Note de l'auteur : Voila ce qui arrive quand on a un examen, qu'on le finit avant l'heure et qu'il reste un tas de feuilles de brouillons à côté de soi. Je vous laisse juger.
Together:
Dans un demi sommeil, le jeune homme entendit le bruit du parquet de la chambre qui grinçait. Il poussa un grognement et se tourna vers le radio réveil, espérant qu'il ne fut pas l'heure de se lever. Il lui fallu un grand effort pour entrouvrir les yeux et voir que l'appareil lui indiquait cinq heures du matin. Avec un soupir de contentement, Blaine se tourna à nouveau en songeant qu'il faudrait faire quelque chose pour ce parquet qui, décidément, ne cessait de grincer. D'une main, le jeune homme chercha le corps de son compagnon à sa droite mais fut surprit de ne rencontrer que du vide. Blaine entrouvrit de nouveaux les yeux, et appuya sur l'interrupteur de sa lampe de chevet.
Le jeune homme se redressa dans lit et s'assit en s'efforçant d'éclaircir son esprit embrumé par le sommeil. Blaine constata que son compagnon était devant lui, un costume bleu nuit dans une main et un jean noir dans l'autre. Il le regardait avec un air surpris, ses grands yeux bleus écarquillés. Blaine remarqua que Kurt, malgré l'heure plus que matinale, était coiffé et ne portait que ses sous-vêtements, indiquant qu'il s'apprêtait à s'habiller. De nombreux habits avaient été jetés sur le sol, au pied du lit, et cela ne manqua pas d'intriguer Blaine qui savait que Kurt détestait froisser ses tenues. Il fallait qu'il soit particulièrement bouleversé pour oser commettre ce qui était un sacrilège à ses yeux.
- Kurt ? Qu'est-ce que tu fais ? demanda le jeune homme avec curiosité.
- J'auditionne pour Hair aujourd'hui, répondit Kurt avec irritation. Blaine, cela fait des semaines que je t'en parle !
Tout revint soudain à Blaine. Son compagnon avait décroché une audition pour jouer Hair dans un théâtre de Broadway. Cela faisait sept jours que l'ancien Warblers écoutait Kurt répéter inlassablement les mêmes chansons dans leur petit appartement New-Yorkais. Il avait beau trouver que son compagnon avait une voix merveilleuse, il n'en pouvait plus de l'entendre reprendre les mêmes passages de telles ou telles chansons. Surtout lorsqu'il essayait de suivre un match de football américain à la télévision. Mais il savait que cette audition avait une réelle importance pour Kurt et il prenait donc son mal en patience afin que son amant puisse travailler sa voix.
- Il n'est que cinq heure Amour, en étouffant un bâillement. Je croyais que ton audition était à dix heures.
- Elle l'est, répliqua sèchement Kurt. Je voulais être certain de ne pas être en retard.
- Viens te recoucher, s'il te plait.
- Pour abimer la coiffure que j'ai mis une heure à réussir ? Certainement pas ! Et puisque tu es réveillé, je vais pouvoir choisir ma tenue plus facilement. Tu n'imagines pas comme c'est difficile d'assortir les couleurs dans l'obscurité !
Blaine soupira et repoussa la couverture. Ce n'était pas la peine d'essayer de raisonner Kurt, il le savait. Quand il avait une idée en tête, il ne la lâchait pas si facilement. Le jeune homme posa les pieds sur le sol et resta assis au bord du lit quelques instants, regardant le corps frêle de son compagnon s'agiter devant l'armoire. Il eut soudain envie de le prendre dans ses bras et de le ramener de force dans leur lit, pour qu'ils reprennent ce qu'ils avaient commencé la veille, avant que Kurt déclare qu'il devait se coucher tôt pour ne pas avoir de cernes le lendemain. Le temps avait beau passer, Blaine aimait toujours autant sentir la peau de Kurt sur la sienne.
Ce que le jeune homme pensait être une simple idylle adolescente avait beaucoup évoluée. Blaine était devenu entièrement dépendant de Kurt, au fil des années. Il avait besoin de le savoir près de lui et les rares fois où son compagnon partait en tournée, le jeune homme se sentait étrangement perdu dans l'appartement. Il ne pouvait s'empêcher de l'appeler deux, voir trois fois, par jour en se traitant d'idiot parce qu'il avait peur que Kurt, agacé, ne lui dise de cesser de le harceler. Mais son compagnon semblait toujours ravi de lui parler et entendre sa voix comblait momentanément le vide que Blaine sentait en lui. Et puis, il avait toujours la crainte que, sur un plateau, Kurt ne rencontre quelqu'un et la seule idée de voir son amant le quitter pour un autre homme suffisait à lui donner des sueurs froides.
- Blaine ? demanda Kurt, tirant le jeune homme de ses pensées. De quoi aurais-je l'air dans ce costume ? Trop apprêté ?
- Terriblement sexy, répondit Blaine en constatant avec ravissement que les joues de son compagnon s'étaient empourprées.
- Chéri, s'il te plait !
- Qu'importe la façon dont tu t'habilles, tu seras très bien. Ne t'inquiètes pas.
- Il faut que tout soit parfait. Je veux vraiment ce rôle Blaine.
Le jeune homme vit son amant se mordre la lèvre inférieure, signe d'angoisse chez lui. Alors Blaine se leva et se dirigea vers Kurt. Il enleva délicatement le costume et le jean des bras de son compagnon et les posa sur la pile de vêtements qui gisaient sur le parquet. Puis, il saisit ses mains et entrecroisa ses doigts aux siens. Blaine plongea son regard dans celui couleur lagon de Kurt et son cœur se serra douloureusement. Il lui suffisait de le regarder pour comprendre combien il l'aimait et combien il voulait que Kurt soit heureux. C'était un sentiment tel que l'ancien Warblers n'arrivait pas à mettre de mot dessus. Un sentiment plus vaste que le cosmos, plus puissant qu'une explosion nucléaire et plus solide que le diamant. Blaine serra plus fort les doigts de Kurt entre les siens et murmura :
- Tu auras le rôle Amour. Tu es le meilleur.
- Et si ce n'était pas le cas ?
- Ne dis pas de bêtise Kurt, tu as une voix exceptionnelle et tu es magnifique.
- J'ai peur Chéri.
- Tu veux que je t'accompagne ? Je n'ai qu'à dire à mon patron que je suis malade et…
Kurt hocha la tête de gauche à droite en signe de dénégation.
- Je vais y aller seul. Tu viens d'être embauché, tu ne peux pas te permettre de manquer le travail.
Kurt avait raison. Blaine avait déjà eu des difficultés à trouver ce poste de vendeur en prêt-à-porter et il ne désirait pas être vu comme un mauvais employé. Il espérait que bientôt, lui aussi, décrocherait une audition et un rôle qui lui permettrait de gagner son loyer. Mais en attendant, le jeune homme se sacrifiait et partait chaque matin travailler pour que Kurt puisse continuer à passer des auditions sans avoir à se soucier de savoir s'ils auraient assez pour payer leur loyer à la fin du mois. Kurt avait vivement protesté mais Blaine avait tenu bon : il mettrait ses rêves de côtés jusqu'à ce que son compagnon réalise les siens. Puisque c'était pour le bonheur de Kurt, cela n'était pas une contrainte. Cependant, il espérerait de toutes ses forces que son amant recevrait une réponse positive de son audition du jour car cela permettrait à Blaine de chercher lui aussi un rôle, l'esprit tranquille, Kurt assurant une entrée d'argent régulière, du moins pendant quelques mois.
- Merci de croire en moi Blaine, reprit Kurt dans un souffle en passant ses bras autour du cou de son compagnon. Merci de me soutenir quoi que je fasse. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi.
- Et moi ?
- Toi, tu m'oublierais et tu irais vivre avec Sebastian, répondit Kurt avec un sourire.
- Kurt !
Le susnommé éclata de rire et il sembla un instant à l'ancien Warblers que le soleil s'était levé et inondait la pièce d'une chaleur bienfaisante. Son compagnon se pencha et posa ses lèvres sur les siennes. Blaine ferma les yeux et respira l'odeur légèrement fruité du parfum qu'il avait offert à Kurt lors du Noël précèdent. Alors une vague de désir monta en lui, rompant les digues de la raison, et il attira l'ancien membre du Glee Club contre lui, en lui rendant son baiser avec force. De ses mains, il parcourut le dos de Kurt de haut en bas tandis que ce dernier poussait un gémissement contre sa bouche et que son corps se tendait. Blaine voulut alors passer l'une de ses mains dans les cheveux de Kurt mais celui-ci s'écarta violement.
- Ma coiffure ! s'écria-t-il.
- S'il te plait Kurt, gémit Blaine d'une voix suppliante.
- J'ai dis non Chéri ! répondit Kurt d'un ton ferme. J'ai mis assez de temps à la faire pour que tu la défasses d'un coup de main.
- J'essayerais de ne pas y toucher alors.
Kurt esquissa un sourire, embrassa Blaine au coin des lèvres et ramassa les vêtements que celui-ci avait posé sur le sol quelques instants auparavant.
- Alors costume ou jean ?
- Costume, répondit Blaine en abandonnant à regret l'idée que Kurt et lui pourraient retourner au lit.
- Je préfère le jean.
- Pourquoi me demandes-tu toujours mon avis alors que tu ne l'écoutes jamais ?
- Ce n'est pas vrai !
- Bien sur que si ! Pas plus tard qu'hier, tu m'as demandé quelle chanson tu devrais interpréter en premier aujourd'hui. Quand je t'ai répondu Let the sunshine in, tu m'as dis que tu chanterais Dead end.
Blaine vit Kurt ouvrir la bouche mais il la referma sans avoir prononcé un mot, ne sachant visiblement pas que répondre. Il laissa tomber le costume à terre et se dirigea vers la salle de bain, le jean noir à la main, sans accorder un regard à son compagnon. Blaine leva les yeux au ciel et retourna se coucher. Il connaissait trop bien Kurt pour savoir que dans quelques secondes, il ressortirait de la salle de bain exigu pour lui demander comment le pantalon lui allait et s'il ne le grossissait pas. Cependant, son compagnon ne ressortant pas, Blaine comprit que quelque chose n'allait pas. Il se leva donc de leur lit et alla frapper à la porte de la salle de bain, doucement.
- Kurt ?
- Ce jean est horrible, répondit la voix de Kurt étouffée par la porte. Il ne me va pas du tout. Tu as très mauvais goût.
L'ancien Warblers soupira, sachant que Kurt lui faisait payer ses propos. Mais il ne prêta pas attention à l'amertume de son amant, sachant qu'elle était en grande partie due à l'angoisse de l'audition et, en moindre mesure, au caractère émotif de Kurt. Afin de faire retomber la tension qui était montée entre les deux jeunes hommes, Blaine marcha jusqu'à l'armoire et fouilla un instant dans les vêtements qui s'y trouvait encore. Il sortit du meuble de bois un pantalon de toile noir, une chemise blanche et un gilet bleu nuit. Puis, un sourire aux lèvres, il retourna frapper à la porte de la salle de bain.
- Je crois que j'ai ce qu'il te faut Kurt.
La porte s'ouvrit et la main de son compagnon s'empara des habits. Pendant quelques minutes, Blaine n'entendit rien. Mais brusquement la porte s'ouvrit de nouveau et Kurt apparut, un sourire éclairant son visage, prenant une pose de diva dans l'encadrement de la porte.
- Magnifique Chéri ! s'exclama-t-il. Je retire ce que j'ai dis : tu as de très bon goûts.
Blaine éclata de rire et tandis que Kurt traversait la chambre en direction de la seconde pièce de l'appartement qui servait à tout faire, il enfila un pull en laine qui traînait sur le bout du lit, renonçant à retourner se coucher. C'est alors que son regard tomba sur l'écharpe grise qu'il portait la veille.
- Kurt attends !
- Oui ? répondit le jeune homme en faisant une pirouette pour se retrouver face à Blaine.
- Mets ça, fit-il en lui lançant l'écharpe. C'est à moi. Ca te portera chance.
- Blaine, Blaine, Blaine, soupira Kurt. Tu es absolument pathétique quand tu essayes d'être romantique.
Blaine haussa les épaules, le sourire de son compagnon contredisant ses paroles.
- Je vais préparer le petit déjeuner, reprit Kurt. J'ai lu quelque par que Lady Gaga mangeait un œuf cru tout les matins pour parfaire sa voix. Peut être que je devrais essayer… Tu me rejoins ?
- Je m'habille et j'arrive.
Blaine regarda la porte de la chambre se refermer sur Kurt et entreprit d'enfiler un pantalon. Il n'imaginait plus sa vie sans son compagnon. S'il venait à se séparer pour une quelconque raison, la vie de Blaine ne serait plus qu'un espace vide. Il y avait Blaine et Kurt. Kurt et Blaine. Ensembles, personne ne pouvait les atteindre. Ils veillaient l'un sur l'autre. Jamais ils ne se diraient au revoir.
