Par temps d'orage

Bonjour tout le monde, aujourd'hui je vous poste un court texte que j'ai écrit il n'y a pas longtemps. D'autres de la sorte devraient arrivés avec le temps. En attendant j'espère que vous aimerez celui là ou que du moins vous me ferez part de vos remarques !

Par temps d'orage.

L'air est lourd, irrespirable. La température est presque insupportable pour moi qui suis en froid avec la chaleur. Assise au bord du lac, j'attends que vienne l'orage.

Sirius est avec moi, ce merveilleux garçon dont j'ai longtemps été éprise et pour lequel j'ai beaucoup souffert. C'était tellement douloureux d'essayer de vivre avec la certitude qu'il ne partageait pas mes sentiments ! Heureusement à présent c'est terminé. A force de raison j'ai fini par étouffer les élans de mon cœur et en cet instant je suis parfaitement sereine à côté de lui, à côté de se coureur dont j'ai fait un ami, un simple ami.

Le vent se lève, je souris. Quel bonheur que la caresse de cet air frais sur ma peau, je me sens revivre. Je me débarrasse de la langueur qui m'est habituelle lors des chaudes journées. A chaque brise j'inspire profondément. Lorsque le vent se fait plus violent, et que j'ai l'impression qu'il murmure au creux de mon oreille quelque secret d'immortalité, je sens que la vie est totalement revenue en moi. Avec elle, mon dynamisme habituel est de retour. Je regarde Sirius, ravie. En l'observant réagir de la même façon que moi, je réalise que je dois avoir un air terriblement enfantin. Ai-je moi aussi les yeux qui brillent ? On rit, amusés par notre comportement, et sûrement aussi parce que la météo nous agite.

Il se met à pleuvoir, d'abord de petites gouttes espacées puis une pluie plus dense. L'eau est fraiche sur ma peau bouillante qui a bronzé durant la journée. Je suis bien. L'idée de rentrer m'abriter ne m'effleure même pas, je m'allonge dans l'herbe, Sirius en fait autant. Sa main frôle accidentellement la mienne, et pour conséquence nous nous regardons les yeux dans les yeux. Un grondement sourd se fait entendre au loin.

A ce bruit, mon cœur se serre. Inconsciemment je me rapproche de Sirius et je finis par me retrouver tout contre lui. Un éclair déchire le ciel puis le premier coup de tonnerre se fait entendre. Mon cœur s'affole. Celui de Sirius aussi, je le sens contre ma poitrine. Je ne me sens plus du tout puérile, et lui ne rit plus. L'atmosphère de fin du monde autours de nous nous rapproche, et avant d'avoir réfléchi à ce qu'il nous arrivait, nos langues se retrouvent pour un baiser passionné. Nos jambes s'enlacent, nos mains s'attardent sur chaque partie du corps de l'autre. Nous nous rattachons l'un à l'autre comme si nous étions condamnés, et que nous échangions notre dernière étreinte, faisant ainsi nos adieux à la vie. Je ne pense plus à rien, totalement emportée par ce sentiment extraordinaire, je m'accroche à lui comme si ma survie en dépendait.

Puis les coups de tonnerre s'éloignent, le vent se calme, la pluie cesse. Mon cœur reprend un rythme régulier. On s'éloigne l'un de l'autre. Le temps pour nous de réaliser et de nous calmer, l'orage est terminé. Alors je me lève, je m'éloigne.

-Tu vas où ?

-Finir un devoir.

Après la tempête des émotions et des sens, le calme est revenu. Ma raison l'emporte de nouveau, ce qui ne veut pas dire que je regrette ce moment passé. Au fond, je sais que la part de moi encore éprise de Sirius n'attendait que cela, et qu'alors que je la pensais disparue elle s'est manifestée. Je ne l'avais pas encore totalement étouffée. Mais maintenant, maintenant c'est fait. Comment aurai-je pu retrouver mon self-control le cas échéant ? Pourquoi ne serais-je pas en pleurs sachant que Sirius en embrassera une autre d'ici demain ? Je ne l'aime donc plus, c'est enfin fini. A moins que...

Pour le savoir, il ne me reste plus qu'à attendre l'orage.