Chapitre 1 : Annath

Il était une fois une jeune fille qui vivait une vie paisible.

Comme toute personne normale, la vie avait ses hauts et ses bas,

Mais elle était heureuse malgré tout.

Un jour comme un autre, alors qu'elle rentrait chez elle,

On lui coupa la tête

…

Je m'appelle Annath, j'ai 22 ans, enfin, je crois.

Voilà longtemps, je n'ai pas la notion du temps, j'ai perdu la mémoire. Pour une raison ou une autre, j'ai perdu la mémoire. Pourquoi ? Comment ? Quand ? Je ne sais pas.

Je vis dans une grande maison, ça aussi, je pense. En fait, j'habite une pièce assez grande de 30 m², plus une petite salle de bain aménagée. Je ne sors jamais, pas même de cette pièce, j'aurais bien voulu sortir mais il n'a jamais voulu accédé à ma requête. Trop dangereux, selon lui : le monde est dangereux pour moi, a-t-il dit. De tout de manière, c'est fermé à double tours de l'extérieur. Cette personne est mon médecin « personnel », le professeur Kirk. Je l'appelle « professeur » quand on se parle mais dans ma tête, je dis « il ». Ce n'est pas que je ne l'aime pas, il est agréable, on discute, il essaye de raviver ma mémoire, mais ça ne marche pas… Je n'arrive pas à donner des noms, du fait de la perte de ma mémoire. Je fais des efforts cependant devant lui, il est très gentil. Il m'a appris à lire et à écrire. En plus d'avoir perdu ma tête, j'ai oublié comment lire, écrire, parler, bien que parler est la 1ère chose que j'ai su refaire. Tenir une conversation m'est difficile. Je n'ai pas réellement de raison d'être, puisque je n'ai plus de passé. C'est lui qui m'a dit que je m'appelais Annath Edgecombe, que j'étais née à San Francisco, le 4 juillet, le jour de la fête nationale des Etats-Unis, le pays où je vis, il vit, nous vivons. Il m'a dit également que j'avais été victime d'un grave accident au sein de ma ville natale. Un mouvement de foule m'a poussé sur la route et un camion n'a pas pu m'éviter. J'aurais dû mourir, officiellement, je le suis. C'est cet accident qui est à l'origine de la perte de ma mémoire. Mais même de ça, je ne m'en souviens pas.

On pourrait croire que je suis naïve de croire tout ce qu'il me dit. C'est vrai mais qui d'autre me parle ? Je suis bien traitée, je ne suis pas malheureuse, mais pas heureuse non plus. J'aimerais sortir mais sincèrement, où irais-je ? Je ne ferais pas deux pas sans être perdue.

Il dit que je suis jolie, je ne pense pas. Ce n'est pas les tenues classiques que je porte qui vont me mettre en valeur, je n'ai en guise de garde-robe, que des t-shirts et des pantalons noirs très justes au corps. Je suis une grande tige de presque 1m80, maigre comme un clou. C'est ma morphologie dit-il, j'ai une silhouette longiligne. J'ai cependant pas mal de poitrine, mais bon je m'en fiche un peu. Que dire de mon visage, il est fin comme ma silhouette, des lèvres pulpeuses mais pâles comme ma peau, un nez droit, des yeux cependant étonnants : un vert brillant mais tirant sur le violet aux extrémités de l'iris. Je ne peux pas vraiment décrire mais c'est comme si on avait versé une goutte de colorant vert au centre de mon œil qui à l'origine était violet. Mes cheveux bruns foncés, mais surtout ma frange cache mes yeux étranges. J'aime plutôt bien mes yeux, eux ne sont pas chétifs, ils sont vifs et brillants. Il m'a dit que c'était dû aux injections de « mako » durant ma convalescence, une substance fantastique qui a sauvé ma vie. Il ne s'est pas trop étendu sur le sujet, j'ai ma propre théorie, c'est une sorte de sérum non officiel, c'est-à-dire, interdit donc j'ai servi de cobaye. Je sers de cobaye. Il m'en injecte encore régulièrement, à chaque fois, je suis clouée au lit, dans l'incapacité de bouger, tellement je souffre. Ça brûle, ça fait mal. Mais un mal pour un bien, cela me prouve que je vis toujours. Ou pas.

Je n'ai pas l'occasion de faire beaucoup de chose dans cette pièce. A part tourner en rond, et à ce moment-là, elle me dit de cesser à travers l'interphone. Je parle d'Irina, la bonne si l'on peut dire. Une surveillante plutôt, car il y a une caméra dans ma chambre pour vérifier que je ne fasse pas de bêtises. Je n'ai pas beaucoup d'intimité, seulement dans ma petite salle de bain, mais gare à moi, si je reste plus d'une heure dedans, elle crie dans l'interphone sinon. Elle m'agace. Je lui demande de temps en temps des choses pour m'occuper mais presque toujours, elle dit non. Elle doit surement avoir l'accord du professeur pour me permettre l'accès à certaines choses comme des livres. Les premiers livres que j'ai eues, étaient des livres de géographie. Génial, mais comme je dois tout réapprendre. Il y a bien une télévision mais on s'est arrangé pour que je n'aie accès qu'à des chaînes animalières, géographiques, de fitness, de musiques mais essentiellement de musique classique. Je n'ai pas droit aux informations.

Du coup, vu le manque d'informations et de variétés, je pose des questions au professeur. Il vient me voir tous les jours, entre 20 h et 21 h, parfois le matin de 11h à 12h. Il est jeune, il doit avoir dans les 40 ans, il a une peau clair, la barbe toujours impeccablement rasée, des cheveux noirs courts plaqués sur sa tête, les yeux gris. Il est patient. J'en pose des anodines comme « Qui est le président des Etats-Unis actuellement ? » et des plus sérieuses. Un jour, sur une chaîne animalière, je suis tombée sur un documentaire sur la reproduction des lions, j'ai demandé au professeur comment ça se passait pour les humains, il est devenu très rouge et ne savait que répondre. C'est Anna qui pour une fois m'a fourni cette réponse, c'est la première et unique fois que je l'ai vu dans ma chambre. Je pensais qu'elle était jeune mais c'est une personne d'environ 60 ans avec des cheveux mi- longs ondulés blancs. Comme son caractère, toute sa silhouette est sèche. Elle m'a donné un livre très détaillé dans le sujet et m'a expliqué brièvement les rudiments de la manière suivante : « c'est comme les lions, mais personne n'est obligé de mordre, ni de le faire en levrette ». Je n'ai pas eu le temps de lui demander ce qu'était la levrette, qu'elle était partie et avait claquée la porte. Le livre a répondu à ma place. C'est un sujet embarrassant, je l'admets après coup. Il y a eu une autre question après cet épisode qui était « C'est quoi le kama sutra ? ». Le professeur est encore devenu rouge mais il m'a répondu cette fois-ci, enfin presque : « Tu es trop curieuse, mais franchement, ça ne t'avancera pas à grand-chose de savoir, ce sont des conseils sur le désir et je n'en dirais pas plus. »

J'allais répliquer mais je me suis dit que si je ne m'en souvenais pas, c'est que soit ce n'était pas mémorable, soit je n'avais jamais fait l'amour. Je n'opte pour rien du tout, je ne me souviens pas, c'est tout.

Mon passe-temps préféré est finalement, le dessin. C'est un talent, il dit. Et là, c'est vrai, je sais dessiner. Je n'ai pas beaucoup de modèles mais la télévision et ses images me suffisent. Ça me calme, car à force d'être enfermée, j'angoisse. Les dessins me donnent une compagnie, je les placarde sur les murs désespérément blancs et sans personnalités de ma chambre. Je dessine, je suis bien, je suis moi, sûrement une des seules choses qui restent de moi. Ou mon ancien moi.

Il me dit souvent que quitte à être un livre vierge, autant repartir de zéro. D'accord, mais d'où ? Je ne suis pas vraiment libre, donc ça n'a pas d'intérêt. Comme ce que je suis.

Je suis sans intérêt.

…

La jeune fille tomba à terre, perdue.

Son corps ne bougea plus,

Car hélas, elle n'avait plus de tête.

Première fanfiction sur ce site ! J'ai déjà écrit sur Naruto. C'est la première sur Final Fantasy 7. L'histoire va évoluer autour d'Annath, et un conte que j'invente au fil et à mesure. J'ai préféré planté le décor aux Etats-Unis, j'aime ce pays à cause d'un ami et de beaucoup de vieux films ^^. Une bonne partie de l'histoire se passera dans notre monde puis dans le monde de FF7. L'histoire se passera au moment de Crisis Core. Il y a certainement beaucoup de questions sur le pourquoi du comment, mais il fallait absolument planter la personnalité de Annath, c'est le fil rouge de l'histoire ! Il va y avoir moins de monologue par la suite. L'histoire va vite évoluer, elle rencontrera pas mal d'embûche, mais elle devrait rencontrer l'amour...

Je vous laisse découvrir, n'hésitez pas à commenter ! J'espère simplement que ce sera positif !