Le Choix Est Simple

Par Crystal Delphina, traduit par Kisa-kun

Chapitre 1 : Cela Fait Cinq Longs Jours

Elle détestait le printemps à cet instant pour beaucoup de raisons. L'une d'elles était qu'un jour il pouvait faire beau et ensoleillé, et le suivant, seules l'obscurité et la pluie régnaient.

Cela faisait presque deux heures depuis qu'elle s'était réveillée. Elle n'avait pas bougé du tout, mais avait juste laissé les minutes passer, regardant dehors par la fenêtre de son balcon. La pluie n'améliorait en rien son humeur.

Posant son regard sur l'horloge sur sa table de chevet, elle lut qu'il était sept heures du matin. Comme si c'était une autre alarme lui étant destinée, on frappa à la porte.

"Mlle Videl," une jeune servante entra dans la chambre spacieuse. "Il est l'heure de se lever. L'école commence dans quarante cinq minutes. Vous sentez vous mieux aujourd'hui?"

"Je ne vais pas à l'école, Noriko." La voix de Videl paraissait déprimée, alors qu'elle continuait de regarder les gouttelettes d'eau qui cascadaient sur la ville et coulaient le long de sa fenêtre.

"Mais Mlle Videl, ce sera le quatrième jour. Êtes vous sûre que je ne devrais pas appeler un médecin ?"

"Oui, j'en suis sûre. Ça ira. J'irai demain."

"Mlle Videl, vous aviez dis cela hier. Si votre père le découvre il fera une crise. Remerciez votre bonne étoile que Monsieur est parti en voyage en Amérique. Il reviendra le mois prochain, vous savez." Si Hercule découvrait que Noriko avait 'permis' à Videl de rester chez elle pendant quatre jours, elle pourrait perdre son travail.

"Oui, je sais. Mon père ne sera pas fâché, alors ne vous inquiétez pas. Je reste à la maison aujourd'hui."

Roulant les yeux d'exaspération, Noriko se retourna pour partir, saisissant la poignée de la porte.

"Attendez, Noriko."

"Oui, Mlle Videl ?" Avec un peu de chance elle avait changé d'avis.

"Vous et les autres pouvez avoir un jour de congé ; vous serez payés. Je préférerais rester seule aujourd'hui."

"Mais Mlle Videl !" Elle était choquée, c'était le cas de le dire.

"Pas de mais. Vous pouvez tous partir."

"Oui, Mlle Videl, et merci beaucoup pour votre gentillesse." Noriko abandonna le sujet, sachant que la jeune fille resterait sur ses positions, et décida de simplement accepter le cadeau avec gratitude.

Fermant la porte une nouvelle fois, elle s'arrêta. Bien qu'elle avait presque douze ans de plus que Videl, elles étaient en quelque sorte amies.

"Videl," elle savait que ces mots étaient nécessaires et laissa tomber les formalités. "Allez vous jamais me dire ce qui vous est arrivé pour que vous soyez si déprimée ?"

Des secondes passèrent en silence avant que Videl ne parle enfin. "Peut être un jour, mais pour le moment, je peux juste dire que j'ai perdu quelque chose. Passez un bonne journée, Noriko."

Noriko soupira tristement. "Vous aussi, Mlle Videl." La porte se ferma avec ses sincères salutations.

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Chichi était inquiète. Son fils aîné ne mangeait presque rien, ces cinq derniers jours. Juste assez pour survivre. Le reste du temps, il était soit enfermé dans sa chambre, ou s'entraînant jusqu'à l'extrême contre les éléments. Il avait même refusé de s'entraîner avec Goten.

Elle regarda dehors, par la fenêtre au dessus du lavabo. La vaisselle sale empilée dans l'eau savonneuse était sous le joug de l'éponge de Chichi. Les nettoyant les une après les autres, elle continua de regarder dehors, en ce temps déprimant, cherchant son fils.

Gohan était dehors, sous cette pluie, probablement en train de se battre contre lui-même. Il n'allait probablement pas venir pour le déjeuner, et quand il reviendrait tard cette nuit, il mangerait une assiette de nourriture, seulement une assiette, et puis il irait dans la chambre isolée qu'il appelait la sienne. C'était la même routine jour après jour. Et c'était en train de la rendre dingue parce qu'elle n'arrivait pas à savoir pourquoi !

Il ne l'obéissait même plus. Il refusait d'aller à l'école, et il était même allé jusqu'à lui crier dessus quand elle l'avait harcelé à ce sujet. C'était épouvantable. Son petit Gohan, se rebeller ?

Serrant les dents, elle attaqua la vaisselle avec un peu de vengeance.

Il allait avoir une tonne de devoir pour compenser, quand sa petite crise serait terminée.

La vaisselle se serait faite toute petite sous son regard meurtrier si elle l'avait pu.

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Elle se leva. Elle avait vraiment quitté son lit, et plus encore, elle s'était habillée ; un miracle. Et de tous les miracles, elle sortit de sa chambre, la première fois en ces cinq derniers jours. Les miracles pouvaient vraiment arriver, et Videl venait juste de le démontrer.

Videl entra dans la grande cuisine qui avait plus de matériel que certains restaurants de luxes. Prenant une cuillère, puis un yaourt, elle s'assit sur un tabouret et commença à manger. Tous ses repas lui avaient été servis dans sa chambre. C'était en quelque sorte agréable de manger en dehors de ces murs tellement familiers.

Ayant terminé, elle se dirigea dans la principale salle d'entraînement. Elle était remplie des élèves de son père. Répugnant.

"Tout le monde dehors, maintenant ! Il n'y aura pas de cours ou d'entraînement d'aucunes sortes ici aujourd'hui."

Les élèves la regardèrent jusqu'à ce qu'elle pointa fermement du doigt la sortie publique. Personne ne bougea.

"DEHORS !" cria-t-elle. Cela les fit réagir. Ils sortirent aussi vite qu'ils pouvaient de la salle.

Ronchonnant, elle commença à attaquer le premier punching bag dans son chemin. "Il était temps."

Après pratiquement deux heures, elle poussa un cri de frustration. D'habitude chaque coup de poing ou de pied qu'elle donnait allégeait sa tension, ou chassait de son esprit n'importe quel ennui la concernant. Pas cette fois, en tout cas.

La situation toute entière dans laquelle elle était avait commencé avec un combat.

Chaque coup qu'elle donnait au sac de sable sans défense lui rappelait justement cela. Un combat. C'était juste une simple petite session d'entraînement, n'est-ce pas ? Elle avala une grosse boule dans sa gorge en y repensant.

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Le ki blast se voûta et se dirigea droit vers sa source. Prêt et paré, Gohan le laissa le frapper de plein fouet. Il voulait sentir la douleur.

C'était un moyen de faire sortir sa colère et de savoir qu'il était toujours là; vivant. Son entraînement habituel lui faisait faire des mouvements contrôlés, et même gracieux d'une certaine manière, qui avaient de la douceur derrière eux, mais restaient puissants. Maintenant, il était quasiment sans peur, mettant juste de la force brute derrière chaque attaque.

Il était aveuglé. C'était presque comme cette sensation qui s'était emparée de lui quand il avait combattu Cell. Quand sa propre fierté l'avait fait passer pour un idiot. Toutefois, cette émotion n'avait rien à voir avec la fierté de constater qu'il était fort. Non, cette émotion était simplement du chagrin et de la confusion. Il lança un autre ki blast, qui se retourna et commença à revenir comme un boomerang. Il était prêt et attendait de sentir la douleur.

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Videl s'écroula sur le sol, ses jambes l'avaient lâchée. Elle tomba en avant, haletant lourdement de son entraînement vigoureux. Elle regarda l'horloge; treize heures trente. Elle s'était entraînée pendant presque six heures. Elle se leva et retourna dans sa chambre. Dès qu'elle y entra, elle entendit une sonnerie, signalant que quelqu'un attendait à la porte d'entrée.

"Qui est-ce?" Elle paraissait rude, comme 'l'ancienne' Videl, alors qu'elle appuyait sur le bouton de l'interphone.

"Erasa. Je peux entrer?"

"D'accord." Elle appuya sur le bouton pour déverrouiller la porte, et essaya d'avoir l'air présentable. Cela ne sembla pas marcher, et Erasa le lui fit remarquer.

"Mon Dieu Videl, tu as l'air affreuse. Que s'est-il passé? Et tu sais que tu ne devrais pas t'entraîner quand tu es malade." Erasa s'assit sur le lit de Videl, jetant son sac à dos parterre.

"Je ne suis pas malade."

Le visage d'Erasa se fit confus alors qu'elle fixait Videl. Celle-ci commença à jeter des vêtements autour d'elle, essayant de décider qu'est ce qu'elle allait mettre.

"Alors pourquoi tu n'étais pas au lycée?" Videl s'arrêta; ou plutôt se gela un terme plus exact.

"Je ne me sentais pas bien, d'accord?" dit-elle d'un ton sec.

"Ahh, j'ai compris. Ton père est ailleurs alors tu te relaxes un peu, pas vrai?"

"Euh... ouais, c'est ça." acquiesça distraitement Videl alors qu'elle recommençait à chercher.

"C'est cool. Mais c'est vraiment ennuyeux le lycée sans toi. Et surtout depuis que Gohan ne vient plus, lui non plus. Il doit être malade, parce qu'il a été absent depuis lundi, comme toi."

Cette foutue boule revint dans sa gorge. Elle essaya de ne pas paraître intéressée par ce sujet de conversation. Essayant de ne pas suffoquer, elle agit en fait plutôt brutalement.

"Oh, vraiment? Ce crétin doit étudier chez lui pour un gros examen ou quelque chose comme ça. Tu sais qu'il n'a jamais été malade une seule fois. Je pari que sa mère ne lui permettrait même pas d'être de l'être."

"Ouais, je suppose que tu as raison. Bon, j'ai un rencard avec Shapner dans trente minutes, alors voilà tes devoirs." Erasa se pencha et prit une pile de papiers de son sac. Après les avoir posé sur le lit, elle se leva, saisissant son sac.

"Je te verrais plus tard Videl. Tu ferais mieux de venir demain quand même." Erasa sortit de la chambre, faisant un petit signe à son amie. Videl commença à réfléchir sur cette nouvelle information dès que Erasa était partie.

"Alors comme ça, Gohan n'est pas allé au lycée non plus, hein?" Elle alla vers la salle de bain pour se laver.

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Le soleil se couchait, enfin il supposait. Il faisait déjà si sombre avec les nuages et la pluie. Il ouvrit la porte de sa maison, l'eau ruisselait de lui, et trempa le sol en bois.

Chichi leva ses yeux de la chemise froissée qu'elle essayait de repasser. Gohan se tenait debout devant elle, regardant ailleurs.

"Maman," Sa voix la surprit. "J'ai pris une importante décision. Je voudrais que tu finisses mon éducation. Je peux passer les examens plus tard ce printemps et avoir mon diplôme. Puis je rattraperais les examens d'université cet été."

"QUOI!" La chemise oubliée, elle bondit, choquée. "Tu ne peux pas faire ça! Que fais-tu de tous tes cours!"

"J'ai déjà toutes les connaissances requises." Il était calme et réservé. Trop calme au goût de Chichi.

"Mais que fais-tu de tes amis? La raison pour laquelle je t'ai envoyé dans une école publique était que tu puisses être avec des gens de ton âge." Il se contracta.

Ah ha!

"Je me passerais très bien d'eux." La détermination de Chichi s'endurcit. C'était le moment de sortir la grosse artillerie.

"Et que fais-tu de Videl? Vous deux avez l'air si proche." Sa question paraissait suffisamment innocente. Elle obtenue tout de même la réponse qu'elle recherchait. Gohan sembla grimacer de douleur avant de se durcir visiblement.

"Ce n'était rien. Elle voulait juste des leçons de moi, c'est tout. Rien de très sérieux." Son intuition maternelle lui disait qu'il mentait en parlant si durement. Il était temps de commencer à poser des questions.

"Gohan, que s'est-il passé entre vous deux? Depuis samedi après-midi, tu es une tornade émotionnelle. C'est vrai. Regarde ce que tu as fais au pauvre paysage d'à côté."

"Il ne s'est rien passé, maman. Écoute, vas-tu me faire étudier à la maison ou pas?" Il passa directement au vif du sujet, évitant ses questions.

"Mais Gohan-"

"Il ne s'est rien passé. Laisse tomber. Alors, quelle est ta réponse?" Sa voix était inflexible, dangereuse même. Elle soupira, sachant qu'elle avait perdu la bataille.

Mais il y restait toujours la guerre.

"Très bien, Gohan. Mais tu dois aller à l'école demain et la semaine prochaine pour tout mettre en ordre. Maintenant va au lit. Il est tard, et tu as cours demain." Il quitta la pièce sans plus de commentaire. Pas même une bonne nuit.

Chichi ramassa la chemise abandonnée et recommença son repassage, contrariée par son fils. Elle se souvint alors qu'il n'avait même pas dîné.

À suivre…