Auteur : x-Lolly-p0p©
Résumé : Les Tokio Hotel sont dans le World Trade Center le 11 septembre 2001. Devinez la suite.
Note : Ouais donc euuh.. L'idée m'est venue en regardant une vidéo sur la WTC Attack l'autre jour, sur Requiem For A Dream. Alors j'me suis dit, lançons-nous et faisons ce OS juste pour voir. Et p'is comme il est plutôt long pour un OS, j'me suis dit que j'pouvais le publier icii en plusieurs chapitres. Voilà, vous savez tout !
NB : Pour ceux ou celles que ça intéresse, j'ai fait deux autres fics sur Tokio Hotel. Elles sont Yaoi.
http://fic-miich.sky' (Yaoi complexe entre les twins et Gustav)
http://mal-et-fic.sky' (les twins dans Harry Potter©)
/!\ : Aucun des dialogues ou des évènements qui suiveront n'est réellement arrivé (excepté pour l'attaque des tours).
. Prologue .
Toutes les histoires commencent pareil, rien de nouveau sous la Lune, c'est toujours la même phrase qui revient. « Tout a commencé lorsque… ». Toutes les histoires commencent pareil, toutes sauf celle-ci. La mienne. Celle de plus de trois mille personnes. Notre histoire ne commence pas, elle se termine ici, par ces mots. Parce que ce récit rend notre fin tellement plus réelle, c'est comme avouer que c'est bien arrivé, que ce n'était pas qu'un vulgaire cauchemar, que nous n'avons pas cru nos yeux alors qu'ils disaient bien la vérité. Entendu, lu, prononcé, le mot 'fin' provoque toujours un sentiment d'amertume, de frustration, de chute brutale: le retour dans le passé, reprendre notre vie comme elle était avant ce qui vient de se terminer. Et que ce passe-t-il lorsque c'est cette vie-là qui s'achève, qui s'envole seule, nous laissant en arrière? Qu'arrive-t-il lorsque c'est notre vie qui est barrée du mot 'fin' en lettres capitales? Doit-on oublier, passer à autre chose, sachant qu'autre chose signifie rien, le néant, le vide, la mort simple et éternelle; doit-on hurler dans le noir, attendre un secours qui ne viendra pas; doit-on perdre cet espoir qui symbolisait le fait d'être vivant; doit-on simplement oublier et se taire? Doit-on renoncer à cette vie terminée mais si inachevée, doit-on se battre pour elle le plus longtemps possible, tout en étant sûr qu'elle nous glissera des mains quoiqu'il arrive?
Ma fin, la mienne et celle de bien d'autres, m'a surpris le 11 septembre 2001. J'avais onze ans depuis précisément onze jours. Je m'appelle Bill Kaulitz, et c'est en me retournant dans ma tombe que je me souviens de ce jour. Mon corps n'en est plus un, mes membres sont fracassés, mon dos brisé, mes jambes écartelées, mon visage explosé, mes doigts arrachés. Le cours de ma vie s'est achevé brutalement contre le toit d'un des sept bâtiments du World Trace Center, un bâtiment anonyme s'élevant aux pieds des Twin Towers. Il me faut encore remonter, deux semaines auparavant, pour que ce souvenir douloureux soit vraiment complet. Au fond, c'est la faute de mon beau-père.
'Les garçons, j'ai pensé à ce que vous aviez dit, vous savez, l'histoire des vacances. . .'
'Comment ça, tu y as pensé?' avait demandé Tom en ajustant sa casquette.
Tom était mon frère jumeau. Il était avec moi ce jour-là. Il était avec moi sur ce toit, sa jambe étrangement tordue le long de son épaule.
'Cette histoire de voyage en Amérique, voir les Tours Jumelles. . .'
'Gordon, tu veux bien qu'on y aille?' avais-je dit les yeux écarquillés: son petit sourire me rassurait.
'Disons que j'ai quatre billets aller-retour pour dans une semaine, alors j'ai pensé à vous.'
Son sourire réjoui, confiant, son rire grave et paternel, sa grande main moite claquant contre nos épaules. Georg secouait la tête pour replacer une mèche de cheveux, Gustav baissait la tête et fixait ses chaussures, les yeux brillants.
'On avait dit qu'on faisait le plus de salles possible jusqu'en décembre, pourtant!' avais-je remarqué en me jetant dans ses bras les yeux rieurs.
'C'est vrai, mes gaillards, faudrait voir à devenir famous comme dirait Billy Joe!' avait-il répliqué avec un clin d'œil. 'Mais les grandes stars savent aussi apprécier la vie.'
Nous étions quatre garçons, mon frère, deux amis et moi; nous voulions la célébrité et le succès. Nous avions onze ans, et nos seuls managers et vigils étaient nos pères, lorsqu'ils ne travaillaient pas. Nous tentions juste de percer parmi ce monde de rockers anglophones, quatre petits allemands vaguement talentueux. Qui sait ce que nous avons raté? Nous avons préparé nos valises à la va-vite, discutant de nos promenades futures à Central Park, de tout ce que l'on allait voir et de tout ce que l'on allait aimer là-bas. Une scène dans l'avion; Tom enfoncé dans son siège avec le store du hublot baissé pour qu'il ne voie pas les nuages cotonneux, Georg le visage dissimulé par ses cheveux, ronflant dans son coussin, Gustav pianotant sur la Game Boy, et moi sirotant un jus d'orange avec mon mp3 sur les oreilles. Notre arrivée à Manhattan; quatre paires d'yeux tournés vers le Down Town, ébloui par le reflet du soleil éclatant contre les vitres teintées des buildings. Mon beau-père avait réservé trois chambres dans un grand hôtel en plein centre-ville, il était bien entendu du voyage. Ereintés par le décalage horaire, nous sommes restés toute une journée à dormir dans nos chambres respectives, moi avec mon frère, Gustav avec Georg, et Gordon dans une chambre voisine. Mon frère insistait pour que la télé reste allumée, même si toutes les chaînes étaient en anglais. Il me répétait que c'était 'son fond sonore'. Le 11 septembre à 6h45 du matin, Gordon a frappé deux petits coups à notre porte, nous étions déjà prêts. Nous ne restions qu'une semaine, nos journées devaient être longues et chargées: nous commencions ce jour-là par un petit déjeuner dans un des restaurants d'une des Twin Towers. Mauvaise, tellement mauvaise idée.
