Loki, après un énième conflit avec son paternel, est exilé d'Asgard. Mais lorsqu'on vient de débarquer en parfait étranger sur terre sans le sous inhibant ses pulsions meurtrières, il n'y a pas 36 manières de survivre… Être gigolo est l'une des plus faciles, rentables et particulièrement pratique lorsqu'on l'on peut créer des clones et changer de sexe à loisir. Bientôt, le dieu de la ruse va prendre goût à la débauche des humains et il faudra plus que quelques mots doux pour l'amadouer et le convaincre de rentrer…

(Que les puristes et autres groupies ne s'offusquent pas des incohérences plus que flagrantes et autres références stupides, SECOND DEGRÉS du début à la fin en passant par le milieu et les trois quarts, virage à gauche, droite, à l'abordage!)

Loki,/Thor, Stark/Captain...

Allez, avec cette fic je plonge enfin dans le merveilleux monde des comics que j'aime tout particulièrement. Encore un amas de débilités sans nom, mais que voulez-vous, ce pairing m'inspire beaucoup en ce moment. La première d'une longue série ? A voir.

Soyez indulgents, insomnie.

Disclaimer : Gloire à Marvel toussa toussa, non c'est pas moi qui a eut la brillante idée de créer un encornet dépressif sadique et son acolyte bodybuildé, dommage !


Asgard, début de soirée.

Un grognement de rage s'élevait une fois de plus à l'intérieur du palais et deux chaises s'envolèrent avant de s'écraser lamentablement sur le dallage. Essayant tant bien que mal de calmer une colère sans nom, l'héritier d'Asgard assit lamentablement sur le sol, la tête dans ses mains ne tentait même plus d'étouffer ses hurlements. Étant de base pour le moins caractériel, il n'était pas rare de voir Thor nanti d'excès de colère mais là les choses prenaient un tournant excessif. Son frère lui manquait atrocement et au bout de quelques semaines, le mobilier du palais fut réduit de plus de la moitié.

L'ainé n'arrivait pas à savoir ce qu'il était advenu de la destinée du cadet puisque qu'Odin (se remettant à peine de son insuffisance cardiaque) s'enfermait dans un incroyable mutisme dès que le sujet était abordé par son fils légitime. Il n'était d'ailleurs pas le seul, tout les proches et convives de la demeure manquaient de s'étouffer sur place lorsque le nom de Loki était prononcé avant de se renfrogner dans une indifférence glaciale. Seule leur mère ne pouvait cacher ses larmes et vivait plutôt mal la disparition de son petit « chaton tout doux », malgré l'air exaspéré de l'assemblée. Thor était certain que son frère n'était pas mort mais personne ne voulait le renseigner, changeant de sujet et utilisant n'importe quelle diversion afin de ne pas répondre aux questions cruciales.

L'interrogatoire constant du blond commençait pourtant à taper sur les nerfs de tous. Sans Loki, le prince d'Asgard passait le plus clair de ses journées à voguer dans les couloirs comme une âme en peine, le regard vague ou bien à balancer des tables contre les murs. Plusieurs fois, il avait songé à s'ouvrir les veines avec une enveloppe timbrée (était-elle seulement la seule ?), comme son petit frère perturbé, il y a de cela de longs siècles auparavant, mais il ne pouvait s'y résoudre. Bref, la situation était désespérée, ni les combats, ni l'hydromel, ni les banquets ne pouvait rendre à Thor le fantôme d'un sourire et encore moins les femmes…

Pour qui il ne montrait plus le moindre intérêt. Il avait toujours eut une préférence pour les vierges grandes et souples, à la chevelure d'ébène et aux yeux verts mais étrangement, il ne trouvait plus de femelles de cette apparence depuis plusieurs mois. En un mot il dépérissait. Ses amis le forçaient à sortir, boire, chasser, étriper des ennemis, mais ces préoccupations hautement intellectuelles qui d'ordinaire remplissaient le colosse d'un sourire goguenard n'avaient plus le moindre effet. Ils avaient même tenté de l'appâter avec des pièces de viande sorties tout juste du four mais n'avaient obtenu qu'un regard exaspéré. Thor ne massacrait plus, Thor ne se vantait plus, Thor ne coïtait plus, bref Thor n'était plus Thor. Ils avaient raison sur ce point.

Il fallait faire quelque chose ! Au moins avant que le palais ne soit plus qu'un champs de ruine, si ce n'est la planète entière. Ils commencèrent à mener leur petite enquête pour aider leur pauvre ami en pleine crise de frustration fraternelle à récolter des renseignements sur l'être aimé. La forte poitrine de Sif fut un allié des plus précieux pour délier les langues (…) et bientôt ils eurent la certitude que le dieu de la ruse était bel et bien en vie.

-Je le savais !

Thor triomphant levait son marteau au plafond comme s'il essayait d'appeler la foudre dans même la pièce afin de prouver son euphorie et manqua de griller à point la joyeuse assemblée. Ses amis étaient partagés entre l'envie de détaler à toutes jambes, chercher une issue de secours et un petit soulagement quant au possible avenir de survie de…Leurs appartements à la demeure royale. Ils se contentèrent d'afficher un sourire crispé.

-Mais une question reste en suspend… Où diable se trouve t-il ?

Ils soupirèrent d'exaspération, ce cauchemar ne finirais donc jamais ? Sif jeta un regard suppliant au groupuscule qui l'entourait, au bord des larmes. Elle ne voulait pas passer de nouveau à la casserole dans la couche de guerriers ivres et transpirants dont le ronflement rauque labourait encore son crâne…

-Thor, fais confiance à ton intuition… Être vif d'esprit tu dois.

Heimdall, le puissant gardien du Bifrost , dévisageait son prince comme sous rayon X, et déblatéra cette phrase sans ciller. L'intéressé fut bouleversé d'une si grande aura de sagesse.

-Tu as raison mon ami !

Eh bien mes amis (il aimait prouver à chaque instant à quel point son brushing le rendait populaire) je vais m'entretenir avec ma mère la reine.

Avec un léger salut respectueux, il quitta la pièce, sa chevelure ondulée flottant au rythme du vent, des étoiles dans les yeux et nanti du sourire mièvre que nous connaissons tous. Même après qu'il ait passé la porte, la forte odeur d'hydromel ne se dissipa pas, indiquant à tous la manière dont il avait enfin trouvé le sommeil la nuit précédente. Les convives éclatèrent de rire, ravis de retrouver la légendaire bonne humeur, l'air béat et l'alcoolisme de leur futur souverain et de surcroît compagnon d'armes de toujours. Le gardien du Bifrost leva un sourcil pour partager la liesse avant de recommencer à fixer le vide avec un intérêt analytique.


Londres, 13h30.

A franchir inlassablement les limites de la bienséance. Nous ne comprenions pas vraiment nos premiers rapprochements, nous n'étions que des enfants, cependant moi j'ai toujours su distinctement ce qui m'arrachait le cœur, je ne me suis jamais soucié de cette histoire de morale, ce que bon même t'as fais me rejeter. A chaque fois que tu ramenais une Asgardienne dans ta couche la haine me consumait, à chaque fois que tu t'éloignais instinctivement lorsque l'on se frôlait malencontreusement je voulais hurler. Tu me rendais fou. Je t'ai haï du plus profond de mon âme. Le grand fils d'Odin nanti de l'admiration de tous. Je voulais te tuer à mains nues, disloquer ta chair, me repaitre de tes organes encore chauds…

Je voulais que ton corps devienne aussi froid que le mien, pour qu'il ne me quitte jamais. Pourtant j'ai préféré agir dans l'ombre, titiller le démon de la manipulation. Alors que j'ai toujours été connu pour être le dieu de la magie et de la ruse je suis devenue celui du mensonge et de la félonie, celui toujours derrière ta stature imposante qui ne récoltait que les miettes d'une quelconque reconnaissance. Celui que l'on craint mais qu'on admire pas, que l'on admirerai jamais. Tes conquêtes d'un soir qui défilaient dans le corridor de ta chambre me rendaient hors de moi, si un grand nombre de ses créatures fardées à la poitrine opulente ont disparues dans des circonstances étranges, cela n'arrivait toujours pas à canaliser toute la hargne qui m'irradiait. Il fallait davantage, il fallait encore plus te meurtrir.

Et puis je ne m'inquiétais pas, ce n'était qu'une simple distraction pour toi, des amas de viande pour calmer ta concupiscence, rien de plus que de vulgaires objets. La façon dont tu me regardais moi me désarmait tantôt qu'elle m'entrainait à continuer mes machinations. Je ne rêvais pas, jamais, tes œillades lorsque j'étais placé loin de toi, la sensation de tes yeux bleus, inquisiteurs, qui parcourait mon échine et cette lueur… Si brillante de désir… Non je ne rêvais pas… Alors pourquoi, à chaque fois que j'osais m'avancer tu réduisais mes efforts à néants ?

Tu portais une si grande importance au regard des autres, tu voulais briller, ce paraitre en rien « anormal ». Rictus, moi les autres je les aient toujours craint, j'ai toujours senti un dédain profond envers tes amis les plus proches et notre famille à mon égard, comme si je n'étais qu'un immonde parasite. Évidement, je suis resté longtemps dans l'ignorance, grandissant avec le poids écrasant du manque d'affection, puisque c'est toi qui récoltais toujours tous les honneurs. J'ai développé d'autres facultés, totalement opposées aux tiennes. Alors que tu étais un valeureux combattant, je m'enfermais à étudier des journées entières les livres de magie. Bientôt j'appris à manipuler les esprits et maîtriser des aptitudes qui me paraissaient depuis toujours impossibles. Alors que tu brisais les crânes à la guerre je…

Loki leva un sourcil, réalisant malgré lui ce qu'il était en train de faire, dépité, il balança en l'air au hasard dans la pièce sa mini figurine articulée à l'effigie de Thor, commandée récemment sur une e-boutique geek d'ebay, bien qu'elle lui servait parfois d'autres usages qui auraient utilité dans une e-boutique tout à fait… Différente ou indécente comme il vous plaira. Il soupira fermement avant d'entrer dans la salle de bain. Ses cheveux noirs, luisants comme le glaçage d'une andouille de Vire, n'avaient cette fois, aucun besoin d'être plaqué à l'arrière (Dieu qu'il aimait cette expression !) à l'aide d'une triple couche de brillantine, le sébum naturel accomplissait admirablement cet office. Graouuu ! Réveil difficile…

Cela faisait désormais trois longs mois qu'il était arrivé de force sur Midgard et presque autant qu'il heu…Travaillait. Par contre, il avait des souvenirs un peu trop vifs de la veille et quelques bleus sur son corps et d'autres désagréments qu'il tentait tant bien que mal de minimiser. Il fixa son visage un long instant, son liner décomposé le rendant fils, cette fois digne, d'un panda sous LCD à moins que ce soit ses cernes aussi profonds qu'une cavité… De catacombe.

Non vraiment… Il ne savait même pas pourquoi il s'était « impliqué » hier soir. Grand, blond, musclé, avec une légère barbe, rustre…Karl (c'est ainsi que ce nommait la bête en rut) , outre son lourd accent allemand digne d'un navet cinématographique de film d'espionnage, avait, contre toute attende, émoustillé tous les sens de « monsieur » Loki, lui rappelant aussi quelqu'un sans pour autant arriver à déterminer dans son esprit le nom de la personne (théorie de refoulement du docteur Freud, un autre allemand lui aussi un peu trop chaud lapin).

Le dieu des mensonges se mentant à soi-même si ce n'est pas « mignon » ! Bref… Ils s'étaient envoyés en l'air avec une férocité bestiale et son arrière train ne cessait de lui confirmer la donne.

-Tss… Ces stupides mortels vont bien me rendre encore plus dépravé que je ne le suis déjà…

Las, ses yeux verts radioactifs fixèrent autre chose que la glace réfléchissante, pour heurter la baignoire. Mouais, croupir dans l'eau brulante durant de longues minutes tel une boite de petits pois au bain-marie, n'était pas une si mauvaise idée que ça pour oublier les sévices de la veille… Tout de même ce n'était pas croyable ! D'habitude il laissait toujours l'office à l'un de ses clones de forniquer à sa place comme des étalons roumains, avec ses clients !

Oui client, l'honorable métier du second fils d'Odin répudié, était de vendre son corps au plus offrant ou de se travestir de manière « complète » grâce à ses capacités polymorphes, mais là il ne pouvait nier que le blondinet lui avait fait de l'effet. Assez du moins pour qu'il n'utilise aucun subterfuges magiques pendant les réjouissances de la banquette arrière (qui s'étaient terminées sur un sofa à demi éventré par leurs ébats). Face à ses remémorations pleines de douceur et de poésie, son poignet agrippait fermement le robinet de douche.

L'eau chaude coulait dans la baignoire ainsi que la triple dose de bain moussant. L'air s'empourpra d'une virile odeur de pomme, vanille et cannelle alors que l'exilé (qui a lu excité ?) plongeait son corps endoloris dans la mousse blanche et épaisse avec un soupir de satisfaction. Demain serait un autre jour.


... To be continued.