Disclaimer : Les persos sont pas à moi. C'est dommage, je serais pas contre hein mais la vie est ainsi faite.
Ce petit O.S m'est venu à l'esprit en cours d'informatique où je devais taper un texte sur le téléphone, alala les méandres de l'esprit ne cesseront jamais de m'étonner
En attendant ton coup de fil
Assis à mon bureau, je regarde dans le vide.
Le vide.
C'est ce dont je suis rempli depuis ton départ.
Ton départ qui m'a fait souffrir bien plus cruellement qu'aucune blessure physique que je pourrais avoir.
Je sens sur moi le regard inquiet de Riza. Il est vrai que depuis l'enterrement, je n'ai pas prononcé plus de trois mots.
Je n'ai plus dragouillé à tout va.
Je n'ai même plus le cœur à railler mes subordonnés, pourtant Dieu sait qu'avant, je ne m'en privais pas. Et si le nabot de métal se présentait à moi… je pense que…
Non, rien…
Edward Elric. Dans un certain sens, c'est sa faute si tu es mort. La sienne et celle de son frangin.
Non, il ne faut pas que je pense à ça. Ils n'y sont pour rien. Personne n'y est pour rien. Sauf…
Sauf ces abominations…
Je n'ai pas revu ta femme ni ta fille. D'ailleurs, à l'enterrement, je leur ai à peine adressé un mot.
Les pleurs et les cris de ta si petite fille m'ont déchirés le cœur, néanmoins, les larmes n'ont pas coulées, j'en avais pourtant tellement envie… pas comme Amstrong qui lui, à laissé coulé sa tristesse.
J'ai bien vu que Riza voulait le retenir à la fin de la cérémonie, moi, je n'ai même pas esquissé un geste, me tenant immobile devant ta tombe. Je regardais sans vraiment les voir, les deux dates gravées en dessous de ton nom et de ton grade. 1884 – 1914. Que n'aurai-je pas donné pour effacer ces gravures et les remplacer par d'autres Plus tard. Bien plus tard. Tu n'avais pas besoin de mourir. Tu n'en avais pas le droit…
J'entends vaguement Riza se lever et sortir du bureau.
Tout est silencieux à présent.
Mon regard se pose sur le téléphone, en face de moi.
Ma vue se trouble. Pourquoi je pleure en regardant un téléphone ? Ça n'a aucun sens…
Ou peut-être que si, finalement…
« Oh, et trouves-toi une femme ! »
« Dépêches-toi de devenir important pour nous faciliter la tâche ! »
« Si tu savais comme ma Elysia est mignonne ! Tu tomberais en pâmoison devant elle ! »
« Royy ! Tu sais quoi ? Ouais, c'est ça ! T'as tout compris. Trouves-toi une nana ! »
Je prends ma tête entre mes mains. Ne pas penser à ça…
« Eh, Roy !... Roy ! … trouves-toi une nana ! Viens donc voir ma fille ! Et si tu… Roy ! »
Ce téléphone, finalement, il aura été témoin de notre amitié.
« Roy ! »
Tu me téléphonais souvent. Rarement pour des choses sérieuses. Surtout pour m'inciter à me trouver une copine ou me parler de tes affaires matrimoniales. Je t'écoutais délirer cinq secondes et puis je décrochais, et tu continuais, peu soucieux que l'on t'écoutes ou pas.
À présent, je fixe le téléphone avec intensité. M'attendant à tout instant à l'entendre sonner, à décrocher et à t'entendre me raconter des conneries.
« Raccrochez ce téléphone plus calmement, Colonel, il ne vous a rien fait le pauvre. »
Assis à mon bureau, je regarde dans le vide.
J'attends ton coup de fil.
Qui ne vient pas.
Qui ne viendra plus.
