Chapitre 1: La bataille
La bataille faisait rage autour de moi mais je ne combattais pas car on m'avait envoyée aider les médicomages peu nombreux qui étaient dépassés par le grand nombre de blessés. J'avais commencé par me battre, les mangemorts étaient moins nombreux que leurs adversaires mais un grand nombre de ces derniers n'étaient que des élèves de Poudlard, sans expérience et n'osant pas tuer, ce que les mangemorts faisaient sans hésiter et même avec un certain plaisir. Les élèves tombaient les uns après les autres, je ne pouvais pas laisser ces enfants mourir à cause des ambitions d'un mage noir, eux qui n'avaient pas encore vécu.
Un jeune troisième année venait de tomber à côté de moi, je lançais alors un sort à son agresseur et j'aidais le malheureux à se relever et l'emmenais à couvert pour le soigner du mieux que je pouvais. Une fois un peu soulagé, je lui ordonnais de rejoindre la salle sur demande et de partir le plus vite possible. Je retournais alors au cœur du combat où ma présence serait nécessaire. Je ne savais pas où aller tellement il y avait de morts et de blessés au sol. Je ressentis une pointe de satisfaction en reconnaissant parmis eux des mangemorts mais je perdis vite cette joie en reconnaissant des visages comme celui de Colin Crivey, Hannah Abbot, Cho Chang parmis les corps sans vies.
Je vis un mouvement sur ma gauche, je m'en approchais. Une petite fille, certainement une première année, nageait dans son sang, les yeux écarquillés de douleur et de peur, tendant une de ses mains vers moi. Les larmes aux yeux je m'agenouillais à côté d'elle en prenant sa petite main froide dans la mienne. Sa blessure était trop grave pour que je ne puisse faire quelque chose pour elle, aussi je restais à ses côtés pour qu'elle ne meurt pas seule dans la boue et son sang au milieu d'autres corps. Je posais sa tête sur mes genoux et caressais ses cheveux tout en luis parlant pour la rassurer. Sa peur diminua, elle me sourit et mourut. Les larmes coulaient sur mes joues pour cette pauvre enfant morte durant un combat auquel elle n'aurait pas dû participer, je pleurais pour toutes ces morts inutiles.
Mais il fallait que je me ressaisisse pour aider les autres. Au moment où je relevais la tête je vis un mangemort en face de moi, il leva sa baguette, les yeux écarquillés de peur je pensais que ma dernière heure arrivée alors que je ne pouvais pas me défendre. Il commença à prononcer le sort mortel mais il ne pu le finir car il fut attaqué par une personne hors de mon champ de vision. Le mangemort avait l'air surpris de l'identité de mon défenseur qui prit la parole:
- Tuer des enfants est déjà horrible en soi, mais tuer quelqu'un qui ne peut pas se défendre et s'occupe d'un blessé c'est encore pire ! Je sais que les mangemorts sont là pour massacrer le plus de personnes possible parmis les membres de l'ordre et les Aurors et qu'ils s'attaquent aux enfants pour affaiblir le monde sorcier mais je trouve cela dégueulasse !
- Tu dis ça uniquement parce que c'est ton école et que tu connais ces gens. Si nous avions attaqué une autre école tel que Durmstrang tu n'aurais rien dit! Cracha avec hargne le mangemort qui me faisait face.
Je n'avais pas besoin de regarder l'autre pour savoir qui il était, sa voix me suffisait pour le reconnaître. Un ton arrogant, une voix traînante qui pendant toute ma scolarité m'avait insulté. En temps normal je ne lui ferais pas confiance mais pour une fois nous étions d'accord sur le même sujet: me garder en vie. Parler pour me défendre ne me serait d'aucune utilité, cela risquait même de le décider à me tuer. Les deux mangemorts se faisaient face, aucun ne bougeait. Quand à moi j'essayais de prendre discrètement ma baguette qui se trouvait juste à côté de mes genoux. Mais celui qui me faisait face avait vu mes mouvements et s'apprêtait à me tuer mais mon défenseur me sauva une nouvelle fois. Le mangemort s'écroula raide mort à quelques mètres de moi. Je me retournais pour remercier l'homme qui venait de me sauver alors que nous étions dans des camps opposés et que nous nous détestions depuis notre rencontre. Il me regarda quelques secondes, se retourna pour partir mais avant cela il me dit:
- Fais attention à toi Granger je ne serais pas toujours là pour te sauver. Et ne me fait pas regretter mon geste en mourant aujourd'hui, que je n'ai pas fait ça pour rien quand même.
J'étais abasourdie par ses paroles mais quand je voulu lui répondre il était déjà parti. Je repartie donc chercher d'autres blessés à aider, ce qui en soit n'était pas difficile vu le nombre. Partout des corps, du sang, des blessures, des membres arrachés, le feu déclaré à certains endroits, des murs du château démolis, le paysage n'était que désolation. Je m'avançais dans ce décors macabre en cherchant des survivants quand je vis au loin une chevelure rousse, cette personne était en plein combat avec un mangemort. De là où j'étais je ne pouvais pas voir avec précision qui était cette personne, j'étais seulement sûre que ce n'était pas une femme puisque les cheveux étaient trop courts.
Mais qui était-ce? Ron? Fred? George? Charlie? Bill? Il réussit à blesser son adversaire mais ce dernier continua à envoyer un déluge de sorts sur le pauvre roux qui finit par succomber. Je me mis à courir pour le rejoindre, son meurtrier ne m'avait pas vu et s'était retourné. Quand je fus assez proche de lui je lui lançais le sort mortel en plein dos. En temps normal je n'aurais jamais tiré sur quelqu'un qui me tournait le dos mais là la colère et le chagrin m'avaient aveuglée, je voulais seulement abattre celui qui venait de me priver de quelqu'un cher à mon cœur. Ce fût encore pire quand je découvris l'identité de la victime.
Il était sur le dos, le bras gauche plié dans un angle anormal, sa main droite crispée sur sa baguette, ses yeux bleus fixant le ciel. Je m'agenouillais à côté de mon meilleur ami en pleurant. Je n'arrivais pas à réaliser sa mort, Ron ce garçon plein de vie, mon meilleur ami depuis 7 ans, l'homme que j'aimais ne pouvait pas être mort. J'étais à la limite de l'hystérie, je pleurais, je criais son prénom, je m'étouffais avec mes sanglots, ma respiration était irrégulière. Il me fallut plusieurs minutes peut-être des heures pour me calmer, je restais prostrée à côté de lui, mes sanglots s'étaient arrêtés faute de larmes.
Puis je finis par me relever, pendant tout le temps que j'avais passé avec lui des dizaines de personnes étaient mortes, je ne pouvais pas me permettre de pleurer pour mon ami alors que d'autres personnes avaient besoin de moi, j'avais déjà perdu assez de temps comme ça. Sur mon chemin je me rendis vite compte que quelque chose n'allait pas. Très peu de mangemorts étaient morts presque tous les corps étaient ceux des partisans de la lumière. Cela voulait donc dire que la bataille était en notre défaveur. Je devais avoir pleuré plus longtemps que je ne pensais, le combat était terminé et je n'y avais même pas participé. Je ne savais même pas qui avait gagné avec certitude même si je pensais très fortement que les mangemorts étaient victorieux puisqu'il y avait moins de corps masqués et que si l'ordre avait été vainqueur les membres seraient là pour ramasser les corps.
Il fallait que je parte, si un mangemort me trouvait j'étais morte. Je commençais à m'éloigner quand j'entendis un gémissement. Je me stoppais pour localiser la provenance du bruit, peut-être que je pourrais sauver une vie, peut-être même que ce serait un de mes amis. Quand je m'approchais de la personne blessée je faillis faire demi-tour. En effet, devant moi un mangemort était à terre, il ne portait pas de masque et son visage exprimait une souffrance terrible. Sa main droite, pleine de sang était pressée contre son flan, son vêtement déchiré montrait une longue coupure faite par un couteau et non par la magie. Mais je ne pouvais pas le laisser mourir alors qu'il m'avait sauvée peu de temps avant. S'il m'avait défendu cela voulait sûrement dire qu'il n'était pas si mauvais que ça, mais alors que faisait-il chez les mangemorts? Pendant que j'hésitais il ne m'avait pas quitté du regard, attendant ma décision.
- Décide-toi Granger, j'ai mal. Soit tu m'achèves et je ne souffre plus soit tu décides de me soigner et je vais souffrir encore plus avant de peut-être guérir. Mais dépêches toi on n'a pas toute la journée, les mangemorts peuvent nous trouver à tout moment et mon sang n'est pas illimité !
Ces paroles me ramenèrent à la réalité et je m'approchais de lui. Malefoy était encore plus pâle que d'habitude mais malgré la douleur il avait gardé sa verve. Il fallait d'abord que je le transporte dans un lieu sûr avant de pouvoir le soigner. Je mis alors mes mains sous ses bras pour pouvoir le relever mais étant plus lourd que moi je ne pouvais pas le faire s'il ne m'aidait pas. Ce fût très long car chaque mouvement était une torture pour lui mais il serrait les dents et continuait à avancer. On aurait pu transplaner directement mais j'avais peur d'être trop faible pour le faire, je ne voulais pas risquer de nous démembrer comme je l'avais fait avec Ron durant notre recherche des horcruxes. Penser à lui me rappela sa mort, mais il ne fallait pas que je pense à lui, je n'avais pas le temps pour ça, je ferais mon deuil plus tard.
Pour le moment il fallait juste que je nous éloigne le plus possible du champ de bataille. Je nous entraînais dans la forêt interdite jusqu'à ce que Malefoy n'ait plus la force de marcher. Je lui demandais alors de rester debout encore quelques instants, le temps qu'il me fallait pour sécuriser le périmètre autour de nous et d'installer la tente comme je le faisais durant notre quête. En effet pour plus de sûreté j'avais gardé mon sac à main contenant tout un nécessaire de survie, en plus de la tente il y avait des médicaments que m'avait fourni les médicomages, des vêtements pour Ron ,Harry et moi, des boites de conserves puisque tout autre nourriture aurait pu pourrir, et des tonnes de livres.
Je revins près de Malefoy une fois la tente prête, il était vraiment très faible car il avait perdu énormément de sang, tant bien que mal je le tirais jusque sous la tente. Une fois qu'il fût allongé sur un des lits je me mis à fouiller dans mon sac pour trouver des anti-douleurs, du désinfectant, une aiguille, du fil et de quoi faire un bandage. A la vue de l'aiguille et du fil Malefoy commença à s'agiter comprenant quelle utilisation j'allais en faire. Je commençais par lui donner une bonne dose d'anti-douleur pour qu'il sente le moins possible ce qui allait suivre. Je n'avais pas besoin de stopper l 'hémorragie, Malefoy l'avait fait de lui même en comprimant la plaie. Les médicaments n'agissaient pas encore complètement quand je me mis à désinfecter la plaie mais Malefoy serra les dents et me laissa faire. En prenant l'aiguille je vis que mes mains tremblées trop pour que je fasse un travail correcte. Je me souvins alors du sort qu'utilisait mme Weasley pour que son pull se tricote tout seul, il suffisait que j'utilise le même pour que l'aiguille recouse la plaie toute seule. Le travail a été vite et bien fait, la cicatrice sera nette. Étant aussi fatigué l'un que l'autre nous allâmes nous coucher sans tarder.
