Précisions avant la lecture :

Cette fiction ne suit pas l'ordre des épisodes. Elle est plus ou moins un mélange entre la saison 2 et la saison 3, mais ne peut pas se situer précisément. Je ferai toutefois référence à certaines scènes ou à certains événements.

Je n'ai pas créé et ne possède pas Glee.


Le tintement du verre brisé


Chapitre 1 :

Allongé sur son lit un jeune homme brun poussa un profond soupir. C'était le jour de la rentrée et il n'avait aucune envie de mettre un seul pied dans son foutu nouveau lycée.

Pourquoi son père avait-il décidé de le transférer à McKinley, bordel ? Il se sentait chez lui à Dalton. Il était une vedette au lycée, le soliste des Warblers et avait des tas d'amis là-bas. L'argent était-il la raison ? Absolument pas. Il venait d'une famille aisée de Westerville et l'argent n'avait jamais été, et ne l'était pas non plus aujourd'hui, un problème.

Son géniteur était simplement rentré un soir et avait annoncé durant le dîner qu'il était plus que temps que son fils retourne dans un lycée dit "normal". Il avait bien évidement compris par là que la période où il se cachait derrières les murs protecteurs et rassurant venait de se terminer. Il devait donc laisser tomber son blazer et la politique de tolérance zéro, pour laquelle il avait rejoint la Dalton Academy deux ans plus tôt.

C'était maintenant l'heure du changement. Blaine grogna en se levant pour se préparer. Il avait déjà pris dix minutes de retard à ruminer dans son lit.

Il jeta un coup d'oeil à son portable posé sur son bureau avant de se diriger vers la salle de bain. Mais ce fut sans surprise que Blaine découvrit que personne ne l'avait contacté depuis la veille. Après tout, il n'avait plus de petit-ami et ses amis devaient être bien trop occupés pour penser à lui.

Ex-petit ami… Ces mots sonnaient comme étrangers aux oreilles de Blaine. Bien sûr il savait que la relation qu'ils entretenaient n'en était pas réellement une. Il n'y avait ni sentiments ni rien d'important entre eux. Juste une attirance les ayant poussé à se retrouver dans les bras l'un de l'autre, mais pas plus. En y réfléchissant bien, Blaine ne se souvenait pas d'avoir passé une vraie soirée en tête-à-tête avec lui. Quelques baisers et caresses, rien d'autre. Le jeune homme n'était pas du genre coincé, mais la seule fois où les choses auraient pu s'échauffer entres eux il s'était brusquement refermé sur lui-même, se sentant mal à l'aise.

Passant une main dans ses boucles brunes en bataille, il reposa l'appareil puis se dirigea vers la salle de bain d'un pas traînant.


Kurt Hummel se réveilla au son strident de son téléphone portable. Poussant un gémissement plaintif, il attrapa son iPhone et désactiva l'alarme. Une pression autour de sa taille l'empêcha de se lever. Kurt se retourna vers son amant encore endormi et soupira. Il se dégagea des bras du beau brun et se dirigea directement vers la salle de bain pour débuter son rituel matinal par une bonne douche.

Kurt retira le fin t-shirt en lin et le boxer qu'il portait, avant d'entrer sous l'eau chaude. Il ferma les yeux en savourant la chaleur se répandre peu à peu contre sa peau aussi pâle et parfaite que de la porcelaine. Pendant les dix minutes que dura sa douche, Kurt ne pensa à rien. Il laissa ses choix, ses erreurs et ses doutes de côté.

Une fois sorti, il se sécha et enfila les vêtements déjà préparés, soigneusement posés et pliés près du lavabo. Il hydrata sa peau et coiffa ses cheveux grâce à une quantité impressionnante de laque pour les faire tenir en une coiffure négligemment parfaite, puis Kurt rouvrit la porte de la salle de bain et retourna dans sa chambre d'un pas sûr de lui.

Il attrapa un coussin échoué sur le sol et le lança sur le jeune homme somnolant dans ses draps. Une plainte lui répondit et Kurt esquiva un sourire en adoptant un allure hautaine.

- Debout, ordonna-t-il d'une voix tranchante.

- Putain Kurt…

- Si j'étais toi je dégagerai avant que mon père ne se lève, il jeta un regard à sa montre posée sur la coiffeuse proche de lui et continua. Ce qui te laisse exactement sept minutes et trente secondes.

Le jeune brun se releva précipitamment et lança un regard incrédule à Kurt négligemment appuyé contre le mur face à lui. Il croisa les yeux bleus presque translucide du châtain et n'y lut que du mépris. Il attrapa son pantalon et sa chemise abandonnés sur le sol, puis les revêtit sans détacher son regard du jeune homme. Il se releva pour récupérer sa cravate traînant un peu plus loin. La passant autour de son cou, il marcha vers Kurt déposa un rapide baiser sur ses lèvres et murmura :

- Bonjour à toi aussi.

Kurt le repoussa.

- N'oublie pas ton blazer.

- T'es qu'une salope, Hummel, rit le jeune homme.

- Dégage Smythe.

Kurt le regarda attraper sa veste bleu marine sur son fauteuil en cuir blanc et remonter les escaliers menant au rez-de-chaussée. Il resta appuyé contre le mur de brique peintes en blanches quelques minutes avant emprunta le même chemin que Sebastian. Il avait besoin d'un café.

Il croisa Finn dans la cuisine, vêtu de sa tenue habituelle composée d'un jean vieilli, un t-shirt uni monotone et un sweat défraichi. Son demi-frère lui lança un regard dépréciateur avant de reporter son attention sur son bol de céréales. Kurt fusilla cet imbécile de son regard pâle en se servant une tasse de café.

- Alors ? Ca t'éclates toujours autant de te taper des connards ? ironisa Finn en avalant une nouvelle cuillère de céréales multicolores.

- Va te faire foutre, Finn, cracha Kurt en s'installant sur une chaise voisine.

- C'était qui ?

- Personne.

- Si tu le dis. Qu'en penserait Burt s'il l'apprenait ?

Un rire cristallin s'échappa des lèvres de Kurt qui posa sa tasse pour se rapprocher dangereusement de Finn. Il ancra son regard dans celui de son demi-frère et fronça les sourcils.

- Un seul mot à mon père et je te ruine la vie.

Finn détourna les yeux et plongea sa cuillère dans le bol devant lui.

- T'es bizarre, t'étais pas comme ça avant.

- A bon et comment étais-je ? ironisa Kurt en buvant une gorgée du liquide sombre et brûlant.

- J'sais pas trop. Plus gentil et normal. Tu t'isolais pas et tu nous repoussais pas, avoua Finn en relevant les yeux pour croiser le regard de son frère. Je m'inquiète pour toi et les autres aussi, Kurt.

- Vous n'avez aucune raison pour ça, et puis je ne suis rien pour toi.

Finn voulu protester, mais Kurt avala une dernière gorgée et sortit de la cuisine. Il attrapa son sac de cours dans l'entrée, sa veste et son foulard McQueen accrochés au porte manteaux et partit. Il mit le contact de son 4x4 et prit la route de McKinley.


Lorsque Blaine sortit de sa voiture, il se rendit compte qu'il s'était complètement trompé sur McKinley. Ce lycée n'était pas horrible, c'était tout simplement l'enfer. La pire chose qui pouvait lui arriver.

Il était seulement sur le parking et savait que l'intérieur devait être pire encore. Il balaya les horizons du regard et s'attarda sur un groupe de cheerleaders en uniformes blancs et rouges ridiculement courts, puis sur quelques joueurs de football passant près d'elles en les déshabillant impudiquement du regard, et enfin sur un groupe de losers se dirigeant vers l'entrée. Les footballeurs se retournèrent vers eux et lancèrent une insulte à une jeune chinoise gothique poussant le fauteuil d'un geek à lunettes et pull ignoble. Une cheerleader hispanique cracha quelques mots dans sa langue natale aux joueurs et se dandina vers l'entrée principale sa queue de cheval balançant au rythme de ses pas.

Dieu que Dalton lui manquait déjà !

Blaine réajusta sa sacoche et traversa le parking. Il poussa la lourde porte de verre par où la cheerleader était entrée à peine quelques minutes plus tôt et se retrouva dans un hall aux murs tapissés de casiers métalliques. Il se fraya un chemin à la recherche du bureau du principal situé à quelques couloirs de là.

Il allait atteindre la porte, lorsqu'un jeune homme châtain le bouscula en fuyant un groupe d'adolescentes. Celui-ci lui jeta un regard dédaigneux en reculant et Blaine resta interdit face à la teinte extrêmement pâle de ses iris et observa l'expression du jeune homme changer du tout au tout. Le mépris laissa place à une sincère incompréhension mélangé à une pointe de frayeur.

- Je… je… excuse-moi, balbutia-t-il avant de s'enfuir.

Blaine fronça les sourcils et se retourna vers les trois jeunes filles visiblement aussi perdues que lui. L'une d'entres elles était la chinoise gothique qu'il avait aperçu sur le parking. Elle le dévisagea sans aucune gène et haussa les épaules.

- Sûrement encore un mec qui est passé dans son lit, conclut-elle.

Blaine écarquilla les yeux sans comprendre. La deuxième jeune fille, ridiculement petite et vêtue d'une robe démodée depuis de nombreuses années, se retourna vivement vers l'asiatique et lui donna un violent coup de coudes dans les côtes. Elle réarrangea ensuite sa frange et adressa un sourire éclatant à Blaine. La troisième, une belle métisse aux longs cheveux bruns et bouclés, leva un sourcil en fixant le jeune homme et s'avança vers lui.

- D'où tu connais Kurt ?


Quand Kurt atteignit son casier, il déposa ses livres de la journée et vérifia sa coiffure. Il fut, malheureusement, bien vite encerclé par ses amies. Tina se plaça à sa droite, Rachel à sa gauche et referma violemment son casier. Il se retourna et se retrouva nez-à-nez avec Mercedes.

- Il faut qu'on parle, annonça-t-elle.

Kurt balança sa sacoche sur son épaule et s'échappa de l'étreinte des trois chanteuses. Elles le rattrapèrent bien vite et Mercedes le poussa contre une rangée de casiers. Cette partie du couloir était encore peu fréquentée et elles en profitèrent pour bombarder le châtain de questions et de reproches.

- Non mais t'es malade ! lança Mercedes.

- Pourquoi as-tu décidé de nous lâcher ? T'as pas le droit Kurt, personne ne fait ça à Rachel Berry ! Personne ! Je te l'interdit ! couina Rachel en le menaçant du doigt et en fronçant les sourcils.

- Et tu vas rester avec qui si tu nous laisses ? demanda Tina.

Il essaya une nouvelle fois de se libérer, mais Rachel l'en dissuada du regard.

- Que va dire Mr Schue ? As-tu pensé à nous ? Tu es égoïste Kurt Hummel. La personne la plus lâche et égoïste que je connaisse !

Rachel était visiblement au bord de l'hystérie, habituellement cela l'aurait effrayé, amusé ou pousser à se défendre, mais rien. Kurt ne ressentit pas la moindre petite émotion. Ses amies l'attaquaient en plein milieu du couloir et il ne voulait pas réagir. Il n'en voyait pas l'utilité, cela ne serait qu'une perte de temps. Le châtain avait pris sa décision et cette bande de folles ne le ferait pas changer d'avis. Il en avait assez de faire plaisir aux autres. C'était sa vie et elles n'avaient rien à dire la dessus.

Qu'avaient-elles fait pour lui l'an dernier ? Rien. Au moment où il avait le plus besoin d'amis personne ne l'avait soutenu. Personne ne s'était rendu compte de rien. Kurt frissonna à la pensée de cet horrible souvenir.

Il se reprit bien vite et afficha tout le mépris possible sur ses traits fins.

- Foutez-moi la paix. Je ne veux plus jamais vous revoir, siffla-t-il avant de pousser violemment Rachel et de se dégager.

Kurt se réprima mentalement d'avoir repensé au passé. Il avait fait tellement d'effort pour tout oublier, faire comme si rien ne s'était passé. Il se devait d'être plus fort pour que personne ne découvre la vérité. Jamais. Il ne le supporterait pas, tout était encore trop frais et douloureux dans son esprit.

Sans s'en rendre compte, Kurt percuta quelqu'un dans le couloir. Le coup le sortit brutalement de ses pensées, il afficha une fois de plus son masque de dédain et lança un regard méprisant au jeune homme s'étant trouvé sur son chemin.

Puis soudain, Kurt le reconnut et ses yeux s'écarquillèrent subitement. Il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici, cela ne pouvait pas être possible. Le châtain se rendit alors compte de la présence de Tina, Mercedes et Rachel derrière eux, et s'enfuit en bredouillant de confuses excuses.

Il tourna au coin du couloir et sortit dans la cour par la porte de derrière. Il se dirigea vers une table et se laisse tomber sur le banc à côté. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Kurt se trouvait ridicule, mais il n'y pouvait rien. Le croiser ici, à McKinley, venait de le surprendre et de le déstabiliser.

Petit à petit il reprit le contrôle de ses émotions. Il n'avait rien à craindre. Certes lui le connaissait, mais ce n'était pas réciproque. Blaine ne savait rien de lui, et ce n'était pas là de changer. Kurt avait déjà assez de problèmes sur les bras pour ajouter Blaine Anderson à sa liste de préoccupations.

La cloche sonna et il secoua la tête avant de se diriger vers sa première heure de cours.


Aussitôt la journée terminée, Kurt remonta dans son 4x4 et prit la route du Lima Bean. Il franchit les portes de l'établissement et se dirigea immédiatement vers une table dans le fond où un jeune homme en uniforme sirotait paisiblement sa boisson en pianotant sur une tablette tactile.

- Toi ! siffla Kurt en fusillant l'autre garçon du regard.

- J'ai failli t'attendre.

- Regarde-moi, Sebastian !

Le dénommé Sebastian daigna enfin détourner les yeux de son appareil et invita d'un geste Kurt à s'asseoir face à lui. Il lui tendit un gobelet. Kurt le saisit, but une gorgée avant de lancer un regard noir au jeune homme face à lui.

- Quand comptais-tu me le dire ?

- Te dire quoi ? Que tu es beaucoup trop pâle ou que ton utilisation quotidienne de laque est ridiculement pitoyable ?

- Pour Blaine ! répondit-il d'une voix cassante.

- Ah ça ! Je ne sais pas. Je suppose que j'ai du oublié de te…

- Oublié ? Comment peux-tu oublier quelque chose comme ça, Smythe ? Ton ex est transféré à McKinley et tu oublies simplement de me prévenir ? le coupa Kurt. Imagine s'il fait le rapprochement entre toi et moi ! Ou bien pire encore, entre nous deux et tu sais quoi, la voix du jeune homme se brisa à ces mots.

Sebastian leva les yeux au ciel. Il ne comprenait pas pourquoi il n'était tout simplement pas passé à autre chose comme lui l'avait fait. Certes cela l'avait chamboulé au début, mais la vie avait repris son court. Kurt restait simplement bloqué à la case "horribles souvenirs" et Sebastian commençait sincèrement à en avoir assez.

- Blaine ne sait rien, souffla-t-il. Je te l'ai répété des centaines de fois. Il n'est au courant de rien, ne se doute de rien et ça ne va pas changer.

Attendant une réponse cinglante qui ne vint pas, Sebastian remarque Kurt figé sur place, le regard fixé au loin. Se retournant il aperçu David Karofsky se diriger vers le comptoir. Second haussement de sourcil et deuxième raison prouvant la difficulté pour Kurt à passer à autre chose. Autre histoire, bien qu'étroitement liée, et aucune évolution depuis environ un an.

Sebastian avait bien sûr vu Kurt changer au fil des mois. Il l'avait toujours connu avec cette lueur de peur dans les yeux, mais le Kurt Hummel d'aujourd'hui ne possédait plus une once de vitalité, de joie ou de bonheur. Le châtain survivait depuis cette fameuse soirée. Toutes les choses qui le rendait heureux auparavant n'avaient plus d'effet sur lui. Même le chant, sa plus grande passion, ne lui délivrait plus le sentiment de bien être qu'il éveillait chez lui depuis son plus jeune âge.

Le nouveau Kurt était perpétuellement glacial, fuyant et distant. Il s'était éloigné de ses amis et de sa famille. Avait changé de mode de vie du tout au tout. La petite étincelle de malice, de courage et d'ambition qui brillait habituellement dans ses grands yeux bleues s'était éteinte et ne semblait pas prête à se rallumer pour le moment.

Si Sebastian s'était soucié un minimum de Kurt, il aurait essayé de lui faire retrouver sa joie passée, mais pour être honnête il s'en fichait. Le jeune homme ne signifiait pas grande chose pour lui. Ils ne se connaissaient pas beaucoup et ne cherchaient pas à changer cela. Kurt l'agaçait et l'exaspérait presque continuellement. Ils n'étaient pas ami, juste amants de temps à autre.

- Café pré-entraînement, déclara Sebastian ce qui fit sursauter Kurt. J'ai une commande pour lui. Tu lui apporteras ce soir sous les gradins comme d'habitude.

Le jeune homme attrapa son sac de cours, en sortit un petit sachet et le rangea à l'intérieur de la sacoche de Kurt. Il réajusta ensuite son blazer, attrapa son gobelet et partit sans ajouter un mot.

Quelques instants plus tard, Karofsky sortit lui aussi du coffee shop et Kurt sembla reprendre ses esprits. Il baissa la tête vers sa sacoche le regard vide. Il détestait devoir faire ça.


Note de l'auteur :

Comme promis, me revoici pour une nouvelle fanfiction.

J'ai commencé à écrire cette fiction il y a des mois - mai à en croire mon ordinateur - et j'ai envie retrouvé l'envie de la continuer et de la publier. En fait, c'est la première que j'ai écrite sur Klaine.

J'espère que ce premier chapitre vous aura plu.

N'hésitez pas à me laisser une review avant de quitter la page, ça motive toujours et fait plaisir. Si ça vous intéresse faites un petit tour dans mes autres fictions.

A bientôt pour le second chapitre et merci de votre lecture.