Bonjour à tous !

Voici ma nouvelle idée de fic, je ne sais pas si elle sera longue ou non, tout ce que je sais pour le moment c'est que se projet me trotte dans la tête depuis un petit moment déjà et que j'avais envie de vous le faire partager !

Nous retrouverons deux points de vue dans cette fic : celui de Peeta et celui de Katniss.

J'ai mis Rated M parce que le langage sera un peu plus cru que d'habitude dans mes autres écrits et, surtout, je pense y glisser du Lemon par-ci, par-là !

Ni les personnages, ni les lieux bien sûr, ne m'appartiennent, tout cela appartient à l'oeuvre de notre chère Suzanne Collins !

J'espère que ce premier chapitre vous plaire !

Peetniss.


Dans les bois.

Peeta.

Je suis trop con … C'est officiel et définitif … Je suis vraiment trop con …

Dans moins d'un mois, je serais officiellement diplômé et je quitterais définitivement ce bled pourri pour entrer dans mon école de dessin mais je ne me serais toujours pas décidé à aller la voir … Quand je vous dis que je suis trop con ! La vie est courte, je le sais, pourtant je n'arrive jamais à trouver le courage de lui adresser ne serait-ce que la parole, lui faire un sourire ou même croiser son regard si particulier et qui me fait rêver des nuits entières ...

Bref …

En attendant, ce matin, je termine de faire mon sac pour le voyage annuel des Terminales : un voyage qui pourrait être sympa si ce n'est qu'il ne se passe dans une espèce de cabane à deux sous dans le fin fond des bois sans eau ni électricité et que je vais devoir me coltiner de dormir, pendant trois longues nuits, dans la même pièce que les gars de ma promo. Le seul avantage c'est que je vais être loin de ma mère pendant ce temps-là.

Je termine de fourrer mon bloc de feuilles et mes crayons dans mon sac et tire sur la fermeture d'un coup sec avant de descendre sur la pointe des pieds les escaliers, dans le vain espoir d'éviter l'ouragan ce matin. Peine perdue, comme si elle avait une espèce de radar, ma mère sort de l'arrière-boutique de la boulangerie familiale et se plante au bas des escaliers, devant moi, la mine revêche (une habitude chez elle), s'essuyant les mains sur le tablier.

_ Je suppose que tu dois jubiler, m'attaque-t-elle de sa voix revêche.

_ Mère, ce n'est pas de ma faute …, je plaide d'un ton contrit en rentrant ma tête dans les épaules.

_ C'est ça oui, je suis certain que ces petites vacances t'arrangent bien.

Je retiens le soupire que j'ai en travers de la gorge.

_ C'est un voyage scolaire obligatoire.

_ Et comment on va faire sans toi à la boutique ? Les sacs de farine ne vont pas se porter tout seul !

Je ne réponds rien et me décide d'attendre que la tempête passe en me plongeant dans un mutisme salvateur.

_ Tes frères vont se taper tout ton boulot pendant ton absence, je te préviens, à ton retour, tu vas en chier.

_ Comme d'hab quoi, je grommelle entre mes dents.

_ Qu'est-ce que tu baragouines encore dans ta barbe ?

_ Rien du tout, mère, rien du tout …

Je m'avance et force le passage à la cuisine.

_ Je vais être en retard, excuse-moi.

_ Tu ne t'en sortiras pas aussi bien, sache-le …, me menace-t-elle en repartant dans l'arrière-boutique

Je lève les yeux au ciel, m'empare d'une viennoiserie de la veille qui traîne sur le comptoir et me hâte de sortir, je sais que Delly doit être arrivée et doit m'attendre dehors. Son visage s'éclaire quand elle me voit la rejoindre tandis qu'elle patientait tranquillement dans la ruelle à l'arrière de la boutique familiale. Elle me salue rapidement et entame aussitôt sa logorrhée du matin.

_ Non mais tu te rends compte, un mois Peeta ! Même pas un mois et nous serons diplômés ! C'est tellement excitant ! Maman n'arrête pas de pleurer à la perspective de mon futur déménagement à l'autre bout du pays mais je lui réponds « maman, c'est pour mon avenir ! Je n'aurais jamais la possibilité de réaliser mon rêve en allant à PU ! » et alors elle se calme pour la journée … Avant de recommencer le lendemain !

_ Moi, ma mère se moque de mon admission à l'école de dessin parce que, selon elle, et je la cite …

Je dessine des guillemets dans les airs pour accentuer l'effet des paroles de ma génitrice.

_ … « dessiner c'est pour les fiotes et elle n'a pas élevé des fiotes », elle refuse donc que je parte, je ne suis bon qu'à aider papa à la boutique si je me fie à ses dires ...

Delly, tout en continuant à marcher, me frotte le bras. Elle, plus que quiconque, connaît la personnalité si charmante de celle qui m'a mise au monde. C'est ma meilleure amie depuis la maternelle.

_ Ta mère est immonde, tu as un talent incroyable pour le dessin !

_ Merci Delly, tu es gentille. Mais ne t'inquiète pas, mon père me soutient. J'ai trouvé une chambre sur la campus et il a promis de m'accompagner pour m'y installer, de cette façon, il m'aidera à m'échapper des griffes du monstre et, à son retour, il lui dira et moi … Ben, je serais déjà parti !

_ C'est quand même triste d'en arriver à ça …

_ Ne m'en parle pas … Heureusement que j'ai réussi à décrocher cette bourse sinon j'aurais été forcé de passer ma vie ici.

Au bout de quelques minutes, nous arrivons au Lycée et nous rendons dans notre salle de classe habituelle, afin d'y attendre de recevoir les dernières consignes avant le départ. Delly s'installe à sa place habituelle, près de la porte, au premier rang, je rejoins la mienne, près de la fenêtre, au fond de la classe et pose ma tête dans ma main en reportant mon attention vers le va et vient des autres élèves. Mon ami Finnick me donne une tape dans l'épaule et je sursaute, je ne l'avais pas entendu arriver. Il est installé sur sa table, à côté de la mienne, son éternel sourire plaqué sur son visage.

_ Alors Peeta, encore dans la lune ? C'est la perspective de pisser dans les bois qui te perturbe ?

J'éclate de rire.

_ Salut Fin' ! Non, j'ai juste mal dormi …

Il me lance un regard entendu

_ T'as encore passé ta nuit à fantasmer sur …

Je lui balance une boule de papier qui traînait sur ma table.

_ Ta gueule Odair !, je rigole.

Il l'évite avec agilité. Puis, reprenant soudain son sérieux.

_ Non mais sérieux Peeta, ça fait des années que tu nous bassines avec elle, décides-toi et bouges-toi le cul ! Dans un mois, ce sera mort …

Je grimace et mets ma tête dans mes bras. Annie, la petite-amie de Finnick, nous rejoint et l'entoure de ses bras.

_ Laissez-moi deviner, vous parliez de …

Je l'empêche de terminer sa phrase en poussant un grognement sonore à travers mes bras. Elle s'apprête à ajouter quelque chose mais la sonnerie retentit et chaque élève reprend sa place. Finnick me tapote amicalement le bras en s'asseyant correctement à sa place tandis que notre professeur principal, monsieur Abernathy, entre dans la classe.

_ Silence, silence, bande de morveux !, grogne-t-il en claquant la porte.

Je relève la tête et m'enfonce dans ma chaise en soupirant.

_ Comme vous le savez, continue-t-il, aujourd'hui nous partons pour le voyage traditionnel des Seniors …

Il commence à arpenter la classe la mine fatiguée, semblant aussi ravi que moi à la perspective de ce fameux voyage.

_ Alors je vous rappelle les consignes habituelles, consignes que vous n'aller bien entendu pas suivre une seconde mais bon, j'y suis obligé …

Tout à coup, trois coups sont frappés à la porte et c'est alors qu'elle entre, les joues rouges et la mine contrite.

_ Je suis désolée pour le retard … , bafouille-t-elle. J'ai dû conduire ma sœur …

_ Je m'en fous trésor, la coupe Abernathy, à ta place et dépêche toi. Pour maintenant, ça m'est bien égal !

Elle entre dans la classe en baissant la tête et se hâte vers sa place, juste devant moi : son parfum de chèvrefeuille emplit soudainement mes narines et je ne peux m'empêcher de fermer mes yeux tant je suis perturbé. Tout à coup, je sens le regard de Finnick sur moi qui m'adresse un clin d'œil complice avec un petit sourire malicieux. Je lui montre mon poing et redresse doucement mon majeur.

_ Mellark, si je vous dérange dans vos échanges affectueux avec Odair, dites-le moi !, gronde Abernathy dans mon dos.

Oups, je n'avais pas fait attention. Les autres élèves pouffent tandis que ma voisine de devant, celle qui fait battre mon cœur depuis mes cinq ans tourne doucement sa tête vers moi.

Et là, le temps s'arrête : avec une expression que je ne saurais interpréter, Katniss Everdeen pose son regard une fraction de seconde sur moi, ce regard qui me fait penser à une mer déchaînée et qui me laisse toujours perplexe tout en m'attirant indubitablement. Je ne peux m'empêcher de me demander sans cesse ce qui peut se passer derrière ces yeux orages, ce visage toujours impassible et tellement séduisant. Je crois bien que je dois avoir l'air d'un parfait crétin parce que je sens sur mon visage qu'un sourire s'étire lentement.

Cet instant cesse aussi vite qu'il n'a commencé puisqu'elle se retourne aussitôt. Ce n'est pas pour autant que mon cœur se calme parce qu'il n'aura suffit que d'un battement de cils de sa part pour que mon palpitant ne s'emballe. Calme-toi mec, calme-toi …

_ … Pas d'alcool, continue monsieur Abernathy imperturbable sous les huées des autres élèves. Pas de sexe dans les cabanes, pas de mixité dans les cabanes. Activités proposées par les professeurs sous n'importe quelles formes que ce soit obligatoires …

Putain, ce voyage a l'air pourri !

_ Ce voyage a pour but de vous apprendre la vie, la vraie, alors vous devrez vous contenter de manger ce que vous trouverez sur place, je précise que le magasin le plus proche est à dix kilomètres … Nous vous fournirons quand même le strict minimum, nous ne sommes pas des sadiques …

_ Le proviseur a vraiment des idées à la con, me chuchote Finnick.

_ C'est une tradition ancestrale d'après ce que j'ai compris, je lui souffle. Ça fait soixante- quatorze ans que ça dure !

_ Ouais, ben c'est très con quand même !

Je porte mon attention sur les autres élèves de ma classe, j'en vois certains qui dorment à moitié, d'autres qui semblent véritablement excités et qui ont limite un air carnassier sur le visage, et d'autres qui sont atterrés …

_ Vous ne reviendrez pas indemnes de cette petite sortie !, clame finalement notre professeur.

Comme c'est prometteur.

Nous finissons par sortir de la classe pour aller rejoindre le bus. Delly me rejoint, son enthousiasme habituel se lit sur son visage.

_ Ce voyage a l'air des plus excitants !, se réjouit-elle.

_ Oui, si tu veux, je lui accorde.

Finnick et Annie sont avec nous.

_ Tu parles, c'est pourri comme truc !, se plaint cette dernière. Trois jours dans la forêt, je trouve ça flippant.

_ Ne t'inquiète pas, la rassure Finnick, je te protégerais !

Ils s'arrêtent au milieu du couloir et s'embrassent à pleine bouche. Pff, j'ai de nouveau cette espèce de douleur dans mon ventre quand je les vois comme ça. Je tourne la tête pour chasser leur image de parfait petit couple de ma rétine et je la vois aux abords de l'entrée, qui passe la porte, accompagnée de son (petit ?) copain, Gale Hawthorne. Il ne la quitte jamais d'une semelle, toujours collé à son cul. Et après on s'étonne que je ne vais pas la voir, mais quand on voit le visage si amical de ce gars-là, on a qu'une envie, tourner les talons et ne pas s'approcher d'elle.

En arrivant au bus, je fourre mon sac dans la soute et me dépêche de m'engouffrer dans le véhicule pour ne pas me taper la place derrière le chauffeur. Delly s'installe à côté de moi : elle dans l'allée et moi à côté de la fenêtre, au milieu du bus. Finnick et Annie se mettent derrière nous mais je préfère ne pas me retourner pour discuter avec eux parce que je suis certain qu'ils seront entrain de se lécher leur glotte respective. J'essaie de ne pas fixer la porte du bus alors je regarde délibérément par la fenêtre. Tandis que pratiquement toute la classe est montée, Delly me donne un coup de coude quand Katniss et Gale montent à leur tour. Ils ne restent plus beaucoup de place, ils doivent se retrouver à s'installer tout au fond du bus. En passant près de nous, Delly se plonge dans son roman tandis que moi je ne peux m'empêcher de la regarder toute entière. Et là, c'est comme un coup dans mon estomac quand, de nouveau, ses yeux rencontrent les miens en une fraction de seconde avant qu'elle ne reporte son attention devant elle, puis je sens le regard noir de son acolyte sur moi. J'esquisse un petit sourire et reporte toute mon attention sur ma vitre.

_ Mec, deux regards en une journée, me raille Finnick en me tapant sur l'épaule à travers l'espace entre les deux sièges. T'as trop la côte !

_ Connard, je lui rétorque.

_ Un peu de silence !, clame notre professeur de littérature, mademoiselle Trinkett.

Un brouhaha encore plus fort se fait entendre juste après sa demande.

_ LA FERME LES GAMINS !, rugit monsieur Abernathy en se levant à moitié de son siège.

Tout le monde dans le bus se tait.

_ Nous allons arriver d'ici trois heures, piaille Trinkett comme si de rien était. J'aimerais que d'ici là, vous restiez calmes et corrects dans ce véhicule. Arrivés là-bas, vous serez assignés à votre première tâche que je vais vous distribuer, pour préparer le campement pour la nuit.

Des clameurs de mécontentements résonnent dans le car.

_ Cato, tu iras à la cueillette avec Tresh …

Les deux gars se regardent et haussent les épaules.

_ Clove et Finch, vous irez chercher de l'eau …

Trinkett continue son énoncé que je n'écoute que d'une oreille distraite. Nombres de corvées sont ainsi distribuées.

_ Peeta …

Je sursaute en entendant mon nom et lève la tête.

_ … Katniss et Gale, vous irez chercher du bois …

Je reste stoïque parce que je sens de nombreuses têtes qui se sont tournées vers moi à l'annonce de mon nom. J'essaie de rester parfaitement normal, pourtant je ressens une espèce de chaleur indescriptible qui se met à palpiter dans mon ventre. Delly se tourne vers moi en souriant mais ne dit mot.

_ Il semblerait que les choses soient en train de bouger, me glisse encore Finnick entre les sièges. Le vieux Abernathy a raison, tu ne reviendras pas de ce voyage stupide indemne !