Bonjour à toutes et tous ! Voici une fanfic qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Elle est déjà finie (bien au chaud dans mon ordinateur), et sera publiée environ toutes les deux semaines :)

Disclaimer : L'histoire est à moi, l'univers est à JK Rowling. Je ne gagne aucun argent sur cette fanfiction.

Merci beaucoup à Cori, qui a corrigé cette fic ;)

Bonne lecture !


Chapitre 1

« Personne ne garde un secret comme un enfant » Victor Hugo


- Et si tu la fermais deux minutes ?

Comme d'habitude, Ginny Potter soupira devant l'animosité de James envers son petit frère, mais ne le gronda pas. A quoi bon, après tout. Elle ne tenait pas sa famille aussi fermement que Molly Weasley. Albus, lui, ignora l'attaque verbale et suçota la plaie que le hibou de James venait de lui faire au pouce.

- Si tu faisais tes corvées, je ne serais pas obligé de nourrir ton hibou et je ne me ferais pas déchiqueter la main.

- C'est le hibou familial, ce n'est pas à moi de m'en occuper tout le temps.

- C'est quand-même toi qui le garde quand on est à Poudlard, marmonna Albus entre ses dents.

L'oiseau en question était un hibou grand duc qu'Harry avait reçu comme cadeau trois années après la mort d'Hedwige. Ginny ne l'aimait pas beaucoup, mais James s'en était prit d'affection après la mort de leur père.

Accroupie sur le sol, Lily-Luna ajoutait avec précipitation ses dernières affaires dans sa malle bleue, sa brosse à dent encore coincée entre les mâchoires. Le reste de la famille se contentait de la regarder faire tout en finissant leur petit déjeuner.

Le salon et la cuisine étaient liés par l'entrée de la maison, ce qui donnait une grande pièce à vivre disposant de nombreux recoins, étagères, et escaliers. Harry et Ginny avaient construits cette maison sur le modèle du Terrier, en lui donnant toutefois une allure moins biscornue. Ils habitaient donc dans le même village que les Weasley et les Lovegood, à Loutry St Chaspoule. Leur bâtisse était construite en bordure de forêt, à côté de la rivière.

Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit, frappant la benjamine assise sur le sol.

- Eh, fais gaffe !

- Tss, qu'est-ce que tu fous derrière la porte aussi ?

Rose se tenait dans l'embrasure de la porte, elle dominait sa cousine de toute sa hauteur et croisait les bras sur sa poitrine menue, un air amusé sur le visage. Lily-Luna enviait beaucoup le corps déjà formé sa cousine et désirait acquérir la même confiance en grandissant.

Elle se redressa péniblement en se frottant le dos tandis que Rose, Hugo et leur père, Ron Weasley, entraient. Rose se mis à aider sa cousine, et Ron enjamba les valises pour pouvoir étreindre Ginny. Albus posa un regard concerné sur son oncle qui entraînait sa mère dans le salon. Rose regardait de la même manière les adultes s'éloigner. Habitués aux dépressions chroniques de George, ils étaient tous inquiets de l'apathie de Ginny.

- Comment tu vas ? demanda Ron.

- Je n'aime pas les rentrées, soupira sa sœur, à la fois je suis au calme loin des enfants, à la fois je me sens seule.

- Tu sais que tu peux venir chez nous si ça t'arrange, sœurette. Et si tu as peur de tenir la chandelle, tu peux toujours rentrer au Terrier pendant l'année scolaire. Percy et Audrey seraient ravis de t'avoir à la maison, et tu pourrais tenir compagnie à Maman, dit-il, la mort d'Arthur planant sur la discussion.

- Non merci. J'aurais l'impression d'être huit ans en arrière. Il faut que j'avance, j'en ai marre d'être seule toute l'année. Avant, j'avais Lily et ça allait, mais maintenant...

- Écoute : maintenant que les gamins sont à Poudlard, tu peux te permettre de penser à toi. Sors un peu, t'as 38 ans, t'es jeune ! Pourquoi tu ne reprendrais pas ta carrière ?

L'idée la fît sourire. Il est vrai qu'elle n'avait jamais vraiment tiré un trait sur son métier de correspondante pour la Gazette du Sorcier, qu'elle avait obtenu grâce à son ancien poste de poursuiveuse avec les Harpies de Hollyhead. Écrire des articles, suivre la Coupe du Monde, avoir le souffle coupé par le passage éclair d'un attrapeur... Elle pourrait recommencer. Ginny pensa à l'excitation du monde du Quidditch, mais elle fut sortie de sa rêverie par un cri venant de la cuisine :

- Hugo ! Lâche-ça !

Ron et sa sœur soupirèrent. Les enfants ne leur laisseraient donc jamais aucune minute de répit ?.

Quelques heures et déplacements de valises plus tard, les enfants étaient dans le train. Il faisait nuit et Lily-Luna s'amusait à compter les nombreuses tâches de rousseur d'Albus pour s'occuper. Il en a presque autant que Maman, pensa t-elle. Mais vu la faible luminosité, elle n'était pas sûre.

Ils avaient pris un wagon au fond du train et l'occupaient en compagnie de Rose et de Scorpius Malefoy. Celui-ci semblait dormir, allongé sur Albus et Rose, sa petite rate beige roupillant sur son ventre, tandis qu'Albus regardait le paysage à travers la vitre, des écouteurs sorciers vissés sur les oreilles. Ils étaient trafiqués pour fonctionner au delà des barrières magiques.

Suite à un toc-toc léger à la porte, un homme s'engouffra dans le wagon et s'assit à côté de la plus jeune fille.

- Salut Teddy !

Lily-Luna se mit à rougir légèrement, tripatouillant son atébas. Tonks et Rémus étant morts pendant la guerre, la grand-mère du métamorphomage l'avait élevé, mais elle était très vieille. Comme Harry était son parrain, c'est finalement dans sa famille qu'il avait passé le plus de temps. Dans l'esprit de la jeune fille, Teddy était à la fois comme un frère et un cousin.

Même si parfois, elle aimerait qu'il soit un peu plus.

Elle caressa Sootie, la chatte d'Albus, pour cacher sa gêne.

- Alors, deuxième année à Poudlard ? Je serais ton professeur de défense cette année.

- Mais, tu n'enseignais pas le Soin aux créatures magiques avant ?

- Tes frères ne t'ont pas dit ? J'alterne chaque année ! lui dit-il en un sourire.

Rose entra dans la conversation en parlant doucement, pour ne pas réveiller Scorpius :

- Avant, il y avait une légende comme quoi le poste de DCFM était maudit. Maman m'a expliqué que c'était depuis que Voldemort avait été refusé à ce poste par Dumbledore. Et comme Teddy est très superstitieux, c'est notre quatrième année et je ne l'ai jamais vu deux fois de suite au même poste !

Les cheveux de Teddy prirent une teinte rose pastel devant la moquerie.

- Faux. C'est juste que je n'ai pas envie que cette rumeur se perdre, j'aime bien les légendes !

Il ébouriffa sa crinière qui reprit peu à peu sa couleur préférée : le bleu. Il prit néanmoins bien soin de ne pas modifier la couleur brune de sa tempe rasée. Teddy était très à cheval sur son apparence.

Soudain, la porte s'ouvrit encore une fois avec fracas, et Scorpius se réveilla en sursaut, agrippé aux genoux de Rose.

- Ali, t'aurais pas vu Cicéron ?

- Ne m'dis pas que tu l'as perdu ? répondit Albus avec effarement, enlevant ses écouteurs.

A l'air gêné que prit James- car c'était James qui imposait sa présence à l'entrée du wagon- il avait effectivement perdu le hibou de la famille.

- Je le laissais se dégourdir les ailes dans le train, je ne pensais pas qu'il allait s'enfuir !

Scorpius émit un petit ricanement qui tomba bien au chaud dans l'oreille de James.

- Qu'est-ce que tu as, toi ? rétorqua le plus âgé.

Albus gronda en guise d'avertissement. Il détestait la manière dont James parlait à Scorpius. Scorpius était sa ''personne préférée'', comme il disait quand il était petit. Et il détestait avoir l'impression d'avoir un frère bête et méchant.

- Rien, j'admire ton intelligence. Répondit le blond avec un sarcasme balayant son air timide.

- Et moi j'admire ton culot, Malefoy. Tu sembles avoir besoin qu'on te remette à ta place.

Albus sortit sa baguette, l'air de rien. James le nota.

- Ah, je suis toujours aussi surpris que tu le défendes. Si papa te voyait.

- Papa est mort -James tiqua- Et papa a sauvé la vie du père de Scorpius. Il m'a également donné le nom d'un serpentard, je ne pense donc vraiment pas que le fait d'être ami avec lui le dérangerait.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu te souviens à peine de lui, cracha James.

Le ton commençait à monter et sur un regard de Lily-Luna, Rose s'interposa :

- Ça suffit. On ne t'a rien demandé, maintenant tu sors d'ici et tu vas chercher ton hibou. Et tu as intérêt à vite le retrouver sinon Ginny saura que tu es le responsable.

La grimace de Rose la faisait suffisamment ressembler à sa tante pour que James la prenne au sérieux, il sortit donc du compartiment, non sans adresser un geste obscène à Scorpius qui leva les yeux au ciel.

- Ça fera 10 points en moins pour Gryffondor, James, dit la voix traînante de Teddy qui n'avait pas parlé de toute la dispute. Il se tourna ensuite vers le blond pour lui demander si tout allait bien.

- Sans vouloir vous offenser, votre frère est vraiment con, donna le blondinet comme réponse.

Les autres élèves acquiescèrent, Scorpius était malheureusement dans le vrai. Comme il restait une bonne heure de voyage, il se rallongea sur ses amis, et garda les yeux ouverts dans le vague.

Les autres continuèrent à discuter jusqu'à l'arrivé du train. Comme ils étaient dans les derniers compartiments, ils durent attendre leur tour de descendre, perchés aux fenêtres pour observer le magnifique château, la lumière de la lune se reflétant sur le lac.

L'image était apaisante.

- Je crois que je ne m'en lasserais jamais. Comment les gens font pour accepter de partir une fois leurs ASPICs passés ?

La question de Lily-Luna engendra un silence. Tous se posaient la même question, une légère appréhension au ventre. C'est Teddy qui se chargea de répondre.

- Une fois que vous aurez dix-sept ans, croyez-moi, vous voudrez fuir cet endroit et devenir adultes.

Mais ce château vous manquera toute votre vie. Ce n'était pas pour rien qu'il avait choisit de devenir professeur. Mais il se garda bien de prononcer cette phrase à voix haute. Son but n'était pas de les désespérer.

- Allez, il est temps.

Ils rejoignirent les autres élèves vers les marches du wagon et montèrent dans les calèches. La benjamine ne fut pas surprise de voir qu'elles étaient tirées par des chevaux ailés squelettiques, ses frères lui en avaient parlé. Ils prirent tout les quatre place dans un silence de mort. Rose tint sa bouche close elle-aussi, car elle savait pourquoi ses cousins voyaient les sombrals.

Un souvenir fantôme planait sur la calèche.


- Célia Zabini : Poufsouffle !

Toute l'école était assise autour du banquet. Néanmoins, le fonctionnement de Poudlard avait bien changé depuis la seconde guerre. Désormais, les élèves passaient l'épreuve du Choixpeau chaque année, McGonagall ayant mis en place ce système pour supprimer l'agressivité qui régnait entre les maisons. Et en effet, depuis ce changement, les élèves étaient brassés à chaque rentrée, suivant la mode du système moldu, et l'entente entre les maisons n'avait jamais été aussi forte.

La directrice avait également réussi à supprimer l'aliénation que subissaient les élèves. Changer de classe chaque année leur permettait de ne pas avoir à rester dans une maison qui ne correspondait plus à leur personnalité et à ne pas rester coincés sept années avec les mêmes personnes.

Après tout, les gens changent sans cesse.

Les élèves étaient donc en train de manger, attentifs au moment où ils seraient appelés. La salle ne disposait plus de quatre grandes tables, mais d'une trentaine de tables de dix personnes. Albus, Scorpius, Rose, Lily-Luna et Hugo étaient assis ensemble en compagnie de trois autres amis et de Fred et Louis Weasley.

- Scorpius Malefoy !

Le jeune garçon soupira en se levant et avança jusqu'à la table des professeurs, devant laquelle était posé le Choixpeau. Lily-Luna en profita pour lui chiper sa compote. McGonagall tenait encore le rôle de l'appelante, sa longue liste de noms coulant jusqu'à ses pieds. Scorpius s'assit sur le fameux tabouret, tentant d'ignorer le petit nombre d'élèves qui le regardait de travers.

- Courage jeune garçon. Avec de la volonté, une réputation, due-t-elle être aussi lourde que celle des Malefoy, peut-être transformée, lui glissa-t-elle avec un clin d'œil.

Il acquiesça et dégluti. De la volonté. Ça, il en avait. La guerre avait détruit son père qui devait supporter le fardeau de ses erreurs. Même si maintenant son père était enjoué et aimant, il connaissait par cœur les moments de faiblesse qui l'obligeait à rester enfermé durant des jours dans la chambre parentale, muet. Il ne voulait pas finir de la même manière. Il voulait être fier en disant son nom.

Le Choixpeau se mit à susurrer sur sa tête.

- Alors, petit, qu'est-ce que ça sera cette année ? Toujours aussi malin qu'avant à ce que je vois.. Hm, un but fixé, beaucoup de détermination.. non, tu n'es plus à ta place à Serdaigle...Serpentard !

Scorpius souffla et cessa de se mordre les doigts pendant que ses amis et connaissances applaudissaient.

Rose fut placée pour la seconde fois à Serpentard, Albus également (il n'avait jamais été dans une autre maison), et Lily resta à Serdaigle.

Sans surprise, James fut placé pour la sixième fois consécutive à Gryffondor et il porta son sourire fier et hautain durant tout le repas.

- Je ne sais pas comment tu fais pour le supporter, Hugo.

Le petit frère de Rose s'entendait bien avec James et lui parlait régulièrement, malgré son jeune âge.

- Heu, je sais pas. Il a toujours été gentil avec moi. Il n'y a que les Serpentard qu'il n'aime pas, et en tant que Poufsouffle je ne peux pas vraiment lui faire peur, déclara-t-il en plaisantant.

Ils finirent le repas sous cette excitation de rentrée des classes. Puis, les semaines passèrent et la routine s'installa vite. Poudlard était la même que les années précédentes. Les cours s'enchaînaient les uns après les autres, et Albus était à moitié allongé sur sa paillasse, sa potion produisant de petits gargouillis reposants.

- Sev, ta potion va être foutue ! chuchota Scorpius

Sev, c'était son surnom préféré, celui que Scorpius employait avec cet accent si particulier sur le 'ev'. C'était aussi celui qui énervait le plus James. Albus ne savait pas laquelle de ces deux raisons lui plaisait le plus.

La professeure s'approcha dangereusement de lui, alors il se releva subitement, tentant de paraître le plus réveillé possible.

- Votre potion devrait avoir atteint une couleur bleu pastel et une texture liquide.

Elle se pencha vers la potion d'Albus, qui était violette.

- Vous l'avez laissée mariner trop longtemps Mr Potter. Rajoutez de la farine et éteignez le feu quelques minutes, c'est une vieille astuce.

Il la remercia d'un signe de tête. Belladonna Bluedrake était une professeure d'une quarantaine d'années, et son allure laissait penser que ses potions de prédilection ne seraient jamais enseignées à Poudlard, au grand regret des élèves.

- Sev ?

- Hm ?

- Tu as parlé à ta mère pendant les vacances ? A propos de tu-sais-quoi ?

- Je n'ai pas osé.. J'ai fouillé dans ses affaires mais je n'ai rien trouvé d'intéressant.

Les deux amis parlaient du suicide d'Harry Potter.

Albus freina les souvenirs flous de son père qui dansaient devant ses yeux. Il voulait savoir quelles étaient les raisons qui l'avaient poussé à se donner la mort. Les trois amis avaient donc ouvert l'enquête depuis quelques mois.

- Mais tu m'as dis qu'il avait laissé une lettre, ta mère ne l'aurait quand-même pas jetée ?

- Non je ne pense pas. C'est peut-être dans le bureau de papa, mais il est fermé depuis... Je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu ouvert. Je sais juste que maman y va de temps en temps, mais elle s'enferme à l'intérieur.

- Tu ne sais pas où est la clef ?

- Non. Il faudra qu'on y réfléchisse.

Rose éternua pour la énième fois et sa voisine se moqua d'elle.

- Miss Thomas, votre potion est orange, sonna la voix de stricte de leur professeure.

Alisha se décomposa. Elle avait les mains moites. Albus était assit derrière elle et pouvait presque sentir son stress. Alisha n'arrivait pas à gérer la concentration qu'exigeait les potions. Pourtant, elle était une excellente gardienne de Quidditch.

- Désolé, j'ai dû mettre trop d'amanite. »

Les élèves tiquèrent à ces mots, seule la respiration buccale de Rose se faisait entendre.

- Vous avez mis de l'amanite ? Qui vous a autorisé à faire ça ? hurla Bluedrake.

L'enseignante était devenu blanche et tous les élèves se mirent à paniquer. Un silence de quelques secondes s'étendit pendant qu'un filament de fumée s'échappait du chaudron.

Mrs Bluedrake jura et gribouilla un mot sur un bout de parchemin qu'elle déchira sur les cours de la fautive. Elle convoqua ensuite un patronus qui luisit dans la salle et elle lui intima l'ordre d'avertir l'infirmier. Le saumon argenté nagea gracieusement dans l'espace et se faufila à travers la porte.

- Je ne sais pas quels effets vont provoquer les vapeurs de cette potion. Mais ça pourrait nous provoquer des hallucinations, un comportement étrange, ou pire. Nous allons tous passer un moment à l'infirmerie, par précaution.

Quelques minutes plus tard, la vingtaine d'élèves tentait donc de passer le temps, sur leurs lits ou celui d'un-e autre. Alisha faisait semblant de dormir, par honte. Certain-es lisaient ou travaillaient leurs devoirs en retard, Scorpius et Albus étaient allongés l'un sur l'autre, Rose étant occupée à jouer aux cartes avec un camarade.

- Tu me fais un dessin demain ?

- Peut-êêêtre...

- Pourquoi pas ?

- J'aurais peut-être autre chose à faire. Ou alors on sera tous morts à cause de la potion.

-Mais n- il s'empêcha de dire le mot à la dernière seconde- mais pas du tout.

Albus s'esclaffa. Scorpius n'était pas bon au ni oui ni non.

- T'es nul !

Scorpius parut blessé et son visage se déforma subitement.

- Ah ouais ? Parce que les Malfoy manipulent mal les mots peut-être ?

Albus fut surprit par cette réaction étrange. Il en fallait beaucoup pour énerver Scorpius d'habitude.

- Pourquoi tu t'énerves ? J'ai pas parlé de ta famille ! dit Albus en tendant les mains face à lui.

Rose tendit l'oreille en entendant le ton monter entre les deux adolescents.

- Évidement, puisque la tienne est tellement plus admirable ! Des aurors et des combattants, t'as de quoi être fier, toi !

- C'est pas de ma faute si vous êtes assez stupides pour toujours vous allier au camp perdant ! cracha Albus.

La conversation devenait trop étrange. En regardant autour d'elle, Rose se rendit compte que beaucoup d'autres élèves se disputaient de la même manière :

- Oh, t'arrête de lire oui ? Je te parle !

- Je travaille. Tu connais ce mot abruti ? Travailler.

C'est le moment que choisit leur professeure pour sortir du placard à potions de l'infirmier. Elle titubait et riait bêtement.

- Aaaah, la mandragore, une valeur sûre !

Quelque chose clochait. Les autres semblaient êtres devenus des caricatures d'eux-mêmes. Mais pourquoi est-ce que ça ne la touchait pas, elle ?

Elle sortit par réflexe son mouchoir sale de sa poche et comprit. Son rhume l'obligeait à respirer par la bouche depuis ce matin, elle n'avait donc pas respiré les vapeurs comme les autres.

Donc le principe actif de la potion n'agit pas par les poumons ? Il agit selon la façon dont on respire ? C'est bizarre !

Elle courut vers Geoffrey, l'infirmier, et lui fit part de sa découverte.

- Je suis au courant, répondit-il avec un sourire. L'antidote est en train d'arriver, j'ai demandé à Teddy de nous apporter les fioles.

En attendant, Rose fut prise à partie dans la dispute d'Albus et Scorpius.

- De toute façon tu n'es ami avec nous que pour donner une meilleure image de ta famille, n'est-ce pas Rose ?

- Ali !

- Non, sois honnête Rose, c'est ça que vous pensez de moi ? la coupa Scorpius. Vous avez pas trop honte de traîner avec un mangemort ? C'est ton frère qui serait fier de tes paroles Albus !

Toute l'infirmerie était maintenant plongée dans des disputes stériles. La rousse chercha l'infirmier du regard. Il arrivait, les bras chargés de fioles.

Les élèves et leur professeure furent soigné·es en quelques minutes. Au grand plaisir de Rose qui n'en pouvait plus de supporter une vingtaine d'élèves complètement drogué·es par des vapeurs de potion. Une heure dans ces conditions était épuisant.

L'incident passé, les trois ami·es se réunirent dans la cour, un silence gêné plannant entre eux.

- Scorpius... je ne le pensais pas.

L'adolescent aux cheveux blonds cendrés gardait les yeux fixés sur le sol. Il tripotait son bracelet d'amitié.

- Je suis désolé d'avoir insulté ta famille, vraiment.

- Cette potion vous a rendu tarés, dit Rose entre deux éternuements. Elle occulta volontairement l'ombre de franchise qu'elle avait entraperçue dans leurs paroles. Leur dispute n'avait pas sonné si fausse. Et l'air honteux qu'arborait Scorpius finit de la persuader. Bien sûr que le malheureux portait le poids de sa famille, et qu'une certaine jalousie le rongeait.

La tension était trop lourde, alors Rose força les deux garçons à s'enlacer et ils purent enfin soupirer de soulagement.

Tout allait bien.

- Bon. Où peut-être cette fameuse clef ? demanda Scorpius à son meilleur ami, à qui il tenait encore la hanche.

Rose leur lança un regard perdu. Ils avaient avancé l'enquête sans elle ? C'était pourtant elle la spécialiste des énigmes. Albus lui expliqua qu'il valait mieux la tenir au courant de leur avancement dans la salle commune, à l'abri des oreilles indiscrètes. En attendant, il fallait se rendre dans la serre principale, où Neville Londubat donnait cours de Botanique suite à leur cours plus que mouvementé.


- Alors ? C'est quoi ton plan ?

Rose réfléchissait, en tailleur auprès de la table basse, ses cheveux bouclés flottant autour d'elle. Son baladeur trafiqué crachait du metal symphonique, le seul que Scorpius appréciait. Elle était en train de jouer aux échecs contre les deux garçons, et même à eux-deux, ils avaient du mal à la battre. Scorpius pouvait tout de même la tenir en difficulté quand il s'en donnait les moyens.

- Le plan est assez évident, on va tous les trois chez toi pour les vacances de Yule.

A part les nés-moldus, la plupart des sorciers fêtaient les anciennes fêtes païennes. Yule était la fête du soliste d'hiver, elle correspondait à la période de Noël.

- C'est après que ça se complique. Ta mère va dans ce bureau combien de fois par an ?

- Je sais pas.. Une fois tous les deux mois ? En tout cas, elle y va toujours quand il y a beaucoup de monde à la maison, pour s'isoler.

- Alors ça devrait le faire.

Scorpius écoutait ses amis, mais ses yeux étaient ailleurs. Leur salle commune était très belle et élégamment décorée. On pouvait même observer les fonds du lac par le biais de trois grandes baies vitrées creusées dans le mur. Partout où Scorpius posait les yeux, il existait une dominance de couleurs vertes qui se reflétaient dans le regard d'Albus. Le plus jeune des trois ami·es se perdit dans la contemplation du fils du Survivant.

S'ils se connaissaient de vue depuis l'école primaire, ils s'étaient vraiment rencontrés à l'enterrement du père d'Albus quand ils étaient plus petits. Hermione et le père de Scorpius s'étaient ensuite rapproché·es peu avant la mort d'Harry Potter, et si Draco n'était pas devenu extrêmement apprécié chez les Weasley et les Potter, il était respecté. Ça avait permis à Scorpius de se lier d'amitié avec la nouvelle génération.

- J'aime pas l'Arithmancie ! le tira Rose dans ses pensées.

- Pourquoi t'as pris cette option alors ?

- Pour faire plaisir à Maman, bougonna-t-elle.

Comme elle devait le rendre le lendemain, Albus la poussa un peu à finir son devoir pendant que Scorpius faisait semblant de travailler.

Quand il avait rencontré Albus, il s'était sentit en paix. Il se sentait toujours bien quand il était dans les parages. Dans ses songes, Scorpius s'imaginait comme le vassal de son ami, il se sentait comme un samouraï ayant juré fidélité à son seigneur. Il ne savait pas vraiment d'où venait ce sentiment. D'une vie antérieure ? De l'histoire compliquée entre leurs deux pères ? De l'infinie confiance qu'il ressentait à son égard ?

Il n'en avait aucune idée, mais pour l'instant, ça ne le dérangeait pas outre-mesure.


Si Albus avait su la journée qui l'attendait, il ne se serait jamais levé.

Il avait d'abord subit un cauchemar comme il en faisait depuis le décès de son père. Il était dans une forêt très sombre, et faisait face à un loup-garou effrayant dressé sur ses pattes arrières. Au lieu de courir, comme n'importe quelle personne sensée l'aurait fait, il avait jeté sur la bête un regard de dévotion et de soumission telle qu'il en tomba à genoux, les bras ballants. Sans force, il s'était écroulé, voyant avec horreur et fascination le corps du loup basculer dans son champ de vision à mesure que sa tête s'affaissait vers l'arrière. Et brusquement, il fut dans le néant le plus complet, chutant dans le vide, et sentait des multitudes de serpents glisser sur sa chair dans une morsure sans fin.

Il s'était réveillé en sueur, avec une sensation de frayeur et de plaisir mêlés qu'il ne comprit pas. Plus tard, quand il eu prit une douche bien méritée et admiré les poissons du lac visibles à travers la vitre de la cabine, Albus rejoignit enfin ses amis dans la Grande Salle.

- Sev ! Qu'est-ce que tu foutais ? Il paraît qu'il va y avoir une annonce de la directrice ! l'apostropha Rose

- Douche. Eh, il n'y a plus de croissants !

- Tant pis pour toi. dit Lily-Luna en avalant le dernier.

Outré, Albus ouvrit la bouche pour protester, mais la voix de la directrice le fit taire et il posa son sac pour s'asseoir sagement avec les autres.

- Chers élèves, commença-t-elle, l'équipe professorale et moi-même avons décidé de remettre en place des duels sorciers.

Un brouhaha et des exclamations excitées retentirent dans la salle.

- Pour éviter tout débordement comme nous en avons eu il y a cinq ans, tout sortilège ou attaque physique ayant pour but de nuire et non de neutraliser seront punis d'un mois de retenues et d'une lettre d'avertissement envoyée à vos responsables légaux.

Ce fut la dernière menace qui intimida le plus les élèves.

- Non seulement ces duels auront pour but de vous amuser, mais ils nous permettrons également de visualiser votre niveau en Sortilèges et en Défense. Nous pourrons donc ensuite créer des duos entre élèves de bons niveau et élèves en difficulté afin de vous préparer correctement à vos futurs examens.

Poudlard prit en compte la nouvelle et McGonagall termina son discours en annonçant que les premiers duels commenceraient à 10h et se dérouleraient tous les samedi.

- Pour bien me faire comprendre : ces séances de duels font partie de votre cursus scolaire et sont obligatoires. Les participants d'aujourd'hui seront tirés au sort, ainsi, tenez-vous prêts !

Tout le monde avait l'air excité par la nouvelle, sauf Albus. Vouloir à tout prix former les élèves comme s'ils étaient encore en guerre lui semblait paranoïaque. Il aurait préféré des duels d'arts martiaux comme il en avait pratiqué avant son entrée à Poudlard. Après tout, se dit-il, une fois désarmés la plupart des sorciers sont perdus et s'abandonnent à l'ennemi. Il serait malin d'apprendre à se défendre avec son corps.

Une chevelure se teinta en rouge à la table des professeurs et attira son regard. Oui, il suggérerait l'idée à Teddy.

- Allez frérot, fais pas cette tête ! Il reste des croissants à la table d'à côté, je vais t'en chercher ! essaya de le réconforter Lily-Luna.

Albus maugréa.

Le moment venu, tous les élèves s'étaient rendu·es à l'heure du rendez-vous dans le stade de Quidditch. L'endroit avait été magiquement rétrécit pour s'adapter aux duels sorciers, qui demandaient moins de place et des spectateurs beaucoup plus proches. L'arène avait désormais un rayon de vingt mètres et l'estrade était seulement surélevée d'un mètre vingt. Des rochers, arbres et petites marres avaient été crées pour l'occasion, donnant plus de possibilités aux combats.

McGonnagall se retrouvait jonchée sur un fauteuil en hauteur et elle porta sa baguette à la gorge pour augmenter la puissance de sa voix.

- Jeunes gens, le duel de sorcier est à présent ouvert ! Les noms de tous les élèves de cette école figurent dans ce calice. Si votre nom est appelé, vous serez priés de vous rendre au milieu du terrain sans tarder. Mr Lupin se chargera du contrôle des combats.

La chevelure bleue de Teddy était immanquable. Il était assis sur la rambarde qui séparait l'arène de l'estrade, ses jambes battant dans le vide. Le cliquetis de ses rangers résonnaient dans l'arène.

La baguette de la directrice s'approcha de la coupe pleine de bouts de papier, et deux d'entre eux voletèrent.

Élèves et équipe professorale reteniren leur souffle. La main de Scorpius se crispa sur la jambe d'Albus, et Rose serra ses doigts entre ses propres genoux.

- Rigorius Fletcher et Morrigan Lepetit !

Des acclamations de leurs amis retentirent. Rigorius était en sixième année et Morrigan en troisième. Le combat s'annonçait facile pour le jeune homme.

Yels se rendirent ensemble au centre du terrain, face à face. Teddy fit entendre sa voix traînante :

- Levez vos baguettes et regardez vous. N'oubliez pas, tout coup dangereux ou humiliant sera sanctionné. Autrement, tous les coups sont permis. Vous pouvez faire preuve de ruse ou d'attaque directe. Vous pouvez vous cacher ou poursuivre votre adversaire. Dès qu'un participant crie son abandon, l'autre doit immédiatement cesser le combat. Le duel est gagné lorsqu'un des participant ne peut plus se battre ou s'avoue vaincu.

Les deux élèves se regardèrent avec insistance. Comme les duels se déroulaient le samedi, personne n'était vêtu des tenues réglementaires, et le contraste était saisissant entre les deux adolescent·es. L'un gigotait dans des vêtements moldus banals, l'autre était drapée dans une robe sorcière en velours violet.

- Saluez-vous. N'oubliez pas de respecter l'autre. Faites demi-tour et avancez d'un pas en suivant ma voix. Un...Deux...Trois, commencez !

Le premier réflexe de Morrigan fut de se lancer un protego. Le sortilège sembla assez puissant puisqu'une légère auréole l'enveloppa, la protégeant pour plusieurs minutes. Rigorius sembla surpris en voyant son expeliarmus ricocher contre le bouclier. La jeune fille profita de cette seconde d'inattention pour lui envoyer un sortilège de chatouilles.

Plié par un rire incontrôlable, Rigorius essayait tant bien que mal de prononcer un finite incantatem qui le délivrerait de sa souffrance. Merde, pourquoi ce genre de sortilège est aussi long à prononcer ?

Albus se moqua de lui et observa la troisième année qui avait couru se réfugier derrière un rocher.

Mais qu'est-ce qu'elle fiche ?

Une fois libéré du sort, Rigorius partit à la recherche de son adversaire. Le public joua le jeu et ne lui donna aucune indication. Il ne fît aucun bruit. Il s'avança près du rocher en question, et s'apprêta à marcher dans une flaque. Morrigan en profita et glaça l'eau, ce qui eu pour effet de faire glisser Rigorius face contre terre.

Le public rit, et Morrigan se permit un petit sourire. Elle se leva et lança un sortilège de saussissonnage au sixième année, puis prit sa baguette avec un regard très digne. Une vague d'applaudissement fit vibrer l'estrade. Rigorius tremblait de rage. Se faire battre par une gamine..

Teddy le libéra et demanda aux deux enfants de se serrer la main, il leur expliqua ensuite ce qui aurait pu être mieux fait, les atouts et défauts de chacun...

Une fois le calme revenu suite ce combat rapide, la directrice tira à nouveau deux prénoms au sort. Un brouhaha parasite empêcha Albus de bien se concentrer, et étant encore dans l'euphorie du spectacle, Albus fut très surpris quand il entendit son nom résonner dans l'arène.

Il fut encore plus surpris quand il entendit celui de son frère suivre le sien.


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J'espère que la suite vous plaira !

A dans deux semaines !

[EDIT 2017] Petite précision : Comme vous l'avez peut-être remarqué, j'utilisais avant une écriture prototypique "neutre", ce qui alourdit quelque peu la lecture. Deux ans plus tard, je n'ai pas le courage de corriger tout le texte, je m'en excuse !