Mon cœur battait à tout rompre, suivant ce rythme aussi assidûment qu'une grosse caisse dans un parade.
Cette musique me hantait jours et nuits, devenant plus infernale et difficile à suivre au fur et à mesure que je m'approchais de mon but.
Mon esprit s'embrumait, mais pourtant mes pieds s'agitaient toujours frénétiquement et ma poitrine tambourinait avec tellement de puissance que j'aurais pu croire être habitée par des forces qui me dépassaient.
Je dansais, donnais des coups, me trémoussais, esquivais, frétillais… ça n'avait jamais de fin.
Il y eut même des moments où je me pris à oublier mon véritable objectif pour ne faire que gambiller librement dans les longs couloirs de la crypte.
Mon père m'attendait sûrement ! Derrière ces monstres déchaînés mais rythmés, derrière ces grandes portes colorés et ces chemins clignotants, derrière ces questions plus improbables les unes que les autres qui surgissaient dans mon esprit, tel que « Pourquoi diable une crypte aussi vivante n'avait jamais été entendu à la surface ? », et derrière tout ces « derrière » se cachait très certainement le sujet de tous mes problèmes !
Le Necrodancer.
Sa maison m'a tuer, il m'a fait revivre de ses mains. Mais ainsi, il m'avait condamné à devoir éternellement remuer mon corps à travers sa demeure sans que jamais je ne puisse m'échapper de ce tourment sonore et physique.
Je ne m'épuisais pourtant jamais. Par quoi étais-je hanté ? Que vivais à présent sous ma peau ? Cela m'empêchera-t-il alors de LE retrouver ?
…
Que disais-je ? De qui parlais-je déjà ? Je n'arrive plus très bien à me le visualiser, c'est étrange.
Je transperce rythmiquement un minotaure. Puis un squelette. Un champignon. Puis dix. Trois dragons. Dix-sept squelettes. Cinq minotaures.
Je me sens si vivante ! Un immense sourire orne mon visage. Pourquoi ne puis-je me libérer de cette sensation grisante ? Comment suis-je arrivé là à la base ? Est-ce chez moi ?
Oui, ça l'a toujours était… ici, chez moi…
Le Necrodancer est mon diable. Et je suis le démon qu'il a invité ici, jusqu'à la fin de la dernière chanson.
