Me revoilà pour une nouvelle histoire qui est écrite depuis très longtemps mais que je n'ai jamais pu continuer au-delà du chapitre 9. J'avais attaqué un chapitre 10 mais je n'ai plus trouvée l'inspi pour le continuer donc j'ai terminé l'histoire a la fin du chapitre 9. Mais tout de suite, voici le premier. Je vous invite à me laisser une petite review, vous en avez l'habitude maintenant et ça fait toujours super plaisir ! Même si vous aimez pas, hein !
Bonne lecture !
Phénix
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Pairing : HP/DM
Rating : M (pour plus de sûreté)
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SANG POUR SANG
Le combat faisait rage depuis plus d'une demi-heure. La pluie s'était mise à tomber, aveuglant les combattants des deux camps. Des cris de rage, des hurlements de douleur, des sifflements de sortilèges, des bruits sourds, tout cela se confondait dans les oreilles de Harry qui, ses lunettes brisées, ne voyait clair que d'un œil. Brandissant sa baguette magique, il asséna un dernier sortilège à son plus grand ennemi : Voldemort. Celui-ci, dans un râle de surprise, tomba à la renverse, propulsé en arrière par un Avada Kedavra alimenté par la haine du Gryffondor. Sa tête heurta lourdement le sol et Harry baissa sa baguette magique. Tout autour de lui le silence se fit alors peu à peu. Les sorciers arrêtèrent de se taper dessus, les sortilèges se dissipèrent… C'était terminé. Voldemort avait été vaincu. Harry regarda le corps noir sans vie. Il sentit alors une douleur se réveiller et envahir son corps entier. Il prit conscience du moindre de ses os brisés, de la moindre plaie sur son corps, il perçu une brûlure sur sa nuque et soudain, ses genoux lui firent faux bond et il s'effondra dans la boue, inconscient…
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Chapitre 1
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- Il revient à lui…
- Ah enfin…
- Vous nous avez fait peur, Monsieur Potter…
- Harry ? Tu es avec nous ?
- Harry ?
- Harry…
Harry Potter tenta de faire le point avec ses yeux. Il les ouvrit, battit des paupières, les referma, regarda autour de lui puis ses sens lui revinrent peu à peu et il réalisa qu'il se trouvait dans un endroit chaud et douillet, un lit très probablement, et que quelqu'un, non plusieurs personnes, gravitaient autour de lui mais il ne voyait que des ombres colorées. On lui posa alors quelque chose sur le nez et sa vision devint claire, les couleurs éclatèrent et les contours furent brusquement nets.
- Harry… Tu es avec nous ? répéta une voix près de lui.
Il sentit une main sur son front. Il en distingua une autre qui lui tenait la main d'un côté, et une autre de l'autre côté.
- Où est-ce que je suis ? parvint-il alors à ânonner.
- Tu es à St-Mangouste, fit une voix à sa droite. Est-ce que tu veux quelque chose ? A boire, à manger ? Assieds-toi…
- Allons Miss Granger, laissez-le reprendre ses esprits…
- Professeur McGonagall… fit alors Harry comme on lui prenait les bras pour l'asseoir.
Il s'appuya contre de nouveaux oreillers tout frais et soupira.
- Je me sens bizarre… fit-il.
- Tu as froid ? demanda une voix de garçon à sa gauche.
- C'est toi, Ron ? fit le brun.
- Oui… Tu… Tu ne nous vois pas ?
- Si… Mais j'ai très mal à la tête… La lumière me brule les yeux…
Le brun sentit alors que ses amis se regardaient. Un silence gêné s'installa et McGonagall dit :
- Nous allons vous laisser vous reposer maintenant… Nous reviendrons demain.
- D'accord…
Tout le monde quitta la petite chambre d'hôpital et Harry soupira. Il appuya sa tête contre ses oreillers et se décida enfin à regarder autour de lui. Il se trouvait bien dans une chambre d'hôpital. Les murs blancs, la chaise solitaire dans un coin, l'armoire en métal, la large porte à la poignée basse… Seulement, un truc lui échappait. Que faisait-il dans un lit d'hôpital ?
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- Je crois que ça va être plus compliqué que prévu…
- J'en ai peur. Il se pose déjà des questions…
Hermione regarda le professeur McGonagall qui soupira brièvement.
- Dès qu'il sera reposé, nous le ramènerons à Poudlard, fit-elle.
- Vous croyez que c'est judicieux ? Cela pourrait être dangereux…
La Directrice de Poudlard regarda son collègue et ami tout de noir vêtu.
- Il n'y a pas d'autre solution, Severus… A partir de maintenant nous allons devoir garder un œil sur lui en permanence jusqu'à ce qu'il se fasse à sa nouvelle… vie.
Hermione pinça les lèvres et baissa la tête. Ron posa une main sur son épaule.
- Nous aussi nous allons devoir nous y habituer… ajouta la Directrice en baissant le nez.
- Et comment ? fit alors Hermione en relevant brusquement la tête. Comment voulez que j'arrive à me faire à l'idée que mon meilleur ami est mort !
- Il… il n'est pas tout à fait mort… fit McGonagall, un peu surprise.
- Elle a raison, professeur, fit alors Ron en secouant la tête. Harry est mort sur le champ de bataille… Ca ce n'est pas Harry, ce n'est plus Harry…
McGonagall pinça les lèvres, perturbée. Elle regarda Rogue qui haussa les sourcils puis la vieille sorcière entraina Ron vers l'entrée du couloir. Le sombre professeur s'approcha alors d'Hermione et posa une main un peu hésitante sur son épaule.
- S'il vous plait, fit la brunette, les poings serrés, en remuant son épaule.
Rogue retira sa main.
- Vous savez que j'ai raison, fit-elle alors.
- Oui, vous avez raison, Potter est mort, son corps est mort, et uniquement ça. Sa conscience est toujours vivante, il a toujours son âme…
« Du moins tant qu'il ne tuera personne… » ajouta mentalement le professeur de Potions avant de rependre :
- Vous verrez, vous le retrouverez… Il lui faudra juste un peu de temps pour se faire à l'idée de ne plus être comme avant… Mais il finira par redevenir celui avec qui vous avez grandit… Croyez-moi, miss, je sais de quoi je parle...
Hermione ferma les yeux et des larmes glissèrent sur ses joues.
- Comment… fit-elle. Comment pouvez-vous le savoir, vous n'êtes pas un Vampire !
La Gryffondor sursauta alors puis fila le long du couloir. Rogue tendit le bras pour tenter vainement de la retenir mais la brunette était déjà loin. Il laissa retomber son bras et s'assit en soupirant sur une des chaises en plastique vissées le long des murs. McGonagall reparut alors, le visage sombre.
- Qui se dévoue ? demanda-t-elle en prenant place près de lui.
Rogue haussa brièvement les sourcils et pinça les lèvres. Il tendit ensuite son poing gauche et McGonagall soupira en en faisant autant.
- Pierre, papier, ciseaux…
Elle déplia deux doigts et Rogue garda son poing serré.
- La pierre brise les ciseaux… Courage, ma fille, fit alors la vieille sorcière en inspirant profondément.
- Je vais rester dans le couloir, si j'entends le moindre bruit suspect, je viens vous chercher et nous partons.
- Entendu…
La vieille Directrice inspira une nouvelle fois puis se leva, décidée. Elle s'approcha de la porte de la chambre, hésita une seconde et entra après avoir frappé. Rogue, lui, riva son regard sur la porte à présent refermée et tendit tous ses sens, magiques ou non, en direction de la chambre. Au moindre signe inhabituel il entrait et transplanait avec McGonagall loin d'Harry…
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oOo
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Toc, toc
- Monsieur Potter ?
- Oui ?
Le brun tourna la tête vers le visiteur.
- Monsieur le Ministre, je suppose ? fit-il avec un petit sourire pincé. Entrez, je vous attendais…
Le nouveau Ministre de la Magie, élu après la mort de Rufus Scrimgeour, hésita. Il faisait tourner un gibus noir entre ses mains et Harry sourit légèrement.
- N'ayez crainte… Je suis rendu inoffensif.
- C'est vrai ? Enfin je veux dire…
Harry tourna alors la tête vers la fenêtre pour montrer sa nuque. Un objet oblong noir et brillant de la taille d'un œuf était fixé sous son crâne au milieu des cheveux rasés à cet endroit.
- Cet objet neutralise temporairement les accès de… enfin de faim, que je pourrais avoir à la vue de quelqu'un de vivant, expliqua le Gryffondor. Vous pouvez donc approcher sans crainte, monsieur le Ministre…
L'autre sembla se détendre un peu. Il fit deux pas, prit une chaise et vint vers le lit.
- Comment vous sentez-vous ? fit-il en se posant au bout de la chaise, mal à l'aise, prêt à déguerpir au moindre mouvement anormal du jeune sorcier.
Le Gryffondor regarda ses mains diaphanes posée sur les couvertures.
- Malgré mon apparence macabre, plutôt bien… soupira-t-il. Il y a moins de douze heures, je ne savais pas ce que je faisais dans une chambre d'hôpital… A présent, tous mes souvenirs me reviennent par flashs…
Le Ministre hocha lentement la tête.
- J'imagine que vous savez pourquoi je suis ici ?
Harry ferma les yeux une secondes.
- Je m'en doute pour le moins… C'est au sujet de Voldemort, n'est-ce pas ? fit-il.
- Oui… Il y a un mois maintenant, vous en finissiez avec son règne de terreur, répondit le Ministre. Aujourd'hui, le monde sorcier tente de se relever lentement et tend à apprendre à ne plus craindre de sortir le soir. Pour avoir libéré le monde sorcier, Monsieur Potter, j'ai l'honneur de vous décerner l'Ordre de Merlin Première Classe et le titre symbolique de Sauveur du Monde Sorcier. Vous percevrez également une rente à… eh bien, aussi longtemps que vous respirerez, à hauteur de dix mille Gallions par mois, et vous pourrez choisir une maison du gouvernement n'importe où dans le pays, elle vous sera offerte. Bien entendu, cela aurait du se faire en grandes pompes devant des milliers de sorciers, mais malheureusement, au vu de votre état…
Le Ministre soupira.
- J'espère que vous comprenez…
Harry hocha la tête avec un sourire pincé. Il ne s'était déjà absolument pas attendu à recevoir autant de présents et de distinctions alors quant à passer devant toute la communauté sorcière…
- Bien entendu… fit-il. Qui sera ma doublure à la cérémonie ?
- Le professeur McGonagall recevra ces récompenses en votre nom. Nous ferons en sorte que vous puissiez suivre la cérémonie depuis votre lit…
- Qu'allez-vous dire aux sorciers sur mon absence ?
- Que vous êtes encore souffrant de vos blessures reçues pendant le combat, et que vous avez préféré rester au chaud et vous reposer. Cela ne choquera personne, je pense, vu dans l'état où l'on vous a ramassé sur le champ de bataille… Personne ne pouvait dire si vous alliz vivre ou non, vous savez ? Les Médicomages m'ont confié que c'était bien la première fois qu'ils récupéraient un blessé avec aucun os intact… L'un d'eux m'a même demandé si vous n'aviez pas été passé sous un Dragon…
Harry eut un sourire un peu triste puis hocha lentement la tête.
- Bien, fit-il. Bien, bien… Merci pour tout, Monsieur, pour votre discrétion, surtout.
Il soupira alors profondément et le Ministre frémit. On frappa alors à la porte et une Infirmière apparut.
- Oh, veuillez m'excuser, je reviendrais… fit-elle en voyant le Ministre.
- Non, nous avions terminé, fit celui-ci en se levant. A bientôt, monsieur Potter, et surtout, n'allez pas trop vite, prenez votre temps… Malheureusement, votre état est irréversible mais avec le temps vous apprendrez à vivre avec. Enfin je l'espère pour vous…
Harry hocha la tête. Il serra la main de l'homme qui eut un frisson au contact de la peau glacée avant de tourner les talons et de quitter la chambre.
- Qu'y a-t-il ? fit alors Harry à l'Infirmière.
- Vous avez une autre visite, Monsieur…
- Qui est-ce ?
- Des jeunes gens de Poudlard…
- Qui ?
- Monsieur Weasley, Miss Granger, et Monsieur Malefoy…
Harry fronça les sourcils puis hocha la tête. L'Infirmière s'effaça alors pour faire entrer les trois sorciers et ferma la porte derrière eux.
- Salut, fit le brun en les regardant. Vous pouvez approcher, je ne vais pas vous mordre… sans mauvais jeu de mots.
Hermione retint difficilement un sourire. Elle s'approcha alors et s'assit sur la chaise que le Ministre venait de quitter. Elle leva une main, hésita, puis la posa sur celle du Gryffondor qui posa son autre main dessus.
- Ta peau est si froide… fit la brunette avec un frisson.
Elle baissa la tête et renifla. Harry lui passa alors une main sur la nuque, sous ses cheveux, lui caressant la joue de son pouce.
- Ne t'en fait pas, Hermione… Je vais très bien, fit-il doucement.
- Je… Je sais, fit la Gryffondor en reprenant la main froide entre les siennes. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que… que…
- N'y pense plus, tu va t'en rendre malade, fit Harry. Je suis comme ça maintenant et tu vas devoir t'y habituer parce que je ne redeviendrais jamais comme avant…
Le brun regarda alors Ron qui hocha lentement la tête et fit un pas en avant. Il se retourna alors à demi et Malefoy le regarda.
- Viens, lui fit-il. Tu ne crains rien…
Harry regarda le Serpentard et haussa les sourcils.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? lui demanda-t-il sans méchanceté aucune, juste de la surprise.
- Je… fit le blond. Je…
- Nous avons passé une partie de la nuit à parler aux élèves du collège, fit alors Hermione. Pour eux tu as été gravement atteint par un sortilège inconnu de Voldemort et tu n'es pas visible. Beaucoup pensent que tu as été défiguré et nous n'avons pas étouffé cette rumeur. Il vaut mieux pour eux de croire cela que d'apprendre la vérité. Il ne reste que deux semaines de cours mais McGonagall a décidé de te rapatrier chez nous dès demain. Tu seras installé à l'étage où les professeurs ont leurs quartiers, dans un appartement spécial, sans fenêtres. Tant que tu ne sauras pas maitriser ta faim, tu n'en sortiras pas et tu seras surveillé jour et nuit…
Un silence s'installa. Harry se mordit la lèvre et baissa la tête.
- Et comment… comment je vais me nourrir ? fit-il avec un mouvement d'épaules, résolu à dire les choses comme elles étaient.
Hermione baissa la tête à son tour, pinça les lèvres, puis regarda Malefoy.
- Je… Je serais tes repas, Potter… fit celui-ci en se redressant.
Un silence pesant tomba sur la petite chambre.
- Pardon ? fit Harry, abasourdi. Tu as dit… quoi ? Non, non, c'est hors de question… Donnez-moi du sang de cochon ou des rats, mais c'est hors de question que je mordre quelqu'un pour me nourrir.
- Tu n'as pas le choix, vieux, fit alors Ron.
- Comment ça ? Il y a beaucoup de vampires qui ne se nourrissent pas de sang humain…
- Oui, mais pas toi, fit Hermione.
- Expliques-toi ou je vais m'énerver, fit alors Harry en serrant les mâchoires.
Hermione déglutit puis dit :
- Tu… Tu as été blessé par une créature magiquement modifiée… Pendant le combat, l'une des créatures de Voldemort t'as infligé une blessure et son sang s'est mêlé au tient, volontairement ou non, personne ne le saura jamais. Toujours est-il que ce vampire a vu ses pouvoirs modifiés et augmentés par Voldemort. Le poison qui circule dans tes veines est extrêmement puissant, et sans sang humain, d'un humain vivant, tu mourrais en quelques jours. Pour l'instant, tu peux jeûner au maximum une semaine avant de commencer à vraiment souffrir de la faim. Plus tard, quand tu t'y seras habitué, que tu maitrisera ton vampire, tu pourras jeûner des mois sans aucun problème.
Harry haussa un sourcil et croisa les bras.
- Au cas où tu ne le saurais pas, je n'ai rien avalé depuis des semaines…
Hermione lui montra la perfusion qu'il avait dans le bras et Harry soupira. C'était une solution magique qui le nourrissait jour et nuit.
- Je voulais dire par là que si tu absorbais n'importe quel autre sang que celui d'un humain vivant, cela te tuerait… Le sang humain vivant, celui de certains sorciers du moins, contient une substance qui semble neutraliser temporairement le poison de ton sang ce qui te permet de te rassasier pour plusieurs jours, voir semaines, mais cela reste à confirmer.
- Ok, fit le brun. Et… Pourquoi lui et pas toi, par exemple ?
Hermione regarda Malefoy qui se tenait toujours en retrait.
- Quand nous avons découvert quelle créature t'avais blessé, son corps gisait parmi les autres sur le champ de bataille, le professeur Rogue s'est empressé de faire toutes sortes de tests, profitant de ton coma pour te prélever du sang et essayer de trouver un « remède ».
Harry fit un mouvement de tête étrange et Hermione reprit :
- Un jour, alors qu'il planchait sur son travail, il s'est entaillé le doigt sur un couteau, distrait, fatigué, et un peu de son sang s'est mêlé au tient. Plus tard, en regardant l'échantillon au microscope, il a remarqué que le poison, non pas les molécules vampirisées mais bel et bien un poison que le vampire de Voldemort t'as transmit, avait été totalement annihilé. Il a refait l'expérience plusieurs fois avec son sang et, convaincu, il a montré sa découverte à McGonagall qui a aussitôt demandé à Pomfresh un échantillon de sang de chaque élève et professeur du collège. Entre-temps Rogue a mit un doigt sur la molécule qui était à l'origine de la destruction temporaire de ton poison et il a demandé à Pomfresh de la chercher dans chacun des échantillons prélevés anonymement, parfois inconsciemment, sur les élèves. Pour la plupart d'entre-nous, nous avons étés prélevés pendant notre sommeil, par des Elfes de Maison qui pouvaient aller et venir sans aucun bruit entre les chambres…
Les trois garçons restèrent silencieux un moment et Harry enjoignit son amie à continuer son explication.
- Et il se trouve que cette substance est présente chez quatre-vingt dix pour cent des élèves et professeurs du collège, fit-elle.
- Bien ça suffit, non ?
- Oui et non. Apparemment, il faut une certaine concentration de cette molécule pour que le sang ait un effet sur le tient. Malheureusement, seulement trois pour cent de ces quatre-vingt dix ont le dosage nécessaire ou supérieur. Je ne t'assommerais pas sous les chiffres, pas maintenant, mais toujours est-il que sur trois-cent-soixante personnes vivant dans le collège, Rusard et Hagrid y comprit, trois-cent vingt-quatre personnes ont cette substance.
- Et sur ces trois-cent vingt-quatre personnes, trois pour cent ça fait combien ? demanda Harry.
- Neuf, répondit Malefoy.
- Neuf ? fit le Gryffondor. Neuf personnes dans tout le collège sont susceptibles de pouvoir me nourrir ? C'est tout ? Mais… C'est ridicule !
Hermione déglutit en hochant la tête.
- Oui… acquiesça-t-elle. Malheureusement. Mais Rogue travaille sur une potion qui, à terme, te permettra de ne plus te nourrir de sang humain. Il espère y arriver avant la rentrée de septembre, afin que tu puisses reprendre une vie normale, ou presque…
Elle agita sa main en le désignant de haut en bas et Harry soupira profondément.
- Et… Qui sont ces neuf privilégiés ? demanda-t-il finalement.
Hermione regarda Malefoy
- Il y a moi, fit-il en s'approchant d'un pas. Ainsi que Blaise Zabini, Natasha Willem, Sandra Fox, Laureen Maths, Ludovic Allotis, Sénéchal Turek, Alexandre Marks et…
- Et moi, fit Ron.
Harry regarda Ron de travers.
- Toi ? Mais…
- En fait, en cogitant des jours et des jours sur ce problème, Rogue s'est rendu compte que les élèves qui montraient le plus de substance destructrice provenaient de familles sorcières extrêmement pures et qu'ils avaient tous le même âge, fit Hermione comme Ron posait une main sur son épaule. Ceux qui ont même une infime infiltration de sang Moldu dans les veines ont un taux en-dessous du seuil nécessaire.
- Je vois, fit Harry. Sont-ils déjà tous au courant ?
- Non, pas encore. Mais McGonagall doit le faire ce soir après le diner, en privé, répondit Ron.
- Je veux qu'ils soient libres de dire non, fit alors le brun.
Hermione haussa les sourcils.
- Quoi ? Mais Harry, il en va de ta vie et…
- Ne discutez pas, coupa Harry en fronçant les sourcils. Je refuse de me nourrir sur quelqu'un qui n'est pas parfaitement au courant de ce qui lui arrive ni parfaitement consentant.
Le brun regarda alors le blond.
- Moi, je le suis… fit-il en hochant la tête brièvement.
- Pourquoi ? demanda alors Harry sur un ton de défi. Tu es au courant que tu n'as rien à gagner dans l'histoire, juste à perdre ? Je ne contrôle pas mon vampire, je pourrais t'égorger sans m'en rendre compte !
- Harry…
Malefoy leva la main.
- Je le sais, fit-il en fronçant les sourcils. Je le sais et je ne fais pas ça pour toi, Potter, mais parce que pour une fois, j'ai l'occaz de faire quelque chose de bien dans ma vie. Servir de nourriture au Sauveur du Monde Sorcier m'aidera à redorer le blason de ma famille qui a si longtemps servit sous la dictature de Voldemort. En me portant volontaire, en me mettant à ta merci, en te faisant confiance, je montre à la face du monde sorcier qu'un Malefoy sait où sont ses priorités.
Harry pinça les lèvres. Il se redressa alors, leva un bras et posa sa main sur la pierre noire ensorcelée fichée à la base de son crâne.
- Testons la confiance que tu me portes tout de suite alors, fit-il.
Les trois autres devinrent aussitôt livides.
- Harry… fit Hermione. Tu n'es pas prêt…
- Je ne le serais jamais ! s'exclama aussitôt le Gryffondor en la regardant fixement. J'apprécie énormément tout ce que vous faites pour moi, et je ne manquerais pas de vous remercier quand je le pourrais. Mais je veux que vous vous graviez dans le crâne que le Harry Potter que vous avez connu est resté sur le champ de bataille. Ce corps que j'ai, froid et gris, ce cœur mort dans ma poitrine, ca c'est moi maintenant et… et…
Il se tut alors et regarda alors Malefoy.
- Mione, Ron, vous pouvez nous laisser un instant ? demanda-t-il, soudain calmé.
Ron hocha la tête. Hermione aussi. Ils quittèrent la chambre et fermèrent la porte sur eux.
- Approche, fit alors Harry en désignant la chaise. Je vais te parler franchement maintenant, et je le ferais avec chacun des volontaires.
Malefoy hocha la tête et alla s'asseoir sur la chaise, un peu tendu quand même.
Dans le couloir, Hermione s'assit en soupirant et Ron croisa les bras.
- Il veut sans doute lui parler de son futur rôle de nourriture, fit-il. Mais pourquoi pas moi ?
- Parce qu'il sait que nous ferions n'importe quoi pour lui, répondit Hermione en pinçant les lèvres. Tu t'es porté volontaire dès que tu as su que ton taux de molécule était supérieur à celui des autres.
- Mon amitié pour Harry passera toujours avant tout le reste, fit Ron. J'ai l'occasion d'aider mon meilleur ami, mon frère, alors je le fais, peu importe les conséquences. S'il me tue par inadvertance, tant pis, je partirais en sachant que j'ai contribué à améliorer un peu sa nouvelle vie… peu importe ce qu'elle sera.
- Il ne te tuera jamais, fit Hermione en se levant. Et de toutes façons, il y a aura toujours quelqu'un pour surveiller ses repas afin de l'arrêter s'il perd le contrôle.
- Et comment ?
- De façon… radicale, j'imagine.
Ron baissa les yeux. Hermione soupira puis vint se blottir contre lui. Il la serra entre ses longs bras et soudain la porte de la chambre s'ouvrit et Malefoy apparut, blême.
- Ca va ? demanda Hermione en posant une main sur son épaule. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Il…
Malefoy inspira profondément.
- Il m'a expliqué le déroulement de l'opération dans les détails… expliqua-t-il. Et il m'a chargé de la transmettre à McGonagall afin qu'elle l'explique aux élus ce soir. Il tient à ce que tous soient parfaitement au courant de la procédure, et surtout des risques. Il veut qu'ils sachent qu'ils peuvent dire non.
- Bien, fit Hermione. Rentrons alors…
Les deux garçons hochèrent la tête puis prirent la direction du hall de l'hôpital afin d'emprunter une cheminée pour retourner à Poudlard.
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oOo
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- Messieurs et Mesdemoiselles les Préfets…
McGonagall regarda les huit sorciers alignés devant elle. Elle prit un parchemin sur son bureau et le tendit aux huit jeunes sorciers.
- Je veux que vous me rameniez ces élèves, ici-même, fit-elle. Aujourd'hui.
- Que devons-nous leur dire ? demanda la Préfète de Serdaigle.
- Simplement que je désire les voir. Ne vous préoccupez pas de vos collègues, chaque fois qu'un des élèves de la liste sera trouvé, vos listes seront mises à jour. Allez-y et faites vite.
- Entendu, Madame.
Les huit sorciers tournèrent les talons et McGonagall regarda Hermione qui était assise dans un canapé au style victorien, près de la fenêtre. La jeune femme semblait pensive et elle sursauta quand McGonagall s'adressa à elle.
- Ca va aller, miss Granger ?
- Oui… fit la Gryffondor en hochant tête après quelques secondes de réflexion. Il le faudra bien de toute façon, non ?
- Malheureusement…
Hermione soupira.
- Pourquoi ne s'est-il pas fait transformer par un vampire normal ? Au moins nous n'aurions pas eut autant de problèmes… Il nous aurait suffit de piller le boucher du coin ou de rameuter les rats du château et il aurait eut sa nourriture…
Malefoy regarda la Gryffondor. Il jeta un regard à Rogue qui prit la parole.
- Voldemort a toujours renforcé les pouvoirs de ses créatures. Nous ne pouvons rien y faire, c'est comme ça. La malchance à voulu que cette créature bouscule Potter alors qu'ils étaient tous les deux blessés et voilà… Et encore, nous ne sommes même pas certains que l'empoisonnement n'était pas intentionnel.
Hermione fit un bruit nasal exprimant son ressentiment et McGonagall soupira. Assise derrière son bureau, elle tira devant elle des parchemins soigneusement rédigés.
- Ce sont les clauses de confidentialité, fit-elle en brisant le silence. Monsieur Malefoy, monsieur Weasley… Si vous voulez bien signer la vôtre tant que nous y sommes…
Ron hocha la tête et s'approcha du bureau. Il prit la plume que lui tendait la vieille sorcière et griffonna son nom en bas du parchemin après l'avoir rapidement parcourut.
- Avec ou sans ce parchemin, vous savez que je n'aurais jamais dit non de toutes façons, fit-il en posant la plume.
- Simple précaution, monsieur Weasley, fit Rogue, les bras croisés. Mais votre dévouement vous honore, sachez-le.
Ron hocha la tête puis il laissa sa place à Malefoy qui prit la plume mais sembla hésiter.
- Pourquoi hésitez-vous ? demanda alors McGonagall.
- Non, je n'hésite pas je réfléchissais…
Il dessina alors une élégante signature en bas de son parchemin puis redonna la plume au professeur avant de s'approcher d'une fenêtre.
- Combien de temps va-t-il falloir à ces « élus » pour se faire à l'idée ? demanda Rogue.
McGonagall pinça les lèvres.
- Quelques jours, peut-être jamais. Mais cet annihilateur que porte monsieur Potter nous donne un peu de répit. Il ne souffrira de la faim que dans plusieurs jours, cela laissera le temps aux volontaires de s'adapter.
- Quoi que vous disiez, même dans dix ans, nous ne parviendrons jamais à intégrer ce fait dans nos vies respectives, fit Malefoy en s'adossant à un mur. Et puis arrivera bien un moment où nous ne pourrons plus sustenter Potter, Madame…
- Oui, je sais, fit la sorcière. Mais avant que ce temps n'arrive… Et puis, vous revenez en septembre, tous. D'ici là, monsieur Potter aura maitrisé ses instincts et tout sera presque rentré dans l'ordre. Enfin je l'espère…
Malefoy hocha lentement la tête.
- Si vous le dites, fit-il.
On frappa à la porte du bureau circulaire au même moment et le Préfet de Serpentard apparut. Il avait Blaise Zabini sur les talons et McGonagall le remercia puis le congédia.
- Vous vouliez me voir, Madame ? fit Blaise. Qu'est-ce que tu fais ici, Drago ? demanda-t-il ensuite. Et vous deux ?
- Nous allons vous expliquer dans un petit moment, fit McGonagall. Asseyez-vous, monsieur Zabini.
Un peu perturbé, pensant que la Directrice voulait le voir à cause de ses notes catastrophiques en Métamorphose, le Serpentard à la peau noire s'approcha de son meilleur ami et s'adossa au mur à son côté. Malefoy lui jeta un regard lui intimant la patience et Blaise hocha la tête.
Dix minutes plus tard, les autres « élus » étaient dans le bureau de la Directrice du collège, tous aussi perdus les uns que les autres.
- Miss Granger ? Professeur Rogue ? fit alors la sorcière avec un signe de tête. Si vous voulez bien nous laisser...
Le sombre professeur et la Gryffondor hochèrent la tête puis s'en allèrent. Blaise les regarda partir, surpris, puis il se tourna vers McGonagall qui se leva de son fauteuil.
- Je vous ai fait venir ici ce soir parce que j'ai un immense service à vous demander, à tous… commença-t-elle.
Dans l'escalier du Phénix, cependant, Rogue et Hermione se laissaient descendre tranquillement en silence. Arrivés en bas, Rogue sortit dans le couloir et se retourna pour attendre Hermione. La jeune femme mit pied dans le couloir à son tour et la gargouille referma le passage en grommelant.
- Rentrez à Gryffondor, Miss, fit alors le professeur.
- Je ne pourrais pas dormir sans savoir combien d'entre eux vont rester…
- Personnellement, je ne me fais pas d'illusions, fit Rogue. Aucun de ses élèves, mis à part Weasley et Malefoy, n'ont une quelconque raison d'accepter…
- Deux personnes ne lui suffiront jamais, fit Hermione en secouant la tête. Je me suis documentée sur le problème et il pourra ingurgiter entre deux et trois litres de liquide à chaque repas… Même au rythme d'un repas par semaine, ils ne tiendront pas le coup longtemps, tout sorciers qu'ils soient.
- C'est ce que la Directrice va leur expliquer, fit Rogue.
Il soupira puis alla s'asseoir au pied du mur en face de la gargouille.
- Je ne parviendrais pas à me concentrer sur mon travail ce soir. Alors attendons, fit-il.
Il rabattit sa cape sur ses grandes jambes repliées et Hermione s'assit près de lui en s'enroulant dans sa propre cape car même au beau milieu du mois de juin, le château restait très frais, surtout en plein milieu comme ici.
- Professeur… Pourquoi est-ce que vous vous sentez concerné par ce qui arrive à Harry ? demanda soudain la Gryffondor.
Rogue haussa les sourcils et regarda la jeune femme, surpris qu'elle lui pose cette question.
- Pour votre information, sachez que le déroulement de la vie de votre ami a toujours occupé une place importante dans mon emploi du temps, miss Granger, répondit-il. Également, c'est un de mes élèves, pas des plus brillants, loin de là, mais un élève quand même. Tout ce qui arrive à l'un de mes élèves me concerne de près ou de loin.
- Je vois…
- De plus, j'ai une dette envers James Potter…
La Gryffondor hocha la tête. Elle ne voulu pas en savoir plus et croisa les bras. Une longue attente commença alors.
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Pendant ce temps, dans le bureau de McGonagall, les élèves encaissaient le coup. Silencieuse, McGonagall les observait tour à tour depuis son bureau où elle était appuyée. Elle avait terminé de les informer de la nouvelle concernant Harry et son nouveau « statut », et elle leur avait annoncé dans la foulée pourquoi elle les avait convoqués.
- Vous ne semblez pas plus choqués que cela… fit-elle au bout d'une bonne minute de silence.
- Nous le sommes, fit un garçon costaud arborant le blason de Pouffsouffle sur la poitrine. Personnellement, je savais que Potter avait été très malmené par Voldemort pendant le combat mais je ne savais pas que c'était à ce point…
- Ce n'est pas directement la faute de Voldemort, fit alors Ron en se redressant, décroisant ses bras. C'est plutôt la créature qui l'a blessé que nous devons accuser. Peut-être à tort, je l'avoue, elle n'a peut-être pas contaminé Harry de son propre chef. Mais les faits sont là.
Malefoy et lui avaient assisté en silence à la petite réunion, tous deux adossés côte à côte contre la bibliothèque qui faisait l'arc de cercle derrière McGonagall.
- Et cette créature, fit une fille de Serdaigle. C'est quoi au juste ? Un vampire ? Un hybride ?
- Un vampire, répondit McGonagall. Des Aurors spécialisés dans les créatures de ce type nous l'ont confirmé quelques jours après la bataille. C'était un très vieux vampire dont les pouvoirs et la force ont été augmentés par Voldemort via des sortilèges très complexes de Magie Noire.
- Et vous n'avez pas essayé de, je ne sais pas, renverser le sort ? demanda la même fille.
- Si, Miss Fox, nous avons tout tenté, même des sortilèges que la morale réprouve. Malheureusement, rien n'y a fait si ce n'est lui donner des cornes ou changer sa peau en écailles…
Il y eut de petits sourires puis Ron ajouta :
- Harry m'a bien fait comprendre que nous devions impérativement vous laisser le choix de dire non. Vous êtes ici uniquement parce que votre sang contient quelque chose qui lui permettrait de se nourrir de façon convenable. Vous pouvez encore faire demi-tour et partir, nous ne vous en tiendront pas rigueur.
- Et si nous partons, que ferez-vous ? A deux vous n'arriverez jamais à le maintenir en vie jusqu'à ce qu'il se maitrise, fit un garçon aux cheveux longs et blonds.
- Tu as raison, Marks, fit Malefoy. Nous serions vite épuisés, c'est pourquoi nous avons besoin de vous, vous tous si possible.
- Sommes-nous les seuls à pouvoir faire cela ? demanda le même garçon.
- Disons que vous êtes un genre d'élite, fit McGonagall en se redressant. D'autres élèves peuvent faire cela à votre place mais avec vous, Monsieur Potter a dix fois plus de chances d'être rassasié pendant plusieurs jours, voir semaines.
Elle contourna son bureau et se rassit dans son fauteuil. Elle posa ses mains sur son sous-main en cuir de dragon puis regarda les élèves assis devant elle.
- C'est à vous de choisir maintenant, fit-elle. Il va de soit que ceux qui accepteront devront signer une clause de confidentialité, personne ne devra savoir ce que vous faites. Officiellement, Monsieur Potter est souffrant des suites du combat. Demain il sera rapatrié ici et installé quelque part dans le château… Prenez votre temps, acheva-t-elle.
Les sept jeunes sorciers se rassemblèrent alors au fond du bureau et Ron et Malefoy s'approchèrent de McGonagall qui soupira.
- J'espère de tout cœur qu'ils ne vous laisseront pas affronter cela seuls…
- Vous savez que je ferais n'importe quoi pour Harry, répondit Ron.
Malefoy baissa les yeux. Son accord avait un arrière goût d'égoïsme maintenant qu'il y repensait. En acceptant il n'allait pas aider Harry mais servir ses propres intérêts. Se mordant la lèvre, il prit une inspiration pour parler mais un élève sortit du groupe et s'approcha.
- Alors ? fit McGonagall.
- Nous acceptons.
- Tous ?
- Oui…
- C'est bien, merci, fit la vieille sorcière avec un petit sourire. Monsieur Potter vous en sera extrêmement reconnaissants.
- Cependant, il ne reste que deux semaines de cours… fit une fille brune aux cheveux au carré en approchant à son tour. Est-ce que nous devrons continuer à la rentrée ? Certains d'entre-nous sont en dernière année et…
- Et vous n'aurez plus à vous préoccuper de cela à partir des vacances, fit la vieille Directrice. Je suis certaine que Monsieur Potter fera de son mieux pour maitriser ses instincts d'ici-là et, au besoin, mais seulement au besoin et si vous êtes d'accord, il se « gavera », pour parler vulgairement, afin de tenir pendant les vacances.
- En parlant des vacances, il va rester ici, je suppose, fit Malefoy.
- En effet. Ce sera un cas sans égal, jamais un élève n'a passé les vacances d'été à Poudlard, fit McGonagall. Cependant, j'ai peur que nous ne puissions faire autrement.
Un silence se fit alors puis la directrice poussa vers les jeunes gens des parchemins identiques à ceux que Ron et Malefoy avaient signés un peu plus tôt dans la soirée. Tous signèrent sans hésiter, même Blaise qui eut quand même un regard pour son meilleur ami.
- Bien, fit McGonagall comme le dernier élève déposait sa plume sur le bureau. Je vous remercie de votre engagement. J'ai conscience que ce n'est pas une chose à prendre à la légère et j'avoue avoir été un peu réticente quand on m'a proposé l'idée. Seulement, nous n'avons pas le choix. Je prends sur moi de vous octroyer encore une dernière porte de sortie. Afin de vous laisser le temps d'assimiler l'idée correctement, messieurs Malefoy et Weasley vont être les premiers à aller voir monsieur Potter. Je vous laisse donc une dernière porte de sortie, si vraiment tout ceci vous met mal à l'aise, vous empêche de dormir ou je ne sais quoi d'autre, vous pouvez venir me voir et retirer votre « candidature ». Cependant, je voudrais que vous enregistriez bien le caractère vital de notre entreprise. Sans vous, Monsieur Potter mourra à plus ou moins longue échéance, et même si au fond de vous, même moi je l'avoue, vous vous dites qu'il aurait peut-être mieux valut qu'il reste sur le champ de bataille, ce n'est pas le cas. Il est toujours là, il est vivant, et il a besoin de vous.
- Nous comprenons, fit miss Fox en hochant la tête. Nous lui devons bien ça… Après tout, n'a-t-il pas libéré les sorciers du joug de Voldemort ?
McGonagall eut un sourire et elle hocha la tête. Elle remercia les élèves une dernière fois puis les renvoya dans leur dortoir en leur rappelant de ne rien dire à leur entourage.
La porte du bureau refermée, la vieille femme s'adossa à son fauteuil en soupirant profondément.
- J'irais annoncer tout ça à Harry demain matin, Professeur, fit Ron. Hermione et moi devons aller à Londres, nous passeront le voir.
- Très bien. Une dernière chose avant que je ne vous laisse partir…
- Oui ?
- J'irais chercher Potter demain dans la soirée, à St-Mangouste, dans la plus grande discrétion. Il me faudra l'un de vous pour notre retour…
- Moi !
McGonagall haussa un sourcil et les deux garçons se regardèrent, surpris.
- J'admire votre ardeur mais un seul est suffisant, fit la sorcière avec un sourire.
- Ce sera moi, fit Malefoy avec un regard chargé pour Ron qui préféra se taire.
- Très bien. Je vous ferais savoir par l'intermédiaire de votre Préfet de maison où et à quelle heure nous rejoindre. Allez vous coucher maintenant, il est très tard.
- Oui, professeur.
Les deux garçons quittèrent le bureau circulaire et descendirent en silence jusque dans le couloir. Ils tombèrent nez à nez avec Rogue et Hermione qui semblaient faire les cents pas.
- Vous nous avez attendus jusqu'à maintenant ? fit Ron, surpris.
- Oui, nous n'avions pas la volonté de retourner à nos occupations, fit Rogue avec un coup d'œil à Hermione qui hocha la tête. Mais à présent que tout est rentré dans l'ordre, chacun peut retourner chez lui. Bonne nuit.
- A vous aussi, monsieur, fit Malefoy.
Rogue disparu ensuite dans les ombres et Ron se tourna vers Malefoy.
- Tu es certain de vouloir commencer ?
- Commencer quoi ? demanda Hermione.
- Il s'est porté volontaire pour le premier repas d'Harry…
- Ah oui ? Dis donc, tu m'impressionnes toi depuis un mois… fit Hermione. Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Mais rien… fit le blond en se renfrognant.
Hermione sourit et alla l'embrasser sur la joue.
- Continue comme ça, j'aime bien le Malefoy qui a un cœur. Aller, bonne nuit, fit-elle en se détournant.
- Mmhmnuit, marmonna le Serpentard en sentant ses joues rougir.
Ron lui fit un signe de tête accompagné d'un petit sourire en coin puis les deux Gryffondors prirent le chemin de leur Salle Commune. Malefoy, lui, tourna les talons pensivement. Malgré les semaines écoulées depuis que le Gryffondor avait été ramassé au milieu des cadavres, parmi nombre d'autres survivants, et la découverte de ce que tout le monde pensait être une simple maladie au début, le Serpentard avait du mal à réaliser tout ça. De plus, plus il écoutait parler McGonagall ou les autres sur la nécessité de se montrer solidaires envers Harry, plus il avait honte de n'avoir accepté d'être changé en casse-croute pour vampire débutant qu'uniquement pour montrer au monde que les Malefoy n'avaient pas tous une pierre à la place du cœur. C'est sur cette pensée qu'il regagna le donjon de Serpentard et qu'il se coucha, perturbé.
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Et d'un ! Alors, verdict ? *sors le bouclier, juste au cas où*
