Cette histoire est le fruit de l'imagination de deux auteurs (Alounet et lapin bleu sans pattes pour ne pas les nommer…).
Tous les deux sont des grands fans de Digimon ! (D'ailleurs les personnages ne nous appartiennent pas, il en va de soi…)
L'histoire nous a était inspiré suite au visionnage intégral des deux saisons de Digimon lorsque le petit lapin bleu est venu se perdre en vacances chez Alounet…
Alors il faut quand même vous prévenir, il y aura du Yaoi dans les prochains chapitres (devinez sur quels personnages ?)…
En espérant que cette histoire vous plaise, bonne lecture et n'hésitez pas à reviewer les deux âmes en perdition que nous sommes !
CHAPITRE 1
New York – Central Park – Mercredi 3 septembre 2008 – 10 heures
Dans le riche quartier de l'Upper East Side, la fin de l'été s'annonçait proche. Les feuilles commençaient à tomber des arbres et à joncher le long de Central Park pour virevolter jusqu'à l'East River. Et durant ce parcours, évidemment, elles passaient devant nombres hôtels de luxes, restaurants glamours ou magasins chics.
L'automne approchait, il ne restait donc plus beaucoup de jours pour que les riches princesses de Manhattan abordent leurs tenues les plus sexys qu'elles avaient ramenés de leurs vacances dans les îles ou en Europe.
C'était le cas de Mimi Tachikawa. Cette jeune japonaise vivait en Amérique depuis bientôt huit ans. Elle s'était donc acclimatée à ce nouvel environnement. A dire vrai, ce ne fut pas tellement difficile pour elle. Déjà adolescente, elle s'était facilement retrouvé dans ce monde ou l'argent est roi et les privilèges extrêmes pour des gamines qui – comme elle – avaient des parents prêts à dépenser des fortunes pour leurs chers progénitures.
La jeune fille profitait donc d'une de ses dernières après-midi avant la reprise des cours pour flâner le long des rues commerçantes – à la recherche d'une nouvelle robe ou d'un nouveau bijou.
Elle appréhendait la rentrée dans cette nouvelle école. Ses parents l'avaient laissé choisir ce qu'elle désirait. Mais ils ne s'attendaient sans doute pas à ce que le choix de la jeune brune se focalise sur une école de théâtre. Et pas des moindres. L'une des plus côtés de Manhattan et qui faisait appel aux meilleurs comédiens des États-Unis pour apprendre l'art et la manière de jouer du Shakespeare comme du soap-opéra.
Mimi n'était pas une talentueuse actrice – elle se devait d'être honnête – mais son père avait beaucoup de relations, des contacts influents. C'est donc sans mal qu'elle avait réussit le casting en juin dernier. Mais depuis, elle ne savait pas réellement si elle trouverait sa place dans cette nouvelle école. Elle avait 20 ans et toute la vie devant elle. Mais pourtant, peu de choses lui faisaient réellement envie.
Les magasins l'attiraient de moins en moins. Ses activités bénévoles se passaient très bien d'elle. Ses parents avaient finalement compris qu'elle était une grande fille. Ses copines de lycées étaient toutes en routes pour de grandes universités telles que Yelle ou Harvard. Et ses amis d'enfance se trouvaient à l'autre bout du monde. A dire vrai, elle s'ennuyait.
Elle pouvait néanmoins compter sur Palmon. Sa partenaire de toujours. Sa meilleure amie. Mais depuis une semaine déjà, sa compagne était retournée dans le Digimonde pour réparer les dégâts causés par une terrible tempête. Mimi ne l'avait pas accompagné. Elle n'en avait pas l'envie. Aucune motivation.
Ce matin là, Michael essaya de la joindre une bonne dizaine de fois. Elle ne l'avait toujours pas rappelé depuis la dernière fois. Elle était susceptible et s'énervait facilement. Et les avances qu'il lui avait fait lors de la soirée « Black & White » organisée pour le nouveau film de Stanton, le père de Michael, lui restaient en travers de la gorge. Peut-être parce qu'il avait tendance à trop boire ces derniers temps… Elle appréciait bien Michael. Il fut un ami important plusieurs années auparavant – et un petit-ami de passage – mais elle avait été claire avec lui. Elle n'en était pas amoureuse. D'ailleurs, elle était très complexe. Tandis qu'elle rêvait au prince charmant d'un côté, elle enchaînait les relations passagères d'un autre. Incapable de se stabiliser avec un garçon. Se lassant des uns comme des autres. Trouvant chacun des garçons qu'elle rencontrait aussi stupide qu'inintéressant, sans humour ou sans conversation.
Elle était difficile. Mais surtout capricieuse. Alors elle préférait rester seule. Ses copines devaient penser qu'elle était malade. Elle fut la seule de son groupe à ne pas avoir un copain durant l'été ni à raconter ses folles aventures en Grèce.
Elle s'arrêta sur un banc de Central Park. Sa robe mauve flottait quelques peu tandis qu'elle devait retenir son chapeau pour ne pas qu'il s'envole. Puis le vent se calma. Le soleil était en train d'apparaître. Elle déboutonna les boutons de sa veste attendant patiemment que son rendez-vous n'arrive.
- Bonjour Mimi.
La jeune fille se leva et fit face au grand garçon à lunettes qui les replaçait sur son nez. De son air un peu nigaud, il se frotta la tête laissant tomber au sol le dossier qu'il tenait. Il s'empressa de le ramasser – laissant Mimi esquisser un sourire. La jeune fille était ravie de le revoir. Parce qu'il lui manquait. Il était l'une des rares personnes à la connaître telle qu'elle était. Et surtout une des rares personnes qu'elle pouvait accepter de voir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
- Toujours aussi stressé je vois, fit elle remarquer à son ami.
- C'est demain mon premier jour. A dire vrai… J'angoissais un petit peu mais je reviens du Digimonde. Nos amis ont su me rassurer.
- Gomamon est resté là-bas je présume ? Pour réparer les dégâts de la tempête ?
- Oui. Il me rejoindra avec Palmon par la suite. Tu es très en beauté, remarqua le jeune étudiant en médecine.
Mimi sourit de plus belle. Elle n'était pas gênée par ce compliment, mais flattée. Joe avait l'art de la complimenter sans qu'elle s'y attende et surtout, le plus sincèrement du monde.
Le vent frais se leva de nouveau. La jeune new-yorkaise attrapa le bras de Joe et commença à marcher le long du parc en sa compagnie pour prendre de ses nouvelles.
- Tu t'es bien installé ? L'appartement te plaît ?
- Enormément ! Tu remercieras encore ton père pour moi. Je ne pensais pas trouver un appartement aussi peu cher en plein cœur de New York. Et en plus, il est juste à côté de l'hôpital.
- C'est donc au Bellevue Hospital Center que tu seras interne ?
- Oui j'en reviens d'ailleurs. J'entame mes premières gardes demain. Pouvoir travailler dans un hôpital aussi prestigieux n'est pas donné à tout le monde. Je penses que cette année à New York sera bénéfique pour moi.
- Et ça nous permettra de nous voir un peu plus souvent, ajouta Mimi qui pensait surtout à son intérêt dans l'histoire. Du moins entre deux patients ou deux devoirs, s'empressa t-elle d'ajouter.
Elle connaissait tellement bien son ami qu'elle savait que son travail ou ses études passaient constamment avant tout le reste. Elle ne s'en formalisait pas. Elle savait aussi lui faire prendre un peu de bon temps et profiter de la vie.
- Tu as quelque chose de prévu ce soir ? demanda le jeune homme à son amie.
- Bien sûr. Je t'emmène dîner dans un petit restaurant pas loin de chez moi.
- C'est gentil mais je n'ai pas les moyens de m'offrir un tel…
La jeune femme posa sa main sur la bouche de son ami pour l'empêcher de continuer.
- Chut ! Je me dois de fêter dignement ton arrivée à New York ! Donc c'est moi qui t'invites !
- Tu sais très bien que ça me gêne de…
- Mais j'attends quelque chose de toi en échange ! Tu m'inviteras à dîner chez toi ce week-end. Histoire de me montrer ton appartement. Attention, j'exige de la cuisine japonaise ! Tu es la seule personne que je connaissais qui sache si bien la cuisiner…
- D'accord. Marché conclu, obtempéra le futur médecin.
Ils passèrent une partie de la journée à vagabonder dans les rues de New York. Vers 16 heures, Joe abandonna son amie pour retourner ranger un petit peu son appartement. Mimi en profita alors pour se rendre chez elle se reposer un peu et changer de tenue pour ce soir.
New York – Immeuble Tachikawa – Upper East Side – Mercredi 3 septembre 2008 – 16h
Ses parents possédaient tout un immeuble. Son appartement privé se situait au cinquième étage. Une fois sortie de l'ascenseur, sa domestique s'empressa de la débarrasser de sa veste et de son sac. Mimi se dirigea directement dans sa chambre, sans adresser un mot. Parce qu'elle était lasse de cette vie.
Elle ouvrit sa garde-robe et se trouva face à son reflet dans le miroir. Elle ne se reconnaissait pas. Ou était la petite fille naïve et innocente pleine de sincérité qu'elle était auparavant ? Désormais elle ne voyait qu'une femme riche, pleine de pouvoir, indécise et sans aucun intérêt. Une New-Yorkaise typique dont la seule occupation était de faire flamber sa carte bleue avec de l'argent qu'elle ne possédait pas.
Joe ne la jugeait pas, au contraire, il parvenait à voir en elle les meilleures facettes de sa personnalité. C'est pour ça qu'elle l'appréciait autant. Il avait toujours était fin psychologue avec elle. Et elle en avait besoin, aujourd'hui plus que jamais.
Elle attrapa quelques robes qu'elle posa sur son lit afin de faire son choix. Elle trouvait ça ridicule. Elle SE trouvait ridicule.
Quelqu'un frappa à la porte et sa domestique entra.
- Monsieur Stanton est là mademoiselle. Dois-je le faire monter ?
Mimi reposa l'une de ses robes sur son lit et regarda quelques secondes sa domestique. Elle réfléchissait. De toute façon, elle devrait lui faire face tôt ou tard. Autant qu'elle se débarrasse de ce poids maintenant.
- Allez-y.
Elle n'attendit que quelques minutes avant de voir Michael passer le pas de la porte. Il avait l'air fatigué, les cheveux en bataille. Il referma la porte derrière lui et attendit que Mimi dise quelque chose.
Cette dernière s'assit sur la chaise de sa coiffeuse et commença à refaire ses cheveux.
- Tu ne vas pas rester planté là comme un piquet ? Assied-toi, dit-elle d'un ton ferme.
Michael obéit et s'assit sur le bord du lit de la jeune femme. Il semblait gêné et finit par lui dire :
- Je suis désolé de t'avoir blessé l'autre soir. Mais… J'étais pas dans mon état normal.
- Ce n'est pas la première fois, lança t-elle cinglante.
- Je le sais bien. Mais comprends-moi. Ta façon de danser avec moi c'était…
- Parce que c'est ma faute maintenant ? rétorqua la jeune femme en laissant tomber sa brosse à cheveux sur la coiffeuse. Dis aussi que je suis une aguicheuse.
- Je ne l'ai pas dit, répondit le jeune homme aussi sec.
- Mais tu le penses !
La jeune femme regardait son ami au travers du miroir. Depuis plusieurs mois déjà leur relation devenait de plus en plus chaotique. Si bien qu'ils semblaient arriver peu à peu à un point de non retour.
- De toute façon dès que je veux entamer une discussion avec toi tu te braques. J'ai l'impression de ne plus te connaître.
- Tu veux rire Michael ? Je suis celle qui t'a toujours sorti des pires ennuis ! J'ai été celle qui mentait à ton père lorsque tu rentrais complètement ivre d'une soirée avec ta confrérie d'étudiants. J'étais celle qui t'a tenu la main dans les pires épreuves de ta vie.
- Alors arrêtes de me protéger comme tu le fais et laisses moi être ton protecteur pour changer, demanda le jeune blond.
Mimi se retourna vers lui pour lui faire face.
- Je n'ai plus besoin d'être protégée. Je suis une femme. J'ai assez pleuré par le passé.
- Tu te comportes pourtant toujours comme une pauvre enfant gâtée !
Michael venait de se lever et s'apprêtait à lui sortir tout ce qu'il pensait d'elle.
- Regarde moi toutes ces robes, ton attitude. Ton appartement et ton école, tes copines ou ta voiture. Tout chez toi est superficiel. Rien ne semble réel. Tu te protèges derrière l'argent de tes parents pour ne pas faire face à tes problèmes. Derrière cette facette de femme puissante pour ignorer tes sentiments. Je croyais que ton symbole était celui de la sincérité ?
Michael fut tellement sincère dans ce qu'il venait de dire qu'il énerva Mimi. Elle ne laissa rien transparaître et demanda une première fois – et sèchement :
- Sors d'ici.
- Tu ne veux même pas en discuter ?
- Dehors ! s'énerva la jeune femme. Je t'ai dis de sortir !
- Très bien ! Tu sais où me trouver.
Le jeune homme s'empressa de prendre la porte et de laisser la jeune femme seule dans sa chambre. Elle se laissa tomber au milieu de ses robes…
New York – Rues de l'Upper East Side - Mercredi 3 septembre 2008 – 19 heures
Mimi descendit de son immeuble et rejoignit sur le trottoir d'en face son meilleur ami qui l'attendait, un journal dans les mains. La jeune femme l'embrassa sur la joue et attrapa son bras pour commencer à marcher le long des rues. Le ciel se couchait et le noir envahissait les rues. Heureusement, les nombreux immeubles et lampadaires se chargeaient de palier à cette déconvenue.
- Comment tu t'en sors au niveau de l'anglais ? demanda la jeune femme en regardant le journal que Joe jetait dans une poubelle.
- Mieux que je ne l'aurais pensé. Les cours avec toi me furent bien utiles je dois reconnaître.
- En cours de langues, je suis la meilleure, fit-elle malicieusement.
Joe s'arrêta alors regardant son amie. Cette dernière sût qu'il allait aborder un sujet qu'elle n'appréciait que très peu.
- Si tu m'expliquais ce qui te tracasses ? demanda le jeune interne.
- Pourquoi quelque chose me tracasserais ? Je suis en plein New York, au bras d'un charmant jeune homme prêt à déguster mon plat favori dans le meilleur restaurant de la ville !
Joe la regarda en fronçant les sourcils, il était très sérieux.
- Je te connais Mimi Tachikawa. Tes yeux te trahissent. Tu as ce regard… mélancolique, triste. Je n'arrive plus à retrouver ce regard plein de vie… Pourtant, lors de ton dernier séjour à Odaiba tu semblais te porter à merveilles…
Mimi repensa à ce fameux séjour. C'était il y a plusieurs mois déjà, lors des fêtes de l'année dernière. Elle avait passé quinze jours sur place pour fêter Noël avec ses amis Digisauveurs. Ils fêtaient en même temps les cinq années passés depuis la mort de VenoMyotismon. Si elle se souvenait bien, c'est à son retour que tout avait commencé. La sensation de ne pas évoluer. De ne servir à rien. Tous ses amis avaient des projets plein la tête. Joe ferait un médecin hors pair, Sora se lançait dans le stylisme… Chacun de ses amis concrétisait des rêves et devenait adulte. Pas elle.
- Je n'ai pas envie d'en parler Joe. Je voudrais juste profiter d'une belle soirée en ta compagnie. Tu veux bien ?
- Tu sais que tu peux me faire confiance ?
- Oui.
Et c'était vrai. Joe était la seule personne en qui la jeune femme avait une confiance aveugle. Pour le jeune homme, c'était réciproque. Il devait juste faire très attention à ne pas laisser paraître la vraie nature de ses sentiments. Pour lui, Mimi n'était pas que sa meilleure amie. C'était aussi la femme qu'il aimait depuis des années déjà. Il n'avait jamais eu de relations avec qui que ce soit. Il était le grand célibataire de la bande. Le seul à ne pas connaître les joies d'une relation de couple. Mais il ne voulait pas trahir Mimi. Même s'ils n'étaient pas ensemble, son amour pour elle était trop important.
Il n'aborda plus le sujet de la soirée et profita pleinement de son repas. Ils vinrent à parler de leurs amis, des parents de Mimi et de l'école qu'elle intégrerait dans quelques jours. Puis l'heure avançait et Joe devait rentrer se reposer. Le lendemain commencerait sa première garde.
New York – Café Central Perk – Jeudi 4 septembre 2008 – 11h
Mimi était en train de boire un chocolat chaud tout en lisant un magazine people. Elle regarda sa montre. Ses pensées allèrent pour Joe qui était déjà certainement en pleine consultation à l'hôpital. Tel qu'elle le connaissait, il devait être complètement stressé. Puis elle pensa à Michael et à ses paroles blessantes de la veille. Elle n'en avait pas parlé à Joe. D'ailleurs, ce dernier n'appréciait que très peu le jeune américain. Mimi savait pourquoi. Elle pensait que le jeune interne jalousait cette amitié, cette proximité qu'elle avait avec un autre garçon que lui. Elle le comprenait. Parce qu'intérieurement, elle jalousait les autres amies de Joe. Elle ne voulait pas être relayée à la seconde place. D'ailleurs, elle appréhendait énormément le jour ou il se trouverait une petite copine. A ce moment là, il aurait certainement moins de temps à lui accorder et ça, elle ne l'apprécierait pas. Mais la situation ne s'étant jamais présenté à eux, Mimi n'aborda jamais le sujet.
La jeune fille sortit de ses pensées lorsqu'un jeune homme tapota son épaule derrière elle. Surprise, elle regarda l'homme qui l'abordait. Elle fut surprise de découvrir Willis, qu'elle n'avait pas vu depuis bientôt trois ans.
- Ca alors ! Quelle surprise !
Mimi ne semblait pas aussi enthousiaste de retrouver son compagnon digisauveur. Peut-être parce qu'elle avait envie de calme et de solitude – tout son contraire d'ailleurs.
- Willis… Tu es de passage à New York ?
- Pour quelques jours seulement. Ma grand-mère est décédée… Donc c'est moi qui m'occupe des formalités administratives.
- Toutes mes condoléances, répondit la jeune femme, sincère.
- Merci… Je repars pour le Colorado en début de semaine prochaine. Et toi ? Qu'est-ce que tu deviens ?
Elle détestait revoir les gens pour ça. Que devenait-elle ? Elle ne voulait pas répondre parce qu'elle avait l'impression de ne rien devenir. Elle essaya de rester le plus souriante possible.
- Je rentre dans une grande école de théâtre et… Joe est interne à l'hôpital Bellevue. Tu te souviens de Joe ?
Willis s'en rappelait vaguement. Il ne connaissait que très peu les digisauveurs japonais. Il n'avait des contacts qu'avec Davis, Yolei, Koushiro ou encore Mimi. Pour cette dernière, c'était le fait qu'ils soient tous les deux en Amérique.
- Pas vraiment. Mais tu me le présenteras. Ca serait sympa de se voir un soir avant que je ne m'en aille.
- Oui pourquoi pas, répondit-elle peu convaincante.
- Je dois me dépêcher, je suis en retard. J'ai mon digivice sur moi si tu veux me contacter.
- Entendu, a bientôt.
Willis prit son sac et sortit du café laissant la jeune femme seule.
New York – Bellevue Center Hospital – Jeudi 3 septembre 2008– 22 heures
Joe venait de terminer sa première journée de gardes. Comparé à ce qu'il imaginait… C'était moins pire. Son stress habituel se dissipa au bout de quelques patients et il reprit confiance en lui assez rapidement. Le médecin en chef semblait ravit de sa nouvelle recrue et Joe avait déjà droit à plusieurs éloges. Ce qui le gênait. Il fut heureux de sortir de l'hôpital et de pouvoir enfin se reposer un petit peu. Le parking était toujours aussi plein et les urgences regorgeaient encore de patients. S'il le pouvait, il passerait sa vie à soigner les autres, mais il en était physiquement incapable. Joe regarda le ciel et se décida à rentrer chez lui à pieds. Il n'était qu'à une dizaine de minutes de marche. Mais alors qu'il traversait le parking, il vit Michael regagner sa voiture. Le jeune homme boitait et avait l'arcade sourcilière recousue. Il avait sans doute dut se passer quelque chose. Hésitant un moment, il alla finalement le saluer.
- Bonsoir Michael.
Ce dernier se retourna vers la voix qui l'appelait et délaissa sa belle voiture rouge pour lui faire face. Il reconnut rapidement Joe qu'il avait croisé dans le Digimonde ou lors de soirées organisées par Mimi. Il ne l'aimait pas. Pour lui, Joe était son principal rival. Si Mimi ne l'avait jamais comprit, cela n'échappa pas à Michael que Joe était amoureux de leur amie.
- Joe. Tu es à New York ?
- Mimi ne t'as pas dit ? Je travaille dans cet hôpital comme interne.
- Si, elle a du m'en parler mais… J'ai une mauvaise mémoire.
- Tout va bien ?
Joe lui demanda cela en regardant la blessure au-dessus de l'œil du jeune homme.
- Ca ? dit-il avec un petit rictus. Petite blessure de guerre… Rien de grave, une bagarre dans un bar et…
- Dans un bar ?
Joe semblait étonné que le si propre Michael Stanton fréquente ce genre d'endroits.
- Pas besoin de leçon, Mimi est déjà passée par là.
- Je ne te juge pas, répondit l'interne.
- Je te déposes ? demanda Michael avec une idée derrière la tête.
- Merci mais je préfères rentrer à pieds.
- Allez ne te fais pas prier, grimpe !
Joe hésita quelques instants mais ne se voyant pas refuser de nouveau la proposition du garçon, céda. Il entra dans la belle voiture du jeune homme et attacha sa ceinture.
- Jolie voiture.
- Un cadeau de mon père lors de son dernier voyage.
Joe savait ce qu'était ce monde de richesses. Pourtant lui était pauvre, mais il avait toujours vu à travers la famille Tachikawa les privilèges que l'argent apportait. Michael démarra et sortit du parking. Joe guida le jeune homme jusqu'à son appartement.
- Tu as vu Mimi ces derniers jours ?
- Hier, nous sommes allés dans son restaurant.
- Et je présumes qu'elle ta raconté que nous nous étions disputés ? Pour ma défense, elle n'a plus toute sa tête depuis quelques mois.
- Elle ne m'a rien dit, répondit-il sèchement.
Joe réalisa que Michael venait d'en dire trop, certainement volontairement. Il ne voulait pas savoir le contenu de l'histoire mais la curiosité le poussa à écouter.
- Elle me reproche de trop m'amuser et moi qu'elle ne soit pas assez présente… Et puis… Elle me chauffe tout le temps, après elle se plaint qu'on la traite de traînée derrière son dos.
S'en était trop.
- Arrête la voiture.
- Attends on y est presque.
- ARRETE CETTE VOITURE !
Joe venait de s'énerver comme rarement il le faisait. Michael s'arrêta et Joe descendit. Le conducteur en fit autant et arrêta le jeune interne.
- Je sais que ça fait mal d'entendre la vérité sur celle qu'on aime mais, vaut mieux que tu saches maintenant, ça t'éviteras de souffrir.
- Bonne soirée Michael.
Joe s'éloigna, gardant en tête les dernières paroles de Michael. Oui, il était fou amoureux de Mimi. Et la Mimi décrite par Michael n'existait pas. Elle était douce, innocente. C'était une jeune femme fragile, qui aimait s'amuser, mais pas du tout comme il la décrivait.
Une bonne nuit de sommeil lui ferait du bien et lui permettrait d'oublier ça. Finalement, son premier jour de travail s'était mal terminé.
