Je ne « vis » pas sans toi

Alors, voilà une drama' que j'ai écrite il y a un bout de temps, mais tant qu'à faire, je la poste quand même... (parce que ça fait un peu zarb d'avoir qu'une seule fic à mon actif quoi xD)

Donc voilà, couple BillTom (chanteur et guitariste du groupe Tokio Hotel), Yaoi, inceste sous-entendu.

Ames sensibles s'absentir

EDIT: Merci à Nekito-chan qui a proposé de traduire cette fiction en espagnol!


Tu m'avais promis…

De rester avec moi. De rester pour moi. De ne pas les laisser te tuer. Par leurs yeux. Par leurs mots. Par leurs réactions…

Tu m'avais promis…

Qu'ensemble, nous serions plus forts. Que tu ne me quitterais jamais. Que tu surmonterais tout ça, que nous surmonterions tout ça, ensemble… Que les autres n'auraient jamais de prise, d'influence sur toi, sur nous.

Tu m'as menti…

Mais tu m'as demandé de rester. Pas avec toi, non, mais pour toi. Pourquoi devrais-je te promettre quelque chose, si toi-même tu ne le respectes pas ? Je ne veux pas, pas sans toi. Je t'aime trop.

Je t'aimais, et tu m'aimais aussi. Je le sais, tu me l'as dit. Combien de fois ? Oh, beaucoup. Beaucoup trop pour les compter, diraient les autres. Pas moi. Je garde précieusement et je chéris les moments où tu m'as dit cela. Les moments où ce sentiment indescriptible m'envahissait. Les moments où, quand tu disais cela, je prenais pleinement conscience de la signification du mot si vague, si puissant que les humains emploient bien trop souvent pour qu'il préserve sa pureté : Amour.

Oui je t'aimais. Je t'aime encore. Je ne vivais que pour toi. Je ne vis plus… Du moins, pour moi, ce n'est pas « vivre ». C'est « exister ». C'est différent. Les choses peuvent exister sur terre sans âme, alors que pour vivre il en faut une. C'est ce que je n'ai plus. Mon âme. Tu l'as emportée avec toi dès que tu m'as dit que tu m'aimais. Tu me l'as arrachée en me quittant. Je ne vis plus, je pleure. Je pleure chaque jour, chaque heure, chaque minute depuis un mois.

Un mois. Un mois passé sans toi. Un mois sans ton odeur, sans ta peau, sans tes lèvres. Un mois d'autant plus difficile à supporter parce que je sais que je ne te reverrai jamais. Jamais ? Si, peut-être. Si cet endroit auquel je ne crois pas existe réellement. S'il existe réellement un « paradis ». Si cet endroit existe, tu y seras sûrement.

Enfin… Si les dieux sont moins bornés que les hommes. S'ils ne considèrent pas notre Amour comme « interdit ». Pourquoi interdire de s'aimer ? C'est un sentiment si indescriptible, si incontrôlable ! Tellement beau qu'il peut repousser des marées, tellement fort qu'il peut soulever des montagnes. C'est ce que tous disent. C'est ce que je pense. Mais, le succès serait-il plus lourd que la montagne ? L'opinion peut-il tuer l'Amour ? Aujourd'hui encore, je ne sais pas. Je ne sais pas plus qu'hier, pas plus qu'il y a un mois, pas plus qu'au moment où nous l'avons annoncé, pas plus qu'au moment où j'ai commencé à t'aimer

Car oui, il t'a tué.

Notre Amour t'a tué.

Mais tu le niais, pour ne pas que j'aie mal… Si seulement tu m'avais laissé prendre sur moi un peu de ta douleur, si seulement tu n'avais pas tenu à tout encaisser seul… Si seulement j'avais compris

Je m'en veux. Je t'en veux. Pourquoi est-ce que tu m'as laissé… Ce n'est pas juste. Pourquoi, en plus de leur avis, je dois supporter ta disparition, hein ? C'EST PAS JUSTE ! QUEL DIEU PERMET CELA ? QU'IL SE MONTRE !

Et voilà. Comme pendant les autres jours de ce mois, les mêmes pensées, les mêmes avis, les mêmes souvenirs, la même peine. Passer de la colère aux larmes, de l'énervement au mutisme, sans arrêt, crier mon Amour au ciel en priant pour que quelqu'un m'entende. Refuser de voir des gens, m'épuiser à me vider de mes larmes en sachant que la nuit ne m'apportera rien sinon cauchemars et insomnies

C'est la vie que tu m'as laissée, Bill. La vie ? Parce que tu appellerais vraiment ça « vivre » ? Tu ne les as pas supportés, et tu voudrais que je supporte ça ? Que je résiste à la disparition de la personne qui comptait plus que tout pour moi ? Que je me remette et que je puisse dire dans quelques semaines « Ce n'est pas si grave, c'était juste mon frère » ?

C'est faux.

Tu n'étais pas juste mon frère. Non. Tu es ma moitié. Mon jumeau. Mon Amour. Ma Joie. Ma Vie. Mon Âme. Comment continuer à vivre en sachant que je n'entendrai plus jamais ta voix ? Comment continuer à vivre en ne goûtant plus jamais à tes lèvres ? Comment m'endormir en ne sentant pas ton souffle dans mon cou, tes bras autour de moi ? Comment être heureux en ne te voyant plus jamais ? C'est impossible.

IMPOSSIBLE, TU M'ENTENDS ! CONNARD ! POURQUOI TU M'AS LAISSE ? Pourquoi… Pardon… Pardon de t'insulter. Pardon de t'en vouloir. Si tu savais… Je crie sur toi pour t'obéir. Parce que si je n'avais personne à accuser… je ne serais déjà plus de ce monde. Mais tu m'as demandé de rester, SALAUD ! TU M'AVAIS DIT QUE TU NE ME FERAIS JAMAIS SOUFFRIR ! Mais maintenant, ce qui me fait le plus souffrir, c'est de devoir rester loin de toi… même si tu me l'as demandé.

Bill, je veux te rejoindre, si tu savais à quel point… Je ne veux pas rester dans ce monde où tout le monde me rejette. Je ne veux plus croiser le regard de Maman, qui nous a lâchement abandonnés à nous-même quand elle a appris. Je ne veux plus revoir Gustav et Georg, que je considérais comme nos meilleurs amis, et qui se sont éloignés de nous, dégoûtés. Je ne veux plus rencontrer ces fans, hypocrites ou scandalisées, je ne veux plus voir ceux qui nous ont fait souffrir, je ne veux plus voir tes MEURTRIERS ! Même si le médecin parle d'un suicide, moi je sais… Si seulement j'avais su plus tôt

Minuit. Cela fait donc deux heures que j'essaye, comme les autres soirs, de m'endormir, sans succès. Mon lit paraît bien trop froid sans toi à mes côtés. Bill… Je vais continuer à exister, pour respecter ta dernière volonté, mais je ne serai pas là… Je ne serai plus jamais « là ». J'existerai dans ce monde, mais je vivrai dans mes souvenirs, mes souvenirs de toi…

Demain. Je n'ai pas dormi de la nuit. Enfin si. Pour te revoir, dans ta chambre, les poignets sanglants. Une lame posée sur le bureau. Quand je t'ai trouvé, tu étais déjà parti. Tu m'avais déjà quitté. Je ne veux plus penser à cela, mais c'est plus fort que moi. Tout ce que j'arrive tant bien que mal à écarter pendant le jour m'agresse dans mes cauchemars.

On frappe à la porte. Pour une fois, je ne hurle pas. Je ne crie pas contre tes assassins. Parce que je sais. Je sais que j'en ai marre de lutter pour continuer à vivre. Vivre dans mes souvenirs de toi est tellement plus agréable ! Je vais tenir la résolution que j'ai prise cette nuit. Je ne vivrai plus, non. J'existerai seulement. Ils entrent. Ils sont trois. Maman, Gustav et Georg. Ca fait un mois que je ne les ai pas vu. Normal, j'évite Maman et je ne la laisse jamais entrer dans ma chambre, quant aux autres, ils ne vivent pas ici. Je les regarde, sans expression. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, je m'en fiche maintenant. Je ne vis plus.

Gustav et Georg… Bourreaux de mon frère. Ils ont abandonné cet air supérieur, méprisant, dégoûté qu'ils avaient depuis qu'ils savaient. Cela ne me fait rien. Ils ont l'air d'avoir beaucoup pleuré, et Maman aussi. Mais eux, ils pourront oublier. Ils ne savent pas ce que moi, je ressens…

Gustav me murmure quelque chose. Quoi ? Je n'en sais rien. Je n'ai pas entendu, je n'ai pas écouté. Je le regarde, sans expression. Il pleure maintenant ? Tant mieux. Il peut ressentir un peu de ma douleur.

Maman dit doucement : « Cela fait deux jours que tu n'as pas mangé, Tom. Il faut que tu manges si tu veux vivre… » Non, je ne veux pas vivre. Je ne vis déjà plus, comprends-tu cela ? En tuant Bill, vous nous avez tué tous les deux, assassins… Ils s'en vont. Parce que je ne réagis pas, sans doute.

Bill, tu m'as interdit de partir, mais tu ne m'as pas interdit de me laisser mourir… Je ne veux plus rester ici, sans toi. Vivre dans tes souvenirs avant de te rejoindre définitivement. Je veux partir.

Nous nous aimions. Vous ne l'avez pas accepté. Vous nous avez rejeté. En le tuant, vous m'avez tué. Soyez maudits…