Alors qui est qui?

Saint-Quentin-en-Yvelines (Quentin)

Elancourt (Elisabeth/Babeth)

La Verrière (Véronica/Véro/Vévé)

Trappes (Thomas)

Magny-les-Hameaux (Marianne)

Guyancourt (Guy)

Montigny-le-Bretonneux (Mathieu)

Voisins-le-Bretonneux (Vincent)

Villa Muralis

Trappes releva le bord élimé de son vieux chapeau de paille quand il aperçu sa jeune sœur adoptive. Il lui sourit avec douceur, du haut de ses quatorze ans il avait décidé d'adopter La Verrière qui semblait en avoir dix. Il se redressa en essuyant la sueur sur son front, étalant de la terre et de la poussière sur son visage. La petite fille s'approcha, l'air angoissé, alors il planta sa bêche dans la terre sèche puis enlaça la jeune brune.

« Qu'est-ce qui va pas Vévé ?

- Ils disent que tu ne vas pas nous protéger pour toujours Elancourt et moi.

- C'est faux je serais toujours là. Les barbares anglais ne vous toucheront pas ni même les écorcheurs de Navarre, je le jure !

- Mais, grand frère…

- Non ! Je suis « villa muralis », ville fermée, forteresse protectrice. Il faudra me tuer pour vous atteindre. »

La Verrière sourit et se cala dans les bras du paysan, rassurée. Trappes continuerait de les cachés dans son château à chaque alerte, à l'abri. Malgré les menaces et les pillages, le jeune brun ne céda pas. A peine adulte et déjà particulièrement résistant, un mental de guerrier.

Pour la patrie

Thomas alluma sa cigarette, la dernière qu'il avait, avant de soupirer. Il est couvert de sang, de boue et de cendres de la tête aux pieds comme tout le monde. Une nouvelle explosion retentit, Trappes hurle et se plie en deux avant de tomber au sol. Les voies ferrées ont sautées la semaine dernière, là ce sont les maisons qui explosent et s'effondrent dans un fracas assourdissant. Les alliés bombardaient sa ville sans relâche, le bouffant de l'intérieur alors Thomas crie, hurle à s'en arracher les cordes vocales tant l'agonie est grande. Puis il a la nausée, des haut-le-cœur, il rend dans un spasme douloureux le peu de nourriture qu'il a avalé. Et du sang encore. Trop.

France l'avait prévenu par message codé : sa ville allait sauter. Sacrifice obligatoire pour stopper l'envahisseur, protéger le reste de la région. Il avait dit oui. Que pouvait-il dire d'autre ? Le trappiste essaya de se relever, tremblant de tous ses membres, la bile et le goût âcre du sang imprégnant sa bouche. La fièvre lui faisait voir des choses étranges, c'est un ange qui lui parlait tout en le relevant ? Ah, non. C'est juste Guyancourt dont les boucles blondes volaient encore sous le vent causé par la déflagration. Trappes ferma les yeux et se laissa aller dans les bras de son ami. Nous sommes en 44, bientôt ça sera fini. Il pourra quitter l'enfer dans lequel il s'est fourré mais en attendant, il survit à peine, crevant à petit feu. Pour la patrie.

Famille

Elancourt et Guyancourt sont de la même famille. Ils ont les mêmes cheveux blonds mais le bleu des yeux d'Elisabeth est plus foncé que celui de Guy qui tire sur le vert. Aussi loin qu'ils se souviennent ils n'ont jamais vécu ensemble, ils sont devenus homme et femme loin l'un de l'autre sans savoir pourquoi. Le destin peut-être. Guy aime appelé sa sœur « Babeth » au début elle n'aimait pas ce surnom puis finalement pense que c'est mignon. Le confort moderne leur permet de se voir souvent, autant de fois qu'ils en ont envie, ils ont tant de choses à rattraper, de choses à se dire. Ils aiment passer leurs nuit ensemble à faire la fête puis d'aller dormir blotti l'un contre l'autre, un sourire béat aux lèvres. Guyancourt a une famille reconstruite de son côté : Montigny-le-Bretonneux et son jumeau Voisins-le-Bretonneux, il a toujours vécu avec Mathieu et Vincent à proximité. De son côté Elancourt était restée près de Trappes, La Verrière et Magny-les-Hameaux. Finalement à eux sept ils font une grande famille recomposée : la communauté d'agglomération. Elisabeth et Guy s'adorent, l'autre est leur partie manquante, leurs entrevues leurs suffisent, le reste c'est su décor.

« Je t'aime Guy ~

- Moi aussi soeurette. »

Et voilà bien l'essentiel après tout.

Etre né pour…

Quentin est né du projet « ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines » signé par onze communes même si sept seulement sont restées. Né en 1970, mais en projet depuis 1960, le jeune représentant apprend à vivre avec des villes aussi vieilles que Mathusalem. Il reste essentiellement avec les filles, les garçons sont occupés à assurer l'intérim en attendant qu'il prenne ses fonctions. En fait c'est surtout Trappes et Montigny-le-Bretonneux qui s'en occupent. Quentin étudie l'histoire, la géographie, l'économie et tout ce qui lui sera utile pour son futur poste de chef-lieu. Pourtant quelque chose le tracasse et personne ne veut lui répondre. Sa question est cruciale de son point de vue : pourquoi suis-je né ? Nous sommes dans les années 90, les jeunes s'essayent au rap, les filles gloussent sur les boys band et l'eurodance secoue les boîtes de nuit. Le jeune quentinois préfère chanter de vieilles, poétiques et douces chansons françaises. Grand mais tout fin du haut de ses seize ans l'ado ressemble à une allumette dixit Guyancourt. Le jeune s'introduit dans les locaux du siège de l'agglo puis plaqué dans son coin il espionne ses aînés. Il reconnaît la voix sévère de Mathieu puis celle plus grave de Thomas.

« On ne peut pas lui dire maintenant, ça ne serait pas productif.

- On s'en tape de ça ! Le gosse veut juste savoir la vérité, abruti !

- Du calme la racaille. Lui dire quoi hein ? « Mon petit Quentin tu es né juste pour la politique de simplification de l'administration des communes afin que nous puissions avoir la vie plus facile mais c'est pas grave au final, que toi tu n'as ni population, ni identité locale parce que de toute façon, tu voulais la vérité. » C'est ça que tu veux lui dire ?

- Bien sûr que non du con ! »

Le futur chef-lieu sentit son cœur se glacer, le teint livide il se faufila hors de sa cachette et rentra chez lui, ignorant les larmes qui dévalaient ses joues.

Quentin se réveilla en sursaut et regarda la paperasse étalée aux quatre vents sur son bureau. Voilà longtemps qu'il n'avait pas rêvé de ce désagréable moment, dix ans au bas mot. Avec un sourire le blond vénitien se saisit du cadre photo posé devant lui. Avec le temps il avait trouvé la réponse à sa question : il est né pour faire le bonheur des gens qu'il aime tout simplement.

L'amour de sa vie

Marianne entre avec précaution dans le lieu saint, depuis le temps elle la connaît par cœur son abbaye mais ne se lasse jamais de la redécouvrir. Fut un temps elle y vivait en tant que Sœur Marie Anne, c'était il a vraiment très longtemps. La rouquine regarde avec adoration et respect chaque vitrail et statue puis elle allume un cierge, fait le signe de croix suivit d'une courte prière. La représentante de Magny-les-Hameaux décida de flâner un peu dans les rues de l'ancien village tout en laissant ses pensées divaguées à leur guise. Avait-elle déjà aimé quelqu'un ? Oui. Avait-elle déjà été amoureuse ? Non. Marianne sait que son cher ami Thomas lui porte des sentiments particuliers mais tout deux savent que ça n'ira pas plus loin entre eux. Oh, elle aime le brun c'est sûr, beaucoup plus que n'importe qui mais pas comme une femme peut aimer un homme. Une autre présence hante son cœur depuis des siècles. La magnycoise sourit alors que son chemin croise celui du trappiste qui remarque son air ravi.

« A quoi tu penses ma jolie ?

- A la personne que j'aime ~

- Qui est-ce ?

- Dieu bien sûr ~ »

Cette réponse fait rire son ami bien qu'il sache pertinemment que c'est la vérité. Marianne garde envers et contre tous la conviction qu'elle est faite pour la vie religieuse. Les autres pensent faire une blague en l'appelant « la pucelle » s'ils savaient…Plus de mille ans au compteur de l'existence et son corps n'avait jamais connu le moindre amant ou maîtresse. La belle rousse n'a que deux véritables amours : Dieu et ses chers habitants. Elle est heureuse comme ça alors pourquoi changer ? Pour rien au monde !

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Je met complet mais j'ajouterai sûrement d'autres mini OS sur mes chouchous 3

Un avis quelconque...?