Stiles était en train de se demander ce qu'il pouvait bien faire ici. Ce n'était pas le genre d'endroit qu'il avait l'habitude de fréquenter. Il regardait en direction de la piste de danse où se trémoussait Danny, il avait accepté de le suivre pour lui faire oublier son chagrin d'amour. Au départ ils devaient être accompagnés de Scott qui avait annulé leur sortie pour aller rejoindre Alisson. Stiles, au début, avait refusé l'invitation, il devait voir Derek mais celui-ci lui avait dit qu'il était en déplacement tout le week-end.
L'hyperactif riait intérieurement, jamais il n'aurait crû avoir autant de succès avec la gent masculine. C'est vrai qu'il n'avait jamais pu tester son pouvoir de séduction parce que la plupart du temps, lorsqu'il sortait, il était soit accompagné de Scott soit de Derek. Celui-ci ne le lâchait pas d'une semelle, il était si protecteur et jaloux qu'il n'osait jamais le contredire. Mais Stiles avait pu également découvrir une autre facette de l'alpha, il était doux, tactile qu'ils soient en privé ou en public. Au tout début de leur relation, le côté tendre de Derek en avait surpris plus d'un, mais la meute s'était vite habituée aux gestes tendres du loup envers son compagnon. Il voulait par ces gestes montrer que Stiles lui appartenait et c'est justement le sentiment qu'il ressentait il lui appartenait corps et âme.
Stiles sortit de ses pensées lorsque le barman lui tendit un verre en lui disant que c'était un cadeau de la part d'un des gars qu'il avait déjà repoussé en début de soirée. Il n'accepta pas le verre, il ne voulait pas que le pot de colle se fasse des idées en pansant qu'il était intéressé.
Le gars était vraiment insistant, il ne comprenait pas un « non ». Il venait de s'approcher de l'adolescent et lui agrippa le bras, il voulut se dégager de l'emprise de cet homme mais parvient pas.
C'est à ce moment précis qu'arriva Derek, il fit reculer le mec et se tourna vers son compagnon, qui souffla de soulagement, et l'embarqua sur son épaule comme un vulgaire sac à patates.
- Derek, pose-moi à terre. Arrête de jouer à l'homme des cavernes, ce n'est vraiment pas sexy.
Le loup ne l'écoutait pas, il ouvrit la portière et y déposa Stiles. Il s'installa au volant et démarra, le chemin jusqu'à la maison Hale se fit en silence. L'adolescent râlait sur Derek et celui-ci bouillonnait intérieurement, il était dans une rage folle, il tenait le volant si fort que les jointures de ses doigts devinrent blanches.
Ils arrivèrent enfin, Stiles sortit de la voiture en claquant la porte en ayant toujours Derek sur ses talons. Il voulut discuter de la scène de la boîte mais Derek ne lui laissa pas le temps d'en placer une. Il le conduisit jusqu'à sa chambre où il jeta violemment Stiles sur le lit. Derek était dans une colère noire et l'exprima à voix haute.
- Tu me dégoutes Stiles, j'ai à peine le dos tourné que tu sors et drague le premier venu.
Les mots qu'il prononça, lui brisèrent le cœur, comment il pouvait penser ça de lui.
- Derek mais qu'est-ce que tu racontes, laisse moi t'expliquer …
- Je ne veux pas t'entendre. Alors comme ça, je ne te suffis pas, tu vas voir ailleurs pour qu'on te baise, si c'est ça, il suffisait de demander.
Il commença à déshabiller frénétiquement et sans douceur son compagnon, une rage sourde envahissait le regard de Derek, cet homme n'était pas celui qu'il aimait, la personne qui lui faisait face n'était plus elle-même, son regard n'avait plus rien d'humain. Il avait face à lui une bête, ça le frappa immédiatement c'était les yeux d'un loup. Stiles en trembla, il ne voulait pas que ça se passe comme ça.
- Derek, je t'en prie, arrête-toi.
Derek commença à se déshabiller et ils se retrouvèrent tous les deux nus, l'alpha se plaça au dessus de l'adolescent et lui écarta les jambes, Stiles essaya de les tenir serrer mais il était moins fort que le loup, il ne pouvait rien y faire.
-Tu n'as pas besoin de baisers ni de caresses avant de commencer, n'est-ce pas ? C'est juste histoire de tirer un coup.
Derek s'enfonça violemment en Stiles sans se soucier de son compagnon.
- Argh, Tu me fais mal. Aïe ! Arrête !
- Tout est de ta faute, tu l'as cherché.
Stiles ne ressentait plus que de la douleur, il n'avait jamais connu une telle souffrance, il avait l'impression d'étouffer. Son amant continuait ses coups de rein sans se rendre compte de ce qu'il faisait endurer à son jeune amant.
- Derek, s'il te plait…
Stiles n'en pouvait plus, tout ceci n'était que barbarie, aucuns sentiments juste cette soif à assouvir. Son corps le faisait tellement souffrir mais c'est son cœur qui souffrait le plus; la personne qui comptait le plus pour lui, n'avait aucune confiance en lui, en leur amour. C'était donc ça, avoir le cœur brisé ?
Stiles cria le nom de son compagnon, sous un énième coup de rein et Derek sortit enfin de sa transe, il regarda son amant et put déceler dans son regard toute la douleur, la peine et la peur qu'il lui inspirait. Les bras de l'adolescent tombèrent le long de son corps et il s'évanouit, ses larmes trop longtemps continues, coulèrent le long de ses joues.
Derek paniqua, les battements du cœur se son amant étaient si tenus qu'il avait du mal à les entendre.
- Stiles, réveille-toi, je t'en prie, bébé, ouvre les yeux.
Il regarda le corps de Stiles, il vit du sang qui coulait le long de ses jambes, des griffures et des marques de dents sur tout son corps. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Comment avait-il pu faire cela à son amant, le seul qui lui faisait confiance, qui l'avait aidé, soutenu et surtout aimé. Derek habilla Stiles comme il le put et l'emmena à l'hôpital. Il arriva aux urgences et tomba sur la mère de Scott qui lui demande ce qui s'était passé. L'alpha n'arrivait plus à parler, des urgentistes déposèrent Stiles sur un brancard pour l'emmener soigner ses blessures. Mélissa appela le père de Stiles, quand celui-ci arriva, il était extrêmement nerveux. Il vit Derek, lui demanda la raison pour laquelle Stiles était à l'hôpital mais celui-ci ne répondit pas, il avait les yeux dans le vague.
Un médecin arriva et discuta avec le shérif des blessures dont souffrait son fils. Ne pouvant en entendre davantage, il sortit de la chambre furieux à la recherche de Derek et dès qu'il le trouva, lui asséna un coup de poing, il ne s'en formalisa pas, il le méritait.
-Comment as-tu pu lui faire ça ? Tu n'es qu'un monstre de la pire espèce, jamais je n'aurais dû t'autoriser à approcher mon fils. Plus jamais, tu ne t'approcheras de lui, je veux que tu partes avant que je ne te tue de mes propres mains.
Derek resta planté là sans bouger, il avait l'impression de rêver, aucunes paroles n'arrivaient à l'atteindre. Son cerveau s'était mis en mode pause, comme si tout ce qui l'entourait était dans le brouillard. Plus rien ne comptait. Scott arriva avec Alisson et Danny, celui-ci avait reçu un coup de téléphone de sa mère lui disant de vite venir à l'hôpital.
La première chose qu'il vit, fût le shérif essayant de frapper l'alpha, il décida donc de s'interposer avant qu'un des deux ne soit vraiment blessé et en l'occurrence le père de Stiles.
Le jeune loup ne comprenait rien à la situation et demanda des explications à sa mère, celle-ci lui montra la chambre de son meilleur ami et la suivit en laissant Danny, qui avait insisté pour l'accompagner, dehors en compagnie de sa petite amie. Tandis que sa mère lui expliqua comme elle le put, la raison pour laquelle Stiles se trouvait dans un lit d'hôpital et pourquoi le shérif était si en colère.
La salle d'attente était si silencieuse, Danny regardait Derek, il avait assisté à la scène qui s'était déroulée plus tôt dans la boîte entre Derek et Stiles. Au début il pensait que ce n'était qu'une dispute d'amoureux, il avait même trouvé la scène assez amusante et sexy, voir son ami se faire embarquer par son sexy petit ami avait quelque chose de dangereusement érotique. Il avait imaginé des retrouvailles hautes en couleurs mais il avait appris par la suite que Stiles était à l'hôpital. Danny regardait donc l'alpha, celui-ci avait l'air perdu et tellement triste, il y avait autre chose qu'il n'arrivait pas à déceler peut-être de la honte. Oui c'était ça de la honte et de la culpabilité. Il s'approcha donc de lui et passa une main rassurante sur son épaule.
Derek reprit vie et laissa couler ses larmes, la culpabilité le broyait littéralement, il avait l'impression de suffoquer. Il répétait, sans cesse, la même litanie.
- Je suis tellement désolé, je ne voulais pas que ça arrive, ma jalousie m'a complètement aveuglée et j'ai fait du mal à la seule personne que j'aime.
Danny tentait tant bien que mal de le réconforter mais en vain.
- Pourquoi es-tu si gentil avec moi ? J'ai blessé un de tes meilleurs amis, Pourquoi ?
- Parce qu'on m'a toujours appris à ne pas frapper un homme qui est déjà à terre.
Danny pensait peut-être ce qu'il disait mais ce n'était pas le cas de Scott.
