Une page blanche.
Vierge, blanche, pure.
Innocente.
Est-ce que le terme innocent peut s'appliquer encore à moi ? Je ne suis pas sûr. En fait, je suis l'exact opposé d'un être innocent. Mon âme à basculé dans la noirceur la plus totale.
En fait, je ne sais pas. Je n'ai pas violé, pas volé, pas tué.
Mais est-ce que déchirer l'âme de quelqu'un est un crime ? Si oui, je suis le plus grand criminel que ce monde est porté.
Je pourrais écrire mon histoire sur cette page blanche. Mais mon histoire n'a aucun sens... Il faudrait que je l'écrive à l'encre noir Noire, comme mon âme, comme mon cœur, comme mon esprit.
Dénigration des sentiments ? Oh que non, réalisme glauque.
Je vous sens un peu perdu. C'est normal, enfin du moins si quelque chose dans ma vie est normal.
J'ai tué le Geek. Enfin, métaphoriquement parlant. Je l'ai détruit, déchiré, brisé. J'ai piétiné avec une haine aveugle les sentiments du seul être qui aurait pu me sauver. Sauver mon âme, sauver mon esprit. Je lui ai volé son cœur, son innocence et sa pureté, tout ce qu'il représentait de simple dans mon monde, où dominent la haine et la perversité. Ma haine, et ma perversité. Et tandis que le corps de celui que j'aurais dû aimer gît, inanimé entre mes bras, mon cœur se déchire, pour la première fois de ma vie. Pour la première fois de ma piètre existence, ma carapace de béton, que j'avais construit au fil de mes souffrances, vient d'exploser, devant le visage traumatisé de celui que j'aime passionnément. Que j'aurais dû aimer passionnément. Et que j'aurais aimé passionnément s'il n'avait pas utilisé ma propre arme pour se tirer une balle dans la tête. Mes crimes l'ont tué, et sa mort à détruit le peu d'âme que j'avais réussi à recréer. Ruines sur les ruines, ma souffrance s'ajoute à ma souffrance, mon calvaire recommence, enfer dans l'enfer, haine dans la haine, désespoir dans le désespoir.
