Je vous avais promit de revenir avec une histoire plus longue, elle ne fera que trois chapitres mais c'est tout de même une magnifique histoire. Sachez que moi, même si le dernier Harry Potter sort demain, ce n'est pas pour ça que j'arrêterais de traduire des histoires. Ce n'est pas parce que JK Rowling n'écrit plus sur Harry que nous ne le pouvons pas.
Bonne lecture !
Chapitre 1 : Seule
Les nuages étaient devenus de plus en plus foncés au fil des heures. Le soleil ne brillait plus comme avant. Les gens fronçaient les sourcils, souriaient rarement mais ne riaient jamais. Le jour passait – le matin se mêlant à l'après-midi – et la nuit amplifiait chaque seconde, chaque moment, chaque sentiment éprouvé durant la journée. L'obscurité l'avait avalé entièrement et l'avait masqué dans ce qui était incontestablement un berceuse jouée continuellement dans une clef mineure. Elle était apaisante, bien qu'on ne puisse pas l'entendre tout à fait ; un sentiment qu'il était dur d'éprouver en ces temps troublés. Personne ne pourra jamais l'identifier de toute façon.
La nuit a toujours été une de ses faiblesses. Elle glissait vers la froide et gluante mélancolie qui ne la laissait pas partir. La dépression était une chose étrange et inhabituelle, une chose horrible, désastreuse. Bien qu'il soit épouvantable de ne pas fournir la pitié au pessimiste, tout ça se perdait dans la beauté de la mélancolie. Une fois prit au piège, l'optimiste ne pouvait s'empêcher d'adhérer à son tissu émotionnel : une habituelle et complexe lumière qui l'entourait de toute part.
A ce moment, la lumière d'Hermione n'avait plus rien de tel. Elle avait disparu.
Avec lui.
C'est la nuit qui l'a emporté. La nuit avait apporté la mort. La nuit avait apporté la douleur, qui enveloppait ses épaules raide tel un châle. Elle semblait s'être insinuée sous sa peau, pas un instant disposée à s'en aller. Elle ne la laisserait jamais en paix.
« Je dois y'aller, Hermione. Il a besoin de moi, » dit-il d'un air suppliant.
Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas aider son ami ; c'est juste qu'elle ne voulait pas qu'il la laisse seule.
« S'il te plait n'y va pas, » murmura-t-elle.
Mais il est quand même parti. Malgré ses efforts, malgré sa promesse, il l'a quitté. Il l'a quitté et n'est jamais revenu. Il l'a quitté pour toujours. Cela faisait un an aujourd'hui. Elle commençait juste à comprendre pourquoi elle se sentait si calme et détendue avec lui. Il avait un pouvoir sur elle ; son cœur lui appartenait. Elle ne l'avait jamais remarqué jusqu'à ce qu'il ne revienne pas. Et ne lui rende jamais.
Elle leva les yeux vers le ciel incolore et prit une autre petite gorgée de son café. C'était ici, ici à l'une de ces tables, oû ils se sont assit ensemble une dernière fois. Hermione effaça distraitement le thé inexistant renversé. Elle regarda des yeux imaginaires et rejoua dans sa tête leur dernière conversation encore et encore. Si seulement j'avais dit quelque chose, pensa-t-elle. Quelque chose de différent, quelque chose qui l'aurait arrêté… peut-être serait-il là.
Une larme tomba sur la surface en métal de la table. Elle l'ignora ; elle était probablement encore en train de pleurer. Cela lui arrivé souvent. Elle pleurait pendant des heures mais ne le réalisait que lorsqu'elle n'arrivait plus à respirer. Une autre tomba, et plein d'autres encore.
Le ciel gronda et la terre trembla. A nouveau, elle leva les yeux vers le ciel. Il est vraiment gris, pensa-t-elle. Elle le regarda et secoua la tête, son café oublié. Elle laissa la pluie s'abattre sur elle. Elle glissait doucement sur sa peau, telle une caresse. Elle rejeta sa tête en arrière et ferma ses yeux, souriant presque. Hermione aimait lorsque les nuages étaient en accord avec elle. Les passants la regardaient avec sympathie alors qu'elle dansait sous l'orage. Elle s'en fichait ; elle avait déjà dansé sous d'autres orages avant celui là. La foudre crépita au-dessus d'elle et s'abattit dans l'atmosphère, assourdissante.
L'été n'avait jamais été aussi accablant. Habituellement il était rempli d'amusement, de rire, d'amour. Mais c'est tout ça qu'elle avait perdu. Les larmes et l'angoisse était tout ce qui lui restait. Elle donna un coup de pied par terre et se retrouva couverte de boue. Hermione leva ses mains vers le ciel alors qu'il grondait violement. Son sac sous la table n'a jamais été une seule fois frappée par la pluie cinglante. Elle le découvrit tout à fait soudainement – et au milieu d'un tournoiement – y donna un coup de pied et l'envoya valser dans la rue, son contenu se répandant par terre.
Elle courut après le rouleau alors qu'il dévalait le court d'eau. Le rouleau disparu soudain alors qu'un automobiliste passait en trombe devant elle en l'éclaboussant. Le parchemin se retrouva au coin d'une ruelle sombre. Elle courut plus vite sous la pluie obscure.
« Miss Granger ? » dit un homme à l'air officiel sur le pas de sa porte. Cela faisait presque un mois qu'elle lui avait demandé de ne pas partir.
« Oui, c'est moi. Savez-vous quelque chose sur 'Ronald Weasley' ? » demanda-t-elle avec impatience.
L'homme ne la regarda pas. « Heu, oui. Il est porté disparu. Il a apparemment fait parti d'un groupe de personne qui ont été enlevé, torturé et probablement tué par Lord... heu, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Pronconcer-Le-Nom. Leurs corps, cependant, n'ont pas été retrouvés. Il semble qu'ils aient juste… disparu. »
Hermione le regarda, perplexe. « Qu'est-ce que ça veut dire ? Vous dites qu'il a été tué juste parce que vous n'arrivez pas à le retrouver ? »
L'homme déroula un morceau de parchemin préalablement fermé par un ruban rouge et le lui tendit. « Voici le rapport. Je suis vraiment désolé, » dit-il.
Elle prit le parchemin et le jeta par terre. « Vous ne pouvez pas me dire qu'il est parti ! » hurla-t-elle, confuse. Elle cligna des yeux furieusement, essayant d'empêcher les larmes de couler, mais c'était impossible. Elle avança vers l'homme, les poings serrés. « Vous ne pouvez pas me dire qu'il est parti, » murmura-t-elle avec toute l'énergie qui lui restait. Elle se sentit soudain fatiguée, comme si tout vie l'avait quitté. Elle trembla violement et du s'accrocher à la porte pour ne pas tomber.
L'homme recula, les yeux baissés. « Je suis vraiment désolé, » dit-il à nouveau, doucement. Puis il transplana.
Elle n'allait plus jamais le revoir.
Juste un parchemin. Avec un ruban rouge.
Elle saisit le parchemin par le ruban et la chose la plus étrange arriva : le parchemin glissa du ruban et lentement tomba par terre et se retrouva dans l'eau quelque mètres plus loin. Avec un clignement des yeux, Hermione lutta pour l'atteindre à temps, avant qu'il ne disparaisse dans les égouts.
Hermione cligna des yeux à nouveau. Elle ne l'avait encore jamais ouvert.
Juste un ruban, pensa-t-elle, et la nuit la rattrapa de nouveau.
Les larmes ruisselèrent sur son visage alors qu'elle s'asseyait par terre, la tempête faisant rage au-dessus d'elle. Juste un ruban. Elle retira le ruban et le lia dans ses cheveux avant de se pelotonner sur le trottoir humide.
Le jour oû Ron a été tué fut le jour de la dernière bataille entre le Bien et le Mal. Cela avait été rude et extrêmement difficile. A sa manière, Harry Potter, le garçon qui avait survécu, avait triomphé. Il avait sauvé le monde des sorciers et celui des moldus par la même occasion, mais il avait perdu son meilleur ami. Cela faisait presqu'un an qu'il n'avait pas parlé à Hermione. Il ne pouvait pas l'affronter. Il ne pouvait même plus se regarder en face. Il avait laissé son meilleur ami mourir. Il lui avait demandé son aide ; Ron l'avait rejoint et avait confiance en lui. Il l'avait laissé mourir. Il l'avait en levé à Hermione.
La pluie faisait partie d'Hermione maintenant. Elle était trempée et tremblait violement. Mais pas à cause du froid, à cause de la douleur. Elle ferma les yeux et vit son visage. Elle ferma ses yeux avec force, essayant de le faire disparaître. Elle n'avait pas de ça besoin maintenant. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises et regarda vers le ciel. Mais elle ne vit pas le ciel. A la place, elle vit un visage plein de tâches de tousseur, un homme roux baissa les yeux vers elle.
Elle s'assit rapidement. « Ron ? » murmura-t-elle. Mais elle ferma les yeux. Elle l'imaginait. Il ne pouvait pas être là. Il était mort. Mort, pensa-t-elle.
Des bras musclés l'encerclèrent et défirent le ruban de ses cheveux. « Tout va bien, Mione. Je suis là," dit une voix ressemblant étrangement à celle de Ron.
Mais Hermione ne se laisserait pas berner. Elle s'était souvent laissée emporter par une conversation imaginaire, un rêve ; il la rencontrait toujours à un café, il venait toujours chez elle pour 'boire un café' et il devait toujours repartir pour son travail d'Auror avant d'embrasser sa main.
Cependant, elle accueillait la fantaisie qui la tenait maintenant, si chaude, si près, et si réel. Elle ouvrit les yeux à nouveau. Il était toujours là, mais la regarda différemment.
« Ron ? » murmura-t-elle encore.
« Hermione, » dit-il.
Les yeux d'Hermione s'aggrandirent.
Puis elle tomba en arrière, l'obscurité l'enveloppant rapidement.
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C'était la dernière chose qu'elle se rappelait, avant de se réveiller. Elle sentait le café, et entendait siffler la bouilloire. Sa vision revint lentement. Elle était allongée sur un divan, une lourde couverture reposant sur sa poitrine.
« Ron ? » dit-elle. Bien qu'elle se sente faible, sa voix était forte et se répercuta dans la pièce.
Elle entendit des pas s'approcher d'elle lentement, hésitant. « J'avais peur que tu ne réveilles pas, » dit la voix familière.
Elle s'assit abruptement, aussi vite qu'elle le pu. Peut-être l'espoir et les prières avaient marché après tout. « Ron ? Est-ce que c'est vraiment toi ? » demanda-t-elle presque désespérément.
L'autre personne marche dans la pièce et posa une tasse de café sur la table à côté d'Hermione. « Oui, » dit-il.
Elle ne le regarda pas. Elle respira profondément lorsqu'il s'assit à côté d'elle sur le divan, et tous deux ne dirent rien pendant un moment.
Ron parla le premier. « Hermione, » commenca-t-il. « Je sais que c'est très difficile à comprendre, mais s'il te plait regarde moi. »
Hermione ferma ses yeux et rapidement essuya les larmes qui avait coulé malgré elle. « Je… je ne peux pas, Ron. Je ne peux pas, » murmura-t-elle. « Es-tu vraiment là ? Après tout ce temps ? Je veux dire, ce n'est pas un rêve ou autre chose, n'est-ce pas ?" Elle se tourna vers lui, mais ne pu toujours pas le regarder dans les yeux. « Comment pourrais-je être sûre que tu es… réel ? »
Ron la fixa un moment, contemplatif, puis lui prouva comme il le pouvait. Il glissa ses bras autour de sa taille et l'attira vers lui. Hermione ne pouvait rien faire d'autre que pleurer contre sa poitrine à son contact, et bientôt elle ne fut pas la seule à trembler sous l'émotion. Ils restèrent ainsi un moment, les mains de Ron s'enfouissant de temps en temps dans ses longs cheveux humides, ses mains à elle se fermant lentement pour former deux poings. Elle frappa sa poitrine ; il la serra plus fort contre lui. Elle sanglota et murmura des accusations incohérentes pour l'avoir laisser. Puis il murmura des excuses dans ses cheveux.
« Je suis désolée, ma puce, » dit-il une fois lorsqu'il la su calmée.
Elle le regarda finalement. Son visage était plus pale et fatigué. Ses épaules étaient plus larges, mais elle pouvait sentir qu'il avait maigri. Ses yeux n'étaient plus aussi lumineux et plein de vie qu'ils l'étaient la nuit oû elle l'avait supplié de ne pas partir. Ses cheveux, au contraire, semblaient plus brillants, mais étaient plus longs et tombaient de chaque côté de son visage. « Qu'est-ce qui c'est passé ? » fut la seule chose qu'elle dit.
Il soupira et la serra dans ses bras. Dans ses cheveux, il dit, « J'ai été enlevé. »
« Je le sais ça, Ronald. Tu n'es pas seulement parti, » dit Hermione.
Il respira profondément et continua. « J'ai été enlevé par une bande Mangemorts, avec dix-sept autres personnes. Ils nous ont emmenés par portoloin dans une terre éloignée et nous ont abandonné là. C'était la chose la plus horrible, Hermione. Nous ne savions pas comment nous enfuir, s'il fallait s'attendre à un hiver froid ou pas, s'il y avait des prédateurs… si les Mangemorts allaient revenir. Nous avons travaillé nuit et jour pour trouver une échappatoire.»
« Pourquoi n'avez-vous pas utiliser vos baguettes magiques ? »
« La magie ne marchait, en fait, cela rendait les choses plus terribles encore, » dit-il. « Cela nous as prit une année entière pour rentrer chez nous. Je suppose que tu as pensé que j'étais mort ? » demanda-t-il.
Elle acquiesça, se sentant trop idiote pour dire quoi que ce soit.
« Tu as agi comme ma mère. Elle s'est évanouie, elle aussi, » dit-il en souriant timidement. « Mon père n'a rien trouvé d'autre à dire que 'je pensais que je t'avais perdu, mon fils'. Une fois ma mère réveillée, elle ma prise dans ses bras et n'a pas arrêter de pleurer.»
« Ta pauvre mère ! » dit Hermione. « Est-ce qu'elle va bien ? »
Il sourit. « Ouais, elle n'a presque pas voulu que j'aille vous trouver toi et Harry. »
Hermione regarda ailleurs lorsqu'il mentionna Harry. « Tu as vu Harry ? » demanda-t-elle d'une vois impassible.
Ron secoua la tête. « J'espérais que tu pourrais me dire oû il se trouve. Je suis chez lui mais apparement il a déménagé. »
« Désolé, » dit-elle en se déplaçant légèrement. « Je ne peux pas t'aider. Je n'ai pas parler à Harry depuis plus d'un an. »
Ron la regarde confus. « Mais... je pensais que vous étiez amis, tous les deux ? » demanda-t-il.
Hermione le regarda, prête à pleurer de nouveau. « Je ne pense pas que l'un d'entre nous ait pardonné à l'autre ta disparition, Ron. En fait, non… ce n'est pas vrai. Aucun d'entre nous n'a été capable de nous pardonner… je ne pense pas que nous y serions arriver un jour sans toi, Ron. Autrement, nous serions encore en contact aujourd'hui, » dit-elle. Elle pleurait maintenant ; son cœur avait mal sans ses deux meilleurs amis. Maintenant qu'elle en avait trouvé un et avait admis qu'elle n'avait pas parler à l'autre depuis une année entière, elle était dévastée. Et tout ça parce qu'elle ne pouvait surmonter le fait qu'elle avait laissé l'homme qu'elle aimait glissé entre ses doigts, partir loin d'elle et de Harry. Elle aimait Ron. Lorsqu'il était parti et était apparemment mort, c'était impossible de faire face à Harry. Impossible.
Ron la prit dans ses bras de nouveau. « C'est bon, Mione. Nous le trouverons, je te le promets. Et il y autre chose, aussi, » dit Ron.
Hermione essuya ses yeux et demanda, « Quoi ? »
« J'ai rencontré la fille de mes rêves, Mione, » dit-il, les yeux pétillants. « Et je voudrais que tu la rencontre, toi aussi. Qu'est-ce que tu en penses ? » demanda-t-il en souriant.
Les yeux d'Hermione s'aggrandirent et elle enfouit son visage dans sa poitrine alors qu'elle disait, « J'adorerais. » Elle pleura de nouveau et Ron la tint fermement.
Elle avait vraiment voulu dire 'je t'aime'. Pas maintenant, pas maintenant qu'ils étaient réunis. Elle voulait lui dire la nuit oû ils s'étaient séparés pour toujours.
Tu as attendu trop longtemps, lui dit une voix dans sa tête.
'C'est trop tard', murmura-t-elle à elle-même alors qu'elle rentrait chez elle.
A très bientôt pour le seconde chapitre.
