Titre: La houle cette nuit.
Disclaimer: Tout appartient à Eiichiro Oda.
Notes: La chanson de Luffy se chantonne sur l'air de "Le Forban", interprétée par des marins. Bonne lecture !
« Elle fout quoi, Nami ? J'veux me doucher… HÉ ! »
Sandy crût entendre de la goujaterie : son pied avait donc glissé.
« Tu as dit princesse, c'est ça ?
- Ouais, grinça Roronoa, dans tes rêves. »
Riposte oblige, pour passer le temps jusqu'à la douche. C'est que la demoiselle était coquette.
« Ah~ ! »
Les cheveux tout ondulés, l'hydrographe entra comme une fleur de mandarinier dans la cuisine, respirant la bonne humeur et les bulles de savon coûteux, parce que pour peaux sensibles. Une cuillère jetée de l'évier rempli à ras bord – vaisselle – heurta un crâne vert pistache assoupi sur la table.
« Où est Pipo ? Il a mes chaussettes.
- Il bricole en bas avec Chopper, Nami chérie ! »
Un clin d'œil aguicheur et le coq gazouillait dans sa plonge. Zorro bâilla en sortant aussi. Douche, dodo, douche, dodo…
« … SES chaussettes ? »
Le canonnier goûta du concassé alors qu'il s'était juste trompé de panier à linge.
« Monstres marins qui croustillent,
Requin aux morilles
Tout frais pêché de bon jour ! »
De garde, Luffy grelottait à tue-tête en vigie, le vent sur la figure puis la main à son chapeau de paille pour qu'il ne s'envole pas.
« Sur les récifs corail
V'là la canaille ! »
Refermant la porte de la cuisine derrière lui – faisait froid – le cuistot costumé trois-pièces alluma une cigarette : il en restait beaucoup, des assiettes. Bientôt plus de riz.
Sandy descendit à la cale ensuite. La trappe d'accès au quartier des dames était verrouillée ; vérification d'ordre sécuritaire, bien sûr.
« Quelle guigne… »
Qu'il n'y ait plus de riz là-haut, donc. Le joli cœur monta sur le coffre fort pour attraper un sac de la céréale riche en amidon.
« Faire cuire pendant vingt minutes dans de l'eau bouillante salée, égoutter puis rafraîchir peler les mandarines à vif, et prélever les quartiers. Décortiquer les crevettes, couper le concombre en petits dés, émincer l'oignon, hacher la ciboulette… »
Zorro qui sortait de la salle d'eau, moite sous sa serviette de bain hypoallergénique, s'essuya le faciès. Un regard hasard et il s'électrisa de pied en cap. Sandy palpitait.
« Oh, une étoile filante ! »
Capitaine tête en l'air fit onze vœux et demi : « et demi » parce qu'il deviendrait quand même seigneur des pirates. À cause d'un très long nez, Chopper n'avait rien vu, alors on promit de l'embouteiller exprès quand la caravelle cognerait dessus puisqu'elle était tombée à la mer.
Cette nuit cobalt-là, il y eut du crachin et de la bataille dans le cabinet de toilette.
Déjà le matin, Luffy hantait la cuisine. Ça sentait bon les fruits de mer.
« J'AI FAAAAAAIM !
- DÉGAGE ! »
Une semelle à talon taille quarante-trois veillait au grain : il dut attendre jusqu'au déjeuner.
« Nami chérie, Robin d'amour, gloussa le cuisinier en chemise bleu rayé, à table~ ! Oh, les blaireaux, venez manger. Et lavez-vous les mains ! »
L'équipage se hâta illico autour d'une salade de riz aux crustacés accompagnée de verrines de saumon à la mandarine.
« Pon appéchit !
- Parle pas la bouche pleine, toi. »
Du reste, les Mellorine Coco – sans alcool et avec paille pour le caribou – plaisaient beaucoup, même si l'ananas piquait les yeux. Le riz était croquant.
« Oh, le cuistot, hoqueta Pipo buvant son cocktail à grosses goulées, t'es amoureux ou quoi ? »
Le coq opina une crevette crangon crangon dans le bec.
« Bon sang, t'as remplacé le sel par le sucre ! C'est pas mangeable !
- Effectivement. Peut-être a-t-il conclu hier soir ? »
Sandy cracha son boucaut.
« Robin, tempêta Nami rougissante jusqu'aux oreilles, mais qu'est-ce que tu racontes ? »
À l'autre bout de la tablée, Zorro riait de toutes ses dents. Le petit renne perplexe s'enquit entre deux morceaux de saumon au mascarpone :
« Pipo, ils ont conclu quoi ?
- Un marché. »
Leur capitaine ne comprenait pas :
« Moi j'trouve ça très bon ! »
Fin
