Je cognai à la porte d'Oscar plusieurs fois. Comme elle ne répondait pas, j'entrai sans plus attendre. Comme la pièce était plongée dans l'obscurité, je crus qu'Oscar était déjà endormie, mais en tendant l'oreille j'entendis le son de faible sanglot. Dans les ténèbres je devinait, contre le mur, la forme recroquevillée d'Oscar.
"Oscar ? On-t-a laissé sans lumière ? Je vais appeler quelqu'un..."
"Non, André ! Je ne veux personne."
Elle releva la tête et un rayon de Lune éclaira son visage baigné de larmes
Je m'agenouillai a ses côtés et lui tendit mon mouchoir de poche. Sans attendre sa permission, j'allumai une bougie qui se trouvais près de nous, elle resta silencieuse.
Je la contemplai un moment et remarquai que sa chemise était taché de sang.
"Oscar, tu t'es fait mal ? "
"Je me suis cognée au chandelier. " dit-elle en se blottissant contre moi.
"Allons Oscar se n'est pas une raison pour pleuré. Je vais te soigner ça en deux temps, trois mouvements."
À ma grande surprise, les sanglots de mon amie redoublèrent. Je la serrai contre moi ne sachant pas quoi faire d'autre.
"Je me suis disputé avec père..." murmura-t-elle.
Je la regardai sans comprendre. Je veux dire que ce n'est pas comme si ce n'était jamais arrivé au paravent. Oscar a toujours eu un sale caractère et de plus elle a une tête de mule !
"... et ça a mal tourné."
J'écarquillai les yeux. Les disputes entre Oscar et son père étaient fréquentes, mais jamais, jamais, je ne l'aurais cru capable de levé la main sur sa fille, ou plutôt son fils comme il le disait. L'idée folle de prendre mon épée et d'aller lui faire payer chèrement le mal fait à ma chère Oscar me traversa l'esprit, mais j'y renonçai bien vite. Ça n'aurait fait qu'envenimer les choses.
Dès que je fit mine de me lever, Oscar me retint par le bras avec un regard affolé.
"Je vais chercher quelque chose pour panser ta blessure." expliquais-je. "Je reviens."
Je finis de la soignai sans dire un mot et l'attira contre moi.
"Tu sais, Père avait probablement raison d'agir ainsi..."
"Non ,Oscar!" Dis-je fermement. "Rien ne doit justifier qu'il lève la main sur toi. Je ne peux peut-être par l'en empêcher maintenant, mais, au moins, je peux t'empêcher de croire qu'il avait raison de faire ça."
Elle leva les yeux vers moi et me sourit tendrement. Après un moment d'hésitation, Oscar approcha son visage du mien dessinant mes lèvres du bout des doigts. Je restai là à la regarder dans les yeux. J'étais cloué sur place, ma gorge si sèche que c'est à peine si j'arrivais à avaler et mon coeur battant si fort dans ma poitrine que je craignais qu'ils s'en échappe. Après ce qui me sembla une éternité, ses lèvres trouvèrent les miennes. Vite, je sortie de ma paralysie et répondis au baisé. Je pouvais encore goûter le sel de ses larmes sur sa bouche.
Je ne sais combien de temps nous restâmes entrelacés. Lorsque nous nous séparâmes, Oscar se détourna gênée. Ne sachant que faire, je décidai de me lever, mais ,une fois de plus, elle me retint par le bras.
-Je ne veux par rester seule ce soir. Peux-tu passer la nuit ici, comme lorsque nous étions enfants.
Je hochâs la tête et tirai un grand fauteuil à son chevet dans lequel je m'installai. Je lui pris la main et attendis qu'elle s'endorme.
Sans le savoir, Oscar venait de tracé une malédiction sur mes lèvres qui allait me suivre comme une ombre jusqu'à ma mort.
