Disclaimer : Les personnages et l'univers de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Titre de la fanfiction : Une fleur en enfer

Auteur : Ardell

Une fleur en enfer

L'île de la Reine Morte. Un enfer sur terre. Pourtant, moi je savais que, sous les apparences, cet endroit cachait son lot de merveilles. Tout comme mon père. J'étais toute petite lorsque nous sommes arrivés ici et, aussitôt mon père a fait sien ce masque aux couleurs tribales. Je n'ai plus jamais revu son visage, visage qui restait flou dans ma mémoire.

Mais il était toujours mon père, sévère mais juste. Sa mission sur cette île était de garder prisonniers les Saints Noirs, parias de la chevalerie. Qu'avaient donc été leurs crimes pour mériter ainsi cet opprobre ? Je l'ignorais mais je restais d'avis que tout le monde a droit à une seconde chance.

Un jour, mon père se rendit au Sanctuaire d'Athéna, et ce fut un étranger qui revint... Où était mon père, et qui était cet homme qui transpirait la haine par tous les pores de la peau ? Je pouvais me souvenir de ma main dans la sienne désormais il ne me regardait même plus. Toutes mes démonstrations d'affection furent repoussées brutalement.

Et tu es arrivé, mon cher Ikki. De loin j'observais ton entraînement avec mon père. Entraînement inhumain. Combien de fois ai-je vu tes poings en sang, tes côtes fêlées, ces ecchymoses sur ton visage ? Quand mon père te parlait de haine, toi tu n'étais que reconnaissance envers celui qui t'apprenait tout. Chaque fois que tu le remerciais, tu avais droit à une correction.

Bien sûr, j'étais là pour soigner tes plaies, t'offrir de l'eau fraîche et te réconforter. Un jour, je t'emmenais voir ce champ de fleurs que j'avais découvert, preuve que même dans ce lieu inhospitalier, la vie trouvait son chemin.

Tu m'as dit alors que je ressemblais à ton jeune frère, Shun. Sachant l'affection que tu avais pour lui, cette comparaison me toucha. Comme j'aurais aimé le rencontrer ! De mon côté, je te demandais de pardonner à mon père. Il n'avait pas toujours été ainsi !

L'entraînement suivant fut une véritable horreur. J'entendais mon père te marteler que la haine était tout, la plus puissante, la plus loyale. Non ! avais-je envie de crier. La haine n'est rien, l'amour est tout. Les sentiments que tu éprouves pour ton frère, les sentiments que j'éprouve... pour toi.

La douleur fut vive, aiguë. Je sus aussitôt ce qui allait m'arriver. Je n'avais pas peur, j'étais seulement triste de devoir te quitter. Dommage, je n'aurai jamais l'occasion de te voir dans ton armure du Phénix.

Je me trompais. De là où j'étais, je pouvais observer tes moindres faits et gestes. Je fus désolée de te voir tuer mon père, et espérais que celui-ci, dans la mort, ait pu trouver l'apaisement et se débarrasser de sa haine. Ensuite, comme mon cœur saigna lorsque tu attaquas ton propre frère ! Ce frère que tu chérissais jadis ! Ce discours de haine dans ta bouche, c'était, mot pour mot, le discours de mon père ! Ainsi, il avait réussi à te contaminer. La maladie horrible qui avait rongé son âme était à présent en train de grignoter la tienne.

Ikki, ne sois pas comme lui, reviens je t'en prie. Je ne supporterai pas de te perdre toi aussi. Te souviens-tu du parterre de fleurs ? Moi je garderai toujours le souvenir de toi.

Je t'ai vu combattre les autres Chevaliers de Bronze. J'ai admiré leur loyauté les uns envers les autres. La leçon qu'ils te donnaient était l'exact contraire de celle que mon père t'enfonçait dans le crâne avec ses coups.

Petit à petit, je sentais la noirceur quitter ton cœur. La haine qui obscurcissait ton cerveau disparaissait peu à peu. Oh comme je fus heureuse ! Le Ikki que j'aimais n'avait pas disparu.

J'aurais voulu t'embrasser mais il était trop tard. Je me sentis tirée en arrière tandis que tout s'enténébrait. J'ignorais où j'étais censée aller. Néanmoins, je savais que, de là-haut, je continuerai de penser à toi.

Je l'ai toujours su : l'amour est plus fort que la haine.