Et bien, bonjour, je vous dévoile ma première fanfiction sur Sherlock Holmes ! J'espère qu'elle vous plaira ! Mon but premier dans cette histoire est que mon personnage ne soit pas une Mary Sue mais aussi que les personnages de la série soient bien retranscrit... J'espère que j'aurais réussi ! :D

DISCLAIMER: l'œuvre de Conan Doyle ne m'appartient pas, et c'est bien dommage ! Par contre, David et Clémence sont à moi !


Chapitre 1

- Et là, le type me bouscule ! Bah oui, bien sûr. Si je lui aie fait mal ? Non, à vrai dire, il faisait vachement peur, j'ai pas eu le courage de le frapper... Hé, te fous pas de ma gueule ! J'avais presque oublié Londres et ses touristes ! Nom de Dieu, qu'est-ce qu'ils sont nombreux ! Ils pouvaient pas resté chez eux ce week-end ?! Oui, oui, bien sûr... Mais ils sont pas obligés de prendre le métro. Ouais, bien sûr que je vais bien. OK, d'accord, je suis un peu excitée ! Attends, David, je suis de retour à la maison. Non, sérieux... Ouais. Tatie sera contente de me revoir. Tu crois ? Elle peut pas me faire la gueule parce que je ne lui aie pas donné de nouvelle pendant cinq ans, quand même ?! Si ? T'es con. Allez, David, faut que j'y aille, à plus !

Clémence Bron raccrocha et sortit de la cabine téléphonique. Elle poussa un soupir en s'observant dans la vitrine d'un magasin de chaussures.

La jeune femme lissa sa chemise blanche pour camoufler la tâche de mayonnaise sur son jean. Elle ébouriffa ses cheveux bruns, voulant leur donner un peu de volume. Sa chevelure ondulait doucement jusqu'au creux de son dos. Clémence eut un sourire satisfait en constatant son reflet. Elle effaça les quelques traces de maquillage qui bavaient sous ses yeux sombres et, se détournant de la vitrine, elle entra chez le fleuriste, juste à côté.

Clémence acheta un bouquet de tulipes pour sa tante, espérant que cela calmerait la colère de la vieille femme. Oh, tante Martha serait de mauvaise humeur, couvrirait sa nièce d'injures mais serait heureuse de la revoir après ces cinq ans d'absences. Cinq ans que Clémence avait quitté Londres pour Liverpool, cinq ans qu'elle étudiait comme une forcenée, cinq ans qu'elle alternait entre cours, petits boulots et visites à l'hôpital. Cinq ans.

Clémence ressortit dans la rue, prit un taxi et enfonça ses écouteurs dans ses oreilles. La tête collée contre la vitre du véhicule, elle informa le conducteur de sa destination.

Dieu qu'elle aimait Londres ! Petite, déjà, Clem' s'enfonçait dans la métropole, cartographiant ruelles et «passages secrets». Grâce à ça, la lycéenne qu'elle avait un jour été avait aisément pu sécher les cours s'en craindre d'être vue. La plus part du temps, elle s'achetait un pack de bière et squattait un immeuble désaffecté avec David, son meilleur ami. Puis, Clémence rentrait, se retrouvait punie par sa tante et partait se coucher sans manger. Le lendemain, tout recommençait.

Alors que le taxi arrivait près de l'immeuble de sa tante, Clémence se mit soudainement à songer à David.

Elle avait rencontré son ami en primaire. Après une énième bagarre entre garçons, David était rentré chez lui. Sa mère étant dans l'incapacité de le ramener, le gamin était obligé de sillonner les routes de Londres jusqu'à arriver à sa maison. C'est ainsi, qu'au détour d'une ruelle, il rencontra Clémence âgée d'à peine huit ans. La fillette s'était hissée tant bien que mal sur plusieurs cartons dangereusement empilés. Tout cela pour atteindre une benne à ordure. De là, rien de bien étrange dans les rues de Londres. Seulement, lorsque Clem' disparut à l'intérieur de la poubelle géante, David avait cru faire une crise cardiaque.

- Ça fera dix Livre, lança le conducteur en s'arrêtant sur le bas côté de la route.

Sortant de ses pensées, Clémence tendit son argent au coursier, notant au passage qu'il ne lui restait plus que deux pauvres Livre. Dès qu'elle posa un pied sur le trottoir, elle fut surprise par le changement de la rue. Elle l'avait quitté lorsqu'elle était encore en pleine construction et se souvenait parfaitement des échafauds autour de l'église Saint-Jean en, mais aucunement du centre commercial ou de la salle de sport qui avaient ouverts en moins de cinq ans. Clémence releva la tête et observa la porte de l'appartement de sa tante.

- 221B Bekerstreet, lut-elle.

Son cœur battait la chamade. Elle avança, toqua à la porte et retint son souffle. La porte, déverrouillée, s'ouvrit. Étonnée, Clémence se permit d'entrer.

L'appartement, lui, n'avait pas changé. L'entrée donnait toujours sur cette tapisserie d'un verte délavée et ces escaliers en chêne. Sous ces derniers se trouvait un cagibi où était rangé plusieurs produits ménagés ainsi que tout les anciens jouets de Clémence, sa tante n'ayant pas eu le cœur à les jeter. En face du cagibi se trouvait l'appartement de sa tante. Un trois pièces -salle de bain, cuisine et chambre- dans lequel la jeune femme n'allait que pour manger. Elle ne dormait pas avec sa tante. Clémence vivait à l'étage du dessus, dans un appartement en mauvaise état, et qui, petit à petit, avait été rénové par les deux femmes.

- Tatie ? Lança Clémence.

- Allons, les garçons ! Rangez un peu cet endroit ! Je ne suis pas votre gouvernante !

Le sourire de la jeune femme s'élargit tandis qu'elle gravissait l'escalier, son bouquet de fleurs serrait entre ses mains.

La porte du deuxième appartement était ouverte et un profond soulagement parcourut le corps de Clémence quand elle se rendit compte qu'aucune modification n'avait été fait. La tapisserie était toujours verte, beaucoup plus foncée que celle de l'entrée. Le parquet était toujours noir, le plafond encore blanc.

- Madame Hudson, ne touchez pas à ça ! Gronda une voix.

Clémence, le cœur dans la gorge, entra dans l'appartement.

Le petit salon qui faisait office d'entrée avait changé, ses meubles avaient disparu, remplacés par d'autres. Deux hommes étaient installés sur deux fauteuils se faisant face. Entre eux se trouvait une cheminée vide de tout feu. Clémence songea au chamalleows qu'elle faisait cuire ici, lorsqu'elle était enfant. Cet appartement ne ressemblait en rien à celui qui l'avait vu grandir et s'épanouir. Rangeant des feuilles volantes sur un bureau près de l'une des deux fenêtres s'agitait Martha Hudson. Elle avait vieilli, bien sûr. Ses cheveux bruns coupés en carré avaient été teint en rouges, sa peau s'était flétrie, la vieille dame s'était amaigrie. Trop concentrée dans sa tâche, elle n'avait pas remarqué sa nièce entrer. Personne ne l'avait remarqué à vrai dire.

Clémence Bron toussota et s'attira aussitôt l'attention de sa tante. Cette dernière écarquilla les yeux, poussa un petit cri et manqua de tomber par terre. Amusée, la jeune femme s'approcha, brandissant son bouquet de tulipes.

- Surprise, je suis rentrée ! S'écria t-elle.

- Tu … tu … !

- Qui est-ce, madame Hudson ? Demanda l'un des deux hommes.

Clémence tourna la tête vers lui. C'était un homme aux cheveux blonds un peu trop long. Il devait avoir d'une trentaine d'années et faisait à peu près la même taille que Clémence. Cette dernière ne put s'empêcher de sourire devant l'air inquiet de l'homme.

Perdue dans son observation, la jeune femme en oublia sa tante qui, n'appréciant pas d'être ignorée à un tel moment, lui lança violemment une agrafeuse.

- Hé, du calme ! Je t'ai apporté des fleurs ! Se justifia Clémence en rattrapant difficilement l'objet au vol.

- Clémence Bron, comment oses-tu me demander de me calmer après ta disparition ?! Hurla sa tante, lui détruisant les tympans.

- Je n'ai pas disparu ! S'insurgea la jeune femme. J'étais à Liverpool et tu le sais très bien !

- Je n'ai pas eu de nouvelles pendant cinq ans ! Cinq ans !

Clémence posa l'agrafeuse sur le bureau, rejoignant sa tante par la même occasion.

- Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ? Questionna l'homme blond, complétement perdu.

- Il se passe, John, que madame Hudson vient de retrouver sa nièce qui ne lui a pas donné de nouvelle depuis cinq ans, répondit son ami d'une voix lasse. Suis un peu.

C'était un homme svelte, d'une vingtaine d'années, aux cheveux bruns bouclés. Il avait des pommettes saillantes et les yeux rivés sur un article de presse. Il tenait de son autre main une tasse café qu'il buvait au compte-goûte.

- Bravo, ironisa Clem'. Je vois que vous connaissez bien ma tante.

L'homme leva des yeux profondément ennuyés vers elle.

- Nous allons faire vite parce que je n'ai pas de temps à perdre avec quelqu'un de votre intelligence. Je m'appuie, pour vous dire cela, sur le Q.I d'un de vos proches parents, votre tante, dont le cerveau n'est pas plus grand qu'une cacahouète. Telle tante telle nièce, comme on dit. Sur ceux, Mademoiselle Clémence Bron, évitons de dialoguer plus longtemps. Je suis en pleine enquête et je souhaiterais ne pas être dérangé. Par conséquent, vous allez sortir de mon appartement. Immédiatement.

L'appartement de qui ? Un tantinet choquée et énervée, la jeune femme se tourna vers sa tante.

- C'est qui ce crétin ? Demanda t-elle, agacée.

Martha Hudson poussa un long soupir et tira sa nièce sur le seuil de la porte, claquant cette dernière derrière elles.

- Ce sont mes deux locataires, Sherlock Holmes et John Watson.

Clémence écarquilla les yeux.

- Tu... Tu as pris des locataires ?

Elle sentit une boule se former dans sa gorge alors que les larmes lui montaient aux yeux. Il ne manquait plus que ça. La jeune femme renifla bruyamment, invitant sa tante à parler d'un signe de main.

- Bien sûr, il fallait bien que je gagne un peu d'argent, répondit Martha d'une voix douce. Ma retraite ne me suffit pas...

- Et, tu les fais loger dans cet appartement, dans mon appartement ? Continua Clémence, la boule dans sa gorge grossissant de plus en plus.

- Tu es partie pendant cinq ans. Je ne savais pas quand est-ce que tu reviendrais ou même si tu allais revenir. Écoute, Clem', je suis vraiment heureuse de te voir mais tu tombes très mal. Qu'est-ce que tu dirais de venir dîner demain midi ? Je suis sûre que les garçons seraient très contents de te connaître.

Mais oui, avec l'autre brun qui me déteste déjà, je doute que ce soit un super repas. Voyant le regard profondément inquiet de sa tante, Clémence décida de mettre de côté sa mauvaise humeur.

Elle haussa les épaules, prenant un air détaché.

- Aucun problème, maugréa la jeune femme en tendant son bouquet à Martha. J'ai déjà loué un studio pas loin d'ici. On se voit demain, de toutes manières.

Madame Hudson hocha la tête et observa sa nièce sortir de l'immeuble. Puis, elle retourna s'occuper de ses locataires.

Clémence resta dehors pendant plusieurs minutes, les bras ballants et les yeux embués par les larmes. Je viens d'être mise à la porte, songea t-elle tristement. Où allait-elle dormir cette nuit ? Elle n'avait plus assez d'argent pour prendre une chambre d'hôtel. À vrai dire, il ne lui restait que deux Livre. Je pourrais au moins m'acheter un paquet de bonbons... La jeune femme pensa un instant à rendre visite à David. Il la comprendrait immédiatement, la consolerait, virait les parasites de son appartement et lui offrirait un toit pour la nuit. Cependant, en se rappelant que son ami avait déménagé hors de Londres, Clémence balaya cette idée de son esprit. Elle passa son après-midi dans un parc, dépensant ses derniers Livre pour acheter une barbe-à-papa.

Aux alentours de cinq heures, alors que Clémence Bron s'était endormie sur un banc, des sirènes de polices la réveillèrent brusquement. Intriguée, la jeune femme observa les véhicules des forces de l'ordre se garaient sur le parking du parc. Une brigade de police s'approcha d'une maison dès plus banales. Une vieille femme leur ouvrit immédiatement, le visage livide. Elle se jeta dans les bras d'un homme et fondit en larmes. Clémence se leva, démêla rapidement ses cheveux et s'approcha des voitures de police. Les gendarmes, trop occupés à repousser des citoyens curieux, ne remarquèrent pas la jeune femme qui, tel un ninja, pénétra discrètement dans la maison. L'adrénaline parcourant ses veines, Clémence Bron tenta de prendre un air tout à fait normal. Elle suivit les bruits d'une conversation et entra dans une cuisine où elle découvrit plusieurs gendarmes entourant un corps sans vie.

Le cadavre ne devait avoir que quelques heures, contenu de son état de décomposition. Le macchabée n'alarma pas la jeune femme qui se contenta de le fixer pendant de longues minutes. Elle avait l'impression d'être dans un film, que ce corps devant elle n'était pas réel. Pourtant, la légère odeur de pourriture dans l'air la remit rapidement sur le droit chemin. Cela lui rappela de drôles de souvenirs.

- Hé, vous êtes qui ?!

La victime était allongée sur le ventre, la tête plongée dans son propre sang. Elle avait des cheveux désordonnés, des marques violacés autour du cou et ne portait pas de pantalon. La victime qui, vue de dos, devait être une femme d'une quarantaine d'années, était en culotte.

- Euh... Clémence Bron, répondit distraitement la jeune femme.

Elle n'arrivait pas à quitter le cadavre des yeux, complétement subjuguée par la mort.

- Je suis sûr que c'est encore Sherlock qui nous la ramené. D'ailleurs, il est où ce taré de détective ?

- En route. Bon, mademoiselle, j'aimerais savoir ce que vous fait ici.

Clémence leva les yeux.

- Je suis avec Sherlock, il m'a demandé de passer avant lui, raconta t-elle.

- Ah oui ? S'étonna un gendarme. C'est pas dans ses habitudes.

- Parce que t'as compris quelles étaient les habitudes de ce type ?

Clémence observa les trois gendarmes lui faisant face. L'un d'entre eux, le premier s'étant rendu compte de sa présence, était un grand homme d'une quarantaine d'années. Ses cheveux bruns commençaient tout juste à blanchir au niveau de ses tempes. Pendant que ses deux collègues se disputaient au sujet de Sherlock -Clémence pria pour que ce ne soit pas le Sherlock Holmes, locataire de son appartement-, il l'observait, méfiant.

- Euh … Vous êtes ? Demanda la jeune femme.

- Inspecteur Gregory Lestrade, se présenta l'homme.

- D'un coup d'œil glacial, il fit taire ses collègues.

- Voici les Lieutenants Donovan et Anderson.

Donovan était une femme métisse qui regarda immédiatement Clémence de haut. Anderson, lui, se contenta d'un rapide signe de tête avant de continuer à déblatérer sur ce fameux Sherlock, un détective consultant employé par la police. Cela rassura un peu la jeune femme. L'homme qu'elle avait vu chez sa tante avait plutôt une tête de comptable que celle d'un mystérieux détective.

En songeant au comportement hautain du locataire de sa tante, Clémence s'énerva toute seule, imaginant comment elle se vengerait le lendemain. Si Martha Hudson n'avait pas participé au repas, sa nièce aurait bien posé un lapin à ces deux stupides locataires.

- Et tu connais Sherlock depuis combien de temps ? Questionna Lestrade, suspicieux.

- Oh, pas très longtemps, à vrai dire, poursuivit Clémence en détournant le regard.

Elle tenta d'échapper à la conversation mais l'Inspecteur n'en avait pas fini avec elle.

- Je n'ai jamais vu Sherlock avec une fille.

Clémence pinça les lèvres. Elle avait mis les pieds sur une scène de crime et -au vu de son casier judiciaire- il aurait surement été mieux pour elle de ne jamais entrer dans cette maison. Alors, pourquoi -par la Couronne d'Angleterre !- se retrouvait-elle à mentir ne serait-ce que pour rester une minute de plus à observer ce cadavre ?

- C'est parce que vous ne m'avez jamais vu, chuchota Clémence d'une voix livide.

Elle avait besoin de quelque chose, n'importe quoi, pour oublier le fait qu'elle était toute seule. C'était ça, sa réponse, sa raison de rester.

La jeune femme sortit de ses pensées et s'approcha de la victime. Entre temps, la police scientifique l'avait retourné sur le dos ce qui permit à Clémence d'observer les traces de poudres blanches autour du nez du cadavre. Une femme de quarante ans qui se drogue ? L'ancienne étudiante observa plus en détail la cuisine de la défunte. C'était un lieu propre et bien rangé, malgré l'unique livre qui traînait sur l'un des plans de travail. La victime portait une montre toute neuve ainsi qu'un collier de perle. Une femme de quarante ans, riche, qui se drogue ?

- Ah, Sherlock, ton amie est déjà arrivée.

- Son ami ?

Clémence déglutit et se tourna lentement vers Lestrade qui la pointait du doigt. À côté de lui se tenaient John Watson et Sherlock Holmes. Pourquoi fallait-il que ce soit lui le détective ? La jeune femme ferma les yeux, s'attendant déjà à être emmener au poste. Peut-être lui collerait-on aussi un procès ? Clémence se mordit la lèvre.

- Ah, Clémence, s'étonna la voix de Sherlock. Pouvez-vous me faire un compte-rendu de la situation ?

La jeune femme ouvrit les yeux, le cœur battant à cent à l'heure. Le locataire de son appartement la frôla pour se rendre jusqu'au cadavre qu'il inspecta rapidement.

- C'est qui cette fille, Holmes ? Demanda le Lieutenant Anderson.

- Ma deuxième assistante, lança l'intéressé.

- T'as besoin de deux assistants pour faire ton travail ? Demanda Donovan en le regardant de haut.

Accroupi près du corps sans vie, Sherlock Holmes ne répondit pas. Clémence, profitant de l'arrivée du détective, se dirigea vers la porte. Au final, le locataire était gentil. Il avait menti pour elle, c'était vraiment très sympathique de sa part. Approchant de la porte de la cuisine, la jeune femme se promit de remercier Sherlock en tant voulu.

- Où allez-vous, Clémence Bron ? L'appela le détective sans détourner les yeux du cadavre. Vous devez toujours me faire votre compte-rendu.

Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Oh le sale …

- J'attends, mademoiselle Bron.

Tout les regards étaient braqués sur l'ancienne étudiante qui, se mordillant un ongle, jeta un regard paniqué à John. Ce dernier grimaça, incapable d'arrêter la tournure que prenait la situation. Ça ne peut pas être si difficile, pensa Clem', suffit de trouver des trucs à dire !

- La victime est une femme de quarante ans et n'a pas de problème en ce qui concerne l'argent.

- Ça, tout le monde peut le savoir, grommela Sherlock Holmes. Même le lieutenant Donovan en serait capable.

- Espèce de…

- Et bien, reprit la jeune femme. La victime se droguait, donc, elle était malheureuse.

- Surtout, Clémence Bron, rendez service à la société, ne devenez jamais détective.

- Elle a été étranglé.

- Mieux vaut vous taire finalement, cela devient ridicule.

- Et il est claire qu'on a tenté de la violé.

- Claire, non. Visible par le pire des abrutis, oui !

Clémence se massa l'arrête du nez.

- D'accord, lança t-elle, j'ai compris que vous ne m'aimiez pas et que je n'avais pas à rentrer sur une scène de crime mais, nom de Dieu, si vous voulez montrer au combien vous m'êtes supérieur, ce sera sans moi ! J'ai passé l'âge de ces gamineries !

La jeune femme fit demi-tour, bouscula l'Inspecteur Lestrade et se dirigea vers la sortie. Cependant, ses yeux furent attirés par la couverture du livre posé sur le plan de travail. Inconsciemment, elle lut le titre: «Théâtre→DRAME». Attrapant aussitôt l'ouvrage, Clémence le lança au détective.

- Pour conclure... La question à se poser est: Que fait un livre dans une cuisine parfaitement rangée ?

- Vous aurez pris le temps, soupira Sherlock en épluchant les pages du livre. Enfin, vous commencez à vous poser les bonnes questions, c'est déjà ça.

La jeune femme se passa une main sur le visage, agacée par ce crétin de détective.

Il se croyait au-dessus de tout, de tout le monde. Et Clémence n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas ces cheveux bruns parfaitement bouclés qui retombait sur son visage impassible. Elle détestait ces pommettes saillantes, ces grands yeux bleus qui ne s'attardaient jamais sur elle, comme si elle en était indigne. Elle détestait Sherlock Holmes, le locataire de son appartement. Oh, Clémence avait beau se répéter que le détective n'était pas le coupable dans cette affaire de maison, il était tout de même beaucoup plus facile de le haïr, lui, un homme si agaçant, au lieu de sa pauvre tante.

- Et donc ? Questionna Lestrade. Que fait un livre dans une cuisine ?

Sherlock Holmes se leva et, un grand sourire sur le visage, se frictionna les mains.

- Notre assassin est un psychopathe ! S'exclama le détective. Réfléchissez, les psychopathes laissent des traces ! Ils aiment se sentir poursuivis, en danger ! Sur la couverture du livre est écrit «DRAME», c'est le premier mot que penserait les minuscules cerveaux normaux mais c'est aussi, nom d'un chien, ce que j'aime les psychopathes … ! Ce livre, c'est aussi notre indice, notre trace ! Quatre genres au théâtre, quatre meurtres ! Il faut être diaboliquement intelligent pour laisser des indices liés au théâtre. C'est un message, Lestrade !

Clémence papillonna des yeux, observant ce détective complétement dérangé. Qui pourrait croire une histoire aussi incroyable ? La jeune femme secoua la tête. Quel détective de merde, pensa t-elle, un sourire méchant sur les lèvres.

- Vous avez entendu les gars ?! S'exclama le chef des gendarmes. Recherchez moi tout les gars fans de théâtres dans nos fichiers !

Quoi ?!

- Et cherchez aussi du côté de l'hôpital de Rochester, ajouta Sherlock Holmes.

Donovan haussa un sourcil.

- Et pourquoi ? Demanda t-elle.

- Avez-vous écouter un traitre mot de ce que j'ai dit, Donovan ? J'imagine que vous êtes simplement stupide pour ne pas l'avoir compris, mais nous avons à faire à un psychopathe. Et malheureusement, ces derniers sont souvent à l'asile... Ça y est ? Votre cerveau s'est mis en marche ?

Pendant que le détective se plaisait à rabaisser le pauvre Lieutenant Donovan, Clémence décida de partir, redoutant de se faire attraper par la police de Scottland Yard. Cependant, avant qu'elle n'est pu atteindre la porte de la cuisine, la main de l'Inspecteur Lestrade se referma sur son poignet.

- Alors comme ça, on s'invite sur une scène de crime ? L'interrogea le gendarme.

La jeune femme leva les yeux vers son interlocuteur. Si ce flic' l'emmenait au poste, il ferait sûrement des recherches sur l'ex-étudiante et découvrirait, par la même occasion, son dossier juridique. Peut-être qu'avec tout ça, il aurait de quoi la mettre en garde à vue, ou pire, de quoi la mettre en prison. Non, tu délires... Lestrade resserra la pression autour de son poignet. Clémence serra les dents. Si elle le frappait dans l'entre-jambe, le chef des gendarmes la lâcherait juste assez longtemps pour qu'elle prenne la poudre d'escampette.

- Lestrade, lâchez-là, ordonna John, vous lui fait mal.

Le policier obéit non sans s'excuser. Le justicier et l'ancienne étudiante se regardèrent droit dans les yeux, attendant que l'un d'entre eux fasse un geste qui déterminerait sans doute la suite des évènements.

- Ne l'emmenez pas tout de suite avec vous, décida le détective en s'approchant de son colocataire, j'ai tellement pitié du QI de mademoiselle Bron, que j'ai l'intention de l'aider. Elle participera à l'enquête en tant que mon assistante, tout comme John le fait.

- Ce n'est pas..., tenta le gendarme.

- Vous l'emmènerez une fois cette histoire close. Cela vous convient-il, Inspecteur Lestrade ? Demanda Sherlock sans attendre de réponse. John, prends un taxi et va voir Sulivan Panzer, 675 rue des oiseaux.

Sherlock Holmes sortit de la pièce, son colocataire sur ses talons, laissant Clémence entourée d'une meute de policiers. La jeune femme papillonna des yeux, encore choquée. Pour qui ce crétin de détective se prenait-il ? Il n'avait aucun droit de décider pour elle !

- Vous devriez y aller, lui conseilla soudain l'Inspecteur. John ne vous attendra pas éternellement.

L'ancienne étudiante hocha la tête et sortit de la cuisine. Elle se mit presque à courir pour sortir de la maison et dévala quatre à quatre les marches du perron. Avec un peu de chance, elle réussirait à fuir avant de tomber sur l'un des locataires de sa tante ! En bas, sur le trottoir, l'attendait John Watson. Ce dernier ouvrit la porte d'un taxi et l'invita poliment à monter. Clémence se glissa à l'intérieur du véhicule et observa, à travers la vitre, un détective aux cheveux bouclés discuter avec une vieille femme. Lorsque le taxi passa près de Sherlock Holmes -détective nullissime et voleur de maison-, la jeune femme lui fit son plus beau doigt d'honneur.


La suite au prochain chapitre ! ;) Je vous invite à poster des Reviews, après tout, j'aimerais savoir votre avis sur ma fiction et cela me ferait très plaisir !