Je ne suis pas ta poupée. Je ne l'ai jamais été et ne le serai jamais. Tu comprends ? Je ne t'appartiens pas. Tu auras beau me chercher éternellement, ça ne marchera jamais comme tu le voudras. Je ferais comme je le veux. J'irai au bout de mes rêves. Je ferai ce qui me chante : quand et où je veux. A n'importe quel moment. Aujourd'hui est le jour de la révolution. Le jour de ma révolution. Avec les autres, on va s'en aller loin. Si loin que jamais tu ne me retrouveras. J'irai à l'autre bout de la terre. Au bout du monde.

J'en rêve depuis si longtemps. Ca fait un bien fou de s'enfuir, se sentir libre. Je me libère enfin de mes chaînes. Tu sais, je t'aimais au début. Mais l'homme droit et sincère que j'ai connu a disparu au fur et à mesure que je me rendais compte de ta laideur. Les sévices que tu me faisais endurer jusque là n'ont plus d'importance pour moi. Liberté. Ce mot raisonne dans ma tête. On ne peut plus me retirer le stupide sourire encrer sur mon visage. La joie m'envahit, malgré une légère appréhension. Les autres m'appellent. Notre plan peut commencer.

-oo-

Je cours encore et encore. Malgré mon mal de cœur, une vague d'adrénaline s'empare de moi et m'aide dans ma course folle. Je ne peux pas empêcher un fou rire dément s'échapper de mes lèvres. J'ai réussi. On a réussi. On s'est enfui. Maintenant, il ne reste plus qu'à partir au bateau. On y arrive enfin. C'est plus une barque qu'un bateau. Mais pour nous quatre, c'est largement suffisant. Nous avions déjà préparés quelques vivres avant de s'enfuir. On s'installe en vitesse, quitte à se coller les uns aux autres. On décroche la corde et commençons à ramer.

Au bout de quelques heures, nous arrivons à la première île. Nous devons nous dépêcher. Il ne faut surtout pas que l'on s'attarde sur dessus. Nous amarrons le temps d'aller acheter des déguisements, pour ne pas se faire repérer. Je souris tellement que les passants me dévisagent. Nous courrons pour atteindre une petite boutique de vêtement discount. Une fois atteinte nous achetons des vêtements à la va vite et les enfilons dans les cabines. Je me dirige vers la vendeuse et la paye. Elle me regarde bizarrement. Je lui fais un sourire hypocrite et cours vers la sortie. Mes compagnons me suivent et je me dirige vers la barque.

On remonte à l'intérieur et nous voyageons pendant près de trois jours avant d'atteindre la prochaine île. Enfin, non. Ce n'était pas une île. C'était un archipel. L'archipel Sabaody. J'accroche le bateau et me dirige directement vers le groove 30. Pas par envie, mais apparemment c'est le premier en face de la grotte dans laquelle nous avons amarrés. Après avoir vagabondé dans le groove 30, on arrive au 29. On tombe directement sur une allée. Intrigués, on suit cette allée pour finalement tomber sur un bar. Son nom est d'ailleurs plutôt surprenant. Les néons clignotaient et faisaient des étincelles. Il était inscrit à plusieurs endroits sur la façade du bâtiment : Bar de l'arnaque.