…*. »

Je sentais leurs regards peser sur moi, avec une telle intensité. J'avais l'impression d'être un livre ouvert, qu'ils feuilletaient calmement, découvrant un à un tous ses secrets.

« Je suis morte ? »

Zack éclata de rire, puis, devant ma mine vexée, s'excusa.

« Non, bien au contraire.

-Au contraire ?

-Laisse-moi t'expliquer, reprit Aerith, d'une voix paisible. »

Elle me présenta alors le monde où je me trouvais. Un monde de lumière et de pureté. Elle m'apprit que ce lieu était un lieu de transition, entre la vie et la mort.

« Rares sont ceux qui obtiennent le droit d'y rester. Ce privilège n'est accordé qu'aux…dieux. »

Ce mot…il avait retenti dans mon esprit, tel une bombe. Je ne parvenais pas à le croire.

« Impossible. Vous…vous devez vous tromper de personne.

-Non. A ma connaissance, il n'y a pas d'autre *…* en ce lieu. »

Je sentis mon cœur se serrer.

« Moi ? Une déesse ? »

Aerith et Zack acquiescèrent. Une larme roula le long de ma joue.

« Je ne suis pas la personne qu'il vous faut. Trouvez-vous quelqu'un d'autre. *…* est vouée à rester humaine, une simple humaine, sans histoires.

-En es-tu seulement sûre ? »

J'acquiesçai à l'interrogation d'Aerith.

« Vouée à rester humaine ? *…*, ne me fais pas rire ! Rétorqua Zack. Si seulement tu pouvais prendre conscience de l'importance que tu as ici…

-J'ai une famille, des amis, au cas où vous ne vous souviendriez pas. Vous m'avez arraché à eux !

-Vaine illusion. Soupira Zack. Tu n'as personne qui t'attende. Personne. »

Les larmes devinrent torrents. Je sentis mon cœur se noircir et une envie s'emparer de moi : tuer ce Zack, le torturer. Le faire payer pour ses paroles trompeuses.

Aerith saisit le bras de Zack, l'incitant à se calmer. Mais celui-ci, avec douceur, repoussa la jeune femme.

Zack s'assit à genoux. Il ferma les yeux, et caressa la surface de lumière. Une image se forma, progressivement.

Je poussai un hurlement de dégoût.

« Tu vois…il n'y a plus personne. Personne pour laver tes cheveux emmêlés de graisse, prendre soin de ta peau de porcelaine, ou même songer à t'embrasser.

-Mais…mais je suis tombée dans le coma il y a moins de cinq minutes.

-Le temps n'est pas le même ici que chez toi. Il s'est déjà écoulé deux mois. Deux mois durant lesquels tes parents ont appris que tu resterais toute ta vie un légume. Un légume dont personne ne veut avoir la charge. »

Zack était dur. Zack était cruel. Mais il avait raison. Terriblement raison. Il n'y avait plus personne sur cette Terre pour attendre mon retour. D'ailleurs, y avait-il seulement déjà eu quelqu'un qui ait guetté mes pas, dans l'espoir de me voir enfin arriver ? Quelqu'un qui m'ait attendu ?

Non.

Je laisse Aerith me serrer dans ses bras. J'ai envie de m'y réfugier, pour l'éternité. Oublier, oublier tout ce que j'ai vu. Oublier jusqu'à mon nom…

Mon vœu s'est exaucé. Au fil du temps, j'ai tout oublié. Tout. A présent, je ne suis rien d'autre qu'une Brise sans nom. Une déesse innommable.

Mon rôle m'a rapidement paru très clair. Influencer jusqu'à la destinée des gens vivant sur Gaïa. Orienter les gens à suivre les choix qui leur paraissaient bons, qu'ils le soient ou non, par ailleurs. And dream…Juste rêver, et offrir mes rêves aux autres.

Je m'asseyais en tailleur, et caressait la lumière blanche, qui ne reflétait rien d'autre que mon ombre sans nom.

Des images se formèrent. Des images du monde dans lequel je vis à présent. Gaïa.

*

Je suis de retour…

C'est ce que Cloud avait dit, il y a à présent un an. Mais il n'avait fait que mentir, une fois de plus.

Il était parti, un beau jour, et il n'était plus jamais revenu. Tifa l'avait attendu sur le pas de la porte, chaque jour, pendant des heures et des heures, tenant Marlène par la main.

Denzel, lui, s'était rapidement en colère :

« Il m'avait promis ! Il m'avait promis qu'il reviendrait ! »

Et il avait refusé de l'attendre plus longtemps. Son cœur s'était nourri de haine, et, dès lors, il a cessé d'être l'enfant Denzel, pour devenir un adolescent, avec un cœur d'homme.

Il avait commencé à nourrir des sentiments pour la jeune fille qui l'avait conduite au Gang de Kadaj. Il avait appris son nom : Lilee. Un nom à la sonorité particulière, qu'il avait trouvé incroyable.

Il s'était vu prendre d'une passion qu'il ne se connaissait pas pour les Mogs, et à en ramener autant que possible à la jeune fille, ainsi que des dérivés, déclenchant toujours chez elle un sourire à tomber et des étincelles dans ses yeux.

« Je vais voir Lilee ! »

Telle était la rengaine qu'il sortait chaque après-midi, avant de partir du bar.

Tifa était heureuse pour lui. Elle estimait qu'il avait grand besoin de compagnie et que s'ouvrir à l'amour sera pour lui plus que bénéfique.

Elle, elle soignait son cœur blessé. Blessé d'avoir ainsi été trompé. Elle se sentait seule, plus seule que jamais, même avec la présence réconfortante de Marlène à ses côtés.

En l'absence de Cloud, elle avait fini par accepter les sentiments qui lui rongeaient le cœur et l'esprit. Cette envie d'être enlacée dans ses bras musclées, de toucher de ses lèvres sa bouche boudeuse, de caresser sa peau d'une infinie douceur…Elle aussi avait compris ce qu'était l'amour. Et ce sentiment se faisait d'autant plus fort que Cloud était absent.

Le téléphone se mit soudain à sonner.

« Marlène ! Laisse, je vais décrocher ! »

Marlène, près du combiné, acquiesça, avant de sortir de la pièce. Tifa, à pas lents, se dirigea vers le téléphone, avant de décrocher.

« Allô ?

-C'est Reno. »

Tifa eut un grand sourire.

« Reno ! Ca faisait longtemps…Comment vas-tu ?

-Bien, mais ce n'est pas pour ça que je t'ai appelé. »

Sa voix était grave, plus grave qu'elle ne l'avait jamais été.

« Reno ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-C'est à propos de Cloud. »

Tifa sentit son cœur battre à vive allure, et son imagination se mettre en route à une vitesse folle. Mort…Cloud pourrait-il être mort ?

« Reno, je t'en prie. Ne me dis pas que…

-C'est pire. Bien pire que cela. »

Tifa déglutit. Qu'est-ce qui pouvait bien être pire que la mort ?

« Reno, je t'en supplie. Dis-moi tout ! »

*

Un destin est bien souvent des plus éphémères…Et celui-ci me paraissait être le plus fragile que j'ai jamais eu entre mes mains.

Un nom. Cloud Strife. Et à présent, sa vie, son âme…ne dépendaient que de moi. Une lourde tâche, qui constituait à présent mon quotidien d'innommable.


J'espère que ce petit prologue vous aura plu. J'ai essayé d'innover, en faisant en sorte que l'OC n'intervienne pas directement et ne soit pas, je l'espère, une Mary-Sue.

J'ai eu des difficultés, parce que je ne suis pas particulièrement lyrique, alors que mon personnage l'est. J'espère que ce n'est pas nul…

N'hésitez pas à laisser des commentaires, j'accepte toutes les critiques, positives ou négatives soient-elles. Merci d'avoir lu. A très vite.