Bonjour !
Je sais que : J'ai encore plusieurs fics en cours et ce n'est pas malin d'en commencer une nouvelle... mais... Cette fic là a été commencée un peu avant Shari Vari (Avant donc la sortie du deuxième film) et, la trouvant plutôt banale dans le genre, je ne me suis pas vraiment concentrée dessus. J'écrivais quelques chapitres de temps en temps au gré de mon inspiration. Jusqu'à ce que, surprise, il s'avère qu'elle soit achevée !
Certes, je pense modifier deux ou trois trucs encore, ce qui n'assure pas une publication régulière, mais ça concerne essentiellement les derniers chapitres.
En ce qui concerne la publication : Justement, certainement irrégulière. Je proposerai bien de poster toutes les dix reviews, j'ai vu que certains faisaient ça, mais j'ai peur de ne jamais poster le deuxième chapitre dans ce cas XD. Je vais donc voir pour poster toutes les deux semaines, ou moins, ça va dépendre.
Résumé : Le régiment des chasseurs a été mis en place par Thror lorsqu'Erebor était à son apogée, avec, comme mission première : la protection des membres de la race des nains par l'éradication de toute espèce ennemie, troll, orc, gobelin, ou pire... Après que Smaug l'eut réduite en cendre, il n'en resta que les récits épiques de leur prouesses légendaires face aux différents monstres des ténèbres.
Et les chasseurs devinrent un mythe.
Jusqu'à ce que Thorin III, grand roi sous la Montagne, décide de remettre ce régiment sur pied avec, à sa tête, son plus jeune neveu, Kili.
Il s'agissait d'une nomination prestigieuse pour le jeune prince qui avait encore fort à prouver pour mériter ce rôle. Mais son principal défi n'était pas de montrer sa capacité à à se montrer lucide et efficace dans les situations de crises... Non... Là où Kili devait faire ses preuves, c'était dans la gestion de ses quatre lieutenants, tous aussi puissants, caractériels et insubordonnés les uns que les autres.
Sans parler du pire : son rival, son ennemi... Fili, qui ne lui avait encore jamais concédé la moindre valeur et se contentait de le couvrir de son ombre. Et, maintenant, le blond allait devoir accepter le fait que son petit-frère n'était plus l'enfant écervelé et intrépide qu'il avait été.
Les événements sont essentiellement présentés du point de vu de Kili.
Donc il se peut que, parfois, Fili passe pour un Asshole, mais c'est parce qu'on n'a que la version du plus jeune, qui ne voit principalement que le mal chez lui.
Prologue :
La gorge nouée, Kili ajusta ses vêtements en se postant devant la porte close. Il n'eut pas à attendre longtemps avant que celle-ci ne s'ouvre et il pénétra dans la salle du conseil. Arrivé en son centre, il hocha respectueusement la tête devant les membres présents, puis s'inclina devant Thorin et son premier héritier. Le roi lui sourit gentiment alors que Fili se contenta de lui lancer un regard sans intérêt. « Arrogant » fut tout ce que pu penser le plus jeune face à ce dédain. Depuis que Fili siégeait au conseil et que sa voix y était entendue, le jeune archer avait eu l'amertume de constater que la distance instaurée entre eux deux s'était considérablement creusée, du moins, encore plus qu'avant.
— Kili, sais-tu pourquoi je t'ai fait venir ici aujourd'hui ?
— Non, mon oncle.
Kili était troublé, car c'était la première fois qu'il se faisait ainsi quérir par Thorin, de manière aussi officielle. Habituellement, lorsque celui-ci avait quelque chose à dire, à lui ou à Fili, il s'en occupait durant les repas ou au détour d'un couloir quand il le croisait. Si ce qu'il avait annoncé requérait la présence du conseil d'Erebor, cela signifiait que c'était certainement quelque chose officielle, comme une promotion, mais Kili avait beau y avoir réfléchi durant le trajet jusqu'ici, il n'arrivait pas à voir de quoi il s'agissait.
Après tout, en tant que deuxième héritier, il ne pouvait pas bénéficier d'une plus haute place que Fili dans la hiérarchie du royaume, et il était déjà juste derrière lui. Un siège au conseil ne l'intéressait pas, il en avait déjà parlé avec Thorin lorsque celui-ci lui avait proposé et, pour ce qui était d'un quelconque changement de statut combattant, cela demandait un exploit guerrier et cela faisait quelques mois qu'ils vivaient en paix. Donc non, Kili n'avait aucune idée de la raison pour laquelle il était là, et c'était sans doute aussi le cas des membres du conseil parce que tous avaient les sourcils froncés en regardant Thorin après être venu à bout de la même conclusion que Kili : Pourquoi avoir exiger sa présence ici aujourd'hui ? C'est pourquoi Thorin prit la parole, s'adressant à tous.
— Comme vous le savez, cela fait quelques temps qu'aucune attaque de gobelin n'a été recensée depuis l'escarmouche de cet hiver.
Tout le monde haussa les épaules, car, depuis la bataille des cinq armées, cinq années plus tôt, les gobelins étaient bien moins inquiétants que la courbe des finances dans l'esprit des conseillers.
— Je pense que nous ne devrions pas nous reposer sur ces faits, les elfes ont la générosité de nous envoyer leurs rapports d'éclaireurs régulièrement et, de plus en plus, nous constatons que ces créatures se regroupent et commencent à s'organiser. Je ne veux pas prendre le risque de voir à nouveau Goblintown renaitre de ses cendres. Les gobelins ont la rancune tenace et sont en colère contre les hommes, les elfes et les nains qui vivent dans cette vallée.
Thorin fit une pause et survola du regard son assemblée de conseillers qui l'écoutaient poliment.
— C'est pourquoi j'ai décidé de remettre sur pied le régiment de chasseurs, comme l'avait fait mon grand-père avant moi. Un groupe de combattants polyvalents, spécialisé dans la traque et l'éradication de toute espèce ennemie à la notre.
Puis, le regard du roi vint sur Kili, qui avait froncé les sourcils, n'osant croire ce qui était en train de se passer.
Les chasseurs étaient, pour lui, les guerriers de légende qui avait accompagné son enfance quand, lorsqu'avec Fili ils s'aventuraient dans les mines désaffectés des montagnes bleues, ils se prenaient pour Bjorn, le guerrier ambidextre qui avait mit à mort un troll des cavernes seulement armé d'une épée brisée et d'une pioche ou alors Ghizur, l'archer aveugle qui était capable de faire mouche à cent pieds et dans le noir. Tous des guerriers de renoms qui ne connurent qu'une seule défaite : Smaug le doré.
— Et ce sera Kili, mon neveu et deuxième héritier, dont les preuves ne sont plus à faire, qui prendra la tête de ce régiment.
Le silence répondit d'abord, lourd et opaque, et Kili fut tellement abasourdi qu'il en oublia d'hoqueter de stupeur, puis un brouhaha s'éleva, comme à chaque décision que prenait le roi sans consulter ses conseillers :
— Il n'est pas un peu jeune ?
— Avons nous les fonds nécessaires pour lever et entrainer une telle troupe ?
— Voyons, un héritier est bien trop précieux pour participer à ce genre de projet !
— Êtes vous certain que c'est essentiel ?
— Pourquoi pas Fili ?
Oui, pourquoi pas Fili ? Ce fut, après la stupeur, la première question qui vint en tête du brun qui n'osait regarder du côté du premier héritier.
Une claque, c'était exactement ce que c'était pour Fili : son petit-frère allait faire partie du régiment de chasseur, pire, il allait le diriger alors que lui, qui était pourtant meilleur combattant, allait rester assis ici, à parler des problèmes liés à l'extraction des pierres précieuse et des ventes de bijoux. Il n'eut même pas le temps de digérer la nouvelle, car Thorin lui porta le coup de grâce :
— Fili est celui qui assurera ma succession, il a encore beaucoup à apprendre sur la gestion d'un royaume. Commander aux chasseurs demande beaucoup de sacrifices, à commencer par sa vie et par son titre, ce dont mon premier héritier ne peut se défaire. Toutefois, sa lame et son esprit tactique sont appréciés et, tant que sa présence n'est pas requise à Erebor, il aura sa place en tant que chasseur. Sous les ordres de Kili.
Fili ne dit rien, hocha la tête pour montrer qu'il acceptait la décision de son oncle, mais se mura dans un silence tendu. Jaloux et heurté.
Il comprenait Thorin, il savait que le roi avait raison d'avoir nommé Kili, que ce dernier était parfait pour ce rôle et il était tout de même fier de porter dorénavant le titre de chasseur tout comme il était content de voir le regard écarquillé du plus jeune, trop honoré et trop heureux pour retrouver l'usage de la parole. Mais savoir que Kili sera son supérieur, ça le rendait malade.
Le roi ne dit rien lorsqu'il vit le visage de son premier héritier blêmir et il serra les lèvres. Ce n'était certainement pas la meilleure chose à faire pour calmer la tension courtoise qui régnait entre les deux frères, mais Thorin savait que la décision qu'il venait de prendre était la plus cohérente et il espérait que ses neveux soient suffisamment sages et réfléchis pour ne pas laisser leur rivalité empiéter sur leur sécurité et celle de leurs camarades lors des missions.
— Kili, en tant que commandant, tu ne connaitras qu'une seule autorité, la mienne et tu seras donc tenu de rédiger régulièrement des rapports à mon intention. J'ai une liste de noms à te donner, que tu pourras compléter si besoin et nous établirons tous les deux un programme de recrutement et d'entrainement. As-tu des questions ? Des remarques ?
— Non, mon oncle.
En réalité, Kili avait l'impression de nager en plein rêve, jamais Thorin n'aurait pu donner un meilleur rôle au prince téméraire qu'il était, jamais Kili n'aurait pu avoir meilleur moyen de faire ses preuves, de prouver qu'il valait au moins aussi bien qu'un certain héritier blond. Il osa un regard du côté de son frère et ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il vit le visage blême et les sourcils froncés. « Pan, dans les dents mon grand ! ».
— Très bien, dans ce cas, la session est levée. Vous pouvez partir, Kili, vient t'asseoir, nous en avons pour un bout de temps.
L'archer s'inclina respectueusement, à l'instar des conseillers qui s'étaient levés. Il était incapable de retenir son sourire et remercia chaque personne qui le félicitait d'un mot ou d'une tape sur l'épaule avant de passer la porte, même Fili prit la peine d'hocher la tête pour l'encourager dans sa nouvelle tâche. Ils avaient beau ne pas toujours être en bon terme en ce moment, ils restaient frères et le blond était, au fond de lui, sincèrement heureux et fier de la nomination de Kili, même s'il gardait ce goût amer de la jalousie.
Puis Kili vint s'asseoir à côté de Thorin qui fit glisser un papier sous ses yeux. Il portait une trentaine de noms, les caractéristiques de combat, les spécialités et les personnalités des guerriers que le roi proposait à son commandant. Ils débattirent un instant, modifièrent légèrement la liste et ajoutèrent quelques forgerons et armuriers de renoms qui s'occuperont du matériel, ainsi qu'une dizaines de spécialistes : de tir à l'arc, maniement d'armes lourdes, d'armes légères, combat à mains nues, soigneur, cavalier, lanceur d'armes de jet, pisteur, armurier et maitre de stratégie qui superviseront les entrainements mais qui ne prendront pas part aux missions.
Ils hissèrent ensuite les quatre guerriers qui sortaient du lot au grade de lieutenant : Drunn, fils de Bjorn, le nain ambidextre qu'avaient tant adulé Fili et Kili et qui semblait posséder la même force que son père. Dizir, le manieur de la célèbre hache à cornes, Ogresse des batailles, guerrier sans peur dont les exploits étaient chantés dans toutes les mines. Harald le nain qui, sous les ordres de Daïn, s'était avancé dans les profondeurs de la Moria, au plus profond de la mine, pour en ramener son poids en or, pierres précieuses et Mithril, ce qui, considérant de la masse de ce guerrier et des périls que l'on trouvait en ce lieu, n'avait rien d'une mission anodine et, pour finir, Fili, tacticien hors pair, meneur de troupe sans égal, qui s'était fait un nom en participant à la quête d'Erebor.
Ils répartirent les chasseurs en quatre divisions, selon leur spécialité même si tous les groupes resteront polyvalents. Harald aura les éclaireurs, Dizir sera la force brute, Fili lui, sera, au contraire, la force « intelligente », moins puissante, mais qui saura frapper sur les points les plus efficaces, quant à Drunn il commandera aux guerriers les plus téméraires, ceux qui pourront se battre à l'aveugle dans les galeries sans lumières des villes gobelins, ceux qui n'hésiteront pas à s'engouffrer au plus profond des entrailles de la terre pour débusquer leurs ennemis et les détruire.
Et tous, même les meilleurs d'entre eux, seront sous les ordres de Kili, qui, de son côté, avait encore beaucoup à prouver.
Ils mirent aussi au point quelques stratégies d'attaque, de traque et de débusquage, basées sur les notes de Ketyl le rouge, le prédécesseur de Kili qui avait péri, avec sa légion, face aux crocs et aux flammes du dragon Smaug.
Enfin, quelques heures plus tard, Thorin remit à son neveu les rapports que Thranduil envoyait presque toutes les semaines à Thorin et à Bard et ils établirent une carte qui faisait ressortir les lieux et zones les plus à craindre, celles qui connaissaient les plus grandes concentrations d'orques, de gobelins ou d'autres créatures malfaisantes de la région.
— Dès que ton équipe sera sur pied, je veux que tu prennes un petit groupe avec toi et que vous vous occupiez de ce troll. Cela fait quelques jours qu'il cherche à agrandir son territoire et sa grotte n'est pas loin de nos zones forestières. Nous avons besoin de bois pour nos forges, mais si cette créature s'attaque aux bucherons qui travaillent pour nous, nos sources de combustibles risqueraient d'en pâtir.
— Très bien mon oncle.
— Une dernière chose, Kili. Tu as beau être mon neveu et avoir fait tes preuves au combat, tu auras sous tes ordres des guerriers d'une toute autre pointure dont la plupart ne t'ont jamais vu combattre… Je ne veux pas que tu prennes de risques insensés, mais, et je pense que tu t'en doutes, ce ne seras ni ton nom, ni ton physique, ni ton jeune âge qui leur inspirera le respect qu'ils te doivent. C'est la première fois que tu auras à diriger des nains, et pas des moindres et tu dois savoir que ta place prestigieuse, tu ne la garderas pas si tu ne te bats pas pour la mériter. J'ai confiance en toi, je sais que tu en es amplement capable, je voulais simplement te mettre en garde et te conseiller : dès que tu en auras l'occasion, montres ce que tu sais faire. Le respect ne s'arrache pas, il se mérite et se gagne. Sans respect, il n'y a pas d'autorité et si tes hommes n'ont pas confiance en toi ou bien estiment qu'ils sont plus compétents que toi, alors vous irez au devant de grands dangers. Je sais que tu te doutes que tu ne peux pas compter sur moi pour faire en sorte que tes hommes t'obéissent au doigt et à l'œil, c'est à toi de t'arranger pour que ce soit le cas, même si, bien entendu, tu peux venir me voir si tu rencontres le moindre problème.
— Merci, mon oncle.
La tirade de Thorin venait de refroidir considérablement le jeune chasseur, car, après tout, c'était effectivement la première fois qu'il allait diriger des nains et ceux qui allaient faire partie de son équipe étaient tous capable de lui arracher la tête des épaules à main nue, au moins, et, bien sûr, son titre de prince n'allait aucunement lui faciliter les choses, au contraire.
— J'ai confiance en toi, Kili, tu as la maturité et la sagesse nécessaire et, à l'instar de ton frère, tu es, toi aussi, né pour diriger. Ton habilité au combat n'est, certes, pas aussi développée que celle de tes chasseurs, mais tu es encore jeune et ton potentiel est énorme, ils sauront le reconnaître et t'aider à développer ta force.
Kili hocha la tête, ému par les mots de Thorin qui se répandait rarement en éloge.
— Je vais m'occuper de contacter les guerriers. Vous reprendrez l'ancienne citadelle que Thror avait allouée aux chasseurs, elle a un peu souffert du feu du dragon, mais il reste quatre salles d'entrainement, deux salles d'arme, les sources d'eau chaudes aménagées en bains, une centaine de chambres, le réfectoire et les cuisines, sans parler des dédales de couloirs qui s'enfoncent dans la mine et qui servaient aux entrainements. Dans la mesure où votre groupe ne sera pas aussi conséquent que celui de Ketyll, je pense que c'est largement suffisant. Les terrains d'archeries, les écuries, le deuxième réfectoire et les dojos sont en reconstruction, on abandonne le reste des chambres, la bibliothèque, les piscines et les autres terrains d'entrainements pour le moment, il y a déjà pour quelques mois de travaux. N'hésite pas à aller voir les chefs de chantier si tu veux quelques modifications, sinon, ils referont tout à l'identique, voilà les plans.
Oui, bien sur… la citadelle des chasseurs, Kili n'y pensait même plus, il la croyait détruite alors que, en réalité, elle trônait un peu à l'écart du centre de la mine, loin de l'agitation et de la population, invisible. Il ne pouvait dire pourquoi, mais voir ces plans l'ému bien plus que de raison, il en avait tellement rêver quand il était enfant. Combien de fois s'était-il imaginé dans l'un de ces dojos d'entrainement et non dans une cave aménagée des Montagnes Bleues lorsqu'il pratiquait la lutte avec son frère ou ses amis ? Savoir qu'il allait dorénavant vivre là-bas lui noua la gorge et il rendit les plans à Thorin.
— On laisse comme c'était, ce lieu a été construit et pensé pour l'entrainement et le quotidien de plusieurs centaines de chasseurs, je ne pense pas être en mesure de demander des améliorations.
— Soit. Dans six jours, j'annoncerai officiellement la réintroduction des chasseurs au sein de l'armée d'Erebor sous ton commandement, en tant que légion armée sur laquelle je suis la première autorité, ce qui veut dire que tu restes sous mes ordres. Mais au fur et à mesure que tu trouveras ta place, je m'effacerai peu à peu jusqu'à disparaître totalement et tu seras alors en total autonomie pour mener au mieux ta mission première : protéger les habitants d'Erebor et la race des nains, et seconder l'armée si besoin. Est-ce bien clair ?
— Oui, mon oncle.
Les deux nains se levèrent et, alors que Kili allait s'incliner pour prendre congé, Thorin l'attira à lui pour une étreinte
tendre :
— Je suis fier de toi, Kili. Tu as toute ma gratitude pour avoir accepté ce rôle sans rechigner et avec autant de sérieux et de professionnalisme, en tant que roi, je ne peux que m'en réjouir. Mais en tant qu'oncle, je te demande de faire attention à toi et de ne pas te mettre dans des situations dangereuses et sans issues.
— Je serai prudent, mon oncle.
— Bien. Tu as six jours pour préparer tes discours.
— « Mes » discours ?
— Celui pour le peuple d'Erebor, et celui pour ton régiment.
Amusé, Thorin regarda le plus jeune pâlir considérablement. Combien de fois ce petit avait-il pris la parole en public déjà ? Si l'on retire ses performances oratoires dans les tavernes avinées pour raconter à tout le monde de quelle manière il avait trucider ses ennemis durant la bataille des cinq armées, le nombre de ses discours officiels se comptait sur les doigts d'une main, celui de sa majorité ne comptait pas, c'était Dis qui l'avait rédigé de A à Z.
— N'hésite pas à aller voir Balin, il aime jouer avec les mots et sait captiver une foule. Tu peux aussi demander à ton frère, il a un don pour l'éloquence.
— Je… Merci, j'irai voir Balin.
Face au visage qui s'était rembrunit, Thorin posa sa main sur l'épaule de son neveu :
— Ne t'en fais pas pour Fili. Thorstein-Peau-d'Ours prendra sa retraite dans l'année, je vais avoir besoin d'un nouveau général de corps d'armée, et Fili conviendra à merveille pour ce rôle. Surtout qu'il sera de cette manière sous les ordres directs de Dwalin, celui-ci pourra lui apprendre tout ce qu'il faut pour être général des armées, le plus haut grade et, tant qu'Erebor est en paix, ce rôle ne lui demandera pas beaucoup de temps à consacrer.
— Il aurait préféré ma place…
— Il sait très bien qu'en tant que premier héritier, il ne peut l'occuper. Mais il fera parti de tes lieutenants, ce qui n'est pas non plus une place dénuée de prestige.
— Il n'acceptera pas d'être sous mes ordres.
— Je sais. Mais il ne sera pas le seul. Tu vas devoir affirmer ton autorité sur lui aussi bien que sur tes autres lieutenants. A la différence que lui, contrairement aux autres, ne considérera pas que tu dois cette place là seulement parce que tu as la chance d'être mon neveu, il sait déjà ce que tu vaux.
— Et ce n'est pas le cas ? Pourquoi m'avez-vous nommez si ce n'est pas parce que je suis votre neveu ?
— Je ne t'ai pas choisi pour ça. J'aurai très bien pu proposer ce poste à Jol, il est le fils de Sigrid, fille de Ketill, celui qui commandait les chasseurs sous le règne de Thror. Si un nain avait à prendre cette place grâce à son nom, c'est bien lui. Non, Kili, si je t'ai choisi, c'est parce que je sais que tu seras bien plus compétent à ce poste que Drunn et Harald réunis. Un chef n'a pas besoin d'être le meilleur combattant ou le meilleur tacticien. Ton rôle ne sera pas de foncer dans le tas ou d'établir les meilleures stratégies. Tu seras celui qui veillera à la bonne coordination de l'équipe, ce sera à toi de les diriger de manière à ce que tous donnent le meilleur d'eux même, les guider vers une harmonie de groupe, nécessaire pour un fonctionnement parfait et... fatal. Comme tu l'as vu, beaucoup des guerriers qui seront sous tes ordres ont déjà une réputation bien ancrée, un savoir faire et une expérience propre à chacun. Ton rôle sera de faire en sorte que ces savoirs se partagent sans se heurter les uns aux autres, tu vas surement devoir te dresser entre deux combattants rivaux ou bien apaiser des conflits internes et, dans ce sens, je sais que tu seras parfais. Parce que tu es juste et réfléchi malgré les airs que tu te donnes. Je sais que, contrairement à Dizir, Harald ou Drunn, tu possèdes un certain… don, avec les gens, sans oublier que tu n'es pas facilement intimidable et, même si ce sera difficile au début, je ne doute pas de toi.
— Je… Vous êtes certains que j'en serai capable ?
— Certain. Et je sais que, quoiqu'il arrive, Fili sera avec toi lui aussi.
— Il sera plutôt le premier à me lancer la pierre.
— Kili… C'est ton frère, il préfèrera se trancher la langue plutôt que de l'avouer, mais il surveillera toujours tes arrières et sera, au contraire, le premier à se dresser contre Drunn le jour où celui-ci cherchera à prendre ta place, parce que, j'en ai bien peur, ce jour là arrivera, et rapidement.
Ce n'était pas une surprise pour Kili qui haussa les épaules avant de suivre Thorin qui sortait de la salle. Le conseil avait été levé en fin d'après-midi et ils avaient travaillé plusieurs heures sans relâche sur la mise en route du régiment de chasseurs, la soirée était donc bien avancée et Dis devait surement faire les cents pas en attendant que les hommes de sa maison daignent se montrer pour honorer son repas. En effet, quand ils entrèrent dans la spacieuse salle à manger des appartements royaux, la naine étudiait craintivement ses plats, soucieuse de les sentir refroidir rapidement tandis que Fili était occupé à mettre le couvert, parce que sa mère ne tolérait aucun domestique dans sa maison.
Dis estimait qu'elle était parfaitement capable de faire toutes les taches ménagères toute seule sans l'aide de personne et que la valeur d'un nain ne se mesurait pas, à l'instar de ces elfes arrogants, au nombre de personnes embauchées pour faire couler un bain, mais à ce que l'on était capable de faire de ses dix doigts.
Lorsque Kili pénétra dans la salle, derrière son oncle, il se fit capturer par les bras puissants de sa mère, heureuse comme un matin de noël.
— Ho, mon fils ! Te voilà dans la cours des grands maintenant, si tu savais comme je suis fière de toi. A partir de maintenant, ton nom est entré dans la légende !
— Maman… tu exagères…
Toutefois, Kili lui rendit l'étreinte en souriant, la fierté et l'honneur le rendaient presque ivre et même le regard indéfinissable que lui lança Fili en posant les fourchettes sur la table ne vint pas ternir ce sentiment de félicité.
— Tout de même, avoir un fils promu chasseur… quel prestige !
— Tu le savais depuis longtemps… n'est-ce pas ?
— Ho… disons que Thorin m'a fait part de son projet de remettre cette légion sur pied et de t'y intégrer il y a quelques jours, mais il ne m'avait pas dit qu'il voulait t'y mettre à la tête.
Thorin, qui était occupé à se débarrasser de sa couronne et de ses encombrants attributs royaux, ne pu s'empêcher de maugréer, un peu plus loin :
— Normal, tu lui aurais dit dans l'heure…
— Ho non, je sais garder les secrets, mon frère ! Kili n'aurait rien su venant de moi.
— De toi, non, mais de la boulangère qui l'aurait su de l'épicière qui l'aurait su de toutes celles à qui tu l'aurais dit, oui. Comment se fait-il que le peuple d'Erebor était au courant de cette affaire avant même que j'en parle à mes conseillers ?
Thorin réapparut dans la salle en se séchant les mains, sondant de son regard grave sa petite-sœur qui était alors très concentrée sur le touillage de potage.
— Ho… je n'en sais rien. Beaucoup de rumeurs et de ragots circulent dans les rues, mon frère.
— Et je sais que tu es à la source de tous ces ragots.
— Tous ? C'est une lourde accusation ça ! Allez, à table, les plats sont déjà froids. J'ai sorti une bouteille pour fêter ça ! J'ai un fils chasseur et gradé en plus… je n'arrive pas à le croire….
— Hm... Techniquement maman, tes deux fils feront partis de ce régiment en tant que gradés…
Kili, qui était occupé à se servir, ne vit pas les yeux de sa mère sortirent de leurs orbites avant de se tourner vers Fili qui s'était figé lui aussi et qui fixait intensément son petit frère.
De son côté, Thorin ne dit rien et se dépêcha de mettre le premier aliment à porter de main dans sa bouche pour ne pas avoir à annoncer que Fili sera dorénavant lieutenant, au même niveau que trois des guerriers les plus connus du moment, c'était à Kili de le lui dire. Ce dernier se rendit rapidement compte qu'un silence anormal régnait dans la salle et suivit les yeux de sa mère pour tomber sur son frère. Fili n'avait pas bougé, il attendait une explication. Certes, Thorin avait évoqué la possibilité de participer à quelques missions s'il en avait le temps, pas celle de rejoindre les chasseurs et d'en devenir un à part entière, encore moins de porter un certain grade.
— Avec Thorin nous avons… Je veux dire, en tant que commandant j'ai…
Du coin de l'œil, Kili vit Thorin acquiescer, c'était lui qui avait nommé les lieutenants, pas Thorin.
— J'ai décidé de prendre quatre lieutenants avec moi, qui superviseront les différentes équipes et… Fili, j'aurai besoin d'un guerrier tel que toi pour honorer ce poste, tu es… un excellent combattant et un leader remarquable. Thorin accepte de te donner du temps pour te consacrer à ce rôle.
Personne ne releva la manière dont Kili manqua de s'arracher la gorge en louant ainsi son frère et Dis lança un rapide coup d'œil à Thorin, dont les yeux étaient rivés sur son premier héritier, étudiant sa réaction.
— Je… Tu me demandes d'être lieutenant, à la tête d'une équipe de chasseurs ? Sous tes ordres ?
— C'est exact.
Kili avait répondu dans un souffle. Avec son frère, c'était tout ou rien et il comprenait que le plus vieux était à l'instant terriblement partagé. D'un côté, être lieutenant de cette armée légendaire, c'était le rêve de tout guerrier nain qui avait entendu parler des escarmouches opérées par Ketill le rouge, des combats gagnés par Bjorn ou Ghizur l'aveugle. D'un autre côté, en temps que fils ainé, premier héritier et général de division, Fili avait appris à donner des ordres, à être obéit et ne reconnaître que peu d'autorité, seulement celle de Dwalin et de Thorin. Alors ravaler son orgueil pour poser un genoux face à Kili, face au nain effronté et insolent qu'il était, cela allait lui demander bien plus de force qu'il lui en avait fallut pour croiser le fer contre Azog aux côtés de son oncle.
Fili savait qu'il aimait sincèrement son petit-frère, qu'il ne lui voulait aucun mal, au fond de lui. Mais il s'était toujours senti menacé par le plus jeune, depuis sa naissance. En réalité, ils avaient tous les deux la même rage de briller, d'être reconnu, de valoir ce titre qu'ils portaient et tous deux se faisaient de l'ombre mutuellement.
Fili avait démontré son talent de guerrier ambidextre alors que Kili peinait encore à toucher le centre d'une cible à cent pas, le brun avait abattu son premier warg le jour de la majorité du plus vieux, raflant ainsi la gloire de la journée, limite si le toast porté lors de la célébration n'avait pas été pour Kili et, toute leur vie a ainsi été parsemée de petits conflits et de légères rivalités presque invisibles, mais portant suffisamment de signification aux yeux des princes pour ronger peu à peu cette affection fraternelle sincère s'étaient portés durant toute leur enfance, les laissant dans une relation courtoise, emplie de non-dits et de regards cachés.
Relation qui avait implosée au cours de l'aventure, lorsque Kili avait, d'abord, compris qu'il valait autant que son frère et que si ce dernier possédait cette si prestigieuse place de premier héritier et tous les avantages qui allaient avec, c'était uniquement parce qu'il avait eu la chance de naitre sept ans avant lui. Aux yeux du brun, qui se démenait pour percer et prouver sa valeur, sans succès jusqu'à maintenant, Fili ne possédait absolument aucun mérite : la gloire et les titres lui tombaient tout cuits dans le bec.
Puis la fissure s'était muée en gouffre lorsque Kili avait sombré dans la vertigineuse spirale de l'amour pour cette elfe rousse, attirance que Fili n'avait pas compris, pire, il la lui avait reprochée, et condamnée.
Mais le blond n'avait plus osé aborder le sujet Tauriel une fois que celle-ci eut donné sa vie pour sauver celle de Kili lors de la bataille des cinq armées. Fou de douleur, le jeune brun en avait rejeté la faute sur le monde entier et avait connu une passe véritablement difficile, avant de puiser dans la force qui caractérisait les gens de sa race pour se relever et aller de l'avant, sans regarder en arrière.
Thorin prit la parole, le faisant sortir de ses pensées brusquement :
— Fili… Kili n'a que quelques années de moins que toi et tu sais ce qu'il vaut au combat. Ce n'est pas un déshonneur que de servir sous les ordres de son petit-frère, au contraire. Si tu acceptes, tu combattras aux côtés de Dizir, Harald et Drun, je ne pense pas que j'ai à te les présenter…
— Parce que, eux aussi seront sous les ordres de Kili ?
Les yeux écarquillés, Fili s'était levé sous la surprise, le regard fixé sur Kili qui resta assis, figé. L'épéiste regarda son frère un long moment, sondant son regard franc, puis il se rassit doucement.
Personne ne prêta attention à Dis qui s'étouffait dans son coin suite au trop plein d'émotion : son fils ainé promu lieutenant et son cadet qui avait à ses ordres des guerriers de renom… C'était trop pour cette modeste et simple naine qui s'était évanouie le jour où ses enfants avaient été reconnus princes. Elle qui, d'Erebor ne connaissait que les cendres et qui n'avait jamais pu profiter de son titre pour vivre dans l'opulence, avait toujours du mal à comprendre que ce n'était pas une surprise si ses fils avançaient de plus en plus dans la gloire, que c'étaient leur destin. C'est pourquoi elle parvenait toujours à se réjouir de chaque exploit ou chaque avancement de ses chers petits.
— Tu vas commander à ces guerriers ?
— Ce seront mes lieutenants, alors… oui.
— Ils te boufferont tout cru.
— Fili !
Levant les yeux au ciel, Thorin fit signe à Dis de ne pas s'insérer dans la conversation. Ca commençait, Kili était dorénavant le commandant du régiment des chasseurs et cette place se méritait, en gagnant le respect de ses subalternes, ce qu'était dorénavant Fili.
— Seulement si je leur en donne l'occasion.
— T'es une crevette par apport à eux, un bébé, l'occasion, il vont l'avoir avant même que tu n'ouvres la bouche !
— Je ne pense pas être si incompétent !
— Je ne parle pas d'incompétence, mais d'autorité.
— Ca, Fili, ce n'est pas ton problème, mais le mien. Je te demande si tu veux être mon lieutenant, pas de me dire ce que je dois faire.
Un nouveau silence s'étendit autour de la table. Fili et Kili n'avaient pas bougé, tous les deux étaient resté assis nonchalamment, le blond poussait même la désinvolture jusqu'à jouer distraitement avec la nourriture de son assiette, pourtant, une tension palpable crépitait entre les deux jeunes nains ce qui, loin de terrifier Dis, l'emplie de fierté. Ses braves petits… deux vrais coqs, elle avait l'impression de revoir Frerin et Thorin au même âge.
— Et, si j'accepte, quel sera mon rôle ?
— Tu seras à la tête de la troisième division. Une vingtaine de combattants, dont Jol, petit-fils de Ketyl, Gunnar qui a participé à la bataille des cinq armées sous les ordres de Daïn, et aussi Gloïn, que tu connais déjà. Ton rôle sera d'entrainer et conduire ces nains au combat, à la traque et à toutes les compétences nécessaires.
— Tu me proposes ce poste alors que tu sais que, en tant que premier héritier, je ne vais pas pouvoir y consacrer tout mon temps ?
— Fili tu as le temps, je ne suis pas encore prêt à te céder ma place et, comme te l'as dit Kili, il a besoin de nains de ton envergure à ces côtés. Etre chasseur, ce n'est pas simplement crapahuter dans les caves à la recherche de gobelins à décapiter, ça, l'armée d'Erebor peut très bien le faire toute seule. Non, votre rôle sera de traquer et débusquer les plus viles et dangereuses créatures que cache ce monde, les descendants de Morgoth, les abominations engendrées par les ennemis de la liberté… Kili ne peut pas se permettre de faire appel à des nains au potentiel incertain et au mental instable. Et il existe très peu de personnes qui réunissent les deux et qui soit encore en vie, pour tout dire, nous en avons recenser une petite centaine parmi les troupes de Dwalin aujourd'hui et nous estimons que quatre-vingts de ces nains répondront présent… En sachant que l'élite de ce corps ne comprendra, au mieux, qu'une quinzaine de nains, ce qui est extrêmement peu par apport aux centaines de guerriers que dirigeait Ketyll avec sa trentaine de généraux et son corps d'élite composé de cinquante soldats. Sache que Kili ne te demande pas ça pour te faire plaisir ou par gaieté de cœur, mais parce qu'il a sincèrement besoin de toi à ses côtés. Surtout vu l'acabit des autres nains qui t'accompagneront. Mais le choix t'appartient.
Les yeux toujours rivés dans ceux de son frère et rival, Fili acquiesça aux paroles de son oncle puis il se leva et s'éloigna en annonça, le dos tourné.
— Très bien, je vais y réfléchir et… merci pour… la considération.
— C'est à Kili que tu la dois.
— C'est bien Kili que je remercie.
Une fois que le blond eut passé la porte, Kili laissa tomber la pression dans un souffle soulagé et s'adossa à sa chaise. Les choses auraient pu être pire car, d'une certaine manière, de tous ses lieutenants, c'était Fili qu'il craignait le plus. Drunn et Harald avaient beau être des guerriers sans peur et valeureux, ils avaient toujours été sous les ordres de généraux ou de roi et si Kili s'en montrait digne, ils n'allaient pas rechigner à se soumettre à lui. Dizir, c'était une autre histoire, il s'agissait d'un mercenaire qui ne vivait que pour le carnage, à l'instar de beaucoup de nains que Kili avait placé dans sa division. Mais Thorin avait assuré que le prince gagnerait son respect s'il se montrait sans peur sur un champ de bataille et que, de plus, ce nain n'était pas non plus ambitieux au point de réclamer la place de Kili si celui-ci prouvait ses compétences, être lieutenant était déjà un titre glorifiant. Non, le pire, c'était Fili… Surtout lorsque l'on savait que même Thorin avait parfois du mal à faire entendre sa voix auprès de lui, que les deux frères avaient toujours été rivaux et que, par cette rivalité, Fili ne laissera passer aucune erreur du plus jeune.
— Haaa je ne saurais dire du quel de mes fils je suis la plus fière… celui qui sait faire preuve d'autorité même face au premier héritier d'Erebor ou bien celui qui est trop digne pour se soumettre, même devant le commandant de la garnison de chasseur…
— Dis… si tu dis des choses pareilles, tu dois assumer et ne pas pleurer si tu vois tes fils se faire la guerre !
— Thorin ce n'est pas toi qui vas me dire comment élever mes enfants ! Ils savent tous les deux que je suis incapable d'en aimer un plus que l'autre. Mon Kili, j'ai confiance en toi, je sais que tu es parfaitement capable de remplir ce rôle, tout comme j'ai confiance en ton frère, il est lucide et, malgré l'orgueil que tu lui reproches, il est loin d'être arrogant. Il saura plier face à toi et n'en sera que plus grand, mon fils premier né n'est pas un crétin dénué d'humilité !
— Bien sur que non ! Vous avez beaucoup à apprendre l'un de l'autre, Kili, cette rivalité muette qui gangrène votre relation ne vous mènera à rien.
Kili haussa les épaules, il estimait qu'il n'avait rien à recevoir de son frère. Bien sûr, il ne le détestait pas, mais il ne le considérait pas non plus comme un ami ou un confident, seulement comme un mur à abattre, pour prouver qu'il le valait et qu'il était même meilleur que lui. Surtout que c'était lui qui avait été nommé à la tête de cette garnison, pas Fili et si ce dernier n'avait pas l'intention de se soumettre à lui, Kili le renverra aussitôt.
Il prit congé à son tour et sortit de la salle, heureux malgré tout, car le régiment des chasseurs allait se lever de nouveau et parce que c'est lui qui en prendra la tête.
