Titre : Froid
Auteur : Anders Andrew
Rating : K
Genre : One shot shonen ai
Notes : Petit retour aux sources avec ce fandom que j'adore. Pour une fois, un petit OS gentil, sans douleur, ni sang, ni mort. Quoique, une réflexion quasi divinatoire à propos d'un départ accablant, celui d'Aizen et de Gin, et de Tôsen. Donc cet OS se passe bien avant, lorsque la vie semblait simple...
Froid.
Le ciel nocturne ressemble à un océan glacé.
Il était allongé dans l'herbe, tandis qu'il se faisait cette réflexion, et il contempla les étoiles qui se reflétaient dans ses yeux bleus légèrement vitreux. Il était saoul, mais ce soir, ça n'avait pas d'importance. Car il était seul.
Son corps s'engourdissait. Il savait qu'il aurait dû rentrer, mais son regard était aspiré par l'immensité, d'un noir d'encre, qui s'étalait au dessus de lui. Il avait peur que s'il eût cessé de le scruter, le ciel s'ouvrit comme une large bouche édentée pour l'avaler. Il était terrifié à l'idée qu'en se redressant, il tombe, telle une Alice bourrée dans le terrier d'un lapin cosmique.
- Izuru…
Froid.
Cette pensée effleura Kira juste avant que le visage souriant et impénétrable de son capitaine n'apparaisse dans son champs de vision.
- Tu t'amuses bien ?, demanda Ichimaru Gin, penché sur lui, ses cheveux d'argent se balançant doucement contre ses joues pâles.
- Ça va, répondit solennellement le blond.
Sa voix se fît rauque tandis qu'il ajoutait avec appréhension, laissant traîner les voyelles :
- Je me disais juste que si je me lève, je vais peut-être me cogner le front.
Gin fronça un sourcil, esquissant une moue vaguement ennuyée.
- Ah bon ? Tu es pourtant trop petit pour toucher le plafond…
Dans un éclair de lucidité incohérente, Kira intervînt :
- Mais capitaine, il n'y a pas de plafond, on est dehors !
L'albinos haussa les épaules, l'air navré. Il s'assit près de son subordonné.
- Tu es petit. Tout petit minuscule. Tellement petit que si je ne faisais pas attention, je risquerais de t'écraser sous mon pied…
- Vous sentez l'alcool, marmonna Izuru en reniflant.
- …et tu sais combien d'efforts je dois faire pour ne pas t'écraser ?, continua Ichimaru comme s'il n'avait rien entendu. C'est vraiment pénible.
- Désolé, murmura Kira, réellement contrit.
- C'est pas grave, va, soupira Gin d'un ton faussement joyeux, fourrant ses doigts longs dans la tignasse dorée. Je ne t'en veux pas !
Le jeune homme ferma les yeux, reconnaissant. Son capitaine chuchota :
- Les choses sont tellement simples lorsque l'on est ivre…on a presque l'impression de toucher une vérité qui ne cesse de nous caresser lorsque l'on est sobre. Si seulement j'arrivais à m'en souvenir…
- Comme un rêve qui s'enfuit…, murmura Kira, toujours paupières closes.
Il sentit quelque chose se poser près de son oreille et le souffle de Gin tout contre elle; il s'était allongé à ses côtés.
- Et si la chose après laquelle je courrais était tout près de moi ?, interrogea le chef de division à brûle pourpoint.
Izuru frissonna. Un bras vînt enlacer sa taille, mais il ne le repoussa pas. Ce bras était fort.
Froid. Besoin d'être réchauffé.
- Moi aussi, gémit Kira, les joues rouges.
- Viens là, ordonna Ichimaru.
Kira détourna le visage du ciel et vînt se blottir contre la poitrine de son capitaine.