Titre : Le côté obscur de la seringue

Saison : 2 juste après The Hive

Résumé : Carson retourne dans son passé qui n'est pas très glorieux.

Pairing : McKBeck ultra light

Rating : T pour le sujet abordé

Disclaimer : Nounours est à moi et rien qu'à moi, ainsi que le postérieur de DH.

Bêtalectrice : Rieval, merci, merci encore à toi ô sainte patronne des bêtalectures, des victimes de mouettes lyriques et de l'orthographe qui se fait la malle. On t'aime même si tu sais te faire désirer.

Note: L'idée de cette fic m'est venue alors que je regardait The Hive, il y a donc un certain temps que je bosse sur cette fic. En fait, elle fait suite à deux scènes. La première lorsque Roro est en sevrage forcé et qu'il délire, Carson dit une petite phrase qui a mis mon cerveau en ébullition depuis il arrête plus. La deuxième, lorsque Roro est enfin calmé et que Nounours parle avec Weir, là j'ai tout de suite pensé à VLU en me disant que c'était LA scène pour toute McKBeckeuse.

Donc cette fic est une fic Carsoncentric, avec de l'autoCarsontorture et des attaques de mouettes lyriques et autres moment Titanic. (Pour celle qui se demande ce qu'est un moment Titanic, je leur dirais juste de se souvenir de la scène du dessin au fusain dans la chambre de Rose.)

Note bis : Cette histoire me tiens beaucoup à cœur même si elle n'a rien d'autobiographique. J'ai pris énormément de temps pour l'écrire et même si j'ai eu du mal, je l'aime beaucoup. Je voulais la poster seulement une fois qu'elle aurait été totalement finie (écriture et bêtalecture) mais j'arrive pas à attendre. Je suis une véritable antinomie du mot patience donc ben voilà, je vous livre le début. Et puis comme ça Alphératz aura le début avant de partir en vacance et elle devra se ronger les ongles pendant un mois pour connaître la suite ! (je sais c'est démoniaque comme vengeance du fait qu'elle parte et que du coup nous on peut plus lire ses fics génialissimes. Quoi je fayote ? Ben oui et alors ? J'assume !)

Dédicace: Je tiens à dédier cette fic à tout les fan de McKBeck parce que c'est certainement la seule sur ce couple que j'écrirais. Et je tiens tout particulièrement à dédier cette histoire à VLU, parce que c'est grâce à son blog sur DH que je suis venue dans le monde des fics, qui m'a fait devenir fan des fics, de DH et de SGA en général, le tout à un moment où ça allait pas fort du tout. Donc merci VLU de m'avoir donné, sans le savoir et sans le vouloir, une raison d'arrêter de me morfondre dans mon malheur. Merci !

Voilà, bonne lecture !

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Un balcon, à l'autre bout de la cité, tourné vers le levé du soleil, protégé du vent. Un balcon, son balcon.

Tout le monde avait un balcon ici. Ils étaient plus nombreux que le personnel. Et chacun s'en était approprié un. Lui avait choisi celui-ci.

Pourquoi ? Bonne question.

Peut-être parce qu'il était près d'un transporteur et qu'il pouvait ainsi revenir rapidement à l'infirmerie si on avait besoin de lui. Peut-être parce que c'était là que ses pas l'avaient entraîné après la mission sur Hoff. Peut-être parce que c'était ici, à l'endroit même où il se tenait, qu'il l'avait trouvé une fois, juste après leur arrivée.

Il l'avait observé en pleine contemplation de l'océan. Il s'était avancé vers lui, après quelques instants d'hésitation. Ils avaient échangé quelques mots, des banalités, puis avaient reporté leurs attentions sur l'étendue d'eau. Ils étaient restés ainsi les yeux dans le vague durant de longues minutes, silencieux. Pas l'un de ces silences où règne la gêne, non, plutôt ce silence marquant la complicité et le soulagement d'être encore en vie.

Depuis, chaque fois qu'il avait besoin de réfléchir ou de faire le vide, il venait ici et regardait l'océan. Il se laissait hypnotiser par le va-et-vient des vagues, par leur clapotis lorsqu'elles venaient mourir sur la structure métallique. Le temps s'arrêtait pour quelques instants. Jusqu'à ce que sa radio grésille pour le ramener à la réalité.

Cette réalité qu'il aurait aimé quitter mais dont il ne pouvait se séparer.

Maintenant qu'ils avaient un E2PZ, ils pouvaient retourner sur Terre, il aurait pu en profiter. Il aurait pu laisser derrière lui les Wraiths, les Géniis et autres cauchemars ambulants de la galaxie de Pégase. Il avait failli le faire d'ailleurs, mais quelque chose l'en avait empêché.

Quelque chose ou plutôt quelqu'un… Il ne voulait ou il ne pouvait pas se séparer de lui. Et Carson savait très bien qu'il ne quitterait jamais Atlantis, elle représentait bien trop de chose pour lui

Lui. C'était à cause de lui qu'il était venu se recueillir ici, ce soir. Il était tiré d'affaire, le reste de son équipe aussi. Ils avaient obtenu de précieuses informations sur les Wraiths, récupéré tout le monde en bonne santé… tous sauf Ford.

Etait-il encore en vie comme l'espérait Sheppard ? Il voulait y croire aussi. L'enzyme l'avait rendu plus fort. Grâce à elle, il s'en était peut-être sorti.

L'enzyme, une drogue pire que toutes celles qu'il pouvait connaître, et il en connaissait…

Les mauvais souvenirs remontaient à la surface. Ils dansaient devant ses yeux avec pour toile de fond l'océan…

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L'océan. Il avait retrouvé l'océan en débarquant sur Atlantis.

Combien d'années avaient passé sans qu'il ne voit la mer ? Dix ? Quinze ? Vingt ans ? Oui, c'étaitça, presque vingt ans.

Vingt ans qu'il avait quitté son île, son village, ses falaises…

Devant ses yeux, ce n'était plus l'océan d'Atlantica mais l'océan Atlantique qui s'étendait à perte de vue

Il pouvait sentir le vent glacial et chargé humidité lui fouetter le visage. Ce vent qui ne dormait jamais et qui emportait les voix des passants. Si on tendait l'oreille, on pouvait l'entendre raconter les vieilles légendes celtes.

Il pouvait entendre les cris des mouettes et ceux des marins revenant d'une dure journée de labeur.

La bande son de son enfance envahissait son esprit.

Il y replongeait avec nostalgie.

S'il tournait la tête, il pouvait voir un petit garçon aux cheveux bruns, assis au bord de la route regardant une bande d'enfants de son âge jouer au foot sur la plage.

Il savait à quoi rêvait ce petit garçon.

Il voulait les rejoindre, faire partie de leur groupe. Partager leurs jeux, leurs éclats de rire, leurs joies, leurs peines. Lui aussi voulait s'amuser …

Il voulait être un petit garçon normal, d'une famille normale, avec une mère, un père et un ou deux petits frères. Mais il n'était pas comme ça. Il n'avait qu'une mère qui le couvait trop, qui l'aimait trop et qu'il ne pouvait s'empêcher d'adorer. Il était le fils à maman, comme l'appelaient ses camarades de classe. Toujours dans ses jupes. Il ne connaissait pas son père. Il était parti avant même sa venue au monde. Il ne voulait pas s'encombrer d'un enfant. Il avait voulu rester « un homme libre ». Enfin…c'est ce que lui avait dit sa mère …

Sa mère, son monde jusqu'à son entrée au collège. Uig était un village bien trop petit pour abriter un collège, il avait dû aller à Portree à une trentaine de km. Le trajet se faisait en bus, il en profitait pour rêvasser, se ressassant les vielles histoires que lui racontait sa grand-mère quand il était petit.

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Le petit garçon avait grandi… seul, parcourant la campagne environnante, à la recherche de preuves étayant la véracité de ses histoires préférées.

Combien d'après-midi avait-il passé à examiner chaque recoin, chaque pierre, chaque ruine en espérant trouver un signe que les légendes n'en étaient pas ? Un jour, il devait avoir dix ans, alors qu'il étudiait l'une des nombreuses falaises des environs, il était tombé sur un rocher où était gravée une phrase en gaélique, qu'on pouvait traduire par « que celui qui s'est joué de moi soit maudit pour l'éternité » C'était pour lui la preuve qu'il cherchait depuis tant d'années. Il se souvenait de l'histoire de Vanora, (1) la préférée de sa mère.

Vanora était une jeune fille, très belle comme dans tous les contes, amoureuse d'un des fils du clan McLeod, les protecteurs de l'île. (2) Le sentiment n'était pas réciproque, mais le jeune homme l'avait courtisée, séduite et abandonnée après avoir eu ce qu'il désirait. La pauvre jeune fille avait été trompée et s'était jetée du haut d'une falaise après avoir gravé une malédiction dans une pierre. Cette pierre, le petit Carson était persuadé de l'avoir trouvée. Il était rentré chez lui, excité comme jamais. Il avait tout raconté à sa mère qui avait brisé tous ses espoirs en lui relatant la réelle origine de la phrase gravée : un adolescent un peu trop romantique qui avait voulu impressionner sa petite amie.

Ce jour-là, ses rêves s'étaient brisés.

Il s'était réfugié dans les études et s'était découvert une passion pour la biologie. Le fonctionnement du corps humain était un mystère d'un autre genre mais qu'il pouvait comprendre sans crainte d'être déçu. Il devint incollable, ses connaissances dépassant rapidement celles de ses professeurs. Il avait trouvé sa voie, il deviendrait médecin…

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Une main se posa sur son épaule, le ramenant dans le présent. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir à qui elle appartenait, il la connaissait bien et elle le connaissait parfaitement elle aussi. Elle avait tant de fois caressé tout son corps qu'elle pouvait en redessiner chaque parcelle avec une étonnante exactitude. Beaucoup ignoraient les talents de dessinateur du propriétaire de cette main, pourtant son coup de crayon gagnait à être connu. Depuis leur arrivée sur Atlantis, il avait beaucoup dessiné, au fusain principalement, se refusant à mettre en couleur, il préférait garder un style minimaliste. Il devait avoir une centaine d'esquissesmaintenant. Si Elisabeth venait à tomber dessus, il était sur qu'elle proposerait de les exposer dans une des salles de la cité, le mess sans aucun doute. Carson priait pour que ce ne soit jamais le cas, il s'était réveillé plus d'une fois, après une nuit épuisante, en sentant le regard perçant du dessinateur posé sur lui.

La main quitta son épaule pour venir se poser sur la rambarde en métal. L'homme s'y appuya, le visage tourné vers celui de son compagnon. Ses yeux étaient bleus eux aussi, pas aussi électriques que ceux de Carson mais le médecin s'y perdait régulièrement.

Rodney souriait.

Le côté gauche de sa bouche montait un peu plus haut que son côté droit, comme d'habitude. Le médecin en Carson ne put s'empêcher de penser qu'il devrait peut-être faire quelque chose pour le muscle risorius de son ami, un jour, à l'occasion. Non pas que cette charmante petite caractéristique le gêna plus que ça, mais il ne pouvait s'empêcher de réagir en professionnel de la médecine.

La médecine, sa passion, sa vie…

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Carson se revit dans sa petite chambre d'étudiant. Elle n'avait rien d'extraordinaire, une planche sur deux tréteaux servant de bureau, un lit inconfortable et une table de nuit, le strict minimum. Il ne l'avait pas personnalisée. Alors que certain de ces camarades avaient recouvert les murs de postersen tout genre, il n'avait même pas mis une simple photo de sa mère.

Il ne se sentait pas chez lui dans cette chambre.

Après sa deuxième semaine, il était persuadé qu'il n'arriverait jamais à finir son année, c'est pourquoi il n'avait fait aucun effort sur la décoration.

Les cours qu'il suivait étaient durs, bien plus intenses qu'il ne l'avait cru. Il avait un excellent niveau en biologie avant d'arriver à l'université mais les cours de médecine étaient d'un niveau bien supérieur, il avait commencé à perdre le fil à peine une semaine après le début de l'année. Il ne comprenait strictement rien à certaine matière comme la chimie organique ou la biochimie. Il aimait plus que tout la biologie pure mais la chimie avait toujours été sa bête noire au lycée.

Il n'était pas rare qu'il travaille jusqu'à deux heures du matin pour se lever à six. Il en oubliait de dormir, faisant régulièrement des nuits blanches pour rattraper son retard. Les repas aussi passaient souvent aux oubliettes, pour profiter au maximum de la bibliothèque. Il passait tout son temps dans ses livres. C'était un miracle qu'il ait réussi à se lier d'amitié avec un camarade de promotion. Le fait que cesoit son voisin avait facilité les choses, quoique que leur première rencontre se soit faîte dans des conditions plutôt houleuses.

Le premier semestre touchait à sa fin, dans moins d'un mois, il devrait plancher sur ses partiels et il ne se croyait pas prêt. Il travaillait, comme à son habitude, lorsqu'il entendit son voisin rentrer chez lui, sans discrétion et accompagné. Les bruits ne se calmèrent pas, au contraire, ils s'amplifièrent, la conquête du soir devait certainement être soprano à l'opéra de Londres pour avoir autant de souffle et de voix. Carson était habitué à ce genre de tapage nocturne, il y avait droit tous les soirs. Son voisin était un représentant typique de l'étudiant en médecine. Carson ne l'avait jamais vu dans l'amphithéâtre, ni à la bibliothèque, d'ailleurs. En revanche, il le croisait toutes les semaines au bureau des polycopiés afin de récupérer les cours qu'il avait manqués. Charles, c'était ainsi qu'il s'appelait, passait la plupart de son temps à faire la fête et à profiter de sa jeunesse avec les filles du coin et ce soir-là, il en faisait bénéficier Carson. L'Ecossaisne s'était jamais plaint, il ne lui avait fait aucune réflexion, il ne voulait pas se créer d'ennui, mais cette nuit-là, il perdit patienceet alla tambouriner à la porte de son voisin.

C'est ainsi qu'il parla pour la première fois plus de cinq minutes avec l'un de ses camarades de promotion. Charles ouvrit la porte au bout de quelques instants sur un Carson qui avait perdu son sang-froid. Après un bref échange haut en couleur, l'Ecossais était retourné dans sa chambre, il ne pensait pas revoir son voisin de sitôt.

Il se trompait.

Le lendemain, Carson le trouva sur le pas de sa porte. Le jeune homme venait s'excuser pour le dérangement et pour faire connaissance. Il avait découvert que la chambre adjacente à la sienne n'était pas vide… après presque six mois, il était temps. Cette petite plaisanterie permit de détendre l'atmosphère. Charles informa alors Carson qu'une fête aurait lieu le soir même dans un pub à côté de la résidence universitaire. Il lui demanda s'il voulait venir. L'Ecossais refusa, il voulait travailler, comme toujours. Son camarade essaya de lui faire changer d'avis pendant presque une demi-heure, sans résultat. Il finit par capituler, et lui proposa alors d'aller boire un verre dans l'après-midi. Carson n'osa pas refuser, même si les cours étaient sa priorité, il avait conscience qu'il avait besoin d'un minimum de vie sociale.

Ils se retrouvèrent donc au pub qui faisait face à leur bâtiment. Ils parlèrent de tout et de rien, mais Carson ne put s'empêcher de dériver sur les examens qui approchaient trop vite à son goût. Il fit part de ses craintes de ne pas les réussir à celui qui se rapprochait le plus d'un ami pour lui à cet instant. L'ami en question lui offrit son aide pour calmer son stress et passer ses partiels sans craquer. L'aide consistait en de petites pilules censées vous booster en période d'examens. Il était de notoriété publique que de nombreux étudiants en consommaient durant leurs études et Carson s'était promis de ne jamais en faire usage, c'est pourquoi, il refusa.

Les jours, les semaines et les mois passèrent. Carson passa ses examens dans un état d'anxiété et de fatigue impressionnantqui ne le quitta plus. Il était toujours concentré sur ses études et travaillait toujours comme un fou mais il sortait de temps en temps avec Charles et sa copine du moment.

Le deuxième semestre passa plus vite et il vit revenir la période des partiels alors qu'il croyait à peine en sortir. Son stress redoubla tout comme ses insomnies et sa perte d'appétit. Il n'y arrivait plus. A une semaine des épreuves, il se résigna à accepter l'aide que Charles lui avait proposéequelques mois plus tôt et qu'il réitérait régulièrement.

TBC…

J'espère que ce début vous a plut. Rieval a aimé donc c'est que ça doit pas être mal…(la fille jamais contente de ce qu'elle écrit)

La suite est déjà écrite et la relecture est fini, donc la suite très prochainement.

1 Prénom celte d'Ecosse signifiant vague blanche

2 véridique. Les McLeod ont vécu sur l'île de Skye pendant des siècles dans le château de Dunvengan qui a servi de décor pour le film Hilghlander.