Hello !
Voici une petite histoire qui me trottait dans la tête depuis que j'ai crée Kayhlan sur DAI. Je ne sais pas combien de personnes lisent des fictions sur DAI en français mais si ça peut faire plaisir à quelques personnes de la lire autant la poster ici. Ce chapitre se situe juste après la destruction de Darse.
Kayhlan Trevelyan est donc une voleuse qui a un (gros) faible pour son maître espion (je trouve intéressant l'idée de voir l'inquisiteur avec Léliana surtout si elle n'a pas été romancé dans DAO.) et en même temps qui doit apprendre à devenir un leader pour l'inquisition. Peut-être qu'il y aura des flashback ou des chapitres qui ne suivront pas l'histoire débutée ici, je sais pas encore. Je vais vraiment écrire au feeling mais ce sera toujours avec Kayhlan comme inquisitrice. Ce chapitre est une introduction et sera donc plus court que la suite en théorie donc pas d'inquiétude.
En espérant que ça vous plaise,
Bonne lecture !
Evidemment tout le mérite concernant les personnages et l'univers revient à BioWare.
Chapitre 1 :
Elle avançait depuis ce qui lui semblait être des heures, de longues heures dans ce froid. La jeune voleuse était transie, tout son corps lui faisait mal. Elle n'avait pas conscience du temps qui s'écoulait ni même de l'environnement qui l'entourait. Il n'y avait qu'elle et la morsure du blizzard. Kayhlan se disait qu'elle pourrait juste se laisser tomber au sol, abandonner cette lutte insensée – simplement se reposer un peu. Non ! La messagère secoua la tête, pas encore, elle devait essayer de retrouver les autres.
Ils avaient besoin d'elle, comptaient sur leur héraut, ou était-ce l'inverse ? Ses amis. Elle esquissa un sourire malgré le froid qui rendait son visage de glace. Ses lèvres gercées brûlaient. Mais la messagère d'Andrasté, ou quelque soit le nom qu'on lui donnait en ce jour, souriait à l'étendue blanche. Jamais, elle n'aurait pensé qu'une troupe comme la leur aurait pu devenir si soudée. Ils sont tous si différents mais pourtant ils sont devenus une famille unie malgré les coups de gueule ou les piques, tous se sentaient responsables des autres – liés par un but commun.
Une vraie famille bien que plus que celle de la jeune voleuse. Son père l'avait toujours soutenu ou tout du moins c'était ce qu'elle aimait penser. Il était fier d'elle lorsqu'elle portait les armoiries de la famille Trevelyan, il le lui avait toujours fait savoir. Mais en grandissant, Kayhlan avait bien vite compris que quelque chose n'allait pas avec elle et une fois que sa mère – enfin la femme qu'elle pensait être sa mère – lui avait tout dit, sa vision de la famille avait drastiquement changé. En effet, Kayhlan Trevelyan n'est qu'une bâtarde, une erreur venue au monde alors que personne ne la désirait. Une Trevelyan née d'une mère qui l'avait abandonnée à la naissance.
On lui avait raconté que son père avait refusé de laisser sa fille – aussi bâtarde soit-elle – à la rue sans défense et qui l'avait donc recueilli et décidé d'élever parmi ses autres enfants et tout cela au grand déplaisir de dame Trevelyan qui aurait préféré la voir disparaître. Kayhlan n'avait jamais osé poser des questions sur sa mère maternelle de peur que ce soit mal vu ou qu'elle soit rejetée par dame Trevelyan qui tolérait l'erreur avec difficulté mais la tolérait quand même.
Celle-ci voyait la naissance de la voleuse comme une humiliation de la part de son mari mais aussi comme une menace pour l'avenir de ses trois autres enfants – Aelia, Nathan et Garret. Kayhlan se trouvait entre les eux à une année d'intervalle avec Aelia et son jumeau Nathan. Son demi-frère étant donc l'hériter de la maison Trevelyan, ce qui arrangeait fortement les deux sœurs qui s'entendaient plutôt bien. D'ailleurs, celle-ci lui manquait terriblement contrairement à sa relation avec Garret basée sur la rivalité à tous les plans, avec Aelia elles étaient très proches.
Son père l'avait envoyé au conclave en tant que représentante de la maison Trevelyan ce qui avait causé quelques problèmes au sein de la famille – Garrett et sa belle-mère n'étaient pas ravis de la nouvelle. Les Trevelyan et les nobles s'étaient empressés d'approuver ce choix, en tant que noble elle représenterait ceux-ci tout en étant « remplaçable » puisqu'elle n'était pas l'héritière de sa maison. Kayhlan avait vu cela comme un signe de confiance de la part du chef de clan même si elle n'avait pu s'empêcher de demander pourquoi.
Il avait simplement souri et sa main forte calleuse avait serré son épaule. « J'ai confiance en toi, ma fille. » avait-il dit d'un ton solennel. Celle-ci avait senti son cœur s'emplir de fierté même si au fond d'elle-même, elle savait qu'elle serait toujours le second choix et que jamais son père ne risquerait d'envoyer les jumeaux ou Garret. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pensé à son père et à ses amis d'Ostwick. Après ce qu'il s'était passé, la jeune femme elle aurait aimé connaître la réaction de son père, comment les Trevelyan réagissait à la nouvelle de la messagère d'Andrasté.
Jusqu'à présent, Joséphine s'était contenté de lui demander si elle pouvait demander du soutien à sa famille, Kayhlan avait balbutié quelques petits soucis de communication entre elle et sa famille. Heureusement, l'ambassadrice en était restée là elle et n'avait pas insisté outre mesure. Maintenant que Kay se sentait doucement glisser vers l'inconscience il était simple de regretter de ne pas avoir pris contact avec sa famille. Aelia ne méritait pas cela.
Elle allait mourir au milieu de ce champ de neige, c'était là une évidence terrifiante et réconfortante pour elle qui n'en pouvait tout simplement plus de la douleur. L'espoir la quittait peu à peu surtout quand elle constatait que les feux de camps qui croisaient son chemin étaient froids, pas une braise… Elle soupira se forçant à avancer encore, encore quelques pas. Et puis là, Kaylhan se pencha pour découvrir des braises encore chaudes, un regain d'énergie lui permis de poursuivre sa route. Ils ne devaient pas être loin.
Kayhlan s'accrochait à cette pensée. Mais ses forces l'abandonnèrent subitement en apercevant des lueurs au loin. Elle voulut crier mais aucun son ne sortit, elle n'en avait tout simplement plus la force. La voleuse s'écroula épuisée et vaincue. Voilà donc comment se terminait l'histoire de la fameuse messagère d'Andrasté, plutôt pathétique non ? Gisant là frigorifiée dans la neige en attente d'un miracle qu'elle se surprenait encore à espérer. Au moins, la douleur disparaissait progressivement à mesure que son corps s'engourdissait, Kay ferma les yeux quand …
« C'est elle ! Elle est ici ! Vite ! » hurla une voix d'homme.
« Merci créateur ! » se joignit une voix de femme cette fois-ci qui se rapprochait.
Kayhlan reconnaissait ces voix, elle les connaissait bien. Elle eut un petit sourire mais ne parvenait pas à former des mots ou encore moins à tisser des liens entre les voix, les formes floues, c'était juste trop compliqué alors ses paupières se fermèrent à nouveau. Avant de perdre connaissance, la voleuse se sentit soulevée dans les airs, puis elle reposait dans les bras de quelqu'un, Cullen peut-être.
Quand elle reprit conscience, Kayhlan était allongée sur un lit de camp, d'abord elle prit doucement connaissance de l'environnement dans lequel elle se trouvait. Manifestement, je ne suis pas encore morte, se dit-elle en son fort intérieur, ou alors il fait plutôt froid quand on est mort ce qui serait plutôt logique humm Trevelyan ne fait pas d'humour... Son corps lui semblait moins engourdi, elle remua légèrement les mains puis les jambes histoire de s'assurer que tout fonctionnait convenablement. Un soupir de soulagement lui échappa. Finalement, la voleuse ouvrit les yeux pour rencontrer le visage chaleureux de mère Gisèle.
« Doucement mon enfant, ton corps est encore très faible. »
Elle grimaça quand ses côtes se rangèrent du côté de la mère de la Chantrie, elles lui rappelèrent surtout sa mauvaise chute, quelle allure devait-elle avoir pour que mère Gisèle soit à ce point maternelle avec elle. Néanmoins, Kayhlan obéit et resta allongée. Mais la dispute qui se jouait devant sa tente eut raison d'elle, elle laissa échapper un léger gémissement en cherchant à se redresser sous le regard sévère de la mère.
« Messagère… »
Kayhlan l'ignora et se redressa complètement dans le lit. Elle regarda impuissante ses conseillers et amis se disputer. Ils ne remarquèrent même pas qu'elle s'était réveillée.
« Ça dure depuis des heures… ils ont besoin de moi. » soupira-t-elle, en tentant de se lever cette fois-ci. Mère Gisèle ne l'entendait pas de cette oreille et posa sa main sur son épaule doucement mais avec fermeté pour l'en empêcher, un sourire triste sur les lèvres.
« Tu leur a donné ce luxe. Tu nous as tous sauvé en te sacrifiant. » La brune fronça sourcils incertaine.
« Je ne suis pas morte. »
« Non mais les citoyens savent ce qu'ils ont vu. Leur protectrice s'interposer, les sauver puis tomber. Et puis, tu es réapparue alors que tous pensait que la messagère d'Andrasté n'était plus. Tu leur as donné l'espoir. »
Kayhlan secoua la tête. Cette histoire devenait bien trop compliqué pour elle qui aimait les choses simples. Elle reporta son attention sur ses conseillers avant de lever les yeux vers mère Gisèle avec une question essentielle.
« Sait-on où est Corypheus ? »
Le sourire sur les lèvres de la mère s'évanoui alors qu'elle répondait par la négative, eux-mêmes n'avaient pas la moindre idée d'où ils pouvaient bien être. La voleuse eut un profond soupir avant de reposer sa tête sur l'oreiller en fermant les yeux. Mère Gisèle serra doucement son épaule alors qu'elle se laissait entraîner vers une petite sieste bien mérité qu'elle nageait entre conscience et inconscience un bruit tout près de sa tête attira son attention. Elle se redressa en sursaut et grimaça très rapidement alors que les larmes montèrent à ses yeux tout cela en laissant échapper un juron. Son regard bleuté rencontra le visage inquiet de Joséphine à son chevet, une tasse fumante dans la main.
« Je suis désolée, ma dame. Je ne voulais pas vous effrayer. »
La jeune femme esquissa un sourire, bataillant pour se redresser, l'ambassadrice ne perdit pas un instant pour l'y aider.
« Merci Joséphine. C'est juste… la journée a été longue, tout va bien. » s'excusa-t-elle.
L'antivane lui plaça la tasse entre les mains et s'assit à côté d'elle s'assurant que sa cadette remplisse sa tâche qui consistait à tout boire avant que ce soit froid. Sa main toucha délicatement le front de la messagère.
« Kayhlan, vous êtes… »
« Ne me dîtes pas que je suis encore faible. Mon égo commence sérieusement à en prendre un coup. » plaisanta-t-elle en réponse. Joséphine rit à son tour en secouant la tête.
« Très bien, je ne dirais rien. »
« Je vois que vous ne perdez jamais votre sens de l'humour, Trevelyan. » intervint Cassandra en s'approchant des deux femmes. Elle sourit à sa cadette, alors que ses prunelles foncées inspectaient le corps de la messagère dans les moindres détails. Kayhlan soupira d'aise après avoir bu quelques gorgées et c'est le regard pétillant qu'elle répondait imitant la voix de Varric.
« Jamais Chercheuse. Je sais qu'il vous manquerait. »
Cassandra leva les yeux au ciel et lui lança. « Contente de vous savoir une nouvelle fois miraculée, Kayhlan. Reposez-vous. », avant de se détourner et de rejoindre le commandant Cullen.
Kayhlan, un petit sourire se jouant sur ses lèvres, termina sa boisson.
« Elle a raison vous savez, vous devriez dormir. » lui dit avec chaleur Joséphine qui retirait la tasse de ses mains pour la poser à côté. La voleuse la regarda étonné prête à protester même qu'elle ne faisait que de dormir ces dernières heures.
« Je me sens… » elle cligna des yeux.« Oh d'accord… la douleur… c'est mieux. Qu'y avait-il … ? »
L'ambassadrice sourit avec malice et glissa une couverture sur la jeune femme jusqu'à son cou avant de répondre de manière énigmatique.
« Vous demanderez à Vivienne demain. Dormez à présent. »
La voleuse chercha à protester mais la fatigue l'emporta finalement sur sa volonté et elle s'endormit maudissant ses amis, sa famille.
