Les personnages appartiennent à JKR.
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BONNE LECTURE !
Prologue
- Remus, tu vas être en retard si tu ne te lèves pas maintenant ! Cria Hope Lupin à son fils en passant devant l'escalier menant à l'étage de leur modeste petite maison.
Remus termina de nouer sa cravate et observa le reflet que lui renvoyait le miroir. Il n'était habituellement pas du matin et il lui fallait bien souvent de nombreux rappels à l'ordre pour qu'il parvienne à se tirer des bras de Morphée. Mais cette rentrée n'était pas comme les autres, ce qui expliquait le fait qu'il fut parfaitement éveillé et presque prêt. Il lança un regard vers sa malle encore ouverte sur son lit. Il ne voulait rien oublier. Tout ce que contenait cette valise était précieux. Il n'avait jamais possédé autant de choses de valeur. Ses parents avaient fait des folies, dépensant leurs maigres économies en livres neufs, mais surtout en vêtements dignes de l'établissement scolaire qu'il s'apprêtait à intégrer. Il s'en était voulu d'avoir été accepté à Poudlard, mais la fierté qu'il avait lu dans les yeux de ses parents l'avait rassuré, le poussant à se promettre de donner le meilleur de lui même pour parvenir à être diplômé de l'école la plus réputée de la région. S'il parvenait à réussir ses examens, les portes de toutes les universités du pays s'ouvriraient alors devant lui. Il pourrait enfin offrir à ses parents la vie qu'ils méritaient. Il ne les laisserait plus jamais avoir à se soucier des fins de mois difficiles. Il ne voulait pas être riche ou vivre dans l'opulence, tout ce qu'il désirait était de ne plus constamment s'inquiéter de comment joindre les deux bouts.
C'est pour cette raison qu'il avait déposé une demande de transfert pour Poudlard. Gigantesque château situé au milieu d'un domaine tout aussi immense, entouré d'une épaisse forêt, possédant même un parc et un lac. Son école publique faisait bien pâle figure en comparaison. Pensionnat pour garçons, la réputation de Poudlard n'était plus à faire. Remus s'apprêtait à rejoindre les héritiers mâles des familles les plus influentes du pays. Obtenir une place parmi l'élite n'avait pas été une tâche aisée. Il avait travaillé sans relâche, obtenant les meilleurs résultats, premier de sa classe, et même du pays aux examens nationaux, son dossier ne pouvait qu'être accepté. Pour ce qui était des frais d'inscription, il était parvenu à obtenir une bourse d'excellence.
Il avait toujours pensé que sa mère avait une vision bien trop positive de la vie. Elle semblait convaincue qu'il vivait dans un monde juste, où le mérite prônait sur l'argent. Il avait toujours été plus sceptique mais lorsqu'il avait reçu sa lettre lui annonçant qu'il avait été accepté à Poudlard, il avait retrouvé espoir. Il se prenait à croire qu'il pouvait réussir lui aussi. Qu'il parviendrait à se faire une place dans un monde où les plus riches avaient le monopole du bonheur et ne laissaient que des miettes aux plus démunis.
Après un dernier regard vers son reflet, vérifiant une dernière fois que son uniforme flambant neuf n'était pas froissé, il boucla sa valise et descendit les escaliers abandonnant sa chambre pour les prochaines semaines, il ne reviendrait qu'à Noël. Son père l'attendait dans l'entrée, enfilant un vieux manteau si usé que Remus détourna les yeux, la culpabilité lui tenaillant de nouveau les entrailles. Lyall Lupin était un homme à la haute stature sans pour autant être imposant. Ses cheveux était d'un beau châtain clair et ses yeux était une palette de couleur, allant de l'ambre au vert. Remus lui ressemblait en tout point, mais le jeune garçon avait hérité de la douceur et de la chaleur de sa mère, ainsi que de son sourire.
Lorsqu'elle les rejoignit dans l'étroit vestibule, Remus ne put s'empêcher de remarquer que son père suivait instinctivement et inconsciemment du regard son épouse. Il avait toujours observé l'amour de ses parents avec admiration et envie, doutant de trouver lui aussi cette personne qui bouleverserait son univers. Celle autour de laquelle il construirait un nouveau monde. Un monde qui évoluerait autour d'un nouvel astre. En dix sept ans d'existence, il n'avait pas eu la moindre relation avec une fille. Il avait, pendant un temps, pensé que quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Ses doutes s'intensifièrent à mesure que ses pairs fricotaient et flirtaient. Pourquoi était-il le seul adolescent dépourvu d'hormones en feu ? Sans éprouver de répulsions, il ne parvenait pas à éprouver de désir en pensant ou en regardant une fille. La réponse c'était brusquement révélé dans son esprit. Il n'aimait pas les filles mais les garçons. Il ne regardait pas où il fallait. Il avait tenté de faire comme ses amis, focalisant son attention sur le sexe opposé, excluant le reste.
Il se souviendrait toujours de ce jour où tout avait basculé. Ce jour où le petit garçon de onze ans qu'il était alors avait découvert son étoile. C'était Noël et son père, lieutenant de police, l'avait emmené en patrouille. Une petite rixe avait semble-t-il éclaté entre deux passagers d'un train qui avait effectué un arrêt dans la gare de leur petit village. Rien de bien palpitant en soi, même si pour l'enfant qu'il était, il s'agissait d'une aventure des plus excitantes. Son père lui avait intimé de rester dans la voiture, mais Remus bien qu'obéissant ne parvenait pas à tenir en place et avait cédé à la curiosité. Il avait quitté le véhicule de fonction de son père pour rejoindre celui-ci sur le quai.
Mais la petite scène de ménage qui se déroulait là ne l'avait nullement intéressé, son attention détournée par l'arrivée d'un second train à la locomotive rouge rutilante. Sur la devanture de cette dernière était inscrit "le Poudlard Express". Déjà à cette époque il connaissait la fameuse école. Qui ne la connaissait pas ici à Pré-au-Lard. L'économie de ce village dépendait entièrement de l'établissement, les riches élèves de celui-ci se pressant dans les petites boutiques et les restaurants chaque week end. Remus qui était alors scolarisé dans la petite école publique ne voyait Poudlard que comme une destination irréelle ou lointaine alors qu'il n'habitait qu'à quelques kilomètres de là. Il pouvait même apercevoir les tours du château s'élevant dans le ciel et la fumée qui s'échappait des cheminées de ce dernier. Jusqu'à ce 1er septembre 1970, il n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer les pensionnaires du château, jusqu'à ce fameux jour où tout avait changé pour lui.
Les portes des wagons s'étaient ouvertes laissant se déverser le flot d'étudiants de tous âges, allant des plus jeunes qui devaient avoir le même âge que lui à cette époque, soit une dizaine d'années, aux plus âgés - qui a vu d'œil devaient avoir dans les dix sept ans, dix huit ans tout au plus. Vêtus du même uniforme, pantalon droit et veste de tuxedo, seule la couleur des cravates variait du rouge au vert, passant par le bleu et le jaune, en fonction d'un facteur que Remus ne parvenait pas à saisir.
S'il avait tourné les talons pour rejoindre son père, son quotidien n'aurait pas été bouleversé. Mais il avait observé cet afflux d'élèves venant de la capitale londonienne quelques secondes de plus. Quelque secondes de trop. Et il étaitapparu. Cet inconnu à la beauté irréelle. Ses traits étaient fins, presque trop pour un garçon, et nul n'aurait pu douter de son appartenance à l'aristocratie. Sa démarche était féline, ses gestes d'une grâce inimitable. Ses longs cheveux lui arrivaient aux épaules et étaient d'un noir aussi sombre qu'une nuit sans étoiles. Il arborait une cravate rouge, et pour la première fois de sa vie, Remus appliqua l'expression "c'est sa couleur" à un individu. Il dégageait une aura animale, son rire ressemblait à l'aboiement d'un chien, ce qui n'enlevait rien au charme irrésistible de son sourire. Mais ce qui clouait le jeune garçon sur place étaient les yeux du mystérieux élève. D'un gris aussi éclatant que l'argent le plus pur, la malice qui y brillait ne parvenait pas à dissimuler la profondeur abyssale de l'enfant. Beauté et souffrance furent les mots qui raisonnèrent dans l'esprit de Remus.
- Sirius ! Cria un garçon à la crinière qui ferait pâlir d'envie un lion et aux lunettes rondes qui ne dissimulaient pas deux iris dorées brillantes d'intelligence.
- J'arrive ! Répondit le ténébreux garçon feignant l'agacement mais visiblement heureux de se sentir indispensable à son camarade.
Il les avait regardé s'éloigner bras dessus bras dessous sans parvenir à détacher son regard d'eux, jusqu'à ce que le duo disparaisse entièrement dans la foule d'élèves. Sirius, c'était le prénom de celui pour qui son coeur avait battu pour la première fois. Un garçon. Il ne l'avait plus jamais revu mais n'était jamais parvenu à l'oublier. Il n'était pas pour autant obsédé par l'inconnu. Il n'y pensait qu'en de rares occasions, aujourd'hui était l'une d'elle. Après tout il s'apprêtait à rejoindre celui-ci sur les bancs de Poudlard. Y était-il toujours ? Était-il déjà diplômé ou y avait-il une chance qu'ils se retrouvent ensemble ? Ce cas de figure terrifiait Remus. C'était une chose de fantasmer sur un inconnu, s'en était une autre lorsque le rêve devenait réalité. L'appréhension lui tordait les entrailles. Il fallait qu'il se reprenne, il ne pouvait pas se laisser distraire, c'était la dernière ligne droite. Il serra une dernière fois sa mère dans ses bras, et grimpa précipitamment dans la voiture, non par impatience mais pour ne pas la voir pleurer. Il entendit son père refermer le coffre après avoir hissé sa malle dans celui-ci. Il ne se retourna pas une seule fois à mesure que la voiture s'éloignait de leur maison. Il regardait droit devant lui, droit vers l'avenir.
Contrairement aux autres élèves, il n'avait pas eu à prendre le train pour se rendre à Pré-au-Lard. Il n'aurait pas non plus à prendre les calèches qui menaient à l'école. Les crissements des pneus lorsqu'ils arrivèrent le tirèrent de ses pensées. Il descendit, ébahi devant la grandeur majestueuse de la façade du château. C'était disproportionné mais il ne pouvait s'empêcher d'être impressionné et bien qu'il se sentit minuscule et insignifiant, il éprouva une certaine fierté d'être parvenu jusqu'ici.
- On s'est fait voler la vedette on dirait, lâcha un garçon assis en haut des marches menant à la porte principale, que Remus n'avait pas remarqué, trop occupé qu'il était à observer la gigantesque horloge qui le surplombait. Il se figea, reconnaissant le garçon aux lunettes rondes et à la chevelure hirsute de son enfance. Ses yeux d'un doré plus unique encore que dans son souvenir s'étaient posé sur lui. Aucun doute, il s'agissait bel et bien de celui qu'il avait vu à la gare lorsqu'il avait à peine onze ans.
- On peut pas faire mieux que de se faire escorter par une voiture de police Jaime. Je m'incline et accepte gracieusement ma défaite, lui répondit une voix qui fit frissonner Remus. Son propriétaire était appuyé contre l'une des colonnes de marbre, cette dernière le dissimulant à sa vue. Mais il n'avait pas besoin de le voir pour savoir de qui il s'agissait. Son corps le lui disait. Son coeur le lui criait : Sirius.
