Ca y est , on y est, le 1er anniversaire, c'était mercredi et pourtant j'ai l'impression que des années se sont écoulées. Seulement, il y en aura plein d'autres. C'est inévitable.
J'ai peur Papa, peur de t'oublier. Puis non, jamais, pas tant que je pourrai sentir ta présence… que la douleur sera aussi forte.
Je ne peux plus regarder toutes nos photos de famille car ça fait trop mal. On a pas eu le temps de se dire au revoir, t'es parti si vite. Tu nous as volé ce moment, pourquoi ?
Je suis une autre personne. Je n'ai plus de père. Mes enfants n'auront pas de grand-père. Mon mari n'aura pas de beau-père. Ce que je peux être égoîste, je rapporte tout à moi. Ma mère aussi a perdu son mari…
Quand la nouvelle est tombée, quand on s'est perdus, je me suis dit, c'est pas possible, le monde continue de tourner, les fleurs de pousser…mais tu n'es plus là. Je n'ai plus de père. On m'a amputé d'une partie de moi.
Quand je repense au passé, je ne me souviens plus d' un bon souvenir avec toi. Il y a que les mauvais qui reviennent. Pourquoi ? Parce que je te déteste mais je t'aime tellement aussi. Voilà, c'est dit. Je te pardonne.
Je me souviens de la semaine précédant ce jour maudit. J'ai refusé de te parler au téléphone parce que j'étais de mauvaise humeur. Depuis, je ne peux plus aller à cet endroit. Pas après ce que j'ai fait.
En réalité, c'est pas toi que je déteste, Papa, c'est moi. C'est à moi que je ne pardonne pas.
Danny referma le journal intime de la jeune fille, bouleversé. Charlie avait disparu depuis 15 h déjà et l'équipe n'avait aucune piste. C'est pourquoi, ils reprirent tout du début.
- Martin et Vivian, vous retournez à son lycée et vous me cuisinez tous ses camarades, jusqu' à ce qu'il y en ait un qui craque. Sam et Elena, vous vous chargez de ses professeurs. Danny, tu viens avec moi, on va voir sa mère, ordonna l'agent Malone.
Tous s'exécutèrent sauf l'agent Taylor qui resta sur son siège.
- tu veux une invitation ? Le provoqua son patron.
- jette un coup d'œil au 7 septembre.
Le boss prit le journal intime que lui tendit Danny. Charlie y parlait de son père. Les deux hommes étaient très émus , ils n'avaient plus leur père non plus.
- je crois qu'elle va faire une bêtise.
- c'est fort probable, Danny, mais on ne va pas l'aider en restant affalés ici.
- elle doit sûrement se cacher à cet endroit. Tu sais, celui où elle a rejeté son appel téléphonique.
Jack hocha la tête. Il trouvait aussi que la supposition de son agent avait un sens. Il lui fit signe de le suivre. Ils arrivèrent dans l'appartement des Finn.
- vous auriez une idée de l'endroit en question, madame Finn ?
- oui, c'est dans la forêt de la Croix, Charlene et ses amies étaient parties camper, ce jour-là, répondit la veuve.
De ce fait, l'équipe prit ses dispositions et ratissa la moindre parcelle de cette dernière mais elle s'étendait sur de nombreux kilomètres. Les recherches durèrent plusieurs jours lorsque les agents décidèrent de se séparer.
Ce jour-là, Danny aperçut une silhouette au loin. Il donna l'alerte en chuchotant dans son talkie-walkie : si c'était bien Charlie, il ne voulait surtout pas l'effrayer. Il s'approcha finalement, en douceur.
- Charlene ?
La jeune fille leva la tête. Elle était adossée à un arbre. C'était bien elle.
Il la reconnut tout de suite malgré ses traits tirés, de grosses poches sous les yeux et des cheveux sens dessus-dessous.
- bonjour, je suis l'agent Taylor. Je travaille au FBI. On t'a cherché partout, murmura -t-il, soulagé.
Il commença à s'avancer de plus en plus. La jeune fille ne dit rien mais ouvrit ses mains. Elle les avait préalablement fermées. Danny y remarqua des lames de rasoir. Soucieux, il recula automatiquement et tenta de la raisonner.
- ne fais pas, ça , Charlie, surtout ne fais pas ça. Tu as seulement 17 ans, tu as toute la vie devant toi. Je t'en prie.
Des larmes se mirent à couler sur les joues de celle-ci mais elle avait toujours cet air décidé.
- Ta mère t'aime, Charlie. Elle est très inquiète. Je sais que tu ne veux pas la faire souffrir.
Elle avait maintenant la lame à portée de son bras…
- Tu n'as pas pu épargner ton père mais tu le peux maintenant, dit Danny, paniqué.
Il fit à nouveau quelques pas en avant.
- donne -moi cette lame, Charlie. S'il te plaît.
Elle fit non de la tête entre deux sanglots.
- je sais, ma chérie, ça fait mal mais tu peux le faire. Tu vas t'en sortir , je te le promets.
Danny tenait à présent le bras de la jeune fille.
- je comprends que tu t'en veuilles. Je t'assure. Mais si tu fais ça, tu ne lui donnes aucune chance de te pardonner. Tu auras renoncer à tout, je sais que tu ne veux pas abandonner ta mère, et ce n'est pas ce que veut ton père , non plus. Il t'aime Charlie, quoique tu en penses.
La jeune fille se mit à craquer et jeta la lame par terre. Danny la prit aussitôt dans ses bras. Elle hurlait de douleur.
- je suis désolée, je voulais pas le rejeter, j'étais énervée et… pleura-t-elle.
- ça va aller, chut, la consola Danny.
Toute l'équipe put assister aux retrouvailles chaleureuses de Charlie et sa mère, une fois les renforts sur les lieux. Madame Finn n'avait aucune idée de l'état dépressif de sa fille et se décida à l'aider. Ca prendrait du temps mais elles réussiraient à vivre avec ou plutôt sans…lui.
