Prologue : Le village Nozomi

Genre : UA/Yaoi/Romance/ Surnaturelle

Couple : Sasuke x Naruto

Disclamer : Bien que j'aimerais les personnages du monde Naruto ne m'appartiennent pas, mais sont l'entière propriété de Masashi Kishimoto, alors pitié ... ne me le rappelez jamais ! TTT-TTT


Dans les rues glaciales et inhospitalières de la lointaine et séculaire cité de Konoha, se mouvait gracieusement une seule ombre. Étroitement encapuchonnée sous un foulard vermeille, une longue cape épousait sa silhouette athlétique de sa couleur ténébreuse, qui se reflétait sur l'étang s'étendant à trois pieds de ce mystérieux être.

De multiples silhouettes le suivaient également de près alors que des miaulements plus sonores les uns que les autres retentissaient dans les environs. Seul leur regard vif et rougeoyant trahissait leur localisation, ainsi que le son furtif du vent claquant après chaque battement de leur queue.

L'énigmatique individu se faufila soudainement dans une rue un peu plus étroite et escarpée que précédemment, débouchant sur les grilles métallisées d'une petite école, pourtant bien gardée. Il s'y arrêta alors avant de les franchir habilement, suivi par un nombre incalculable de chats. Le grincement régulier et désagréable des grilles furent les seuls témoins de leur présence pour le moins particulière et inattendue.

L'inconnu ne réprima alors pas un soupir, tandis que son regard inspectait minutieusement les horizons. Il ne dut se passer plus d'une dizaine de minutes pour qu'un vent puissant ne s'élève dans l'espace et que les félins, le poil hérissé et l'attitude menaçante, ne partent tels hystériques. Seul un petit animal resta, mais il ne s'agissait plus là d'un vulgaire chat mais d'un bel et beau renardeau dont le regard sanguin laissait présager de multiples sévices à son propriétaire si celui-ci ne daignait faire plus attention à sa douce et bien-heureuse présence. Un bras se tendit alors et il n'en fallut pas plus pour que le canidé n'y saute jusqu'à venir se poster sur l'épaule de l'individu, peu disposé à y bouger de si tôt.

Ce fut à ce moment qu'ils apparurent. Une femme d'une probable vingtaine d'années, ses longs cheveux blonds vénitiens étaient laissés détachés et cascadaient toute la longueur de sa cape pour onduler jusqu'à ses reins, venant par ailleurs entourer son beau visage subtilement éclairé par la lanterne qu'elle tenait à bout de bras. Ses yeux semblaient doux et reflétaient une sagesse peu commune chez une femme de cet âge, comme s'ils avaient traversé tous les âges, ambrés comme le soleil qui feignait de se lever et baignant encore dans le crépuscule d'une journée prometteuse de mille merveilles à jamais oubliées.

Deux jeunes hommes l'accompagnaient dans sa marche silencieuse. L'un des deux, à sa droite, la dépassait d'une demi-tête dénotant de la grande taille de la blonde. Sa crinière ténébreuse aux nuances mauves lugubres était attachée en une bien basse queue de cheval, bien que deux mèches prépondérantes encadraient magnifiquement son visage anguleux, faisant transcender sa peau d'une pâleur déjà inhabituelle. Ses yeux étaient d'un noir abyssal troublant, les lèvres délicatement entrouvertes laissant passer un souffle régulier et sensuel, tels deux pétales de roses pourpres. Ses pommettes saillantes contribuaient à relever la beauté farouche qui se dégageait de cet inconnu dont le simple regard pouvait réussir à apeurer une compagnie de chat affamées.

Son comparse semblait déjà plus abordable. Tout aussi grand, sa longue chevelure dorée était redressée d'un élastique classique, qui laissait libre de mouvements une large mèche blonde retombant jusqu'à son épaule gauche. De ce simple fait, une de ses pupilles s'en retrouvait cachée, ajoutant un je ne sais quoi de séduisant à ce jeune androgyne. Son autre pupille était d'un bleu miroir tout à fait unique et insolite surplombé d'une rangée de cils blonds recourbés. Son visage efféminé laissait alors place à une mine boudeuse tandis que ses lèvres rosés s'entre-courbées curieusement, visiblement contrarié de devoir participé à cette petite « excursion » nocturne. Les trois jeunes personnes portaient tous le même accoutrement une cape longue et doucement luisante, d'une couleur chocolat tout à fait attrayante.

En croisant le regard bleu électrique de l'individu masqué, la belle blonde sourit. Un simple sourire, tendre et affectueux, mais qui finit de le détendre entièrement. Elle leva alors son bras libre, sa main effectuant un curieux roulement du poignée pour qu'enfin, elle lui présente sa paume. À cet instant aucun mot ne fut prononcé pourtant il était certain d'avoir entendu quelque chose. C'était doux et quasiment inaudible, mais pourtant bien réel, comme le souffle du vent qui laissait envoler sa cape noire ou encore le son furtif d'un clappement dans l'eau claire d'une rivière, un petit rien qui pourtant formait une vérité, une réalité. Et alors cette réalité le rappela doucement à lui, tel la parole d'un être supérieur : « Viens »

Un bras s'éleva alors dans l'air, une main gantée se posant silencieuse sur celle plus mince et manucurée. Une intensité supplémentaire envahissait les prunelles claires de la blonde lorsque le monde enfin tourna autour de leur cinq corps, les matérialisant dans une pièce lumineuse, invitant à l'euphorie de l'instant, presque magique. La bille noire qui volait en préambule au centre de ce petit et nouveau groupe se fissura alors, se brisant en mille morceaux et s'évaporant comme de la simple poussière.

La femme contourna alors son large bureau en bois de chaîne, prenant place sur sa chaise amovible noire et laissa ainsi la lumière aveuglante provenant de l'immense vitrail dans son dos, colorer ses mèches blondes d'un diadème nacrée. D'un signe de tête, elle fit comprendre au nouvel arrivant de s'asseoir, chose qu'il fit sans se poser plus de questions, probablement lasse de tout le chemin parcouru pour enfin arriver en ce lieu. Seul sa boule de poile rousse sur son épaule le rappela à l'ordre, fêlant et grognant de la méfiance qui avait semblé le déserter. Personne ne s'en formalisa pourtant.

- Que penserais-tu de commencer par te découvrir, que nous voyons enfin le visage de celui à qui nous avons affaire. Ordonna sans plus de forme la maîtresse des lieux.

Les deux mains gantées se posèrent lentement sur la capuche, alors qu'il se penchait délicatement dans un même mouvement faisant rouler son foulard, ainsi que son renard qui glissa jusqu'à ses genoux, ne se gênant nullement pour pester. Lorsque son visage fut découvert du tissu sombre, la jeune femme crut en perdre ses mots. Le jeune adolescent qui lui faisait face s'appelait Uzumaki Naruto. À quinze ans il possédait déjà cette beauté charismatique qui faisait malheureusement défaut à la race humaine et qui caractérisait toutes chimères de l'ancien et du nouveau royaume. Ses cheveux nuancés de blonds, tels des fragments d'ors véritables et coiffés en hérisson, papillonnaient sauvagement jusqu'à la finalité de sa mâchoire, ressortant de cette manière le hâle particulier dont été coloré sa peau. Ses yeux bleus intenses, électriques, accentuaient l'aura animal et séduisante qui se dégageait de cet être si spécial, amplifié par ailleurs par les trois cicatrices singulières qui venaient respectivement strier ses joues à la manière d'un félin. Les traits caractérisants son effigie étaient délicats et harmonieux. D'aucun ne dirait qu'il ne s'agissait pas là d'un des plus beaux spécimens de yôkais que cette jeune femme n'eut été donné de voir en toute une vie. Deux larges oreilles de renard se dégageaient d'ailleurs de sa crinière hérissée, appelant toute suite à la contemplation tandis que plus bas encore, une longue queue blonde et animal battait au rythme d'un coeur malhabile.

En découvrant le léger sourire du blond pour sa petite boule enragée qui ne cessait de se retourner sur ses jambes, la femme déglutit silencieusement.

- Je vois, dit-elle simplement, ton voyage à dut te fatiguer. Ces jeunes hommes vont t'accompagner jusqu'à ta chambre, provisoire bien entendue. Deidara, le blondinet que tu peux observer, viendra à ta rencontre demain matin, je t'expliquerai alors le fonctionnement du pensionnat.

Naruto hocha longuement la tête et tout en prenant son renard dans ses bras, se releva lentement. Il se décala de quelques pas avant de se pencher respectueusement devant la jeune femme blonde, dont le regard s'assombrissait sensiblement.

- Merci de votre accueil et de votre compréhension. Je vous serais éternellement redevable de tous les efforts que vous prodiguez pour assurer ma sécurité et sachez que je serais m'en montrer redevable en temps voulu. Maintenant, et sans vouloir offenser, j'aimerais connaître le nom de mes bienfaiteurs.

Un sourire empli de malice s'esquissa progressivement sur les lèvres de la blonde à mesure qu'elle comprenait le sens de la phrase de son vis-à-vis, et un chant nouveau fit battre son cœur. Il avait dit de « mes » bienfaiteurs et non de « mon » et étrangement cette simple constatations la rendit extatique. Une certitude s'insinua peu à peu en elle, comme elle en était certaine chez les deux hommes ici présent. Ce jeune garçon, cet Uzumaki, était différent de toutes les chimères qu'ils avaient pu rencontrer jusqu'ici. Ils avaient devant leur yeux un homme profondément bon et aimant, un homme comme nul autre ailleurs.

- Je m'appelle Tsunade, comme tu viens de l'entendre le blondinet se nomme Deidara. Le brun pour sa part porte le nom d'Itachi, de la ligné des Uchiwas.

Si Naruto fut surpris de ce que lui révéla Tsunade, il n'en montra rien, se contentant d'un petit sourire énigmatique qui fit soupirer la dame.

- Tu sais, Naruto. Susurra-t-elle presque ce dernier mot. Tous ici, derrière ces murs, sont venus chercher confort et sécurité, celle d'une maison, d'un foyer, d'un endroit où être acceptés. Assurer une telle sécurité à tous fait maintenant partie pour moi d'une banalité, mais cela reste avant toute chose ma priorité. J'accepte de bon cœur tes remerciements, mais sais-tu ce qui me ferait le plus plaisir ?

Seul un regard inquisiteur et profond lui répondit et un sourire encore bien plus doux étira doucettement ses lèvres.

- C'est de savoir que désormais tu n'auras plus à te cacher. Dans cette cité tu restes qui tu es avec ton passé, ses horreurs, peines et joies, ses hontes et gloires, tu restes qui tu es profondément ancré dans ta chair, mais enfin tu seras que où que tu ailles tu auras une maison. Des amis, un lit et un foyer qui t'attend. Tu es ici chez toi, Naruto.

- Merci, Balbutia Naruto désarçonné et le regard brillant d'une émotion indescriptible, j'espère seulement ne pas vous attirer d'ennuis.

- Alors, fait en sorte que ça n'arrive jamais. Tu es un de mes enfants maintenant et j'ai confiance en toi.

La jeune femme aperçut quelques larmes irisées perler le long des joues halées du jeune adolescent, mais consentit sagement à se taire. Les hommes avaient leur fierté après tout.

- Va donc te reposer, j'ai besoin que tu sois en forme pour la discussion à venir.

Naruto se releva prestement en séchant maladroitement ses larmes d'une main, ses oreilles frémissements dans un même rythme alors que sa longue queue se laissait enfin découvrir à trois regards curieux. Il sourit doucement à la blonde avant de s'en retourner, suivi des deux jeunes chimères, qui, lancèrent un dernier regard en arrière avant de fermer la porte. Une fois tout l'attroupement parti, Tsunade s'autorisa un large soupire tandis que ses coudes se reposèrent sur le bois clair de son meuble, son menton se reposant sur ses doigts comme s'ils étaient l'unique soutient qui lui restait pour ne pas défaillir. L'affaire Uzumaki Naruto n'était pas des plus évidente à comprendre, mais ce n'était rien en comparaison à l'horreur qui avait frappé ce clan de renommée pourtant pacifique.

Maintenant, le clan des yokais déchu, Naruto n'avait plus rien. Il était le dernier de son espèce, l'unique survivant et l'annonciateur d'un nouveau souffle pour l'avenir de l'humanité, et seul, Naruto était en danger. Ce jeune renard avait besoin d'un soutien et Tsunade était bien décidée de devenir ce pilier sans faille qui lui permettrait d'avancer dans ce monde bien trop cruelle pour les générations à venir. Et encore une fois, elle serait celle qui leur donnera cette chance de recommencer à vivre … car ici aucun n'avait eu la vie facile, à commencer elle-même.

Enfant maudite comme l'avait injurié certaine créature, elle naquit un beau jour de printemps en emportant sa mère souffrante. Peut-être aurait-il mieux valut qu'elle ne naisse jamais finalement, car à elle seule elle constituait le plus grand pêché de ses géniteurs. La naissance d'une immortelle. Mais cela, jamais ils ne le surent. Qui auraient pu voir en ce nouveau né autre qu'un nouvel humain plein de vitalité ? Qui aurait pu dire à cette époque ce qu'elle était et ce qu'elle n'était pas ?

Son père, anéanti par le décès de sa bien-aimée sombra vite dans la dépression et ne trouvant pas la force ou la volonté de l'élever seul, il l'abandonna au palier de la noble demeure des Sarutobi dans l'infime espoir que sa descendance puise jouir d'une vie meilleure que tout ce qu'il aurait pu lui offrir. Une vie où sa petite fille n'aurait pas à mourir de froid, à quémander à manger aux passants du village ou voler les jeunes enfants de bonnes familles. Il l'abandonna, mais lui donna là le plus beau des présents, mais en même temps le plus cruel. Les Sarutobi élevèrent Tsunade comme leur propre fille, lui donnant tout l'amour et l'attention dont elle avait besoin … du moins jusqu'au drame.

En cette sombre nuit, la jeune femme d'une tout juste vingtaine d'années jouait en compagnie de son fiancé avec son petit frère. Azuma avait six ans, petit pour son âge il restait néanmoins incroyablement mignon. Ses cheveux bruns échevelés s'éclatait jusque dans sa nuque pour l'en laisser distinguer d'une blancheur tout à fait exquise. Ses yeux, deux billes chocolatées emplies d'une candeur propre à tout enfant avaient de quoi attendrir n'importe quel humain normalement constitué, et il était tout à fait adorable. Dan quant à lui était un beau jeune homme. De bonne taille, ses longs cheveux naturellement blancs retombaient jusqu'à ses omoplates, cachant par moment, et par une longue frange, ses longs sourcils fins et clairs. Ses yeux sombres aux nuances métalliques et la tranquillité constante qui le caractérisait était ce qui avait toute suite plût à Tsunade, ce qui l'apaisait. Elle aurait certainement pu vivre une vie heureuse et épanouie si tout son monde n'avait pas si brutalement basculé.

Il avait s'agit d'une simple soirée anodine, comme des dizaines qu'ils avaient déjà eu par le passé, un simple dîné de famille convivial, mais le destin en avait décidé tout autrement pour la jeune femme qui dès lors vit sa vie en tous points retournée. Alors que l'ambiance invitait au rire et à la bonne humeur, un étranger était pénétré dans leur demeure, brisant sans la moindre hésitation la porte principale. En pointant un revolver sur Azuma, injuriant la famille sans ciller, il leur avait ordonné de lui céder tout ce qu'ils possédaient. Pourtant et alors que le père de famille se levait et que des sons incertains retentissaient à l'extérieur, d'aucun ne sut ce qui avait à ce point terrorisé le cambrioleur, mais le coup qui partit ne fut pas le fruit de l'imagination de Tsunade. Ni les suivants. Baignant dans des mares de sangs, le visage à jamais meurtris et décomposé, ce fut le regard écarquillé et éteint de son frère qui marqua à tout jamais cette belle jeune femme. Tout de cet instant lui revenait comme un vieux songe, abîmé par le temps. L'intensité du regard de son frère, la douceur de son ami, l'amour de ses parents d'adoptions, la nuance de leur peau, la beauté éternelle de leur sourire et tous ces gestes qui faisaient leur quotidiens … tout, elle se souvenait de tout. Mais ce n'étaient plus là que de simples souvenirs, car la chaleur qui abritait autrefois son cœur, lui, avait bel et bien disparut.

Cette scène horrible lui revenait par flash d'autres fois plus puissants et réels que les précédents. Elle, au sol, anéantie, son ami, un coup, une balle, un corps, du sang et un mort. Tout était passé bien trop vite cette nuit là, pourtant elle se souvint encore distinctement avec qu'elle infinie lenteur cette haine s'était incrustée dans sa peau pour ne jamais l'en déserter. Quand elle avait sentit ce craquement au plus profond d'elle-même, ce nouveau pouvoir déferlant dans ses veines. Cet amour perdu, ce désespoir, ce regret, ce pouvoir et finalement rien de plus qu'une seule envie, incoercible et cruelle. Tuer. Et elle tua. Ce fut alors le début d'une longue descente au enfer pour la jeune femme, qui déserta dès lors son village natal. Durant son long voyage elle rencontra des compagnons, des espèces vivantes bien différentes. Non humaines, comme elle. Tsunade découvrit alors le monde sous un nouveau jour, un monde fait de prédateurs et de gibiers, de tueurs et de tués, de coupables et d'innocent. Un monde sinistre et radicalement différent de tout ce qu'elle avait pu imaginer dans sa précédente vie, car le monde tel que nous le connaissons, nous le représentons, ne tenait que sur une carte. La réalité pourtant était toute autre, bien plus vaste, dangereuse et extraordinaire. Il s'agissait ici d'un monde où les hommes ne régnaient plus au sommet de la chaîne animal, mais en son centre. Un monde étourdissant de possibilités, mais elle avait le temps, l'éternité attendait après elle.

Les jours défilèrent semblables et méconnaissables et ce fut en ce levant un beau matin que cette idée lui vint, loufoque voir totalement invraisemblable, mais qui la hanta pourtant pendant des nuits entières. L'image d'un endroit où tous seraient enfin en sécurités, l'image d'un monde parfait. C'est ainsi que vie le jour « Nozomi », Le village d'espoir.

La jeune femme soupira en relevant quelque peu son visage qui s'était étroitement enfoncé entre ses longs doigts blancs. Cela faisait longtemps maintenant et ressassait de vieilles cantines n'était bon pour personne. C'est sur cette résolution qu'elle extirpa une bouteille de saké de son bureau, un sourire feignant d'apparaître sur ses lèvres alors qu'elle débouchait sa bouteille. Non, ressasser de vieilles histoires n'avaient jamais été bon pour personne et encore moins pour des personnes telles qu'elle.

prologue fin