Hey, bien le bonjour, fandom d'Untertale. Tu accepterais un OS pour peupler tes maigres rangs francophones ?

Je suis tombée amoureuse de ce jeu dès les premiers instants, et il fallait bien que j'écrive un truc dessus un jour. Et au vu de la magnifique OST, quoi de mieux que le thème de la musique pour commencer ? Il se trouve que le personnage que j'arrive le mieux à cerner de mon point de vue est Undyne, alors j'ouvre le bal avec elle ! =D

N'hésitez pas à me laisser une review, ça me fera super plaisir o/

Disclaimer : Undertale revient de tout droit à Toby Fox.


Un peu de piano

Undyne aime bien jouer au piano. Elle ne le montre pas à n'importe qui, et pas grand monde ne le sait, mais de temps à autre, la capitaine de la garde royale s'assoit devant l'instrument, et laisse ses émotions traverser les touches.

Des fois, les notes sont fières, furibondes, enragées, et résonnent contre les murs comme si elles allaient les faire voler en éclats ; elles transpirent l'énergie que la musicienne met dedans, avec tout son cœur, et chantent au rythme furieux des doigts qui les enfoncent, les écrasent sans jamais les briser en les maîtrisant parfaitement. Dans ces moments-là, Undyne a l'impression que le vent indomptable de la bataille l'emmène loin, très loin de ce siège où elle est assise, et l'adrénaline l'envahit et l'enveloppe avec ardeur ; plusieurs fois, des lances se sont matérialisées à ses côtés comme pour l'accompagner à la guerre et résonner avec la fureur de la musique. Le martèlement des touches fait écho à ceux des pas des soldats, l'insistance des notes retentit avec la détermination de la capitaine, et la vitesse de ces dernières brûle du feu de l'action comme en plein combat.

Undyne aime bien jouer au piano, parce que c'est une bataille qu'elle seule est capable de maîtriser.

Parfois, les notes sont plus discrètes, plus effacés, plus légères, et s'envolent dans les airs avec le chatoiement fragile des lucioles que l'on trouve à Waterfall. Elles accompagnent le ruissellement de l'eau, chuchotent aux Fleurs Échos, partage des secrets dans les ombres des cavernes ; elles se fondent dans la masse sans pour autant perdre de leur caractère, et elles chantent, elles chantent la plénitude et la paix d'esprit que ressent la jeune femme dans ces moments-là. Cette lamentation lui rappelle l'endroit dans lequel elle vit, ses attentes de toujours, celles qui lui disent que bientôt, oui, bientôt, ils seront libres, lorsqu'Asgore brisera la Barrière, avec la dernière âme d'un humain. La plainte flotte dans la maison de la capitaine sans vraiment alourdir l'atmosphère, mais plutôt pour la remplir d'un espoir fragile, que la meneuse montre rarement dans la rage de ses entraînements. Ses doigts caressent respectueusement les touches, comme si elle touchait ses propres rêves avec une précaution immense, et le rythme reste lent et apaisant ; un peu comme l'endroit où elle vivait.

Undyne aime bien jouer au piano, parce qu'elle a l'impression de toucher du doigt les étoiles qu'elle n'a jamais vues.

De temps à autre, les notes sont aussi joyeuses, radieuses, presqu'enchantées, et se répandent dans la pièce avec satisfaction ; elles se propagent comme un fou-rire, énergiquement, avec sincérité, sans jamais rien cacher, et délivrent un message chaleureux, plein de partage et d'attachement. Les touches sont enfoncées gaiement, et Undyne se rappelle de tous ceux qui l'entourent. Elle revoit le sourire de Gerson, la tendresse d'Asgore, et tous ces moments où le roi lui a appris à se battre ; elle revoit le moment où, au petit matin, Papyrus se tenait toujours devant sa porte, déterminé à ce qu'elle l'accepte dans la garde royale, et elle revoit leurs nombreux entrainements ensembles, des leçons de cuisine aux combats magiques, et elle admire la gentillesse et la sincérité de celui qu'elle considère comme son meilleur ami. Elle se remémore les innombrables moments passés avec l'Unité Canine, des soupçons envers les Gardes N°1 et N°2, et bien évidemment, elle pense à la première fois où elle a rencontré une certaine scientifique.

Undyne aime bien jouer au piano, parce qu'elle se rappelle de tous ceux qui l'entourent.

Et puis, il y a une mélodie qu'Undyne n'a jamais montrée à personne. C'est une litanie secrète, cachée au plus profond de sa mémoire. Quand ses doigts se mettent en place sur les touches, c'est comme si la capitaine ouvrait son cœur, et les notes démarrent avec une ferveur incroyable. Elles ne sont ni trop rapides, ni trop lentes ; elles sont un peu maladroites, un peu gênées d'être ainsi jouées, et se dispersent aux quatre coins de la maison comme si elles voulaient se cacher, sans montrer au monde leur véritable signification – mais Undyne les joue fermement, sans jamais se démonter. La meneuse laisse alors tous ses sentiments parler et se refléter dans cette rengaine, sans mensonges ; et elle se rappelle d'un certain endroit, d'une certaine personne. Elle revoit la décharge au plus bas niveau des Cascades, et elle se rappelle alors de la première fois où elle a entendu la voix d'Alphys. Elle se souvient du moment où ses yeux s'étaient posés sur cette personne un peu trop timide, un peu trop embarrassée, mais terriblement passionnée par ses centres d'intérêts ; alors, la capitaine de la garde joue tous les souvenirs qui lui reviennent, un peu comme une ode en hommage à celle qui avait tout bouleversé dans sa vie, et elle recopie à la perfection l'image de la scientifique royale, sa timidité, ses peurs, ses passions, et le moment où elle l'avait rencontrée.

Undyne aime bien jouer au piano, parce qu'elle pressent son cœur battre d'une passion singulière en faisant ainsi, une passion n'ayant rien à voir avec l'adrénaline d'une bataille classique.

Dans ces moments-là, bien que son âme ne soit que monochrome, comme celles de tous les autres monstres, Undyne la sentait se colorer et miroiter de milles couleurs chatoyantes, qui explosaient en un feu d'artifice fabuleux que seul la musique savait provoquer.

Undyne aimait bien jouer au piano, pour toutes ces raisons-là.