Chapitre I : Autant rater son train et rester chez soi.

Chère Ivy,

Je prends le temps de t'écrire avant ma première rentrée à Poudlard sans toi. Autant te dire que je ne suis pas trop motivée. Pendant que je me taperais l'autre vieille chouette en cours de Métamorphose, toi tu seras où déjà? En train de flâner sur les routes de l'Amérique. Si tu savais comme je t'envie. Pétasse. Tu auras souvent de mes nouvelles!

- Jill? Tu as l'intention de rater ton train?

… et moi j'ai intérêt à me dépêcher. Pas que j'ai vraiment envie de revoir tous ces gros attardés de Poudlard, mais… Voilà, j'y suis obligée.

Avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour (et une pointe de jalousie), Jill.

- J'arrive maman! je crie tout en rangeant délicatement mon cahier et mes plumes dans ma valise.

Oui autant préciser que je le fais délicatement, car d'habitude avec moi c'est vite fait bien fait. Donc autant dire que je ne suis pas la reine de la délicatesse. Mais je tiens tellement à ce cahier et à mes précieuse petites plumes que, voilà…

- Quand est-ce que tu te comporteras comme une jeune fille de ton rang? grogne ma mère, lorsque j'arrive en bas, valise à la main.

- Quand je quitterai la maison, comme tous les petits sangs-purs. je murmure, histoire qu'elle ne m'entende pas.

- Pour ça, tu peux encore attendre deux ans. dit mon père d'un ton neutre qui, depuis tout à l'heure n'avait pas encore prononcé un mot et attendait patiemment près de la porte.

J'affiche mon beau sourire, vous savez le sourire de celle qui s'est fait grillée, celui un peu bête. Oui voilà celui-là. Et mon père me retourne exactement le même. Ce qui est plutôt bizarrement, étant donné qu'il n'a pas été pris sur le fait, ni quoi que ce soit. Mais c'est pas grave, parce que, nom d'un troll, il le fait vachement bien!

Je l'aime bien lui. Il est pas chiant, pas vantard, pas envahissant, ni rien. Un peu l'opposé de sa femme. Madame aime montrer qu'elle est de " haut rang " Ouais, enfin, elle a surtout épousé quelqu'un de haut rang… Mais bon, comme on dit : Les contraires s'attirent! On dit aussi qui se ressemble s'assemble… Oh, on s'en fou.

- Prêtes à transplaner? nous demande mon père, à ma mère et à moi, en nous tendant sa main.

Traduction : vos estomacs sont-ils prêts à subir un terrible choc?


Chère Ivy,

Les au revoirs n'ont pas durés longtemps. Je suis très vite montée dans le Poudlard Express (qui n'a même pas encore démarré… et mes parents ne sont toujours pas partis, tu crois que fermer les rideaux seraient déplacés?) et ai trouvé très rapidement un compartiment libre. Autant dire que j'ai eu de la chance, pour une fois. En espérant que je garde cette chance tout le long du trajet, et que personne ne vienne me déranger.

J'appréhende cette année. Tu seras là, pour les vacances de Noël? Et mon anniversaire? Essaye de ne pas te faire trop d'amis, je tiens à garder mon privilège de meilleure amie.

Jillou.

- Là, y a de la place! s'exclame une voix à la porte de mon compartiment.

J'ai parlé trop vite.

- Non, y en a pas. j'essaye.

- Oh, tant pis… dit la voix, d'un air déçue.

… Oh bah merde alors. Il était vraiment con.

- Non je déconne. revient la voix, en rigolant. Aller, venez les gars.

Je me disais aussi.

Evidemment, il ne s'agit de personne d'autre que de Potter et sa bande. Bon, il ne me dérange pas tellement (au début de l'année du moins, quand ils ne sont pas encore dans leur délire " faire des conneries et emmerder tout le monde " ) et en plus, ça ne sert à rien de se mentir, ils ne sont pas désagréables à regarder. Ce qui me dérange, c'est plutôt la horde de groupies qu'ils trainent derrière eux, voilà pourquoi je ne tiens surtout pas à les avoir dans mon compartiment!

- Potter, Potter… James, écoute Jamesie…

Ben oui, si je veux faire la lèche-cul, autant utiliser le surnom dont l'affuble ses petites groupies.

Le Jamesie en question me regarde d'un oeil effrayé à travers ses lunettes. Les autres aussi, d'ailleurs. C'est vrai que passer de " Potter " à " Jamesie " en quelques secondes, après six ans, ça fait beaucoup. Tant pis, ça vaut le coup.

- J'ai vu un compartiment super cool et super libre, plus loin. Plus de lumière, plus d'oxygène, plus de…

- Tututu, pas la peine de raconter des bobards Knott. m'arrête Potter.

Heureusement qu'il m'interrompt. Je n'avais plus d'argument.

- On a fait tous les compartiments de ce train. Il n'y en a plus un seul de libre.

Je les regarde chacun à leur tour. Black hoche la tête, comme pour confirmer les propos de Potter. Il a beau être mignon, il a vraiment l'air stupide comme ça. On a pas tout dans la vie.

Lupin me lance un regard désolé. Il me fait penser à mon père. Par contre, Pettigrow tremble toujours dans son coin en me lançant des regards effrayés.

Cool, je fais peur à au moins un personne.

Bon, je dois aller aux toilettes.

- Bon, je dois aller aux toilettes. dis-je, en écho à mes pensées.

- Et… Ben, fais donc… balbutie Potter, apparemment décontenancé par mes paroles.

C'est vrai que c'était plutôt déplacé. Tant pis!

Lorsque je sors du compartiment, je tombe sur le fan club numéro un des Maraudeurs. Cinq filles dont chaque prénom commence par un " L " Elles portent encore leur tenue moldue, des robes d'été jaune canaris et rose bonbon. Il me faut d'ailleurs quelques secondes et cligner des yeux à plusieurs reprises pour m'habituer à des couleurs aussi vives.

Les cinq L se retournent toutes vers moi, d'un seul coup. Assez effrayant.

- Ouah, quelle synchronisation. je souffle.

- Knott. Aurais-tu vu les Maraudeurs? me demande L numéro un.

- Qui ça? Les Maraudeurs? Oh non, pas vu…

- Ne nous mens pas… murmure L numéro deux, tout en plissant les yeux.

Mais c'est qu'elle est vachement flippante, comme ça.

- Haaaa, les Maraudeurs! Oui, ah bah oui! Je les ai vu cinq ou six compartiments plus loin. Si j'étais vous, je ne tarderai pas. Si mes souvenirs sont bons, Evans était dans les parages.

Elles se lancent un regard qui, très clairement veut dire " Il faut éliminer cette fichue rousse " et s'en vont, d'un mouvement commun.


Lorsque je rentre dans mon compartiment, mes yeux piquant encore un peu à cause des couleurs trop vives des robes des cinq L, je tombe sur un spectacle plutôt étrange.

Black, penché, le cul en buse, mon carnet à la main, une expression surprise sur le visage. Potter, qui n'a même pas l'air de m'avoir remarqué et qui presse Black d'ouvrir le carnet, les traits machiavéliques (assez effrayants, je dois l'admettre) Lupin, les sourcils froncés, prêt à les enguirlander tous les deux, tandis que Pettigrow tremble de peur… Quoi, il croit que je vais lui lancer un Endoloris?

Ok, la scène pourrait être vachement drôle si ce n'était pas mon carnet que Black tenait dans ses mains.

- Non mais c'est quoi ce bordel? je m'exclame.

- Je… Ton langage, Knott! dit Black, en essayant de reprendre contenance.

Non mais il se fout de moi!

- Non mais tu te fous de moi! j'hurle en tentant de récupérer mon carnet, qu'il tenait maintenant au dessus de sa tête.

- Qu'est-ce que tu caches là-dedans? Un amoureux secret?

- Quoi? Bien sur que non!

- Oh laisse-la Sirius, elle a le droit d'avoir ses secrets. dit Lupin.

Je me retourne vers celui-ci. Il me sourit, et va même jusqu'à me lancer un clin d'oeil. Non mais c'est pas vrai. Ils pensent vraiment que je parle de mon amour secret pour un beau jeune homme là-dedans.

- Mais non! je crie à Lupin. Je n'ai pas d'amoureux secret! Et puis… Et puis, c'est pas vos affaires!

Je sens une main qui me tapote la tête.

- Mais oui Knott… Tu as quel âge? Quinze ans? Seize ans? Et tu veux nous faire croire que personne ne t'attire à Poudlard?

Je profite de son petit moment d'inattention pour attraper mon cahier. Il ne s'y attendait pas, le nigaud!

Assez fière de l'avoir récupérer, je m'installe confortablement sur la banquette, près de la fenêtre et tiens fermement le carnet contre ma poitrine. Après quelques tentatives vaines, Black arrête d'essayer de me le voler et commence une conversation des plus ennuyantes sur le Quidditch avec Potter.

Dans tout ça, j'avais oublié Pettigrow! Si je crie " Bouh! " est-ce qu'il s'évanouie?

Hypothèse intéressante. À vérifier.


Chère Ivy,

Le trajet a été très pénible. Les Maraudeurs sont tellement envahissants... J'ai tout de même réussi à les virer du compartiment pour enfiler mon uniforme, mais ça n'a pas été une tâche facile! J'étais quand même fière d'enfiler les couleurs de notre maison.

Pettigrow a peur de moi. C'est super drôle, je ne l'avais jamais remarqué avant. Je ne suis pourtant pas une Serpentard, et je ne lui ai jamais rien fait! Enfin, je ne vais pas m'en plaindre...

Je ne sais pas quand est-ce que je vais t'envoyer ces lettres, ni quand est-ce que tu vas les recevoir. Le plus tôt possible sera le mieux, je le ferai demain surement.

Ta tête blonde me manque déjà. Je m'en vais écouter le fameux discours de Dumbledore, me goinfrer et regarder la passionnante répartition des premières années.

Tête brune.


Alors, comment avez-vous trouvé ça? :D Je sais que je n'en dis pas beaucoup sur Jill, ni sur Ivy, ni sur personne d'ailleurs... Mais n'oubliez pas que ce n'est que le premier chapitre! Les détails arriveront dans les chapitres suivants!

J'ai inséré les Maraudeurs dans ce premier chapitre pour vous faire comprendre l'époque, rien ne que ce sera une fiction basée sur eux. À vrai dire, je n'ai encore aucune idée de la tournure de cette fiction, je ferai ça à l'instinct :p

J'attends vos avis, vos ressentis, vos critiques (non non, ce n'est pas un appel à la review...)

Goodbye!