Disclamer: Malheureusement pour nous, rien de ce monde ne nous appartient... et d'ailleurs très peu nous appartient... sauf quelque personnage tiré de notre poche. Tout est à notre grande JKR!

Petit mot de l'auteur: Dans notre cas, c'est le mot des auteurs! Car oui, nous sommes deux merveilleuses jeunes femmes, pleines d'imagination et avec la merveilleuse envi d'écrire! Le Québec et l'Angleterre se réunissent pour vous pondre cette charmante histoire! Que nous espérons, vous allez adorer!

Nous sommes fans de commentaires, petits mots d'encouragement et réactions! Les reviews sont ouvertes à toutes et à tous! Profitez-en!

Résumé: «Qui nous a encore mis dans un pétrin pareil?» «Ce n'est rien Lily, Alis ne savait probablement pas ce qu'elle faisait...» «Mais j'ai rien fait Abi! C'est Thèdes qui m'a entraînée là dedans!» «Alis! Tu ne sais pas ce que ça veut dire la solidarité?»

L'amortentia à l'arsenic

Abigail.

Autour d'elle, tous s'activaient rapidement. Pourtant la jeune fille ne savait pas ou se mettre. L'heure fatidique arrivait de plus en plus vite et Abigail ne pouvait se calmer. Bientôt la jeune fille serait à bord du Poudlard Express, rejoindre ses amies, loin de cette famille qu'elle détestait tant. Sa jeune sœur passa rapidement à côté d'Abigail et lui lança un regard dégoûté :

- Ne pense même pas à m'adresser la parole rendue à Poudlard, je ne voudrais pas qu'on croit que je partage une bonne relation avec toi...

Abi haussa les épaules, elle avait l'habitude de cette relation de haine entre Elisabeth et elle, et l'idée que bientôt elles feraient comme si l'une et l'autre n'existait pas lui allégea le cœur. Elle détestait cette famille et le plus beau cadeau d'anniversaire que la jeune fille pouvait avoir, c'était son départ de cette maison sinistre à chaque rentrée scolaire. À quelques pièces d'elle, la jeune fille entendait sa mère chouchouter sa sœur, lui rappelant de ne pas oublier tel ou tel chandail, lui rangeant ses beaux petits bijoux d'enfant adoré. Parallèlement à cette démonstration de douceur, dans laquelle elle n'était jamais incluse, elle entendit son père marcher des talons. Eporix Bonham ouvrit la porte, regarda sa fille de travers et lui dit de manière abrupte :

- Dépêche-toi, nous partons.

Ne se formalisant pas, plus maintenant, du ton déplaisant qu'empruntait son géniteur, la jeune fille baissa la tête, attrapa sa valise et ne prit pas la peine de se retourner. Cette maison n'était plus la sienne depuis qu'elle avait 11 ans, depuis qu'elle était la honte de cette... famille. Elle avait certes un pincement au cœur en pensant à Antony, son plus grand frère de vingt ans, probablement le seul a l'avoir déjà aimée, mais son frère travaillait maintenant, habitait loin de cette maison et plus personne n'était là pour alléger le poids que lui procurait le fait d'être dans cette demeure.

Abigail entrait aujourd'hui en sixième année à Poudlard et c'est à cette endroit qu'était sa véritable famille. Depuis sa première année, allez savoir comment, la jeune fille s'était faite des amies et cette amitié surprenait encore la jeune gryffondor. Elle n'était pas le genre de fille extravertie qui parlait et riait. La jeune fille avait tendance à se décrire comme quelqu'un de morne... et sans réel intérêt. Elle n'avait pas un beau sourire comme Alis, ou une estime à tout épreuve comme Thèdes, et elle s'assumait encore moins que le tempérament de feu de Lily ! Elle était, des quatre, la fille calme, sans surprise. Elle était sage, préférait ne pas se faire remarquer et se contentait de commenter calmement les péripéties de ses amies... en gros, elle ne voyait absolument pas comment elle aurait pu un jour, seulement rivaliser contre ses trois amies et, à défaut de ne pas comprendre pourquoi elles étaient amies, elle se félicitait d'être de leur côté et non contre elles.

Elisabeth passa impérieusement devant Abigail, lui coupant le passage et faisant tomber par la même occasion la cage de Edgard, son petit bousouflet. Celui-ci, fâché de se chamboulement soudain, se recroquevilla sur lui même, faisant la tête du même coup à la jeune fille. Désespéré, Abi se pencha et ramassa sa cage, sans même lancer un regard haineux à sa sœur, la parfaite petite serpentarde. Si les clichés, quels qu'ils soient dans la vie, n'avaient jamais eu leur place dans la tête d'Abigail, la rivalité Gryffondor et Serpentard, au grand étonnement de la jeune fille, se faisait très bien sentir au sein de sa famille.

La famille Bonham prirent place dans une voiture que le ministère leur avait fournir. Ses parents, travaillant tous deux là-bas, monsieur Bonham à la commission des sortilèges expérimentaux et madame Bonham à la commission d'examen des créatures dangereuses, il avait été bien simple d'obtenir cette faveur. Abi prit donc place à l'arrière de la voiture, au côté de sa sœur. Celle-ci qui l'avait dévisagée longuement pour finalement lever le nez dédaigneusement.

Le chemin vers la gare s'annonçait être long.

ooo

Thèdes.

Le soleil se levait doucement et la jeune fille assise sur son lit eut absolument tout le temps pour l'admirer faire son ascension. Ces derniers temps, elle ne sentait plus la fatigue, mais c'était quelque chose qui était devenu commun au fil du temps et se réveiller tôt tout en se couchant très tard était finalement une habitude qu'elle ne regrettait pas d'avoir pris pour rien au monde. En effet, plus on est éveillé et seul, et plus on peut penser.

Et tant mieux, elle adorait penser et chacune de ses rêveries, surtout ces derniers temps, lui donnaient un sourire qu'elle n'arrivait plus à s'enlever de la bouche. Bientôt, toutes les questions qu'elle se posait trouveront une réponse grâce à son petit groupe de copines qu'elle aimait tant. Voilà pourquoi la rentrée à Poudlard lui faisait chaud au coeur, et elle était pressée de se trouver à la gare où elle pourrait enfin se dire que le demi tour n'était pas possible.

Elle avait si hâte de retourner là-bas. Déjà parce que ses amies lui manquaient, et, même si elles lui avaient rendue visite quelques jours, et qu'Abigail, une de ses quatre filles était restée un peu plus longtemps que les autres, le besoin de les revoir était bien présent. Leur sixième année allait commencer le jour même et les habitudes scolaires, malgré les deux mois qui séparaient la fin des cours et la rentrée, étaient tenaces. Heureusement, pensa-t-elle, elle n'aura pas le visage de cadavre que tout le monde arborait en début d'année à cause du changement d'horaire.

Quand elle tourna la tête vers l'horloge parlante, elle vit qu'il était temps de descendre. Elle fit le moins de bruit possible pour ne pas réveiller sa mère, qui, comme d'habitude ne se lèverait que bien plus tard et se maudit sur place quand elle marcha sur la latte du parquet qui grinçait le plus. Rapidement, elle descendit les immenses escaliers de la demeure Kostonhalu. Plusieurs elfes de maisons se pressaient au rez-de-chaussée mais elle n'eut même pas un geste pour eux. Arrivée dans la cuisine, elle croisa le regard de son père qui venait de lever les yeux de la Gazette du Sorcier.

- Bonjour Thèdes.

- Bonjour.

- Tes valises sont-elle prêtes ? Ils ne restent que quelques heures avant le départ pour Poudlard.

- Tout est prêt depuis une semaine, lui répondit-elle en levant les yeux.

- Bien.

Aradan Kostonhalu ne la regardait plus et Thèdes mangea peu. Elle espérait que sa mère se lèverait bientôt, car la présence de son père l'ennuyait beaucoup. En rentrant de nouveau dans sa chambre, elle voulut vérifier sa valise mais se rappela du temps qu'elle avait pris pour la fermer sans utiliser la magie, cela la refroidit tout de suite et elle n'osa pas y toucher.

Les heures passèrent bien lentement.

À dix heures, sa mère rentra dans sa chambre alors qu'elle était en train de rêvasser sur ses prochaines aventures en compagnie d'Alis, Lily et Abigail. La prochaine année s'annonçait très excitante. Thèdes ne put qu'avoir le souffle coupé en voyant sa génitrice. Elle avait des cheveux noirs bouclés avec de grands yeux tout aussi sombres. Sa peau était très pâle, elle avait un nez si fin et petit que personne ne pouvait le voir au premier abord et sa lèvre supérieure était un peu plus gonflée que celle inférieure. La jeune fille s'en voulut de lui ressembler si peu avec sa peau bronzée et ses cheveux plats. Onni Kostonhalu s'allongea sur le lit comme sa fille et lui caressa les cheveux avec amour.

- Tu m'écriras ?, lui demanda sa mère en entrelaçant ses doigts dans les siens.

- Bien sûr, comme chaque année.

- Autant ?

- Autant.

Les minutes filèrent à une vitesse hallucinante.

- Allons, tu n'as pas vraiment envie de faire attendre tes amies, n'est-ce-pas ?

Thèdes fit un 'non' de la tête et, en un instant, sa valise se trouvait en bas. Ils étaient tous prêt.

ooo

Lily.

Elle sentait bien que le soleil lui brillait les yeux mais pour rien au monde elle n'aurait pus les ouvrir à cet instant là. Elle s'était couchée bien trop tard la veille pour avoir le courage de se réveiller aussi tôt ce matin. Se retournant pour donner le dos au soleil, elle se demanda qui pouvait être aussi stupide pour ouvrir les volets aussi tôt. Après tout, il n'y avait rien d'important aujourd'hui, elle pouvait dormir, même toute la journée si elle en avait envie.

Quand elle se sentit tomber dans les bras de Morphée à nouveau, le réveil à côté d'elle sonna et elle sursauta. C'était sûr à présent, ce n'était pas son jour et rien ne pourrait arriver de pire que ça. Elle voulait dormir encore longtemps, oui, mais visiblement, quelqu'un avait fait en sorte de gâcher ce moment précieux. Ses pensées se bloquèrent tout de se suite sur l'image de sa soeur, Pétunia, une jeune fille abjecte qui avait toujours eu du mal à respecter son rang de sorcière. Elle s'assit sur le lit, mit ses chaussons et avança à reculons jusqu'à la salle de bain. Elle se demanda encore une fois pourquoi est-ce qu'elle s'était levée si tôt. Elle avait vraiment toute la journée pour elle alors pourquoi ne pas dormir un peu, encore ? Elle tourna la tête pour apercevoir son lit qui n'attendait qu'elle dans l'entrebâillement de la porte de la salle d'eau. Elle secoua la tête. Il fallait qu'elle arrête de vouloir dormir sans arrêt, elle était grande maintenant, et bientôt elle serait à Poudlard et elle ne pourrait plus dormir à sa guise...

Poudlard ? Mais quand ça ? Elle se dépêcha d'aller vérifier sur son calendrier la date d'aujourd'hui. Il était le premier septembre. Bien. Rien d'alarmant. Tout allait pour le mieux.

Quoi ? Mais le premier septembre, et cela si elle ne se trompait pas, c'était bien la rentrée au collège, non ? Elle aurait tellement aimé faire comme toutes ses copines moldues et passer un coup de fil à une de ses trois amies mais bien entendu il avait fallu qu'aucune d'elles n'entendent jamais parlé de leurs vies d'un téléphone. À croire que rien que de penser à l'existence de ces petites bijoux leurs étaient inconcevables... Elle descendit à la hâte dans la cuisine où elle croisa sa mère et, toute essoufflée, lui demanda :

- Maman, c'est aujourd'hui la rentrée pour Poudlard ?

Sa mère Eleanor Evans lui fit un petit sourire et prit une tasse dans laquelle elle versa un peu de café.

- Bonjour ma chérie. Je vais très bien, merci. Et toi, comment te sens-tu ?

La rousse s'en voulut un instant et rougit directement après les paroles de sa mère. Elle marmonna un 'désolée' et continua à la regarder de manière suppliante pour qu'elle réponde à sa question.

- Oui c'est bien aujourd'hui la rentrée, mais il n'est que neuf heures. Tu as encore bien le temps de t'inquiéter d'être en retard. Prend ton petit déjeuner et va faire ta toilette.

Lily ne se fit pas prier et, voulant tout faire pour ne pas arriver en retard, se dépêcha de tout ranger dans sa chambre pour pouvoir être parfaitement à l'heure.

Ils arriva, malgré les ricanements de sa soeur qui la mettaient à bout de nerf et les embouteillages qui lui firent se faire un sang d'encre, entière et presque calme à la gare de King's Cross. Il ne restait plus que peu de temps avant de retrouver Alis, Abigail et Thèdes. Elle était impatiente

ooo

Alis.

Le soleil se levait lentement sur la petite maison des Watkins et rien ne bougeait. La maison était complètement silencieuse et toutes formes de vie semblaient parfaitement plongées dans un sommeil profond. Puis le temps passa, le soleil montait doucement dans le ciel pour y faire sa place, et nul ne semblait bouger le moindre orteil. Puis soudainement un voix s'éleva dans la maison. Non pas le genre de voix calme qu'on s'attend à entendre le matin, plutôt le genre de voix presque paniqué :

- Alis ! Tu vas manquer le train !, cria madame Watkins

En moins de deux, la petite maison s'agita, mettant tout sans dessus dessous. Alis courait à en perdre haleine, traversant le couloir pour se jeter dans la douche. Probablement la douche la plus courte que la jeune fille ait pu prendre dans sa vie. En quelques minutes, elle était lavée, séchée et cherchait promptement quelque chose à se mettre. Alors qu'elle commençait à perdre patience, sa mère arriva a côté d'elle, toute souriante en lui jetant des vêtements sur son lit:

- Tu ne croiras jamais, finalement... nous ne sommes pas vraiment en retard... mais plutôt pile a l'heure !

Lui faisant un grand sourire, Esfir Watkins tendit a sa fille un verre de jus d'orange et l'informa que le petit-déjeuner était déjà prêt. Alis lança un regard agacé à sa mère et prit le verre qu'elle lui tendait. Une gorgée plus tard, Alis soudainement rayonnante tendit le verre à sa mère :

- J'espère que tu n'as pas mis une de ses potions de bonne humeur dans mon jus !

- Non Al', pas besoin d'une potion pour que tu sois de bonne humeur !

Sa mère marquait un point, Alis grognonne n'existait pas ! La jeune fille maintenant toute prête, souriante et fraîche lança un regard à l'horloge. Elle trépignait déjà d'impatience sur place. L'été avait été long sans ses trois amies, malgré que sa mère soit une femme distrayante elle ne pouvait pas les remplacer. Elle avait certes vu ses cousins et cousines (les enfants du frère et de la soeur à Esfir) qui étaient tous plus ou moins du même âge dans des maisons différentes de Poudlard, mais ils ne remplaçaient pas les idées stupides de Thèdes, les regards flamboyants de réprobation de Lily, ou le sourire de découragement d'Abi !

Assise à la table, la jeune fille tapait impatiemment du pied et pianotait de ses doigts sur la table. La petite surprise du matin l'avait préparée beaucoup trop rapidement et Alis ne savait plus quoi faire pour passer le temps. Elle jeta un regard à son balais, installé dans le portique au côté de sa valise et de la cage de Monsieur, son chat tigré. Cage qui justement était vide. Surprise de voir que Monsieur n'était pas prêt lui aussi, Alis se misent a regarder sous les meubles, la tête en bas elle vit des pieds arriver. Elle releva la tête, rougit et ses cheveux bouclé dans tout les sens pour découvrir sa mère et Monsieur dans ses bras. Quelque fois, la jeune Gryffondor était surprise de sa génitrice. Malgré qu'elle soit mère, c'était une personne très... lunatique et le fait qu'elle prévoit toujours tout avant la rentrée d'Alis l'emplissait de joie. Comme quoi sa mère n'était pas seulement une Oubliator lunatique! (quel ironie tout de même!)

- Dis-moi... cette année quel surprise me réserves-tu pour nous rendre à la gare?

Alis n'avait pas posé la question pour rien. À chaque année sa mère trouvait le moyen d'oublier le transport pour se rendre à la gare. Cette année la jeune fille espérait que sa mère avait vraiment, réellement, tout prévu ! À voir le sourire que celle-ci lui faisait elle sentait que pour une fille, elles n'allait pas y allez n'importe comment !

- Tu sais, ton oncle Fergus me l'a rappelée au début de la semaine ! Et puis, je me suis dit que c'était le moment de réaliser mon rêve de jeune fille.

Mme Watkins tira sa fille par le bras et l'amena devant la maison, ouvrit la porte et laissa à Alis le plaisir de découvrir une moto sport. Incertaine de ce que sa mère lui montrait, Alis lui jeta un regard pour croiser ses yeux pétillant de bonheur.

- C'est une blague?

Le hochement de tête de sa mère lui apprit que non et un sourire illumina le visage d'Alis :

- Oh ! Et tu vas faire ce sort génial pour mettre mes valises dans ce petit sac ! Tu vas me laisser conduire ? Et puis d'ailleurs, tu sais la conduire ?

Le hochement d'épaule de sa mère inquiéta à peine Alis. L'année s'annonçait palpitante !

ooo

Abigail

Un rapide signe de ma à sa famille, qui ne la regardait d'ailleurs même pas et Abigail traversa avec soulagement la barrière de la gare. Lorsqu'elle arriva de l'autre côté, tous étaient en effervescence. Les nouveaux élèves, déchirés entre l'envie de monter dans le train et cette de rester auprès de leurs parents, sautaient pratiquement sur place, les yeux brillants d'excitation. La jeune fille ne pouvait que bien comprendre le sentiment de ses petits bout d'homme et de femme. Elle se souvenait très bien elle aussi de sa rentrée, et du dernier sourire que ses parents, fiers, lui avait fait. Secouant la tête, Abigail remis ses idées en place, ceci était du passé et maintenant il était l'heure de passer à autre chose.

Dans sa main, Edgard s'agitait et alla finalement, contre le gré d'Abi, se réfugier dans son cou. Le petit boursoufflet n'avait jamais aimé la rentrer scolaire, trop de gens, trop d'activité. Oubliant la petite créature dans son cou, Abigail se mise à chercher ses trois amies. Chaque année, c'était la pagaille, il semblerait que les quatre amies ne sachent jamais où et quand se réunir à la gare. Généralement cela terminait comme suit : Abi trouvait Thèdes, qui était déjà avec Alis et les trois jeune filles retrouvaient Lily qui allait chercher à l'avance un compartiment dans le train. Finalement, elles étaient peut-être un peu organisées, à leur manière.

Se frayant un chemin dans la foule, Abigail eut quelques difficultés à s'y faire une place. Écrasant les orteils d'une telle personne, recevant presque le poing d'un père en pleine tête. Évoluer dans cette foule sentimentale était quelque chose de bien compliqué. Se mettant sur la pointe des pieds la jeune fille tenta de trouver Thèdes. Elle était la plus grande des quatre et la plus facile à distinguer, avec ses longs cheveux de couleur noire... généralement on pouvait distinguer à ses côtés une petit tête de cheveux bouclés couleur miel : Alis. Pour le moment par contre, elle ne voyait rien, ni tête rousse, ni tête noire et encore moins une tête dorée ! Où était donc ses amies?

Sans attendre de réponse mentale à sa question, quelqu'un sauta littéralement sur elle, faisant presque chuter la frêle jeune fille. Lorsqu'Abi se retourna, elle ne fut pratiquement pas étonné de découvrir le grand sourire d'Alis à quelque centimètre de son visage. Derrière son amie, Thèdes se tenait là, elle aussi toute souriante et prit la parole alors qu'Abigail repoussait gentiment Alis qui continuait de l'écraser d'un câlin.

- Nous avons pensé que cette année, ça nous ferait du changement...

Thèdes lança un regard en biais à son amie frisée en soupirant et continua:

- Et puis je n'arrivais plus à tenir Alis, je ne sais pas ce qu'elle a manger aujourd'hui... mais elle est littéralement... hyperactive !

Comme pour donner raison à la brune, Alis se mise à regarder énergiquement autour d'elle. Abigail se doutait plus ou moins de qui elle cherchait, il n'y avait pas cinquante mille solution. La jeune fille cherchait Lily, mais selon toute vraisemblance, à la mine dépitée qu'affichait Alis, celle-ci en était venue à la même conclusion qu'Abi plus tard. La rousse avait du déjà entrer dans le train pour leur réserver un compartiment. Voyant bien que la bouclée ne pouvait plus tenir en place, Abigail offrit aux deux filles d'aller porter les bagages dans leur wagon.

- Avec un peu de chance, nous croiserons Lily, rassura Abigail en regardant Alis, dis-moi, tu as perdu ta langue aujourd'hui?

- Je suis venue en moto.

Abigail et Thèdes se retournèrent vers Alis, surprises, comme si la révélation d'Alis leur expliquaient les réactions bizarres de la jeune fille:

- Ma mère ne sait pas conduire... elle a failli nous tuer au moins sept fois. C'est adrénaline qui circule dans mes veines j'imagine...

Les jeunes filles soupirèrent. Si Alis était quelqu'un de lunatique et casse-cou, La mère d'Alis était bien pire, elles comprenaient donc très bien, soudainement, l'excitation spasmodique qu'avait leur amie. Avec un peu de chance, Alis se calmerait avant l'arrivée au collège.

Ensemble, elle entrèrent dans le premier wagon qui se présentait à elle. Lily avait toujours tendance à se placer au fond, et Abigail le savait bien, c'est pour cela qu'elle montra rapidement à ses deux amies le chemin à suivre, même si elle n'était pas sans savoir qu'elles le savaient également, cela aurait été plutôt stupide de les perdre encore une fois vu la difficulté qu'elles avaient eu, toutes les trois à se rejoindre. Tout en avançant, Abigail regardait dans les différents compartiments pour tenter de voir Lily. Ce n'était pas facile, beaucoup d'élèves n'avaient pas encore trouvé leurs places et stagnaient alors dans le grand couloir du train ce qui créait un embouteillage énorme. Abigail savait bien que Thèdes perdrait patience un jour ou l'autre et, sans qu'elle s'en aperçoive, son amie l'avait déjà bousculée pour prendra la tête de la queue afin de pousser tous ceux qui auraient eu la mauvaise idée de se trouver au milieu du chemin.

Bientôt, il ne resta plus personne dans les couloirs et ils trouvèrent sans difficulté aucune Lily, assise dans un compartiment en train de lire un livre qu'elles avaient toutes du acheter pour les cours. C'est Alis qui poussa Thèdes pour ouvrir la porte glissante du compartiment, Lily n'eut même pas le temps de la voir que son amie se jeta sur elle. L'année débutait bien, et c'est tout ce qui comptait sur le moment. Quand vint le tour de Thèdes, Lily la regarda avec méfiance ce qui fît éclater de rire la jeune fille qui savait très bien en quel honneur elle avait droit à un regard pareil. Thèdes était connue pour ses ballades interdites et aventures tout aussi effrayantes ce qui faisait faire à Lily et même à Abigail énormément de soucis.

Ses propres retrouvailles avec Lily se firent avec le sourire. Son amie connaissait si bien les raisons qui poussaient Abigail à se languir de Poudlard qu'elle avait fini par imaginer qu'il en était de même pour Lily, même si, évidemment, la situation n'était absolument pas la même.

Une fois assise près de Alis (Thèdes n'avait pas voulu l'avoir à ses côtés tant qu'elle continuerait à sauter partout), elle posa sa tête contre la vitre qui la séparait du monde londonien. Dans quelques temps, elle arriverait à Poudlard et elle n'aurait plus à s'en faire pour tout ce qui c'était passé cet été. Contrairement à la logique, elle savait bien que l'année scolaire la reposerait des vacances qu'elle avait vécues. Elle savait bien tout ce qui allait suivre pour l'avoir déjà vécu ses six dernières années et elle était bien heureuse de se savoir en sécurité dans l'enceinte du collège magique.

Un éclat de rire plus fort que les autres la réveilla de sa torpeur et elle se mît activement à la tâche de calmer Alis qui ne tenait à présent plus du tout en place.

Alors que les filles parlaient entre-elles, se racontant les anecdotes croustillantes de l'été, la porte coulissante s'ouvrit abruptement pour laisser apparaître le visage d'un jeune binoclard souriant. Les cheveux en bataille, les yeux noisettes, nul doute qu'il s'agissait de James Potter. Abigail reteint un sourire. Alors que Thèdes priait James de venir s'asseoir avec elles, Abi remarqua le regard coquin que lançait Alis à Lily. Cette dernière ne semblait pas en mener long et était déjà rouge. James n'avait pas dit un mot à la rousse que celle-ci, impatiente, se leva et informa ses amies qu'elle allait dans le compartiment des préfets.

Alis éclata de rire, décidément, elles allaient avoir du fils a retordre pour convaincre Lily que James n'était pas un sombre idiot comme elle le pensait. L'évolution dans la situation était que, pour une fois, la rousse n'avait pas insulté le garçon au premier regard.

- Alors James, le questionna Thèdes, que nous vaut le plaisir de t'avoir parmi parmi nous?

- Oh, jeune fille je ne venais que pour voir vos beaux yeux, dit poétiquement James sous les éclats de rire des autres filles.

- Enfin, mon cher James, reprit Alis, nous savons toutes que tu es ici pour les beaux yeux vert d'une certaine préfète!

- Hé !, s'écria le jeune homme, franchement vous ne devriez pas remettre en cause la superbe amitié que je vous porte jeune femme, sinon vous pourriez très bien vous retrouver un matin avec un nez de troll !

Faussement irritée, Alis lança un regard outré à James. Celui-ci replaça ses cheveux comme il le faisait toujours, Thèdes retient juste à temps un commentaire plus ou moins agréable a l'encontre du jeune homme et se contenta s'écraser les cheveux trop ébouriffé du jeune homme sur sa tête. Abigail se demanda si un jour, James allait finir par ressembler à autre chose qu'à un jeune homme souriant avec une montagne de cheveux sur sa tête. Les minutes passèrent dans le rire et l'amusement, James racontait aux filles comment Sirius, dans une sortie au cinéma moldu c'était prit un râteau devant une merveilleuse jeune femme tout aussi moldue que le cinéma.

C'est d'ailleurs à ce moment là que choisit le cher Siruis Black pour faire son entré, suivit de Lupin, Remus de son prénom, les mains dans les poches et de leur autre ami, Peter Pettigrow. Black ouvrit les bras pour accueillir Thèdes et Abigail, chacune sous un bras.

- Les filles, s'écria Sirius, je me suis ennuyé de vous très chères !

Thèdes se dégagea rapidement de Sirius, Alis avait bien remarqué son étonnement quand le jeune homme l'avait agrippée, mais la jeune fille s'était rapidement fait un masque d'impassibilité, comme si rien n'était. Mais personne n'était dupe. Abigail se dégagea lentement de Sirius en lui tapotant le ventre:

- Oui Sirius, nous aussi nous sommes heureuses de revoir tes aisselles...

Un sourire subtil se dessina sur les lèvres d'Abigail et Sirius n'en fut que plus ravi. Thèdes pria les autres de rentrer et de prendre place, ils bloquaient le couloir ainsi. Les quatre garçons maintenant bien installés avec les trois filles, tous étaient bien plus qu'à l'étroit. Pourtant l'hilarité était au rendez-vous. Alis, assis a côté de la porte parlait avec Remus, qui s'était installé juste en face d'elle. La jeune fille rayonnait de bonheur et racontait l'aventure matinale qu'elle avait vécue. Lorsqu'elle mentionna le mot «moto», Sirius s'était retourné, alors qu'il était pour sa part installé à côté de la fenêtre et voulut en savoir plus.

Contrairement à ce que tout le monde pouvait penser, Abigail se sentait terriblement bien dans ce monde, qui n'appartenait qu'à elle et ses amies, et jamais ô grand jamais elle ne voudrait y changer quoi que ce soit. C'est vrai, elle ne prenait pas souvent part aux conversations que Thèdes ou même Alis pouvaient avoir avec les maraudeurs, mais elle adorait les écouter parce que, quand elle y réfléchissait vraiment bien, elle savait qu'elle n'aurait jamais le courage de parler de la même manière que ses amies. Non pas qu'elle était trop timide... Abigail ne se prenait pas pour quelqu'un de timide et elle était certaine que ses amies pensaient de même. Son vrai point de vue était qu'elle était juste très réfléchie. Après tout, il était très clair qu'elle était le cerveau du groupe, pensa-t-elle en faisant un grand sourire et personne ne comprit pourquoi ce changement aussi soudain d'humeur.

Elle prit un livre dans son sac pour au moins avoir l'air de travailler un peu mais cela ne l'occupa que trop peu et, bientôt, elle leva la tête vers la fenêtre pour tenter approximativement de savoir où elle se trouvait. Elle n'y parvint pas. Les conversations autours d'elle la tenait bien trop occupée pour qu'elle tente de comprendre quoi que ce soit dans sa lecture.

- Thèdes non !

Les cris d'indignations sortirent la jeune Abigail de sa douce torpeur. Devant elle, Sirius tendait les mains en signe de paix alors qu'il tentait vainement de protéger James des assauts des cartes explosives. Thèdes avait décidé qu'il était beaucoup plus drôle de faire exploser les cartes à la figure de James, plutôt que de tenter de ne pas les faire exploser.

- Quoi Sirius ? Le but du jeu n'était pas de faire … exploser le jeu de l'autre?, demanda malicieusement la jeune femme.

Avant même que Sirius n'est eu le temps de dire quoi que ce soit, pour contrer les paroles de la brune, Thèdes jetait délibérément ses cartes à la tête du garçon chevelu en face d'elle. Par une chance extraordinaire, Remus sauta à temps pour éparpiller les cartes un peu partout dans leur compartiment. James était dans tout ses états. Il ne comprenait aucunement la soudaine réaction de leur amie. Thèdes était certes une jeune femme directe et sans vergogne... mais de la à faire brûler un compatriote? Ne sachant comment se calmer, il se retourna impuissant vers Remus. Alors que celui-ci cherchait quelque chose à répondre, Peter prit les devants et proposa à James d'allez chercher à manger avec lui car il mourrait de faim. Encore tendu, le chevelu et le rondouillard sortirent de la loge sans adresser un regard à la brune, alors qu'Alis était éprise d'un fou rire qu'elle tentait de contenir. Une fois les deux garçon sortirent Alis s'essuya les yeux :

- Alors Thè' ! C'est une des meilleures manières que j'ai vu pour faire sortir quelqu'un!

- Alis, Remus semblait ne pas trouver la blague très drôle, peut-être serait-il intéressant que tu nous explique pourquoi toi et Konstonhalu riez !

Si Thèdes avait peut-être été un peu insulté par le ton désagréable qu'avait prit le calme garçon, elle ne laissa rien paraître et, préférant l'ignorer, se retourna vers Sirius qui la regardait les sourcils encore froncés :

- Black ! Cesse de me regarder ainsi ! Si j'ai fait ça, ce n'était que pour le faire sortir... j'ai à vous parler.

- Plan foireux, continua Alis toute sourire

- Qui se résume en trois simples mots, acheva Abi, Lily et James.

Soudainement les deux garçons se détendirent et attendirent les explications des gryffondors. Thèdes prit un air important et commença a expliquer au garçon la situation :

- Vous comprenez autant que moi qu'il est bientôt temps que c'est deux la, s'ils ne se tombent pas encore dans les bras, au moins apprennent à se connaître. James est fou amoureux de Lily, tout simplement, et Lily déteste tout ce qui se rapporte au populaire James... mais là encore, tout le monde est d'accord pour dire que le James qu'elle pense connaître et celui que nous, nous connaissons n'est pas le même !

- Nous nous sommes simplement dit... qu'un coup de main ne leur ferait pas de tord, continua Alis. Il faut simplement que l'aide viennent des deux côtés.

C'est à se moment que James, suivit de Peter et Lily décidèrent de revenir, coupant court leur conversation, ou plutôt, leur plan démoniaque. Tout souriant, ils regardèrent James entrer et celui-ci ne comprit pas pourquoi ses amis avait déjà fait la paix avec Thèdes qui semblait d'ailleurs être au centre de tous les sourires. Avant qu'il n'ait eu le temps de demander ce qui se passait, la voix de Lily le prit de cours, le faisant rougir :

- Potter, aurais-tu l'obligeance de te pousser, je dois parler à Remus.

Ce dernier se pencha lorsqu'il entendit son nom, cherchant la rousse des yeux:

- Oui Lily ?

- C'est l'heure de la réunion de préfèts pour le déroulement de la soirée, dépêche-toi, ils ont déjà commencé.

Sans prendre la peine de répondre, Remus se leva, salua les trois filles, Sirius, Peter et dit à James de lui garder une place. Il allait les retrouver dans la grande salle. Alors que Remus quittait la loge. Abi remarqua du coin de l'œil que leur Alis regardait le jeune garçon sortir et se dit que, si le plan consistait à faire tomber James et Lily dans les bras l'un de l'autre, il n'y avait pas que ce couple. Même Thèdes semblait avoir un intérêt particulier pour Black. Enfin, elle ne l'avouerait jamais et il ne faudrait jamais lui en parler, mais les faits étaient là. La jeune fille soupira et se dit qu'il était temps de reprendre une conversation sur un sujet un peu moins... épineux :

- Vous avez entendu parler du nouveau professeur de Défense contre les forces du mal ?

- Un nouveau? Encore !, s'écria Pettigrow

- Tu t'attendais à quoi Pettigrow, répondit Thèdes du tac au tac, le dernier avait plus de cent ans et tenait à peine sur ses deux jambes... vraiment... cours très constructif ou nous avons apprit, non pas se défendre contre les forces sur mal...

- Mais plutôt à apprendre comment prendre soin des antiquités comme , termina Alis

- J'imagine que Remus en saura plus que nous, leur répondit Sirius, il nous en parlera plus tard.

Alis regarda intensément Sirius dans les yeux et celui-ci soupira:

- D'accord, concéda-t'il, dès que nous en savons plus, je te mets au courant ! J'imagine qu'Evans ne veut toujours pas vous divulguer les secrets des réunions de préfèts...

- Si je poussais un peu, leurs avoua Thèdes, elle le dirait probablement, de très mauvaise foi, en voulant m'arracher les yeux sans doute aussi... enfin, elle me pardonnerait très vite, termina t'elle toute souriante.

Et c'était bien vrai. Si Thèdes semblait toujours penser qu'elle pouvait tout réussir, c'était uniquement parce que Lily, la personne la plus butée du monde, ne semblait pas lui en vouloir plus d'une journée sans paraître atrocement coupable. Abigail pensait qu'un jour où l'autre, Lily en aurait assez des coups foireux de Thèdes et l'enverrait balader. Le problème était qu'elle ne l'envoyait jamais balader. Était-elle si mignonne que ça ? Oui. Oui , bien sûr qu'elle l'était. Peut-être pas autant qu'Alis... ou si peut-être. Mais absolument pas de la même manière alors. Alis ne semblait pas se rendre compte du charme fou qu'elle dégageait, alors que Thèdes avait bien conscience de sa beauté. C'était presque dommage à la fin.

- Enfin, avec le caractère que tu as..., dit Abigail en souriant, je comprends parfaitement Lily!

- Un problème avec mon caractère, Bonham?

À la tête que faisait Thèdes et Abigail, les autres ne purent qu'éclater de rire. La jeune fille ne lançait pas souvent ce genre de répliques à Thèdes. Elle devait avouer qu'elle ne savait jamais vraiment comment prendre ses réactions, rire, pleurer ou peut-être courir se cacher très loin. Généralement la réservée des quatre regardait discrètement Alis pour comprendre la réaction de leur ténébreuse amie.

Les conversations reprenant lentement sur le ton de la rigolade, Pettigrow vérifia par la fenêtre ou le Poudlard Express en était pour finalement s'exclamer :

- Oh ! Les gars, il faudrait partir s'habiller, nous arrivons bientôt !

James hocha la tête, suivit de Sirius et de Peter, les trois garçons saluèrent les filles pour finalement quitter leur compartiment. En ouvrant la porte, James eu le plaisir de tomber nez à nez avec nul autre que...

- Snevillus!

- Potter. Dégage de mon chemin.

Derrière James, Sirius se pressait contre le mur pour pouvoir lui aussi faire face à Rogue, alors que Peter se tenait à l'écart dans la loge des filles, se qui excéda Thèdes. Même Abi devait l'avouer, Pettigrow était une vrai poule mouillée. Si la jeune fille se tenait loin des problèmes, ce garçon les fuyait et se cachait derrière chacun de ses amis pour ne pas les affronté. Excédant, Peter était excédant. Thèdes, qui n'avait absolument pas envie d'avoir une bataille de testostérone devant elle se leva :

- Rogue, Black, Potter, dégagez d'ici. Vos démonstrations de machos, vous les ferez ailleurs.

Son ton était ferme et sans réplique. Rogue regarda la grande Gryffondor avec répugnance et celle-ci, le nez en l'air, croisa simplement les bras.

- Eh pourquoi t'écouterai-je sale gryffondor? Siffla Rogue.

Thèdes poussa rapidement Sirius et James et se planta à deux centimètre de la tête de Rogue, ses yeux pétillaient de colère. La jeune fille avait l'habitude de se faire écouter, d'avoir ce qu'elle voulait et elle montra rapidement au Serpentard qu'elle ferait de sa vie un enfer s'il osait la contredire. A l'étonnement de tout le monde, Rogue renifla avec dédain et tourna les talons, suffisant :

- Si tu crois que ça va finir comme ça, princesse, tu te trompes, cracha Severus à Thèdes qui le regardait partir, satisfaite.

Abi et Alis se lancèrent un regard de découragement. Une bataille entre Serpentard et Gryffondor n'avait certes jamais terminé aussi rapidement, mais le Serpent était seul et assez intelligent pour savoir se retirer... l'année allait probablement être rude en bataille et Abigail ne pouvait qu'en être déçue. Les années étaient assez dures, en dehors de Poudlard, pour que les élèves espèrent un peu de solidarité... ce que n'arriverait probablement pas cette année selon toute vraisemblance.

Les filles finirent de se changer et le train s'ébranla lentement. Elle continuèrent de parler, comme si elles ne s'étaient jamais quitter et comme si elle ne s'étaient pas vu depuis des mois... c'était plutôt ironique. Cette situation de confort rassura Abigail, enfin, elle était avec sa famille.

Alors que le train s'arrêtait pour ne plus repartir avant un moment, les filles, serrées les une contre les autres continuaient de parler joyeusement. Autours d'elles tout n'était qu'effervescence. Alis, ses boucles au vent, saluait tout le monde qu'elle connaissait, les gratifiait de ses sourires bienfaiteurs. Elle alla même jusqu'à aider une jeune fille, une nouvelle sans aucun doute, à retrouver le bon chemin à prendre, sous le regard réprobateur de Thèdes. Celle-ci croyait qu'en les aidant ainsi, les jeunes nouveaux ne réussirait pas à se forger un caractère, ce à quoi répondit Alis que les caractères, s'il n'était pas encore forgés, se développaient de toute façon et que la jeune fille se souviendrait d'elle, si sa mémoire pouvait tout retenir de cette soirée, comme la jeune fille souriante qui l'avait aidée à retrouver son chemin.

- Alis, cesse de croire que tu sauveras le monde.

- Thèdes, cesse de croire que le monde ne mérite pas d'être sauvé.

Puis la conversation se termina là. Abigail repéra un peu plus loin Lily et Remus, qui priait gentiment les jeunes de venir les rejoindre pour les guider jusqu'aux barques, où une fois les futurs élèves arrivés, étaient entre les mains du demi-géant qu'était Hagrid. Les élèves étaient tous attroupés, serrés les uns contre les autres malgré l'ignorance qu'était leur voisin. Abi devait l'avouer, à première vue Hagrid faisait peur.

Alis les guida vers les carrosses, il faisait maintenant noir dehors et les jeunes filles resserrèrent leurs capes autours d'elle. Septembre commençait et l'air elle aussi se rafraîchissait déjà. C'est calmement qu'elles se dirigèrent vers Poudlard, le sourire aux lèvres, le coeur battant...

- J'ai faim.

Et l'estomac dans les talons.

Le chemin jusqu'à la grande salle se fît dans la bonne humeur, et Abigail ne put qu'être la plus heureuse en voyant Alis et Thèdes éclater de rire à l'unisson en reparlant des quelques jours que les filles avaient passés toutes ensemble. Même Lily, qui levait les yeux au ciel, ne put réprimer un sourire à l'entente du matin où elle-même et Abigail s'étaient retrouvées trempées au milieu du jardin de Thèdes sans se rappeler y être allées. Thèdes et Alis eurent beaucoup de mal à se remettre de leur fou rire, mais se reprirent avec difficulté tout de même, quand les grandes portes s'ouvrirent. Elles s'assirent toutes l'une en face de l'autre et Lily, un grand sourire aux lèvres, se tenait droite, remettant une mèche derrière son oreille. Abigail vit Thèdes regarder Potter qui bavait littéralement, la brune éclata de rire et chuchota quelque chose dans l'oreille d'Alis qui ne put s'empêcher de pouffer.

Une fois le calme fait, la grande porte s'ouvrit de nouveau et un nombre incroyable de premières années prirent place au milieu de la salle. Certains avaient l'air effrayé, d'autres étaient juste impressionnés. Abigail connaissait bien le mythe qui entourait la répartition de Poudlard et elle ne put s'empêcher de sourire en voyant une petite fille chuchoter à une de ses copines qu'elle ne se sentait pas très bien. Elle entendit Black hurler avec un sourire goguenard :

- Que le massacre commence !

Lily leva les yeux au ciel, Thèdes ne put s'empêcher de sourire et Alis marmonna quelque chose que personne ne put comprendre. Connaissant la jeune fille, Abigail savait bien qu'elle n'appréciait pas les commentaires stupides du garçon qui désarçonnaient totalement les premières années. Après les exclamations de McGonagall, tous les élèves furent bien plus tranquilles ce qui rendit Alis bien plus heureuse et Thèdes bien plus morne.

Comme avant chaque répartition, le choixpeau chantait son devoir. Pour ne pas changer les tradition la chanson du choixpeau magique se fit dans l'hilarité la plus totale. Cette année, Potter et Black se sentirent obligés de poser chacun leur main droite sur leur coeur, comme si un hymne se jouait et récitèrent avec le chapeau la chanson de la répartition des quatre maisons. Abi remarqua même Lily tenter de cacher son sourire en levant les yeux au ciel, comme en essayant de paraître excédée. Même le grand Dumbledore, ayant l'habitude des blagues faites par les maraudeurs, leur fit à chacun un sourire tout en laissant sa tête dodeliner, regardant les élèves se faire répartirent dans chacune des maisons, sous son sourire bienveillant. La répartition se passa merveilleusement bien. Gryffondor était à l'honneur et les élèves de la maison prenaient un réel plaisir à acclamer toute personne faisant à présent parti du clan. Puis le professeur Dumbledor se leva et calmement les élèves cessèrent de parler pour laisser la parole au vieil homme.

- Maintenant que notre cher choixpeau a fait son travail, je vous offre sans plus attendre... Que le festin commence!

Les mains détruites, tous purent enfin manger à leur guise. Abigail, qui était assise à côté de Lily, se demanda si la préfète était aveugle ou si elle le faisait juste exprès. Après tout, il était bien clair que Potter n'avait d'yeux que pour elle. Il était à quelque chaise d'elle et passait son temps à loucher dangereusement dans leur direction... suivant avec peine la conversation de ses amis. Contrairement à ce que toutes les filles pensaient, Lily croyaient que si Potter semblait être intéressé à elle, ne serait-ce qu'un minimum, ce n'était qu'afin de gagner un pari. Chacune discussion où il était question de ce dilemme se terminait toujours par des cris. Comment Lily pouvait sincèrement penser ça ? Après, Abigail savait bien faire la part des choses et aller trop loin, tel que pouvait le faire Thèdes qui entraînait Alis dans ces histoires n'était pas une bonne chose à ses yeux. Il fallait avoir un juste milieu.

Et le juste milieu, c'était Abigail.

Le repas se termina tranquillement. Tous parlaient ensemble mangeant plus que nécessaire des bon petit plat que les elfes leur avait concocté. Puis ce qui devait arriver arriva, le festin de la rentré se termina et Lily dut partir afin d'accompagner les premiers années dans leurs dortoirs. Les trois jeunes filles les suivirent de quelques minutes. Le retour au dortoir se passa dans le calme. Chacune savourant le bonheur de marcher dans le vieux château. Puis, Alis s'approcha d'Abi et lui embrassa la joue tout en lui faisant un sourire éblouissant, auquel Abigail ne put que répondre d'un timide sourire.

- Tu es si jolie, Abi.

Abigail baissa les yeux et espéra fort pour ne pas rougir. Ce genre de compliment lui était si rare. Jamais elle n'avait reçu de tels bijoux de sa famille. Elle ne se trouvait pas belle tout simplement parce qu'elle ne l'était pas. Les gens semblaient indifférents en la voyant et elle y avait pris l'habitude. Elle avait pris l'habitude que l'on remarque la spontanéité de Alis, l'éclat de Lily ou bien la suffisance de Thèdes. C'était normal. Elle, elle préférait encore ne pas se faire remarquer, plutôt qu'on la perçoive comme la disgracieuse du groupe.

Pour ne pas changer les habitudes, la grosse dame semblait toujours aussi... imbue d'elle-même.

- Je me demande si un jour, elle sera vraiment agréable avec nous?

Alis leurs avait posées la question, tout simplement en se dirigeant vers leur dortoir.

- C'est vrai qu'elle n'est pas... très accueillante, concéda Abi

- Mais si tu avais à faire entrer des centaine d'élève par jour... durant des milliard de mois, toi aussi tu aurait son caractère, acheva finalement Thèdes.

En arrivant dans les dortoirs, chacune des trois filles eurent le sourire aux lèvres et, en se changeant pour des vêtements plus confortables, continuèrent de rire en attendant Lily qui ne devraient plus tarder. Ce soir-là, elle décidèrent de ne pas sortir de leur dortoir pour passer une soirée juste entre elles.

L'année s'annonçait merveilleuse.