Tadaaaa ! Voici un nouvel OS sur Sherlock ! (*alors que tu n'as toujours pas fini le précédent espèce de larve !*voui, pardon, pas taper !)

C'est un très léger Sheriarty pour l'anniversaire de ma meilleure amie Bandelette :D
Donc j'espère qu'il te plaira, je croise les doigts très fort pour !

Sinon, rien ne m'appartient (z'êtes sûrs que je peux même pas avoir Cumberbatch ? siouplaaiiiiit... Nan, vraiment pas ? Bon ben snif, tant pis, j'aurais essayé.) et je ne gagne toujours pas d'argent pour ces fics.

Sur ce, bonne lecture !

PS : p'tit update car je ne suis qu'une Citwhoille ningrate et que j'ai oublié d'adresser un immense MERCI ! à la fameuse Clélia Kerlais qui a très gentiment accepté d'être ma bêta sur cette fic. Donc oubli réparé, merci beaucoup Clélia, et gros bisous !


25 février. Un jour de plus qu'hier. Un de moins que demain. Un jour parmi tant d'autres, un jour d'ennui comme il y en a tellement depuis que je suis de retour, et surtout depuis LA Révélation. Cependant, une information sur ce jour remonte à la surface de mon palais mental, un évènement… Oh. C'est vrai. Renseignement inutile, je suis étonné de ne pas l'avoir rayé de mon esprit plus tôt. Il ne possède en effet aucun intérêt en lui-même ou pour ceux ayant connaissance de celui-ci. Je le relègue donc à la lisière de ma conscience, puisque le supprimer me semble impossible. Comme toutes ces informations sans valeur vitale que l'esprit refuse d'effacer, par habitude.

Aussi, cela s'annonce être une nouvelle journée d'ennui profond. Je suis affalé sur le canapé, à chercher sur internet un crime qui pourrait attirer mon attention, mais il faut croire que les vrais hors-la-loi sont en vacances aujourd'hui. Pas un crime ne dépasse un intérêt de niveau 2.

Ennuyeux.
Pathétique.

Je me plonge donc dans mon palais mental, réfléchissant aux récents évènements. John s'est marié, vit désormais chez sa femme, Mary, qui attend un enfant, comme je l'ai révélé au mariage. Ce jour où, pour la première fois de mon existence, j'ai dû me plier aux conventions pour faire semblant d'être heureux de cette nouvelle. Pour moi, cela signifiait le bouleversement de l'ancien équilibre précaire du 221B, l'approche inéluctable d'un nouvel isolement. Pourtant, mon John va vite s'ennuyer et me rejoindre par manque d'adrénaline, je le sais, mais le temps que ce jour arrive, je crains d'être déjà mort d'inactivité, semblable à une momie desséchée sur ce canapé.

Je rumine mes sombres pensées, faute d'une meilleure activité à laquelle occuper mon esprit. Je débats pour savoir si je vais me lever de ce canapé et partir harceler Lestrade pour qu'il me mette un quelconque méfait sous la dent, ou si je vais de nouveau tirer dans le mur pour faire un autre smiley, à côté du premier. La deuxième activité est moyennement attrayante, ayant perdu ce goût de l'inédit, mais je sais que Lestrade n'a rien pour moi. Il m'appelle dès les crimes de niveau 4, donc si j'y vais, ma frustration ne fera que monter à cause d'un fait que je connais déjà : aucun crime pour moi aujourd'hui.

Je cherche donc quel sourire serait le plus approprié pour ce smiley quand la porte sonne. 11h42 à mon ordinateur. Cela ne peut pas être le facteur passé il y a 2h28. C'est donc la livraison d'un colis. Cependant John ne commande rien, et encore moins à cette adresse désormais. Quant à Mme Hudson, elle est en vacances depuis une semaine, le colis ne peut donc pas lui être destiné non plus. Il serait aberrant qu'elle ait commandé l'un de ses fameux thés depuis un ordinateur de la maison de sa vieille amie de 74 ans qu'elle n'a pas vu depuis près de trente ans. Au moins aussi aberrant que de me laisser seul dans son appartement, sans John. C'est par ailleurs pour cela qu'elle lui a demandé de venir tous les deux jours pour vérifier si le 221B tenait encore debout. Femme prévoyante Mme Hudson.
Le colis m'est donc, selon toute vraisemblance, destiné. J'ai quatre hypothèses sur la raison de l'envoi du colis, mais le meilleur moyen pour les vérifier est encore d'aller le chercher.

Je descends les escaliers recouvert d'un unique drap pour cacher ma nudité. J'ouvre la porte, derrière laquelle il n'y a personne à part une petite vieille promenant son chihuahua. Elle rougit à ma vue, mais loin de s'enfuir, elle ralentit le pas. Je lève un sourcil face à cette réaction avant de me détourner vers le carton blanc, ô combien plus intéressant à mes pieds. N'entendant aucun tic-tac, je prends le paquet avec précaution, ne souhaitant pas briser ce qui se cache à l'intérieur.

Ma curiosité attisée, et mon ennui parti au moins pour un temps, je referme la porte, et, montant les marches, me dirige vers la cuisine. Je dépose la boîte sur la table, puis, muni d'un cutteur, je déchire les scotchs. Le grain du carton, et les arabesques vertes dans le coin inférieur droit m'ont déjà renseigné sur la provenance du colis ainsi que sur son contenu, confirmant ma première hypothèse. Il semble que finalement, l'évènement d'aujourd'hui puisse avoir d'heureuses répercussions sur mon esprit. Bien que je connaisse la provenance et la moitié de la raison de l'envoi du "paquet", il me reste encore un point à éclaircir. Qui est l'expéditeur ? Il ne peut s'agir ni de John, ni de Mme Hudson, ni de Lestrade, n'ayant pas connaissance de la symbolique de ce jour.
Mycroft et les parents n'ont jamais rien fait de particulier aux mêmes dates les années précédentes, il serait donc étrange que cela change aujourd'hui. Quant à Mary, bien qu'elle soit source d'interrogations chez moi, elle n'aurait aucun bénéfice à retirer de cet acte, surtout si John l'ignore.

Un seul nom reste, tellement invraisemblable. Cependant, quelqu'un a dit un jour " Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable que cela paraisse, doit être la vérité". Était-ce moi ou était-ce l'un des personnages de film de science-fiction que John affectionne, je ne saurais le dire, mais cette phrase trouve une grande résonance en cet instant.

Une fois le couvercle soulevé, je su. Tant d'émotions en moi, qui cherche tant à les renier : colère, admiration, joie, peine, trouble… Sous mes yeux, un gâteau. Le glaçage représentait avec un réalisme déconcertant la tapisserie baroque de l'appartement, et au-dessus, écrit en lettres jaunes, le jaune de mon smiley, quatre petits mots qui font chavirer mon esprit. Dis-je mon esprit par peur de ce qu'impliquerait l'autre mot que me crie ma conscience ? Certainement. Mais mon intellect cartésien nie avec vigueur une signification autre que physique, dans ce mot que je tente de taire.
Les quatre mots écrits en jaune avec application sont : Did you miss me ?

Une seule personne peut se trouver derrière ces mots, et je ne sais dire à quel point elle m'a effectivement manqué. C'est cette personne qui a réussi à faire fuir l'ennui, et ce, même après son départ, pendant trois ans. C'est cette personne qui me permet de mettre à l'épreuve mon intelligence supérieure dans un terrain de jeu sans cesse étonnant et enrichissant.

Je m'arrache à mes pensées pour lire la deuxième inscription, sur le côté du gâteau. Deux autres petits mots, rendus si célèbres par Lewis Carol : Eat me. Je découpe donc le gâteau avec un long couteau découvert au fin fond d'un tiroir, et dépose une part dans une assiette à dessert. Le gâteau est composé de quatre étages en chocolat blanc séparés chacun par une crème au chocolat noir. Je souris devant l'allusion, connaissant ma future destination. Mais, au moment où je retire la part, j'aperçois un éclat cuivré. Avait-il peur qu'un indice ne me suffise pas ou l'avait-il mise en cadeau ?
Je retire la balle présente au centre du gâteau, telle une fève de la fête des rois. Je sais ce qu'est cette balle, ce qu'elle représente, et mon sourire s'accentue. Cependant, en la nettoyant, je vois une très fine écriture qui dessine le mot Lazarus. Il savait donc… Il ne cessera jamais de m'étonner je pense.

Je prends une bouchée du gâteau qui est vraiment délicieux, et je vais rapidement enfiler une tenue plus décente dans ma chambre. Vêtu de la chemise prune que je portais lors de ce fameux jour, je retourne dans le salon pour enrouler la balle dans un mouchoir en tissu qui traîne sur la table basse, et la glisse ensuite dans la poche intérieure de mon manteau. Puis je sors de l'appartement en refermant derrière moi, avant de grimper dans un taxi. Une fois arrivé à destination, je monte rapidement les escaliers et j'ouvre enfin la porte menant au toit.

Et là, une silhouette bien connue, à la même place que trois ans auparavant.

« Bonjour Sherlock » il me lance, avec un sourire en coin. J'entends avec délectation cette voix que je croyais éteinte à jamais.

« Bonjour Jim » je lui réponds alors, avec un sens de la répartie inégalé.

Les questions se bousculent dans ma tête, et mon cerveau échafaude déjà sept théories sur la façon dont il a pu s'en sortir. J'ouvre la bouche pour l'interroger lorsqu'il me prend de vitesse, posant un doigt sur ses lèvres en un geste évocateur :

« Secret professionnel Sherlock. » Bien sûr. Je souris malgré moi et il ajoute alors avec joie :
« De toute façon, aujourd'hui est ta journée, pas la mienne. J'ai d'ailleurs un cadeau pour toi, mais pour cela, il faut que tu t'approches ! » Son sourire se fait canaille, et je sais que je ne pourrai jamais y résister. Je m'avance donc vers lui et il sort de derrière son dos un carton marron qu'il me tend.

Je le récupère et soulève le couvercle. Mon sourcil se lève face à ce qui se trouve à l'intérieur, et je lève un regard interrogateur vers Jim. Il rit devant ma tête, et ce son résonne à mes oreilles tel une musique ancienne ayant failli sombrer dans les limbes de l'oubli, mais redécouverte aujourd'hui.

« Ah, Sherlock, ne connais-tu donc pas cette coutume ? Lors d'événements comme aujourd'hui, la tradition veut que les proches offrent un vrai cadeau et un cadeau "pourri". Je me suis dit que cette casquette à carreaux, que tu portes fort bien devant les objectifs des journalistes, serait parfaite dans le rôle de deuxième cadeau, ne penses-tu pas ? » Il m'enfonce d'autorité la casquette sur ma tête, et il me fait un sourire si étincelant que c'en est contagieux. J'acquiesce malgré moi, mais je le questionne, curieux :

« Si ceci est le cadeau "pourri" comme tu dis, quel est le vrai ? »

« Et bien, tu me vexes, me fait-il avec une moue boudeuse. Je pensais que mon retour te suffirais, mais s'il te faut plus, alors… » Il laisse sa phrase en suspens et incline sa tête avant de déposer sur mes lèvres un baiser au goût de renouveau. Il est là désormais, et je ne le laisserai plus partir, même si ses intentions montrent clairement sa volonté de rester. Nos souffles se mêlent jusqu'à ce que l'on n'ait plus d'air, et je murmure, telle une prière qui m'assurera qu'il est présent :

« Celui qui chasse l'ennui… » Ce jour a finalement une importance s'il me permet d'avoir tout ceci.

« Joyeux anniversaire Sherlock »